Dans une déclaration au cours de l’interview accordée à notre rédaction
’’Miwakonou’’ est le Salon international du Dessin de presse et de l’humour. Il s’est
tenu du 3 au 7 mai 2023 à ’’Igbalè’’, la Maison de la Bande dessinée et de
l’image. Cet espace se situe au quartier de Womey Sodo, à Cocotomey, dans la
commune d’Abomey-Calavi, au Bénin. ’’Miwa konou’’ a donné lieu à une exposition
d’œuvres de caricature. Sept caricaturistes béninois en étaient les auteurs.
L’association, ’’Bénin-dessin’’, réunit des membres de cette corporation des
dessinateurs de presse. Elle était à l’origine de l’événement. Alain Dettinger
y était un invité. Il est un grand amateur d'œuvres de dessin et un galeriste
français. En marge de sa visite de l’exposition, il a accepté de répondre aux
questions du reporter du blog d’informations culturelles, ’’Stars du Bénin’’,
affilié au bi-hebdomadaire, ’’Le Mutateur’’. Alain Dettinger y déplore
l’intérêt réduit dont sont l’objet les artistes caricaturistes dans leur pays.
Avant d’aborder cette préoccupation, le galeriste français laisse découvrir son
activité …
De gauche à droite, Alain Dettinger et Alexandre Kossoko, un caricaturiste ayant participé au ''Miwa konou'' |
Stars du Bénin : Bonjour Alain Dettinger. Vous êtes le promoteur, dans la ville de Lyon, en France, de la galerie, ''Dettinger-Mayer'', qui s'occupe d'art contemporain et d'art tribal, ce second art qu'il est convenu de désigner par l’art premier. Qu’est-ce que vous y exposez, comme œuvres d'art ?
Alain Dettinger : Bonjour. Je suis ravi de votre accueil, ici, aujourd'hui, au Bénin. Il est vrai que je m'occupe de cette galerie d'art depuis plus d'une trentaine d'années. Du 2 juin au 1er juillet 2023, elle tient l'exposition, ''Lune de miel'', à Lyon, en France.
L'affiche de l'exposition, ''Lune de miel'', de Lyon, en France |
C'est une passion qui m'anime depuis presque mon adolescence. Je programme des expositions, régulièrement, qui sont beaucoup plus axés sur le dessin sur papier. Et, depuis quelques années, je séjourne en Afrique parce que je m'intéresse aussi à pas d'artistes africains dont je fais la promotion.
Pourquoi
cet intérêt pour le dessin sur papier, plutôt que pour la peinture ?
Il
est vrai que, depuis un bon nombre d'années, je présente les artistes, une sélection
d'artistes qui font beaucoup plus le travail sur papier, qui me semble plus
pertinent, plus sensible, plus pointu, plus profond que la peinture où il y a
des touches qui sont un petit peu plus larges.
Et,
c'est vrai que c'est ce qui m'anime depuis bien longtemps. D'ailleurs, la
prochaine exposition que je vais montrer, au mois de juin, qui porte le nom de
Béatrice Elso, est un travail essentiellement sur papier. Particulièrement,
elle pratique un travail plus extraordinaire, c'est-à-dire qu’elle dessine sur
papier et qu’elle découpe ces petits personnages dessinés qu'elle assemble dans
des boîtes. Donc, c'est quelque chose d'assez étonnant.
Dans
votre galerie, on se sent pleinement en contact avec le monde, parce que vous
exposez les œuvres qui viennent non seulement des pays de l'Afrique mais,
aussi, des pays des autres continents du monde, notamment, de l'Europe, de
l'Amérique et de l'Asie. Quel est l'objectif que vous poursuivez à travers
cette diversité des œuvres que vous exposez ?
Je
me passionne de toutes les cultures du monde depuis plusieurs années. J'ai
beaucoup voyagé à travers le monde. Ces voyages m'ont permis de rencontrer des
populations du bout du monde, avec des cultures et des créations différentes.
C'est ce qui m'a amené, petit-à-petit, à m'intéresser à toutes ces populations
du bout du monde et de montrer un peu leurs œuvres, que cela soit des œuvres
anciennes ou contemporaines. Entre autres, dans les pays d’Afrique, je
m'intéresse, non seulement aux artistes dessinateurs mais, aussi, aux
photographes.
Comment
s’est effectuée votre rencontre avec l’art ? Etait-ce par curiosité ou par
passion ?
Cela
devrait être, forcément, par passion ; on ne peut pas exercer cette activité si
l’on n'en a pas la passion. C'est quelque chose qui m'est arrivé très tôt. Je
m'intéressais, déjà, à l'art depuis mon adolescence. Pendant cette période de
ma vie, je visitais les galeries de ma ville, Lyon ; j'étais très curieux
d'aller voir ce qui se passait.
À
l'époque, j'étais encore étudiant et, ma passion, c'était de sortir du lycée et
d'aller visiter les galeries, d’aller voir les artistes qui étaient présentés,
et tout cela m'a motivé. Aussi, j'ai toujours été un bon élève, en dessin, à
l'école, ce qui a fait que j'ai convaincu mes parents, un jour, à aller à
l'école des beaux-arts de Lyon où j'ai fait quand même quelques années.
Ces
années m'ont permis de connaître l'histoire de l'art et de m'y intéresser, ce
qui fait que j'ai été plus motivé pour la suite.
Puisque
vous venez régulièrement au Bénin et que vous travaillez avec des artistes
béninois, avez-vous des projets pour ce pays ?
Alain Dettinger, découvrant certaines œuvres en compagnie d'Hector Sonon, président de ''Bénin-dessin''. |