Pour la commémoration du 1er
mai
Le siège de
l’Association culturelle, ’’Okpara culture’’ a donné lieu à l’organisation
d’une conférence-débat. Elle s’est déroulée dans la matinée du samedi 30 avril
2016, dans le cadre de la commémoration du 1er mai, fête des
travailleurs.
De gauche à droite, Sessi Tonoukuin, Kombert Coffi Quenum et Anselme Amoussou, au cours de la conférence-débat |
« Syndicalisme et
culture : les revendications dans le monde culturel aboutissent-elles
réellement à la valorisation du travail de l’artiste ? ». Tel est le
thème ayant fondé la conférence-débat à laquelle un nombre important de
personnes ont participé, le samedi 30 avril dernier, au siège de l’Association
culturelle, ’’Okpara culture’’, sis quartier Zogbohouè de Cotonou. Comme
intervenants avaient été invités deux panélistes dont était établie la notoriété,
respectivement, dans le monde syndical et dans celui du management
culturel : Anselme Amoussou, Secrétaire général adjoint de la Centrale des
syndicats autonomes (Csa), et Sessi Tonoukuin, journaliste et entrepreneur
culturel. Avait modéré les échanges, Kombert Coffi Quenum, artiste comédien et
membre du Conseil d’administration d’ ’’Okpara culture’’.
Bertin Guédénon, de même que ... |
En présence
d’importantes personnalités telles que Bertin Guédénon, Chef du 9ème
Arrondissement de Cotonou et, notamment, de Michel Nahouan, Directeur de
cabinet du Ministre du Tourisme et de la culture, de jeunes, de femmes et de
sages de la localité indiquée, de même que d’artistes et de managers culturels
reconnus tels que Eliane Chagas, Tony Yambodè et Giovanni Houansou, le premier
conférencier a, dans un premier temps, fait l’historique de l’immortalisation
de la date du 1er mai comme fête du travail, avant de montrer les
relations entre le syndicalisme et la culture, celles-ci se matérialisant par
l’existence d’un poste de chargé aux affaires culturelles au niveau du Bureau
des différentes centrales et confédérations syndicales.
... Michel Nahouan, ci-contre, ont honoré de leur présence la manifestation |
Un autre signe, selon
Anselme Amoussou, de ces liens, est l’ancrage des responsables syndicaux
béninois dans les valeurs de dialogue, de consensus et de paix, défendues par
nos cultures ancestrales, ce qui débouche sur une méthode de négociation avec
l’autorité incluant le dégoût pour les situations de pourrissement, d’où leur
appel à des médiateurs appartenant au monde de nos religions endogènes ou de la
royauté traditionnelle. En outre, ces responsables syndicaux arborent une
présentation vestimentaire locale. Par ailleurs, le syndicalisme n’a pas manqué
de dénoncer des comportements fragilisant les artistes dans leur lutte pour de
meilleures conditions de vie et de travail : notamment, l’inclusion de
l’acteur culturel dans le secteur informel, son individualisme, la précarité de
sa situation sociale, la difficulté des centrales et confédérations syndicales
à intervenir dans le milieu artistique, un ton de jérémiades, face à
l’autorité, dans la revendication par les artistes de leurs droits.
Un aperçu du public participant |
De son côté, Sessi
Tonoukuin a évoqué une évolution en dents de scie du syndicalisme en milieu
culturel, avant d’aborder aussi le combat individuel de certaines grandes
figures du monde des arts et de la culture, et la lutte d’autres pour leurs
intérêts égoïstes, puis l’existence du ’’Vendredi des artistes’’, un creuset
salutaire d’échanges entre autorités et artistes. Puis, le conférencier a
déploré la dévalorisation ambiante du secteur culturel, pour a évolué vers
l’historique de la vie associative depuis plusieurs années, avant de clore son
propos par la situation déplorable au Fonds d’aide à la culture (Fac) où
l’augmentation régulière du montant de la subvention étatique aux artistes a
entraîné un effet pervers : la mort de la création.
L’ensemble de cette
présentation n’a pas manqué de susciter la contribution de certains
participants dans le public. De manière générale, entre autres propositions
fortes, il fallait retenir l’association de l’alphabétisation au fonctionnement
du secteur des arts et la promotion des objets locaux dans la confection des
œuvres artistiques.
D'autres manifestations en vue
Après la conférence-débat du samedi 30 avril, l'Association
culturelle, ''Okpara culture'' n'entend pas s'arrêter en un si bon chemin.
C'est ainsi que, pour le mois de mai 2016, un thème a déjà été retenu par
l'équipe de programmation : ''Les opportunités de financement de la culture au
Bénin''. En outre, pour celui de juin, une activité est prévue dans le cadre de
la Journée mondiale de l'arbre, sans oublier qu'en juillet, c'est la frange des
jeunes que l'Association mobilisera pour des discussions autour d'un sujet lié
à la culture.
Un grand fonctionnement culturel hebdomadaire
L'Association culturelle, ''Okpara culture'', ayant été
portée sur les fonts baptismaux en 1998, s'est fixé comme objectifs, notamment,
le développement de la culture béninoise matérielle et immatérielle. Et, depuis
bientôt 2 mois, elle s'investit dans des activités de proximité avec les
habitants du 9ème arrondissement de Cotonou, dans lequel son siège est situé.
C'est ainsi que le public est convié à participer, tous les samedis soirs, à
une projection cinématographique débouchant sur des discussions concernant des
thèmes purement culturels.
Ensuite, des cours payants de danses et de musiques
traditionnelles, de même que de musiques contemporaines sont donnés et, il est
prévu que des vagues se succèdent pour satisfaire toutes les demandes. Du côté
du premier type d'enseignement, Séwa Wilson reste le spécialiste qui s'en
occupe, pendant que les cours de musique contemporaine sont assurés par Félix
Agossou. Les différents tarifs et les conditions de participation en sont
consultables au siège de l'organisation.
En troisième lieu, une activité se déroule par saison :
''Les recettes de grand-mère''. Il s'agit de revisiter les recettes culinaires
purement béninoises ayant marqué leur époque mais qui ne sont plus exploitées
aujourd'hui dans les foyers de notre pays.
Par ailleurs, une autre activité enrichissant la
programmation hebdomadaire au siège d' ''Okpara culture'' reste les spectacles
de danses traditionnelles donnant lieu à des compétitions entre quartiers.
Enfin, l'organisation culturelle tient ''Samedi zém''
consacrée aux conducteurs de taxi-moto. Ceux-ci sont conviés au même siège, s'y
détendent et participent à des séances de formation en montage de projets, aux
fins de leur donner des chances d'augmenter leurs revenus. N'est pas exclue une
formation pour leur faciliter de passer le permis de conduire.
Avec une telle programmation, à la fois culturelle et
sociale, ''Okpara culture'', de manière implicite, travaille à l'enracinement
du sens culturel au Bénin.
Marcel Kpogodo
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