samedi 25 janvier 2014

"Pas de flash, s'il vous plaît"

Les surprises d'une exposition photo d'Ishola Akpo à l'Institut français de Cotonou



Ce samedi 25 janvier 2014, à 18 heures, le photographe béninois d'art, Ishola Akpo, lance une exposition photo intitulée "Pas de flash, s'il vous plaît". Quatre étapes marqueront l'événement.

L'espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou accueillera, en début de soirée de ce samedi 25 janvier 2014, le vernissage de l'exposition photographique intitulée : "Pas de flash, s'il vous plaît!", prévue pour se tenir, de ce jour, au 22 mars. Selon l'artiste ayant accepté de se confier à nous, cette présentation d'œuvres comprendra quatre parties. 
La première consistera à soumettre au public une trentaine de photos, en grand et en petit format, celles-ci étant l'ensemble des images non sélectionnées pour cette exposition ; ce procédé a pour but de révéler au public le processus qu'il a suivi avant d'en arriver à la constitution de cette série. 
Deuxièmement, il projettera quatre photos en boucle, c'est-à-dire, qui tourneront à l'écran, de manière répétitive. 
En troisième lieu, douze photos seront projetées. Cette stratégie porte le nom de l'exposition, "Pas de flash, s'il vous plaît!". A ce propos, Ishola Akpo explique qu'il y aura l'intervention des trois facteurs que sont la lumière, le corps et la matière, avec une interaction de la lumière sur le corps, d'une part et, sur la matière, d'autre part. Alors, dans un auto-portrait fulgurant et courageux, son corps sert de fondement à l'exercice de la lumière et, il se sent mieux ainsi, puisque, comme il le dit, son propre corps peut mieux exprimer ce qu'il ressent et se plier à ses exigences d'artiste, ce qui ne serait pas le cas s'il demandait à une autre personne de se laisser servir d'objet à la constitution d'une œuvre d'art. Il considère cette auto-utilisation corporelle comme une manière de "se performer, de s'exprimer devant l'appareil photo". 
Enfin, l'artiste annonce que la quatrième phase du vernissage est une performance surprise ; il ne peut en annoncer rien de plus qu'elle aura lieu ce même samedi et qu'elle lui permettra d'utiliser son corps pour s'amuser avec la lumière, pour se brûler ...
Globalement, Ishola Akpo ne fait aucune différence entre l'artiste-peintre et lui, puisqu'il prend la photo, lui enlève ou lui ajoute des couleurs, dans le but de plus faire parler les images ; il considère qu'il ne photographie pas, mais qu'il fabrique des images, les déforme, les recompose. Voilà une démarche de travail dont les fondements et les caractéristiques se livrent à travers cette exposition qui sera lancée, dans quelques petites heures, et qui requiert la participation de tous les amoureux de la chose artistique.

Marcel Kpogodo    

jeudi 23 janvier 2014

Concert live d'Ignace Don Métok à l'Institut français de Cotonou

Une ferveur inédite du public consacrant la popularité de l'artiste chez les Béninois

Le samedi 18 janvier 2014 a été bien particulier au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, ayant connu la prestation scénique du jeune artiste de la chanson béninoise, Ignace Don Métok. Au-delà d'un public massif ayant fait le déplacement, le comportement de véritables mélomanes témoignait de l'amour particulier que Don Métok a su cultiver en eux, par son talent exceptionnel.

Ignace Don Métok, de sa voix vigoureuse ...
De mémoire de concert au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, quel artiste confirmé de la musique béninoise a jamais été accueilli sur scène par une ferveur aussi profonde de la part d'un public aussi passionné et acquis à sa cause artistique, si ce n'est que pour les baobabs de la musique béninoise, comme les Sagbohan Danialou, les Nel Oliver, les Tohon Stan, les Poly-Rythmo, notamment, dont le répertoire musical a fait le tour des niveaux de générations comme les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-fils? 
Un jeune dont la carrière vient à peine de commencer, si l'on le compare à ces mammouths, a bénéficié de l'adhésion totale du public à sa personne, à sa musique, à sa voix, à son rythme musical de style tradi-moderne, à sa manière de danser, à l'exposition et au dénouement de ses morceaux, aux paroles qu'en chœur, les spectateurs reprenaient, complétaient, anticipaient, chantaient intensément, ce qui montrait un artiste complètement inculturé et authentique chez qui les Béninois retrouvaient les repères de leur culture originelle ; c'était une véritable réussite ! 


Dans l'intimité d'un succès implacable

D'une entrée humble sur scène, tout de blanc vêtu et, le chef aussi blanchement et complètement couvert d'un chapeau sans bords, à une sortie tout aussi simple, pour laquelle les spectateurs, scotchés à leur siège, ont failli verser des larmes, Ignace Don Métok a véritablement tenu en haleine et en laisse les mélomanes ayant fait le déplacement du Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, ce samedi 18 janvier 2014. 
Tout transpirant et manifestant une endurance de 90 minutes, sans pause, il a égrené un chapelet de chansons à succès, balayant tous les albums produits, jusqu'à "Hongan", celui lancé le 17 juin 2013, au Bénin Marina Hôtel de Cotonou : "Juste le meilleur", "Zogodo", "Ho nougbo", "Hokpo" + "Gnonnou", "Wake up", "Destin", "Hongan", "Dougbè" + "Gnonnou gankpo", "Roméo et Juliette", "Jhonnicus", "Atilito" et "Prière". 
14 réalisations, en acoustique et en live, si l'on doit ajouter le morceau introductif, pour lesquelles Don Métok a fait preuve d'un total don de soi, sur les plans vocal, rythmique et physique. De même, ses quatre danseurs, d'une part, qui, d'une manière intermittente bien calculée, apparaissaient sur scène pour faire vivre, de leurs pas et leurs jeux bien rythmés des bras et des jambes, de l'expression fortement souriante et enthousiaste de leur visage et de leur complicité avec la rythmique effervescente de l'orchestre en action. D'autre part, ses deux charmantes choristes, qui ont fait la scène, de bout en bout, ont régalé les regards par leurs sublimes déhanchements et, les oreilles, par leur accompagnement vocal, en symbiose avec l'atmosphère rythmique.       

La partition active d'un public comblé ....
Finalement, l'impression que donnait le public du Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, en cette soirée chaude du 18 janvier, est qu'il en avait eu pour plus que son argent, face à un chanteur, à la voix ferme, virile, au meilleur de sa forme, à un orchestre acquis à des morceaux dont la maîtrise allait de soi, face à un ensemble musical qui faisait jubiler les corps, les esprits, les sens, face à des rythmes traditionnels ressourcés par un accompagnement instrumental moderne, face à des chansons dont la quasi-totalité prenait l'envergure de tubes à succès, vu leur maîtrise des paroles, de la part des mélomanes, face à cette ultime communion entre Don Métok et les spectateurs qui se sont révélé de profonds admirateurs, des fans inconditionnels, face à des billets de banque qui, de manière incessante, pleuvaient sur le visage du chanteur, adulé, d'une manière irrépressible. 

Don Métok, rendant hommage à Gogoyi Prosper Akouègnon, son Producteur ...
Ainsi, une seule conclusion s'imposait, à la fin du concert, dans les alentours de 22h35 : le Savalois Ignace Sourou Métokin, du vrai nom
de l'artiste, se constitue en une icône de la musique béninoise, une figure forte qui, dans une humilité pragmatique, un sens de tolérance sans pareil et une ouverture culturelle d'esprit, prend racine, de manière durable, dans la richesse des rythmes locaux, tout en les valorisant par les agencements modernes, avec des paroles véhiculant des thèmes aussi simples traduisant la sensibilité sociale quotidienne de ses compatriotes!  Pour une tête froide qu'il devrait se battre pour garder, tout au long de ce processus de succès, nous ne serions qu'au "début du commencement" d'une réussite artistique programmée pour arpenter la sous-région, le reste de l'Afrique et le monde.

Marcel Kpogodo