Pour rendre hommage à l'œuvre de talent
des anciens
Dans les tout premiers jours du mois de juin 2014 se
tiendra une manifestation un peu particulière : la quinzaine de la
photographie. C'est à l'initiative de l'Association des photographes d'art du
Bénin (Apab), dirigée par le jeune homme professionnel de photographie et de
caméra, Didier Kpassassi. Ce sera pour faire découvrir au public la force du
travail des générations passées de photographes au Bénin.
Didier Kpassassi, dans ses explications ... |
Itchola A. Bouraïma, Emile Adjigbè, Lawani Siaka, Gaston
Aguey Afouda, Rufin Aboudou Razack Tagbonon, Codjo Loko Balogoun,
respectivement pour les Départements de l'Ouémé-Plateau, du Mono-Couffo, de
l'Atlantique-Littoral, de l'Atacora-Donga, du Zou-Collines et du
Borgou-Alibori. Et, pour des raisons de respect de la parité, Freith Françoise
Laly Sohouanzo, aussi de l’Ouémé-Plateau. Ce sont les noms des huit photographes
identifiés par l'Association des photographes d'art du Bénin (Abap) pour être
exposés, du 5 au 20 juin 2014, au cours de la Quinzaine de la photographie, sur
le thème : « Souvenirs de photographe, mémoire d’une époque ».
Selon Didier Kpassassi, Président de l'Abap, deux villes ont été choisies à cet
effet. D'abord, Cotonou, plus précisément, ’’La médiathèque des diasporas’’,
sis Place du Souvenir, où est d'ailleurs prévu pour se tenir le vernissage de
l'exposition, et l'esplanade du Stade de l'Amitié de Kouhounou, sur laquelle seront
présentées au grand public de nombreuses photographies des années antérieures.
Ensuite, Abomey-Calavi, qui abritera une exposition itinérante consistant
à ce que cinq bus de transport en commun, mis à disposition par la
municipalité, accueillent, de 6h à 22h, pendant leur moment de circulation,
ces mêmes genres de photographies ; elles permettront aux passagers de
découvrir les œuvres des photographes concernés. Pendant la quinzaine, deux
jours, à en croire le Président Kpassassi, seront consacrés à des explications
à ces passagers privilégiés des bus à Abomey-Calavi ; des prospectus
seront aussi distribués, à cet effet.
Pour ce qui est du choix des photographes dont les œuvres
seront exposées, le jeune initiateur explique que l’Abap a opté pour les
anciens photographes afin de leur rendre hommage, d’honorer leur mémoire et de
faire découvrir les photographies réalisées dans le passé et laissées à leur
descendance mais qui ne sont pas reconnues de par leur qualité : « Le
travail de ces anciens est délaissé, caché », surtout que, déplore-t-il, « certains
anciens, par manque de soutien, en sont arrivés à détruire leurs œuvres parce
qu’elles ne sont pas valorisées ni exposées ni mises à la portée du public ».
Et, Didier Kpassassi, continue, une lueur d’admiration dans les yeux : « Ils
faisaient de l’art, un travail qu’on ne fait plus aujourd’hui avec le numérique ».
Il s’agit donc, pour sa structure, par la Quinzaine du mois prochain, de « valoriser
le travail que les anciens ont fait sur le terrain, de donner la volonté à la
jeune génération des photographes de se mettre au travail », conclue-t-il.
Par rapport aux conditions d’organisation d’une telle
manifestation, le Président de l’Abap avoue qu’il a été très difficile aux
membres de l’organisation d’avoir en leur possession les photographies à
exposer. En outre, il s’agit d’un projet mené dans une absence totale de
financement extérieur.
Mais, selon lui, la distinction, le 7 avril 1988, du
photographe Itchola A. Bouraïma, l’un des exposants, par la Fédération
internationale des arts photographiques (Fiap), à Genève, en Suisse, qui a
décerné au concerné le « Diplôme de la Haute Institution de la Fiap »,
montre que la photographie peut contribuer à la renommée des spécialistes à l’extérieur.
Par ailleurs, si la Quinzaine prévue donnera
lieu aussi à un colloque, à des conférences et à des projections nocturnes,
elle permettra à sept autres photographes, en dehors des huit précédemment évoqués,
de connaître une exposition en off.Marcel Kpogodo