samedi 28 janvier 2017

L’artiste Damas tient l'exposition, ’’La réconciliation’’

Dans le cadre d’un vernissage organisé à Cotonou


Le restaurant ’’Le Steinmetz’’, sis quartier Guinkomey, à Cotonou, a accueilli le vernissage de l’exposition dénommée ’’La réconciliation’’, organisée par l’artiste peintre béninois, Joseph Dama, alias Damas. C’était dans la soirée du vendredi 20 janvier 2017.

Damas, en face du diptyque, ''La réconciliation'', à son atelier de travail
17 tableaux répartis aux murs du salon du restaurant ’’Le Steinmetz’’ de même qu’à ceux de l’espace d’exposition du 1er étage que le public pourra aller regarder. L’essentiel à retenir de l’exposition, ’’La réconciliation’’, dont le vernissage a eu lieu dans la soirée du vendredi 20 janvier 2017, devant un certain nombre d’invités. Parmi eux, l’artiste peintre Charly d’Almeida dont l’atelier a servi de centre d’apprentissage à l’artiste du jour, Damas, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama, pendant un peu plus de sept années.
Dans ses explications aux visiteurs, au lancement de l’exposition, Damas a montré que, pour une manifestation prévue pour se terminer le 20 février, il donne à voir des tableaux dont les titres varient, notamment, ’’Rêve’’, ’’Femme africaine’’, ’’Destin’’, ’’La sagesse’’, ’’Femme enceinte’’, ’’Le monde’’, ’’Femme amazone’’, ’’La force’’, ’’Couple’’, ’’La réconciliation’’. Si la dernière est un diptytique indissociable, c’est-à-dire une toile réalisée en deux parties détachables mais illisibles l’une sans l’autre, elle symbolise pour lui une demande personnelle de pardon à tous ceux qu’il aurait offensés, l’année précédente, une attitude qui, selon lui, devrait être récupérée par tous, vu que chacun a quelque chose à se faire pardonner chez beaucoup de personnes. Et, dans le cas où l’on aurait réussi à atteindre cet objectif, chez nos offensés, cela amènerait une gestion de l’année nouvelle, dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, concernant ses œuvres, abonné à l’acrylique, l’artiste la rend compatible avec le rouge de la latérite d’Abomey, qui reste un matériau de travail, sans oublier que ceux auxquels il tient le plus sont les filets de pêche et les moustiquaires, tous deux étant la base des reliefs remarquables sur la plupart des tableaux aux couleurs de prédilection dont les tons sont souvent foncés, sombres.
Dans le premier cas, l’utilisation des filets de pêche revêt pour Damas une importance capitale, vu qu’ils le réfèrent aux pêcheurs qu’il côtoie dans les environs de l’Hôtel ’’Eldorado’’, à Akpakpa, où se trouve son atelier. Ceux-ci l’impressionnent par la rudesse de leur travail relatif à la quête du poisson au fond des mers. En la matière, l’artiste se fait plus clair : le filet le renvoie à la corde et, celle-ci, au tissu, ce qui l’amène à considérer que la corde est la base de tout vêtement qu’utilise l’être humain, ce dont celui-ci ne saurait se passer, dans la civilisation actuelle, étant donné qu’il en tire toute la valeur que la société lui accorde ; elle reste, selon Damas, sa couverture contre les intempéries et contre l’accès de l’autre à son intimité physique.
Un autre matériau qui fait de cet artiste peintre un récupérateur est la moustiquaire. Elle lui sert de tremplin pour la suggestion d’un message d’appel à la protection de la mère et de l’enfant contre le paludisme.
Ce réalisme thématique inonde les 17 productions que le public devrait aller contempler au restaurant ’’Le Steinmetz’’, en face de l’Hôtel ’’Vertigo’’, situé sur l’Avenue ’’Steinmetz’’, tous les jours jusqu’au 20 février, de quoi se rendre compte de quelle manière Damas en a pris quelque peu de Charly d’Almeida, son principal maître et, aussi, des autres artistes peintres béninois reconnus, Tchif et Dominique Zinkpè ; il y a aussi acquis les repères de son art, pendant, respectivement, cinq et un an.

Marcel Kpogodo

jeudi 5 janvier 2017

Gislain Fadohan : « [ ’’Prom’arts jeunes international’’ vise à faire ] découvrir de nouvelles créations actuelles dans le domaine des arts visuels»

Propos tenus à travers un entretien accordé à notre Rédaction

La ville de Ouidah sera, sous peu, animée par un événement artistique et culturel d’une certaine envergure : le ’’Prom’arts jeunes international 2016’’. Arborant les vêtements prestigieux de sa 11ème édition, il se déroulera dans le processus de la célébration de la Journée nationale des religions endogènes, du 9 au 11 janvier 2017. Nous en parle en profondeur, à travers cette interview qu’il a bien voulu accorder à notre Rédaction, Gislain Fadohan, Coordonnateur général de l’Association béninoise d’arts plastiques (Abap), la structure initiatrice du Projet.


Gislain Fadohan

Journal Le Mutateur : Bonjour, Gislain Fadohan. Vous êtes le Coordonnateur général de l'Association béninoise des arts plastiques (Abap) et, vous organisez la 11ème édition de l'événement, ''Prom'arts jeunes international 2016'', qui se tiendra du 9 au 11 janvier 2017, à Ouidah. Pouvez-vous décrire ce Projet ?

Gislain Fadohan : ’’Prom’art jeunes international 2016’’ est un événement culturel et artistique d’envergure nationale, dédié aux arts visuels, destiné à promouvoir les créateurs  en arts plastiques par la formation, la production d’œuvres d’art de qualité et par une exposition, pour une large diffusion auprès de différents publics. Pour ses 10 ans, ’’Prom’art jeunes international’’ a enregistré 545 dossiers de candidature dont 218 participants en In et en Off, et 21 lauréats récompensés. ’’Prom’art jeunes international’’ est désormais très attendu, chaque année, par les jeunes artistes plasticiens du Bénin et d’ailleurs.
En outre, ’’Prom’art jeunes international’’ a, entre autres, pour objectif, de contribuer à l’émergence de jeunes talents en arts visuels, de donner plus de visibilité aux jeunes talents africains contemporains, de promouvoir et de diffuser les œuvres des jeunes artistes en confrontant les styles, les époques et les groupes, de susciter, à travers, les Résidences-mission, un intérêt pour les arts visuels souvent laissés pour compte par les habitants, et, enfin, de donner l’opportunité au public de découvrir de nouvelles créations actuelles dans le domaine des arts visuels.



Quelles sont les manifestations prévues pour meubler ces trois jours ?

Au programme, il y a plusieurs activités : une exposition collective internationale, pour dévoiler les nouvelles productions des créateurs d’ici et d’ailleurs, une exposition-photos des anciennes éditions pour montrer le parcours de l’évènement à la population de Ouidah, un atelier de création plein air (les Résidences-Mission) pour connecter la transe à l’inspiration, une formation sur « L’Audace créatrice ». Et puis, il est prévu des rencontres-échanges entres artistes de divers horizons, adeptes du vodoun, touristes et populations, notamment.



En quoi l'édition 2016 de l'événement est particulière à celle précédente ?

Elle est très particulière pour plusieurs raisons : il est délocalisé sur Ouidah, ville historique chargée d’histoires, pour favoriser la décentralisation artistique et culturelle dans notre pays, le Bénin. Ainsi, il permettra aux créateurs de Ouidah et de ses environs immédiats de vivre cet évènement, tant attendu et, souvent, suivi, comme d’habitude de Cotonou puis, parfois, de Natitingou. Ensuite, l’édition 2016 de notre événement veut magnifier le Vodoun par la création artistique, pour célébrer la fête du vodoun. L’artiste plasticien en inspiration est comparable à l’adepte de vodoun en transe. Et, ’’Prom'arts jeunes international 2016’’ est à Ouidah, ce 10 janvier 2017, pour mettre en symbiose ces deux états : la transe et l’inspiration.


Est-il permis d'avoir un état des lieux des artistes participants ?

Les artistes plasticiens participants déjà retenus pour cette 11ème édition sont venus du Bénin, avec des noms bien connus : Verkis, Mahoussi, Marius, Typamm, Fadohan, Makambo, Cyril, Parterne, Alofan, Gbaguidi, Albert ; il y en a plusieurs autres qui vivent et travaillent à Ouidah. Du côté du Togo, nous en aurons trois : Confitéor, Sika et Togbor. En provenance du Ghana, il faudra compter avec Aglamey et, de celui du Nigéria, avec Gbenga Ukueh. Je peux vous dire que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire seront représentés à l’événement.  

L'affiche officielle de ''Prom'arts jeunes international'' 2017
Comment vous êtes-vous organisé pour le financement de cet événement ?

Cet événement bénéficie annuellement du soutien du Gouvernement béninois, à travers le Fonds des arts et de la culture, à environ 10%-20% de son budget. Mais, c’est peu de chose par rapport à l’envergure de l’événement puis à ses attentes. Souvent 50% du budget viennent des ressources propres de notre Association qui s’efforce, pour la pérennisation du Projet, car il répond à des besoins primordiaux du secteur des arts plastiques de notre pays, le Bénin.
Nos autres partenaires réguliers de l’événement à savoir, Sibic Sarl, Corivision, Doss’art, Ong Adecd-Bénin, Beninartsvisuels, et quelques sponsors puis des personnes ressources, contribuent à la réussite effective de l’événement.
A l’heure où je vous parle, la mise à disposition de la première tranche de la subvention du Fond des arts et de la culture n’est pas encore effective, pour des raisons que nous ignorons, ce qui nous amène à faire un événement de 2016 en 2017, sur fonds propres, après deux reports successifs, avec certaines prestations à faire à crédit.



Après onze ans de déroulement de ’’Prom’art jeunes international’’, quelles sont les leçons que vous avez capitalisées?

Pérenniser un événement annuel de cette envergure nécessite du temps, des moyens matériels puis financiers très importants, et les compétences requises. C’est la seule leçon pour nous ; nous l’avons comprise et nous nous préparons pour cela.



Comment pensez-vous faire évoluer cet événement, dans les années à venir ?

Nous pensons le rendre autonome, pérenne et plus connu du secteur, en l’améliorant, au fil des années.



L'Association dont vous êtes le Coordonnateur général a réussi l'édition, quelques années auparavant, d'un répertoire des artistes plasticiens du Bénin et des différents acteurs évoluant dans ce domaine. Allez-vous vous en arrêter là ?

Pas du tout. C’est une base de données, dynamique qui doit être régulièrement actualisée. Nous nous sommes donné une périodicité de cinq ans, pour sa mise à jour, à cause des moyens très importants pour ce travail, et nous nous organisons, pour cela.



Qu'avez-vous à dire à nos lecteurs pour les exciter à venir à votre événement, à Ouidah ?

«Transe et inspiration» est le thème de cette 11ème édition de ’’Prom’art jeunes international’’ qui se déroulera à Ouidah, du 09 au 11 décembre 2017. Venez massivement découvrir les dernières créations, poignantes et très éloquentes, de nos génies artistiques, sur nos divinités, lors de la fête du Vodoun. Et, surtout, venez découvrir les plasticiens béninois et étrangers, dans le couvent artistique, mis en public, qu’est l’atelier de création.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mardi 3 janvier 2017

Christel Gbaguidi : de nouvelles perspectives des ’’Arts vagabonds’’

Dans le cadre de la conférence de presse donnée par l’Association


Le Centre d’apprentissage de langue allemande dénommée, ’’Deutsch bei uns’’ a été le cadre d’une conférence de presse animée par Christel Gbaguidi, Président des ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’. Il a été question pour l’intervenant de faire connaître les grandes orientations des actions à venir de l’Organisation, après qu’il a été présenté un bilan de ses dix années d’activités.

Christel Gbaguidi
’’Théâtre à l’école’’, ’’L’enfance et les jeux’’, ‘’Migrations et moi’’, les ’’Semaines culturelles béninoises en Allemagne (Secuba), notamment, sont les projets capitaux que l’Association culturelle ’’Arts vagabonds rézo Afrik Bénin’’ entend mettre en œuvre, sur la période 2017-2026. Ce qui ressort de la conférence de presse qu’a donnée Christel Gbaguidi, dans l’après-midi du lundi 2 janvier 2017, au Centre de formation à la langue allemande, ’’Deutsch bei uns’’, situé à Zogbadjè, dans la Commune d’Abomey-Calavi.
Concernant chacun de ces projets, l’orateur est parti du rappel des conditions de leur conception, pour finir par évoquer celles de leur réalisation, dans la décennie à venir. Ainsi, ’’Théâtre à l’école’’ en sera à sa troisième édition, en 2017, sans oublier que les supports écrits témoignant de l’exécution des phases précédentes sont en impression, ce qui est le cas aussi pour les deuxième et troisième projets. Pour ce qui se rapporte aux ’’Semaines culturelles béninoises en Allemagne’’ (Secuba), la troisième édition est prévue pour avoir lieu du 22 octobre au 7 novembre 2017, dans cinq villes allemandes restant à être déterminées.
En outre, Christel Gbaguidi n’a pas manqué de mentionner la réussite de l’édition de l’année 2016, qui s’est tenue du 1er au 15 novembre, « malgré les coups reçus ». Livrant un bilan de son exécution, celui-ci a fait remarquer la mobilisation de plus 23 artistes en provenance de quatre pays : Bénin, Afrique du Sud, Italie et Allemagne. Ensuite, les domaines artistiques qui ont été valorisés restent la danse, le théâtre et la musique, pour le Bénin, à travers les artistes respectifs que sont Nouratou Toffa, par le spectacle ’’Ma vie’’, le théâtre, à travers ’’Le leurre’’ d’Alfred Fadonougbo, et la musique avec Sagbohan Danialou qui a fait le déplacement du Festival, soutenu par ses 11 musiciens.
Par ailleurs, un spectacle de danse est venu d’une collaboration entre la France et l’Italie, par ’’Refus de visa’’ de Médard Sossa, un Béninois étant intervenu sous le couvert de sa nationalité italienne. Du côté de l’Allemagne, le cinéma a eu droit de cité avec la projection du film ’’Voodoo, die Kraft des Heilens’’ de Heinning Christoph, sans oublier la littérature, par l’ouvrage du Béninois Luc Dègla, intitulé ’’Une curieuse intégration’’, l’exposition dénommée ’’Gelede’’, de l’artiste plasticien béninois, Willy Gbédji et, enfin, la musique, avec la production de plusieurs groupes et artistes avec, de manière notable, Fôô Fanick, un artiste béninois vivant en Allemagne. De plus, selon Christel Gbaguidi, ce sont les villes allemandes de Berlin, Bielefeld, Braunschweig et Essen, qui ont abrité ces différentes manifestations culturelles.


En parallèle …


De gauche à droite, James Codjia et Fréjus Gbaguidi, à la conférence de presse
Deux faits importants ont également marqué la conférence de presse : l’information des journalistes culturels par Christel Gbaguidi de la tenue d’une Assemblée générale de l’Association ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’, le vendredi 30 décembre 2016 avec, comme objectifs précis atteints, la relecture des textes fondamentaux de l’organisation et l’adoption des nouveaux, la « relecture », la « correction » et l’ « adoption » de ce qu’il a appelé les « objectifs artistiques de développement durable » (Oadd), pour la période 2016-2026, puis, entre autres, l’élection d’un nouveau Bureau dénommé, désormais, « Bureau exécutif », pour la nouvelle décennie à venir, une structure dont il a communiqué les membres, comme suit :

Président : Christel Gbaguidi
Secrétaire générale : Francette Pognon
Chargé à la Communication : Fréjus Gbaguidi
Trésorier général : James Codjia
Trésorier général adjoint : Jéchonias Fantognon

De gauche à droite, Christel Gbaguidi, Francette Pognon et Marc Bonou

Commissaires aux comptes :
Lionel Codjia
Espérance Gbaguidi

Et, du bilan des activités des ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’, pendant la décennie 2006-2016, Christel Gbaguidi a laissé entendre la création de plus 500 emplois temporaires directs et plus de 90 millions d’investissements, au Bénin, dans des branches aussi variées que la rémunération des prestataires de services, la communication sur les différents projets, la logistique, l’hôtellerie, la restauration, la gestion administrative de l’Association et la prise en charge de la presse, aux plan national et international.

Christel Gbaguidi remettant symboliquement des documents à Marc Bonou
Quant au second fait de la conférence de presse, il a concerné la remise officielle par le Président des ’’Arts vagabonds’’ de documents de plusieurs ordres, en allemand, au Directeur du Centre ’’Deutsch bei uns’’, Marc Bonou.


Marcel Kpogodo