vendredi 23 janvier 2015

Léon Hounyè génère un bon spectacle de danse béninoise



Lors de la restitution d’un atelier de formation

Le milieu de matinée du samedi 17 janvier 2015 a donné lieu à une animation peu ordinaire au Collège d’enseignement général (Ceg) de Zogbo ; il s’y est déroulé la restitution d’une formation dans une danse traditionnelle béninoise, à travers un spectacle impressionnant qui a révélé la concrétisation du rêve du jeune chorégraphe béninois, Léon Hounyè.

Les apprenants du stage organisé par Léon Hounyè, en action
Des danseurs accoutrés légèrement en blanc et, fortement, en rouge, se livrant à des pirouettes et à des acrobaties dangereuses tout en manipulant du feu, au rythme d’un tam-tam opportunément cadencé. Ainsi s’est déroulé le spectacle de fin de formation qu’ont donné, le samedi 17 janvier 2015, les stagiaires de Léon Hounyè, en matinée, au Ceg Zogbo de Cotonou ; la danse ’’Yaoïtcha  zo hiho’’ était à l’honneur, Yaoïtcha étant la version féminine de Shango, le dieu des dieux, qui ordonna à celle-ci d’exécuter cette danse.
La réalisation artistique a impressionné plus d’un participant au spectacle de restitution d’un atelier qui a eu lieu du 12 au 16 janvier, à l’Espace ’’3L Ifèdé’’ du quartier Vodjè, dans la capitale économique, et qui a connu la participation de 24 stagiaires sélectionnés dans les troupes de danse à Cotonou et à Abomey, notamment, au Conservatoire de danses du Professeur Akoha. Aubin Ahyi des ’’Super anges hwendo na bu a’’, Oscar Alossê d’ ’’Ori culture’’ et Soumaïla Taofick du Groupe ’’Flambeau’’ sont les maîtres chorégraphes qui ont animé le stage.
Aussi, plusieurs personnalités ont honoré de leur présence cette manifestation de restitution, entre autres, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Ean), Coffi Adolphe Alladé, Président de la Fédération nationale des associations de danse et de ballet, et M. Gomina, représentant le Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac), l’institution ayant principalement financé l’activité. Dans son propos, celui-ci est intervenu pour féliciter Léon Hounyè pour la forte communication qu’il a organisée autour de l’événement, déplorant que rares sont les artistes qui reçoivent le financement du Fac, dans la catégorie des ’’Initiatives personnelles’’ et qui en concrétisent la manifestation. En réalité, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, est un danseur du Ballet national.

Marcel Kpogodo

Sébastien Boko, Rémy Samuz et Nathanaël Vodouhê en résidence de création

Dans le cadre de l'inauguration officielle du ''Centre'' en février prochain

(Plusieurs œuvres de qualité déjà disponibles)

’’Le Centre’’, Complexe culturel situé à Lobozounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, connaîtra son inauguration officielle en février prochain. En prélude à cet événement, trois jeunes plasticiens béninois tiendront une grande exposition, ce qui justifie une résidence de création dans laquelle ils sont engagés depuis plusieurs jours.


Sébastien Boko
Sébastien Boko, Rémy Samuz et Nathanaël Vodouhè. Les trois jeunes plasticiens béninois qui sont en résidence de création, depuis le début du mois de janvier 2015, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi. Les résultats de leur inspiration seront livrés à la contemplation, à la délectation du public qui sera invité à faire le déplacement pour visiter l’exposition que donneront ces artistes, à l’inauguration du ’’Centre’’, le 6 février prochain.
Ce public découvrira alors le talent artistique de ces créateurs, ceci qui ne se révèle progressivement que par les productions qu’ils mettent patiemment au jour, au fil de leur travail dans l’atelier réservé à chacun d’eux, dans le compartiment des résidences du ’’Centre’’.
C’est ainsi qu’une visite de routine chez Sébastien Boko permet de voir le jeune homme, le regard imprégné d’une inspiration appartenant à un univers intelligible dont lui seul a le secret du fonctionnement. Une hachette dans la main droite, assis, il racle ardemment une pièce de bois qui prend progressivement une forme humaine. Ne pas se rendre à l’exposition qui présentera les travaux de ce génie de la sculpture sur bois, la poitrine morale bardée de plusieurs prix, c’est rater l’opportunité de découvrir les résultats d’un esprit inventif dont la démarche artistique connaît une évolution, chaque année qu’il est donné à Sébastien Boko de vivre. En l’occurrence, lui qui, selon une inspiration prédéterminée ou libre, taille son bois, le module, désormais, lissé, ce bois ira au-delà de sa couleur naturelle, il sera teinté de noir, par la technique du brûlage, sans compter que les personnages érigés ont, à présent, plus des formes féminines, arrondies, le monde, selon l’artiste, manifestant un fonctionnement trop catastrophique, à son goût, à cause de la dureté, de la masculinité.
Par ailleurs, en dehors de ses instruments habituels de travail, tels que la hache, les ciseaux, la tronçonneuse, la perceuse, la meuleuse, il s’ajoute le camping gaz … Inévitablement, les effets esthétiques de cette nouvelle donne matérielle s’imposent par les sculptures que Sébastien Boko fait déjà valoir, à mi-parcours de la résidence de création.          
Rémy Samuz
Se rapportant à Rémy Samuz, sa sphère de travail est jonchée du matériel d’exercice du soudeur, de barres de fer et de rouleaux de fil de fer. A l’entrée de celle-ci, un personnage, d’une bonne taille, tout en fer, en train d’être monté. Une première dans sa carrière ! Rémy Samuz, avec ses doigts de près de 24 ans d’expérience dans la manipulation artistique du fil de fer, enroulés d’une bande adhésive de protection, s’active autour lui ; il semble qu’il sera la pièce maîtresse de l’exposition qu’il présentera, dès le 6 février prochain.
Sinon, on lui connaît déjà bien ces personnages tout de fil de fer faits, selon la technique de tissage de l’oiseau qui, à l’aide de son bec, fabrique son nid. Pour l’artiste, distrait, un instant de son travail, pour nous parler, si l’oiseau réussit ce niveau de performance artistique avec son bec, ce ne serait pas l’homme qui ne le pourrait, d’où le défi qu’il s’est lancé, depuis son enfance, d’aller au-delà du procédé technique de la gent ailée et de tisser de ses mains, avec du fil de fer. Ainsi est née sa passion, sa vocation pour la sculpture à l’aide de ce matériau.  
Enfin, Nathanaël Vodouhê, très placide et, peu loquace, laisse ses tableaux de grande dimension parler pour lui. Ce jeune talent, qui se construit progressivement ses repères, se meut entre le mi-figuratif et le mi-abstrait, et baigne volontiers dans les couleurs frappantes telles que le rouge, le noir, le jaune et le blanc, faisant du visage humain le socle de l’expression d’un message d’abord d’amour : « J’ai beaucoup d’amour à donner et j’en reçois beaucoup », déclare-t-il. Déjà à une quinzaine de toiles, depuis qu’il se trouve en résidence, il montre une inspiration des plus imprévues : « Je peins selon celui que je rencontre sur la toile, selon celui qui décide de s’y imposer », dit-il encore, avent de renforcer : « Je suis libre en créativité, je ne me suis pas fixé des objectifs ».
Nathanaël Vodouhê
Donc, armé de l’acrylique, des pigments sur toile ou du pastel à huile, il vogue à la rencontre de la lumière qui jaillit instantanément en lui et qu’il métamorphose en messages, sur ses tableaux ; ce passionné de l’intelligible entend dicter cette loi de l’inconnu et, le 6 février, le public devra se déplacer massivement vers ’’Le Centre’’ pour lire le contenu de ses découvertes, lui qui ne parle que de lui, de nous.

 Marcel Kpogodo