vendredi 30 mai 2014

Patrice Toton parle de "Danxomè-xo" qui sera jouée ce vendredi

Sous la grande paillote de l'Institut français de Cotonou

A quelques heures du jeu, sous la grande paillote de l'Institut français de Cotonou, ce vendredi 30 mai, à 20h30, de la pièce de théâtre, "Danxomè-xo", Patrice Tonakpon Toton, qui en est l'auteur et le metteur en scène, se prononce sur la quintessence de cette œuvre, tout en justifiant la nécessité pour le public de faire un déplacement massif en cette soirée du vendredi 30 mai. 


Patrice Tonakpon Toton

Stars du Bénin : Patrice Toton, tu es l’auteur et metteur en scène de la pièce de théâtre, ’’Danxomè-xo’’, qui sera jouée ce vendredi 30 mai, à l’Institut français de Cotonou. Après la dernière répétition avec les comédiens, quel appel as-tu à lancer au public béninois ?

Patrice Tonakpon Toton : J’invite tout le peuple béninois, hommes comme femmes, étudiants et élèves, tout le monde, j’invite tout le monde, j’invite le public, à venir nombreux, pour voir ce spectacle, ’’Danxomè-xo’’, qui est le spectacle de tout le monde. A partir de cet instant, ce n’est plus mon spectacle, c’est le spectacle de tout le monde.
Nous, on a fait un travail et, on l’a fait pour le peuple béninois, on l’a fait pour le monde entier, pour que ceux qui sont ici et qui n’ont pas eu la possibilité ou qui n’ont pas l’occasion de traverser, de voyager à travers l’histoire, de la remonter, depuis les origines jusqu’à nos jours, de vivre, en une heure dix minutes (1h10mn), les guerres de conquête du royaume du Danxomè, les rapports qu’entretenaient les royaumes du Bénin, les rapports entre le royaume du Danxomè et les royaumes du Nord, les rapports entre le royaume du Danxomè et les royaumes du Sud, ceux de Porto-Novo, d’Allada, de Savi, des Sahouè, à travers les différentes guerres de conquête. Ceux qui n’ont pas eu l’occasion donc de vivre ça en peu de temps, je les invite à venir voir ce spectacle et à venir voir comment on peut raconter plusieurs siècles d’histoire en une heure dix minutes, tout en parcourant, de manière cohérente, l’essentiel, c’est-à-dire, la période pré-coloniale, à travers le royaume du Danxomè et les guerres de conquête et l’esclavage, la période coloniale, - qui sont deux époques douloureuses pour le Bénin – et puis, après, la période communiste, donc, le marxisme-léninisme, et, la période démocratique, donc, la période contemporaine. Tout cela a été raconté, joué, sur fond de musiques et de chants traditionnels, de chants béninois, sur fond d’incantations, sur fond de poésie aussi et, par de charmants conteurs, par un percussionniste-chanteur talentueux.


Une des séquences fortes de la répétition du jeudi 29 mai, sous la grande paillote de l'Institut français de Cotonou
Je demande à tout le monde de venir apprécier ce texte, d’apporter sa pierre à l’édifice, parce que, ce pour quoi nous faisons ce spectacle, ce n’est pas seulement pour plaire au public, c’est pour amener les gens à réfléchir … Ce n’est pas une sorte de pacotille, ce n’est pas un spectacle créé pour gagner de l’argent, c’est pour susciter un débat de société, c’est pour inviter les gens à réfléchir sur l’histoire qu’on enseigne à nos enfants, c’est pour amener les gens à se poser la même question que nous : « Qu’est-ce que nous savons de notre histoire ? Qu’est-ce qui s’est réellement passé et, où allons-nous ? Ceux qui vont venir après nous, des décennies et des siècles après nous, qu’est-ce qu’ils vont avoir en héritage ? Quel patrimoine laisserons-nous à nos enfants et aux générations à venir ? »
C’est maintenant qu’il faut susciter cette réflexion-là, c’est maintenant qu’il faut provoquer ces débats, pour que demain soit meilleur à ceux qui vont nous succéder, à notre descendance. C’est pour ça que je pense que, d’une manière ou d’une autre, tout le monde est interpellé, ce n’est pas seulement pour le plaisir de venir au spectacle, mais c’est une mission et, cette mission, je me demande s’il faut l’honorer ou la trahir, cette mission qui consiste à réinventer notre histoire, à la réinventer, à notre manière, de notre point de vue, afin que nos enfants et les générations à venir en soient fière.
C’est de ça qu’il s’agit ; c’est pour ça que je demande à tout le monde de venir soutenir ce spectacle, ce n’est plus soutenir Patrice Toton, ce n’est pas soutenir l’Association ’’Katoulati’’, mais c’est soutenir une cause commune, une cause nationale, c’est une cause noble, parce qu’on dit souvent que celui qui ne connaît pas son passé est comme un enfant ; on dit que tout le peuple qui n’a pas d’histoire est un peuple sans vie.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 28 mai 2014

L'Association "Katoulati" prépare un "Danxomè-Xo" époustouflant

Pour la soirée du vendredi 30 mai 2014

C'est la veillée d'armes au niveau de l'Association "Katoulati", pour le spectacle "Danxomè-Xo", prévu pour être donné, le vendredi 30 mai 2014, à partir de 20h30, à la grande paillote de l'Institut français de Cotonou. Sur les lieux, en cette soirée du mercredi 28 mai, Patrice Toton, auteur et metteur en scène de la pièce, a accepté de nous parler quelque peu de l'œuvre et des préparatifs de scène.

Un extrait du spectacle "Danxomè-Xo" du vendredi 30 mai prochain
Dans la soirée du mercredi 28 mai 2014, l’Association ’’Katoulati’’ a mis en place une séance de répétition avec réglage de lumière, de manière précise, sur la scène de la pièce, qui est la grande paillote de l’Institut français de Cotonou. ’’Danxomè-Xo’’, devant être jouée, dans la soirée du vendredi 30 mai prochain, mérite le déplacement massif des Cotonois, en particulier, et des Béninois, en général. En effet, il s’agit d’une pièce significative qui revisite l’histoire socio-politique du Bénin, selon quatre grandes étapes : la pré-coloniale, la coloniale, la post-coloniale et la contemporaine. A en croire le metteur en scène, Patrice Toton, qui en est en même temps l’auteur, il s’agit d’une fresque historique ayant pour but de « provoquer le débat sur l’histoire du Bénin, et d’inviter tout le peuple à s’interroger sur sa part de responsabilité dans l’histoire qui est enseignée à ses enfants et aux générations à venir ». Il continue en mentionnant que « ’’Danxomè-Xo’’ mérite d’être vue par tout le peuple béninois, pour susciter un débat national, une conférence nationale sur l’histoire du Bénin ». Montant le ton, il s’exclame : « D’ailleurs, il est temps que l’Afrique toute entière corrige son histoire pour lever le voile sur des siècles de mensonges et de duperie, dans le rapport entre les colons et les colonisés, entre les plus forts et les plus faibles, les dominants et les dominés ! »

Concernant la forme de la pièce théâtrale, il rappelle que ’’Danxomè-Xo’’ est un spectacle dans le genre du conte théâtralisé où, un décor profondément suggestif, selon les époques décrites par la pièce, permettra à trois acteurs-conteurs de déclamer leur texte, à un percussionniste de réguler le chant et la musique, et, surtout, pour les trois premiers, d’interpréter plusieurs personnages différents, se moulant l’un dans l’autre, tout en narrant, sans rien y laisser paraître. C’est ce jeu particulièrement complexe et expérimenté, huilé de sensationnels moments chorégraphiques de toutes les cultures du Bénin, que le public est appelé à venir savourer massivement, le vendredi 30 mai, en soirée, à l’Institut français de Cotonou, sous la grande paillote, en guise d’une bonne détente d’ouverture de la fin de semaine. A cet effet, Souléman Laly, Parfait Dossa, Charrelle Hounvo et Edouard Ahlonssou sont respectivement distribués pour incarner, respectivement, les trois acteurs-conteurs et le percussionniste.  
"Danxomè-Xo" est une pièce ayant brillamment participé, en 2013, au Festival international de conte Yeleen, au Burkina Faso, et voici l'appréciation qu'en fait François Moïse Bamba, l'administrateur de cette manifestation culturelle : " ''Danxomè-Xo" est l'un des meilleurs spectacles de la programmation de la 17ème édition du Festival Yeleen ... Un spectacle à voir et à revoir ... ". 
Ce spectacle très excitant l'est parce qu'il fait un balayage bien inspiré de l'histoire des 15 royaumes phares du Bénin pré-colonial avec, en leur centre, le très conquérant et provocateur royaume du Danxomè ! A voir, donc, et à revoir, car, un peuple sans histoire manque de repères pour se développer. Rien qu'une simple durée pour vous détendre : 1h10 mn.

Marcel Kpogodo

Grâce Agnila, la détermination pour le cinéma

Portrait d'une expérience du secteur du film au Bénin

Jeune femme d’une élégance occidentale. Bien campée dans sa première moitié de la trentaine. Matinalement fraîche. Des tresses qui ne tardent pas à la faire identifier comme une Béninoise. D’un sourire franc, elle vient à ma rencontre, pour honorer l’interview qu’elle a accepté de m’accorder.

Grâce Agnila
Artiste-comédienne. Un Cv assez parlant sur ses performances en la matière. Il l’est davantage, s’agissant de son intervention à l’écran. Un nombre d’interventions assez élevé permettant de la calibrer comme une actrice de cinéma. Devant cette expression, son large sourire se raccourcit, laissant sa bouche délivrer de très personnelles informations d’ordre professionnel : comme tout comédien béninois qui se respecte, une école de formation n’a pas régulé ses premiers pas sur les planches.
Formation sur le tas, donc. « Ateliers de perfectionnements », selon sa propre expression. Avec des institutions et des noms qui ne sont pas des moindres. ’’Quintessence’’, ’’Improconté’’ du Groupe ’’Wassangari’’, Marcel Orou Fico, le fameux « Bio » de l’émission ’’Entre-nous’’, de la télévision nationale. Sans compter qu’à son bas âge, son pasteur de père, de l’Eglise protestante méthodiste, la faisait participer à la chorale des cultes, ce qui l’amenait aussi à faire du théâtre lors de manifestations religieuses particulières. « J’ai senti alors en moi quelque chose de caché qu’il fallait réveiller », confie-t-elle. Cette conviction la détermine à donner une ardeur plus forte à la pratique de la comédie.
Une poignée d’années plus tard. Cette aînée d’une famille de deux frères et d’autant de sœurs n’a plus sa réputation à faire concernant des rôles forts à l’écran. Réellement, elle participe à bon nombre de productions de la compagnie de théâtre populaire et bouffon ’’Sèmako Wobaho’’. Existence, renommée, même internationale, argent. Pendant une bonne partie de la première décennie de 2000. Elle rayonne. Mais, aussi, confiscation psychologique et artistique, illusion de professionnalisme, décalquage social de ses rôles peu honorables sur Cd, personnalité peu plaisante, absence d’une vie privée, destruction de cette vie. Etc., etc,, ce que tout le public béninois connaît dans les moindres détails, vu la notoriété de cette jeune femme, à l’époque.
Aujourd’hui, loin de tout ce tumulte. Hors de la famille ’’Sèmako Wobaho’’. Extraction, qui n’a pas été de tout repos, d’un clan assez possessif, jaloux, accapareur. Une bonne bouffée d’air libre ! Une partie en est consacrée à ’’Garcinia’’, la troupe de la très maternelle « Maman Grâce ». Un grand bol d’oxygène après cette aventure bouffonne productive et écrasante. Un gigantesque « ouf » de soulagement d’être sortie d’un tel carcan. Et, la renaissance ! Avec une aide précieuse, celle de l’autre figure de la comédie et du cinéma. Delphine Aboh, fille de sa mère ! Une confidente d’une bonne influence.
Depuis trois ans, une femme nouvelle : calme, patience, humilité, tolérance, mesure et réflexion dans les paroles. Eclairage dans une forte vie en Christ ! Par conséquent, une personnalité méconnaissable face à son entourage immédiat. Cette nouvelle lancée dicte une orientation plus constructive. Les écailles se détachent des yeux de son cœur. Il s’ouvre aux tristes réalités de son ancien monde : propension forte au mélange du théâtre et du cinéma, professionnalisme superficiel, professionnalisme nationalement populaire mais d’un total manque de crédibilité à l’extérieur, dans l’univers des connaisseurs du cinéma, amateurisme criard dans le secteur. En outre, un défi l'enflamme : réussir une vie de star de cinéma et de femme au foyer !
Ainsi, celle-ci qui apprécie beaucoup les familles heureuses, les couples qui s’entendent, qui lit beaucoup la Bible et les romans d’amour, qui préfèrent par-dessus tout les pommes et les oranges, qui fait un choix pour les parfums bons et discrets, et qui aiment les films ghanéens pour le grand jeu des acteurs, des actrices, elle qui, dans les productions où elle a été sélectionnée joue toujours la benjamine orpheline, la coépouse de sa propre sœur, la femme adultère, elle, rêve de sortir ses propres films, de réaliser un court métrage sur les enfants, pour encourager la scolarisation dans les villages, vu que les parents n’y mesurent pas l’importance de l’école. Il lui faut, selon elle, faire un bon long métrage sur Cd, qui lui permettra de revenir, comme il se doit, sur la scène du cinéma, le cinéma qu'elle préfère largement au théâtre. Elle a l’impression qu’il véhicule le vécu réel.
Elle qui n’aime pas les mauvaises surprises, déteste chez les gens la trahison, qui reproche à ses deux premiers mentors d’avoir été les seuls à évoluer socialement, elle, lit dans le monde culturel béninois un secteur où ne règnent pas l’entente ni le soutien mutuel, où il existe beaucoup de troupes, beaucoup d’acteurs pour peu d’œuvres crédibles. Elle qui capitalise près d’une quinzaine de productions avec la Compagnie ’’Sèmako Wobaho’’, qui a joué dans près d’une dizaine de films de divers autres réalisateurs, qui a connu l’expérience d’une série et de deux courts métrages, qui a prêté son image et sa psychologie circonstancielle à un bon nombre de spots publicitaires, porte le nom de Jessoufèmi Grâce Agnila.


Marcel Kpogodo 

Erick-Hector Hounkpè face à trois initiatives culturelles de poids

Dans le cadre des activités des "Initiatives Gbadalisa"

Quelques jours auparavant, le mercredi 30 avril 2014, plus précisément, Erick-Hector Hounkpè, Président du Directoire des "Initiatives Gbadalisa", rencontrait les journalistes culturels pour leur présenter la substance d'un pack de trois activités d'ordre culturel, que son organisation tiendrait ces jours-ci : deux concours et une activité itinérante de promotion du livre et de la lecture.

Erick-Hector Hounkpè, face aux journalistes culturels, le 30 avril dernier, pour exposer le contenu du pack "3 en 1"
Erick-Hector Hounkpè l'avait appelé le "3 en 1", dans son intervention devant les journalistes culturels béninois, ce mercredi 30 avril 2014, au siège des "Initiatives Gbadalisa", non loin de la Place du Bicentenaire, à Cotonou.
Le "3 en 1" reste ce pack de trois projets très importants. 
Premièrement, sous le couvert de la commémoration des dix ans de la disparition de Théodore Béhanzin, il s'agissait du lancement d'un concours de poèmes sur un thème qui « résume bien la vie et la vocation de l'illustre disparu : "Culture, Démocratie et Développement" ». La clôture de ce concours est intervenue le 19 mai dernier. Un concours très significatif, vu qu'il concerne Théodore Béhanzin, alias Kossi, tragiquement emporté par un fatidique accident de la circulation, le 19 juin 2004. Lutter contre l'oubli aussi bien de la tragédie que de la personnalité irremplaçable du monde du théâtre béninois, qui en a été victime. Voilà le premier fondement de cette initiative, le deuxième étant carrément une sorte de revendication: immortaliser le carrefour de l’accident en le marquant et en lui attribuant les caractéristiques de cette célébrité : nom et effigie, entre autres.
Selon le conférencier, à la proclamation des résultats de ce concours, « des prix sont à décerner, des lectures et des spectacles sont à donner sur nos places publiques, dans nos écoles, nos collèges, lycées et universités ». Ceci, des 19 au 21 juin 2014, et jusqu’à la fin de l’année en cours. Au-delà de ces circonstances, il s’agira de lancer ce qu’il avait appelé, ce mercredi 30 avril, au cours de la conférence de presse, la ’’Génération Kossi’’, « en détectant et en promouvant de jeunes talents des arts vivants, palette d’arts où excellait Kossi … », expliquait-il.
Dans un deuxième temps, l’autre événement annoncé du pack ’’3 en 1’’ est la célébration de l’édition 2014 de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, celle-ci étant reconnue, à travers le monde, le 23 avril de chaque année.
Cette célébration est aussi prévue pour se manifester par un concours de sketches, lancé depuis le 1er mai et qui va se clore le 13 juin prochain. A en croire Erick-Hector Hounkpè, il permettra de faire sélectionner les meilleurs textes par un jury, de les primer et de les éditer dans un recueil qui sera publié, sans oublier « qu’ils seront également mis en scène par des jeunes metteurs en scène, sélectionnés après appel à candidatures, et joués sur nos places publiques, dans nos écoles, nos collèges, lycées et universités », finira-t-il, sans oublier de faire percevoir à ses interlocuteurs qu’en marge de tout ce processus sera lancé, par les ’’Editions Plurielles’’, l’ouvrage, ’’Pour que vivent les hommes’’, un recueil de 27 poèmes dont, lui, Erick-Hector Hounkpè, est l’auteur.  
Quant à la dernière manifestation du pack, ’’3 en 1’’, il s’agit de l’activité ’’Libre kermesse de la lecture’’. Elle en est à sa quatrième édition, en 2014, et ne renoncera pas à sa vocation consistant, en faveur de la jeunesse, à « raviver le goût du lire et l’amour du livre », selon le Président du Directoire des ’’Initiatives Gbadalisa’’, pour qui, les grèves ne seront un obstacle à ce que « la caravane nationale du livre circule, dans nos rédactions, dans nos administrations et sur nos places publiques ». Bon vent, donc, au ’’3 en 1’’ dont nous nous trouvons en plein cœur de la phase opérationnelle !    

Marcel Kpogodo

mardi 27 mai 2014

Didier Kpassassi organise une quinzaine de la photographie au Bénin

Pour rendre hommage à l'œuvre de talent des anciens

Dans les tout premiers jours du mois de juin 2014 se tiendra une manifestation un peu particulière : la quinzaine de la photographie. C'est à l'initiative de l'Association des photographes d'art du Bénin (Apab), dirigée par le jeune homme professionnel de photographie et de caméra, Didier Kpassassi. Ce sera pour faire découvrir au public la force du travail des générations passées de photographes au Bénin.

Didier Kpassassi, dans ses explications ...
Itchola A. Bouraïma, Emile Adjigbè, Lawani Siaka, Gaston Aguey Afouda, Rufin Aboudou Razack Tagbonon, Codjo Loko Balogoun, respectivement pour les Départements de l'Ouémé-Plateau, du Mono-Couffo, de l'Atlantique-Littoral, de l'Atacora-Donga, du Zou-Collines et du Borgou-Alibori. Et, pour des raisons de respect de la parité, Freith Françoise Laly Sohouanzo, aussi de l’Ouémé-Plateau. Ce sont les noms des huit photographes identifiés par l'Association des photographes d'art du Bénin (Abap) pour être exposés, du 5 au 20 juin 2014, au cours de la Quinzaine de la photographie, sur le thème : « Souvenirs de photographe, mémoire d’une époque ». Selon Didier Kpassassi, Président de l'Abap, deux villes ont été choisies à cet effet. D'abord, Cotonou, plus précisément, ’’La médiathèque des diasporas’’, sis Place du Souvenir, où est d'ailleurs prévu pour se tenir le vernissage de l'exposition, et l'esplanade du Stade de l'Amitié de Kouhounou, sur laquelle seront présentées au grand public de nombreuses photographies des années antérieures.  Ensuite, Abomey-Calavi, qui abritera une exposition itinérante consistant à ce que cinq bus de transport en commun, mis à disposition par la municipalité, accueillent, de 6h à 22h, pendant leur moment de circulation,  ces mêmes genres de photographies ; elles permettront aux passagers de découvrir les œuvres des photographes concernés. Pendant la quinzaine, deux jours, à en croire le Président Kpassassi, seront consacrés à des explications à ces passagers privilégiés des bus à Abomey-Calavi ; des prospectus seront aussi distribués, à cet effet.
Pour ce qui est du choix des photographes dont les œuvres seront exposées, le jeune initiateur explique que l’Abap a opté pour les anciens photographes afin de leur rendre hommage, d’honorer leur mémoire et de faire découvrir les photographies réalisées dans le passé et laissées à leur descendance mais qui ne sont pas reconnues de par leur qualité : « Le travail de ces anciens est délaissé, caché », surtout que, déplore-t-il, « certains anciens, par manque de soutien, en sont arrivés à détruire leurs œuvres parce qu’elles ne sont pas valorisées ni exposées ni mises à la portée du public ». Et, Didier Kpassassi, continue, une lueur d’admiration dans les yeux : « Ils faisaient de l’art, un travail qu’on ne fait plus aujourd’hui avec le numérique ». Il s’agit donc, pour sa structure, par la Quinzaine du mois prochain, de « valoriser le travail que les anciens ont fait sur le terrain, de donner la volonté à la jeune génération des photographes de se mettre au travail », conclue-t-il.  
Par rapport aux conditions d’organisation d’une telle manifestation, le Président de l’Abap avoue qu’il a été très difficile aux membres de l’organisation d’avoir en leur possession les photographies à exposer. En outre, il s’agit d’un projet mené dans une absence totale de financement extérieur.
Mais, selon lui, la distinction, le 7 avril 1988, du photographe Itchola A. Bouraïma, l’un des exposants, par la Fédération internationale des arts photographiques (Fiap), à Genève, en Suisse, qui a décerné au concerné le « Diplôme de la Haute Institution de la Fiap », montre que la photographie peut contribuer à la renommée des spécialistes à l’extérieur.
Par ailleurs, si la Quinzaine prévue donnera lieu aussi à un colloque, à des conférences et à des projections nocturnes, elle permettra à sept autres photographes, en dehors des huit précédemment évoqués, de connaître une exposition en off.


Marcel Kpogodo

lundi 26 mai 2014

La bataille d'El-Sosie pour 100% de musique béninoise sur les chaînes nationales

Dans la cadre de la 3ème édition de la Quinzaine de la musique béninoise

Ce lundi 26 mai 2014 s'est tenue à "Brésilia Hôtel" de la localité de Sènadé du Quartier Akpakpa de Cotonou la "Journée des chefs de programmes des radios et des télévisions du Bénin". Ceci, dans le cadre de la 3ème édition de la "Quinzaine de la musique béninoise". Issimaïla Saïzonou, alias El-Sosie, artiste musicien et Président de l'Ong ’’Association pour le développement du bien-être commun’’ (Adbec), entouré de quelques personnalités, a animé la séance d'échanges.


El-Sosie, au centre, avec, Pelu Diogo, à gauche, et, Hermès Gbaguidi, à droite
Du 9 au 22 juin 2014 est prévue pour avoir lieu la ’’Quinzaine de la musique béninoise’’. Cette manifestation consistera, pour l’Ong ’’Association pour le développement du bien-être commun’’ (Adbec), à faire diffuser, dans cette période de deux semaines, par les radios et les télévisions du Bénin, 100% de musique béninoise, selon trois générations d’artistes : celles des années 1960-1970, 1980-1990 et celle de 2000 et plus. En prélude à cela, l’artiste musicien, Issimaïla Saïzonou, plus connu sous le nom d’El-Sosie, a organisé, le lundi 26 mai 2014, la ’’Journée des Chefs de programmes des radios et des télévisions du Bénin’’. Cette activité fait partie de l’organigramme de l’Adbec, ayant démarré depuis janvier dernier.
Dans son propos préliminaire aux échanges sur l’idéal de la programmation de 100% de musique béninoise sur nos chaînes de radio et de télévision, El-Sosie a fait comprendre à l’assistance composée des représentants respectifs des Directeurs du Fonds d’aide à la culture (Fac) et de la Promotion artistique et culturelle (Pac), de chefs de programmes de radios et de télévisions du Bénin, de responsables d’associations d’artistes, de musiciens, de journalistes culturels et de sponsors, notamment, que la 3ème édition de la ’’Quinzaine de la musique béninoise’’ avait pour thème une question : « Quel citoyen suis-je pour le développement du patrimoine culturel béninois ? » Il s’est alors appuyé sur la devise du Bénin pour présenter ses réflexions.
Ainsi, selon lui, la « Fraternité » suppose que les radios et les télévisions du Bénin programment exclusivement de la musique béninoise pendant toute la période de la ’’Quinzaine’’. Ce serait un moyen pour ces institutions des médias d’amener les mélomanes à consommer le bon local béninois. Concernant la « Justice », El-Sosie a partagé qu’une programmation de 100% de musique béninoise pendant la quinzaine indiquée serait une manière de sensibilisation sur les droits d’auteur, vu que le Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra) s’en trouve complètement démuni et que, d’ailleurs, l’obligation de paiement de ces droits justifie le refus des radios et des télévisions béninoises de programmer régulièrement des artistes béninois.
Enfin, concernant le « Travail », dernier mot de la devise du Bénin, l’intervenant a précisé que « tout travail bien fait sera rémunéré », manifestant ainsi qu’à l’issue de la ’’Quinzaine’’, le meilleur service de programmes sera primé. Dans ce même chapitre des distinctions, il a annoncé aussi que le Prix ’’Découverte Bénin’’ sera attribué au meilleur artiste qu’auront choisi les auditeurs et les téléspectateurs durant la manifestation, dans les catégories ’’Musique traditionnelle’’, ’’Musique tradi-moderne’’ et ’’Musique moderne’’.
Avant cette étape, deux phases intermédiaires : du 16 au 18 juin 2014, des artistes nominés suivront une formation théorique et pratique, et, tous les jours ouvrables, des 9 au 13 juin et des 16 au 20 du même mois, des personnes-ressource du monde de la culture seront amenées à intervenir sur les chaînes de radio et de télévision, selon des thèmes prédéfinis, afin de contribuer à apporter des solutions aux problèmes minant le secteur de la musique béninoise.

A la fin de son intervention, El-Sosie, qui était entouré de Pelu Diogo, premier initiateur de la ’’Quinzaine de la musique béninoise’’ sur la radio nationale, au cours des années 1990, et d’Hermès Gbaguidi, Directeur général du Développement des médias, du Ministère de la Communication et des technologies de l’information et de la communication, a lancé un débat riche que se sont appropriés tous les invités présents ; ils ont enrichi la séance d’échanges par l’émission de considérations dramatiques sur la situation déplorable de la programmation musicale. Heureusement, plusieurs portes de sortie en ont été proposées. 

Marcel Kpogodo

samedi 3 mai 2014

Escapade professionnelle de Sébastien Boko en Chine

Dans la logique de ses récentes performances artistiques



Du 19 mars au 3 avril 2014, Sébastien Boko, artiste plasticien béninois, a séjourné en Chine. C'était pour participer au "World wood day", dans sa version 2014. Une instance professionnelle pour les artistes sculpteurs du monde. Une grande opportunité relevant du fruit des victoires passées du jeune artiste.
Sébastien Boko, encore plongé dans les effluves sculptrices chinoises ...

Fuzhou, Kunming, à travers son université et, Shangaï. Voilà les trois villes chinoises que Sébastien Boko a eu la chance de visiter, lors de son séjour dans ce pays-continent, à l'occasion du "World wood day", "Journée mondiale du bois", en français. C'était des 19 mars au 3 avril derniers. Il a ainsi participé à la deuxième édition d'un symposium des artistes sculpteurs du bois, la première s'étant tenue en 2013 en Tanzanie. 
Elu parmi les 90 artistes présents à ce rendez-vous mondial plus que prestigieux pour les connaisseurs du secteur, Sébastien Boko, à en croire ses propos, a pris part aux nombreuses activités prévues à l'intention de ces sculpteurs dont la valeur est reconnue, vu leur caractère de lauréat à des compétitions sélectives nationales et continentales, hautement disputées. A Fuzhou, comme ses pairs, il a sculpté du bois, dans un gigantesque site apprêté à cet effet, et a communié avec eux dans une performance de sculpture pour, enfin, participer, à leurs côtés, à une exposition collective. 
C'est un jeune homme spirituellement et intellectuellement requinqué que j'ai rencontré et qui m'a narré l'épanouissement de son appartenance de quelques jours à ce processus artistique chinois. Selon lui, c'était une rencontre lui ayant permis de vivre la "diversité culturelle du monde entier", de jouir d'autres influences assez inattendues, ce qui "ouvre la tête, fait voir qu'avec le bois, on peut faire beaucoup d'autres choses". Et, pour lui, si l'impact de cette escapade scientifique et artistique sur sa personne ne fait l'ombre d'aucun doute, il refuse de se laisser enfermer dans ce qu'il a vu là-bas, de peur d'être dévoyé dans sa vision de travail. En revanche, il entend s'inspirer des acquis techniques pour apporter de petites astuces afin d'améliorer son travail. 


Un souvenir, à lui sélectivement offert par ses hôtes chinois du "World wood day", édition 2014
Tout d'un coup, son esprit effleure l'état de la sculpture sur bois dans son pays et son visage se crispe quelque peu ; il laisse échapper des mots de souhait que ce genre d'organisation soit au Bénin, ce en quoi il ne croit vraiment pas, vu l'ampleur de ce qu'il a vu en Chine ; "c'était trop fort !", conclut-il brièvement, pour continuer à partager avec moi qu'aucune comparaison n'est possible entre le système chinois et celui béninois en matière de sculpture sur bois  ; là-bas, comme les artistes spécialisés dans ce domaine dans son pays, les Chinois assument leur culture et "font ce qu'ils aiment" mais, avec des conditions largement plus faciles : les machines qui sont à foison de même que les petits outils de travail qui sont de plusieurs variétés, la gouge, en l'occurrence. Encore, pour ce que pense Sébastien, "les Chinois donnent de la valeur à tout et exploitent tout; chez eux, on ne coupe pas le bois n'importe comment", contrairement à chez lui où "on ne donne de la valeur à aucune chose, ni même aux arbres".  
Concluant brusquement notre entretien, Sébastien Boko trouve que son séjour artistique en Chine relève d'une nouvelle expérience salutaire. Ainsi, selon ses réflexions, "il est important de sortir et de voir d'autres choses pour améliorer ce qu'on fait", finissant par affirmer que "quand on est seul dans son cercle et qu'on se croit meilleur, on découvre le meilleur ailleurs", d'où la nécessité de faire preuve d'humilité pour accepter ce qui en vient. Et, d'un bref recours au contexte premier, il affirme : "World wood day" reconnaît la valeur des artistes et les respecte", sans me cacher qu'il a dû se battre comme un beau diable pour effectuer ce voyage vers la Chine, abandonné à un combat personnel par le Ministère de la Culture.

Marcel Kpogodo