Révélation sur un
artiste, aux derniers jours du combat
Depuis la soirée du jeudi
9 avril 2015 s’est close la résidence de création dénommée ’’Cénacle
expérimental’’, à l’issue d’une restitution des œuvres produites par les 10
artistes stagiaires. L’un d’eux, Joseph Dama, alias Damas, diffère de ses
condisciples en plusieurs points.
Damas, au travail, le 3 avril dernier, au cours de la résidence ''Cénacle expérimental'' |
Des tiges de corde et
des morceaux de bois harmonieusement agencés sur des toiles. Trois au total. Un
fond toujours sombre, noir sur deux des tableaux et d’un bleu très foncé s’éclairant
progressivement par le centre, à l’intérieur. Du rouge, abondant ici, rare
là-bas, mais existant. C’est Damas tout craché, de son nom à l’état-civil,
Joseph Dama. Réservé jusqu’à la manifestation sur son visage de la moindre
émotion, il s’est quand même expliqué sur le message de ses toiles, numérotées
de 20 à 22, successivement, le jeudi 9 avril 2015, à l’espace ’’Café cauris
coquillages’’ de Togbin, lors de l’exposition tenant lieu de clôture de la
résidence ’’Cénacle expérimental’’ et, le samedi 11, en soirée, à l’Institut
français de Cotonou.
Nettement, ’’La vie’’,
le tableau n°21, se détache par, justement, le bleu extrêmement foncé,
fondamental contrastant en son centre par du rouge imposant, ce qui, selon,
lui, signifie le soleil et le sens de lumière, accroché à cet astre, pour dire
que les périodes d’adversité, dans la vie de l’être humain, passent pour
laisser la place au bonheur, sans oublier que, par extension, il exprime, avec
l’arrimage au rouge, la liberté de source dans laquelle l’homme vit, elle qui
est intemporelle et qui lui permet de réaliser tout ce qu’il désire.
Par rapport aux toiles ’’Protection’’
et ’’Couple’’, les 20 et 22, le noir de fond constitue l’uniforme dont Damas
les vêtit, sans contrer un schéma récurrent, celui de l’exploitation du milieu
de la toile pour une exécution particulière : nous avons de la corde et
des morceaux de bois. Pour Damas, la corde est importante dans notre vie, basée
sur le fil qui constitue tout ce que nous portons, notamment, sans compter le
bois, un matériau dont l’utilité dans la création des objets quotidiens va de
soi.
Dans sa sobriété de
parole, Damas réussit à nous faire comprendre qu’en matière de pratique
artistique, il a fait un certain chemin, capitalisant 17 ans de carrière, ayant
déjà été ’’mentoré’’ par Charly d’Almeida, en 1998-2004, coaché par Dominique
Zinkpè, en 2005-2006 et, dirigé par Tchif, entre 2006 et 2013.
Marcel Kpogodo