lundi 30 novembre 2009

Michel Pinheiro

Michel Pinheiro

En prélude au lancement de son nouvel album et à son prochain concert à Cotonou

Michel Pinheiro: " [...] je cherche le changement, je ne le vois pas ..."


De son nom complet, Cosme Michel Pinheiro Odjougbélé, l'artiste-musicien salsero béninois, Michel Pinheiro, originaire de Pobè, qui, depuis 1992, s'est retrouvé à renforcer sa carrière musicale en Côte d'Ivoire où le feu Mamadou Doumbia l'a beaucoup aidé, ancien Chef d'orchestre du très engagé Tiken Jah Fakoly, il a accepté de se confier à nous, parlant de son troisième album, en double ('' Bénin'', pour notre pays, et ''Hommage à Mamadou Doumbia'', pour la Côte d'Ivoire), à lancer très prochainement, et du concert qu'il donnera à Cotonou. Cela ne l'empêche pas de développer une langue acerbe contre le système culturel au Bénin.



Pourquoi avoir pris l'initiative de faire un album dénommé ''Bénin''? Que comporte-t-il?

''Bénin'', parce que, comme je tourne beaucoup, j'ai remarqué que les gens ne connaissent pas le Bénin à l'étranger, ça veut dire que nos ambassadeurs ne font pas leur travail comme il faut, parce que quand tu parles du Bénin, on te demande : "Cest où ?", et je leur dis qu'on a le Nigeria, le Togo, le Niger et le Burkina comme frontières, et c'est ça qui m'a motivé à écrire un morceau pour inviter les gens à venir connaître le Bénin, quand même. C'est aussi parce que j'aime mon pays. Aussi, je dois préciser que l'album "Bénin"comportera dix titres et deux qui sont consacrés au Bénin : "Bénin" et "Monsieur le Président". Par rapport au second titre, nous sommes citoyens de ce pays et nous devons contribuer à la marche de ce pays; quand les choses ne vont pas, il faut qu'on puisse au moins les dénoncer, quand ça va, qu'on puisse dire que ça va.

Sur ce morceau, vous dites que ça ne va pas ?

On nous a parlé de changement, mais je cherche le changement, je ne le vois pas. Donc, je demande où se trouve le changement, sur ce morceau.



Michel Pinheiro est donc un artiste engagé politiquement ...

Nous sommes tous engagés politiquement .... (Gros rires).



Vous êtes en train de prendre position ...

Je ne prends pas position, je n'ai rien contre qui que ce soit, mais, seulement, je constate. Moi, je n'ai pas de parti; que ce soit un Nordique ou un Sudiste, pourvu que ce soit un Béninois qui soit au pouvoir, moi ça m'est égal, qu'il fasse bien le travail, que le peuple puisse jouir bien, et qu'on ne cherche pas à aller traverser la mer pour mourir dans la Méditerranée. C'est juste ça. On a tout! On a tout en Afrique pour vivre heureux. Mais, c'est parce que nous avons des gouvernants qui ne font pas bien le travail qu'on est dans la merde, que les gens sont obligés de se chercher et ça coûte la mort à certains. Je pense que nous sommes à cinquante ans presque d'indépendance; si nous faisons le bilan, il est négatif, partout en Afrique, ce n'est pas qu'au Bénin. Voilà un peu; on ne peut pas rester insensibles à ça, c'est pas normal.


A part les thèmes sur le tourisme et sur la dénonciation du Changement, quels sont les autres que vous abordez dans cet album ?

Il y a un morceau qui parle de l'inconscience des intellectuels noirs, en général, surtout de nous qui partons et qui ne voulons plus revenir; ce titre s'appelle "E ma gba gbé ilé" : "N'oubliez pas d'où vous venez", qui est un appel aussi en même temps à la diaspora pour apporter sa pierre à la construction de l'Afrique, parce que nous critiquons les gouvernants, mais, qu'est-ce que nous aussi nous faisons ? Si les Etats-Unis se sont construits, si la France s'est construite, c'est parce que les fils de ces pays sont partis et sont revenus avec des connaissances; quand on va acquérir des connaissances, qu'on revienne en faire profiter la pays. C'est très important. A part ça, j'ai repris "Paysan" qui était sur mon premier album. Comme je le dis, les paysans sont de braves gens qui font un travail énorme; c'est grâce à eux que vous et moi nous sommes là, s'ils ne produisent pas, on ne peut pas manger. Et, je leur rends hommage, à travers ce titre. Il y a un autre du vieux Mamadou Doumbia, que j'ai repris, qui s'appelle "Djokadjo", qui parle du palu, qui est un exorcisme au palu et au sida. C'est un peu ça ... Vous découvrirez le reste de l'album ...



Vous intervenez dans combien de langues sur l'album "Bénin" ?

J'utilise le yoruba puis le dioula.



Dans un album destiné au Bénin, vous chantez en dioula ?

Quand Koffi Olomidé chante en gningala, les gens écoutent au Bénin. Donc, si je dis que c'est destiné au Bénin, c'est juste parce que j'ai un morceau dessus qui s'appelle "Bénin". Si non, cela se vendra partout aussi.


Il n'y a que la salsa sur cet album ?

Sur cet album, il y a du mandingue dans le morceau "Touré", "Monsieur le Président", c'est du reggae, "E ma gba gbé ilé", c'est de la musique de recherche. Mais, l'album est dominé par la salsa, comme d'habitude.



Apparemment, depuis 2008, il y a rupture avec Tiken Jah Fakoly, puisque vous n'êtes plus son chef d'orchestre ?

Il n'y a pas rupture. Par rapport à ma carrière solo et aux engagements que je sens venir, et puis, quand on est au pouvoir tout seul pendant un certain temps, , ça devient de la routine; de 1996 jusqu'en 2008, c'est beaucoup! A un moment donné, je me suis dit qu'il faut qu'on passe le flambeau à quelqu'un d'autre. On s'est réunis, entre nous musiciens, on a désigné quelqu'un d'autre pour être le chef d'orchestre. Moi, je suis là comme tout autre. Comme ça, je peux m'éclipser, m'occuper de moi; quand je ne suis pas là, on n'en sent pas le poids.



Qu'est-ce que vous avez pu capitaliser comme expérience, après avoir travaillé aux côtés de Tiken Jah Fakoly qui est aujourd'hui une star mondiale ?

Je tourne sur toutes les scènes du monde, et c'est une très grande expérience; je côtoie d'autres grands de la musique et je visite d'autres pays, d'autres peuples. Donc, les mentalités, ce n'est pas la même chose, on apprend beaucoup. Je me souviens que quand on est allés en Nouvelle-Calédonie, il y a quelque chose qui m'a marqué, c'est leur attachement à la culture, à la tradition, parce que, quand vous arrivez, on vous emmène, c'est comme si vous venez dans un village, et vous allez d'abord voir les maîtres de terre, on vous présente au chef du village, qui vous reçoit et vous lui donnez des présents, et il vous dit : "Soyez les bienvenus chez nous !". Ce que nous, on a perdu en Afrique, les gens l'ont, quelque part, conservé. Franchement, ça a tapé tout de suite ma conscience et je me suis dit qu'on est en train de s'éloigner de notre culture, pensant que c'est mauvais, alors qu'on a beaucoup de choses de très bien, qu'on doit garder dans notre culture. Donc, j'ai acquis beaucoup de choses que je ne peux pas étaler.



Quels sont vos projets, dans un futur très proche ?

Mon projet, c'est la sortie du nouvel album et le concert, le 12 décembre au Centre culturel français de Cotonou, auquel je convie tous les Béninois, tous les mélomanes; venez me soutenir, puisque l'artiste n'est rien sans les mélomanes.



Vous avez déjà eu l'occasion de vous produire au CCF. Quelle est la particularité du prochain spectacle ?

Le prochain spectacle représente mon album, celui intitulé "Bénin". Donc, il y aura des titres des anciens et du nouvel album que je vais présenter au public.


Pour le spectacle du 12 décembre, serez-vous accompagné d'un orchestre ?

C'est un groupe que j'ai monté pour m'accompagner ce jour-là. Il y a certains avec qui j'ai travaillé pour mon dernier concert au CCF; c'est à un pianiste que j'ai demandé de monter quelque chose pour moi, pour ce concert.



A part l'orchestre, aurez-vous la main forte de quelques artistes béninois?

Il y aura ma filleule Méola, le groupe Tèriba et d'autres artistes à découvrir sur place.


Etant de l'autre côté de la rive, vous avez peut-être un regard critique sur ce qui se fait dans le domaine de la musique au Bénin. Quelles sont vos appréciations ?

Dans la musique béninoise, nous avons un patrimoine culturel très vaste, très riche, et il y a pas mal de choses qui se font et qui sont très bien. Et, avec l'avènement des studios, je pense que c'est en tâtonnant qu'on arrive à trouver la bonne voie. Malheureusement, il n'y a pas une politique culturelle dans ce pays; je l'ai toujours dit : ce n'est pas voter 1 milliard de francs pour le Fonds d'aide qui vent dire qu'on fait quelque chose à la culture. Depuis combien d'années vote-t-on 1 milliard pour la culture ? Qu'on me dise quel acte concret on a posé qui puisse faire voir aujourd'hui que c'est le Fonds d'aide à la culture qui a réalisé cela. C'est dommage que nous soyons au Bénin et que le seul espace où on peut s'exprimer, c'est le Centre culturel français. Pourquoi ne pas avoir un Centre culturel béninois ? Pourquoi on vote 1 milliard pour le Fonds d'aide à la culture, et qu'il n'y a pas de structure de distribution digne de ce nom dans ce pays ? Donc, il faut s'arracher les cheveux chaque fois qu'on fait un album ! C'est parce qu'on aime qu'on continue de le faire ! Des fois, je me demande s'il y a un ministère de la culture dans ce pays, et si on pense à la jeunesse de ce pays; c'est à travers la culture qu'on forme sa jeunesse. La culture embrasse tout, la musique, la poésie, le théâtre, tout. Et, il faut avoir un espace pour s'exprimer. Ce n'est pas les Français qui vont continuer à faire notre travail pour nous, après 50 ans d'indépendance !


Un mot sur l'album "Hommage à Mamadou Doumbia" ?

Il se compose aussi de 10 titres, dont 8 du vieux Mamadou Doumbia, que j'ai repris, plus deux titres de moi-même que je mets sur l'album, c'est-à-dire "Touré" en rythme mandingue et "E ma gba gbé ilé" en yoruba, que je mets en Côte d'Ivoire, parce que ça s'adresse à tout le monde; on cherchera à comprendre. On dit souvent que "quand quelque chose te fait mal, tu le dis dans la langue de ta mère".



Pour ces 8 titres de Mamadou Doumbia, est-ce une marque de reconnaissance ou un hommage en son honneur ?

C'est tout cela à la fois, parce qu'il a été pour beaucoup dans ma carrière. Aujourd'hui, si je joue du trombone, c'est grâce à lui.


Un dernier mot à l'endroit du public béninois?

Venez me soutenir, venez découvrir l'album "Bénin".


Propos recueillis par Franck-Raoul Pédro et Marcel Kpogodo



dimanche 22 novembre 2009

Noudjihou


Face à la courageuse initiative de Wily Mignon




Le Noudjihou, une danse de plus?



Depuis plusieurs mois, il se généralise la pratique d'un nouveau style de danse au Bénin: le noudjihou. A l'initiative du jeune artiste-musicien béninois, Wily Mignon, un certain mouvement d'ensemble embarquant quelques musiciens de la scène béninoise, vise à faire du noudjihou une danse à la mode, une qui devrait mobiliser tous les Béninois autour d'elle. Mais, avec ce que l'on a vu devenir le tchink system et le soyoyo, peut-on donner cher de la peau du noudjihou?





Ne soyons pas pessimistes! Le noudjihou a de grandes chances de naître au Bénin, de s'imposer, de se développer, de conquérir la sous-région ouest-africaine, l'Afrique et le monde. Mais, pour que ce rêve, cette vision se réalise, il faut travailler, ne serait-ce qu'un tout petit peu.



Remarquons qu'il n'y a rien de plus noble qu'un talentueux chanteur béninois tel que Wily Mignon cherche à mettre en place une nouvelle danse ''Made in Benin''. Son but est peut-être de faire s'exprimer une voix de gestuelle corporelle, opposable au coupé décalé qui a déjà embrasé l' Afrique et le monde; ce sera une danse typiquement béninoise que Wily serait fier de danser, sans se sentir extraverti culturellement. Ceci est un bon combat, et il nous a été permis de voir qu'il est en train d'embarquer dans son expérience une autre voix qui, de plus en plus, s'enracine dans l'univers musical de notre pays: Dossi.



Le combat pour réaliser le rêve de faire du noudjihou une danse planétaire commence par ici : emmener tous les chanteurs béninois de la place qui ont un certain succès dans le coeur des mélomanes, et même ceux qui ne l'ont pas encore et qui ambitionnent d'atteindre ce rang, à pratiquer le noudjihou comme fondement de danse dans leurs inspirations de chansons. Les Afafa, Ignace Don Metok, Jac'oho, Zeynab, Zoulé Sangaré, Fifa, H2O Assouka, Vision, Pari Alex, Yémandja le messager, Apouké (version Fikira et Kékéli), All Baxx, Diamant Noir, Ardiess, Espoir, Okine, Jean Adagbénon, Aifamily, Jospinto, Belmonde Zed, Pélagie la vibreuse, Kèmi, Valérie Mignon, Madou, Jolidon Lafia, Frères Kouda'koll, notamment, doivent être amenés à sacrifier leurs spécificités de danse pour cette cause de la promotion et de l'édification du noudjihou au statut de danse béninoise internationale.


C'est l'une des conditions fondamentales qui amènera les observateurs qui vont s'interroger sur ce qui identifie le Bénin en matière de danse, à un moment donné de son évolution, de constater que le noudjihou fait l'unanimité auprès de nombreux artistes béninois et, donc, élire cette danse comme représentant la culture béninoise.


C'est le défi que doit relever Wily Mignon. A défaut de convaincre tout ce beau monde par le verbe, il pourrait d'abord commencer par se faire l'exemple de ce rythme, à travers albums et chansons à succès, ce qui réellement n'a rien de rationnel. Cependant, même en cas de réussite de cette stratégie, pour ne pas subir le sort des Tohon Stan et Robinson Sipa qui, avec le temps et malgré leur succès, se sont retrouvés esseulés dans le tchonk et le soyoyo, il devra se faire un véritable pédagogue, auprès de ses pairs, et produire un impact sur eux de façon à faire fondre en eux cet ego béninois qui veut que, d'une part, lorsque cela ne vient pas de soi, on ne puisse pas s'y engager, même si cela présente d'énormes avantages, et que, d'autre part, l'on lutte farouchement pour avoir sa propre tendance à défendre, dans le but malsain et égotiste de voir propulser son seul et unique nom. Wily Mignon a du boulot!



Marcel Kpogodo

jeudi 19 novembre 2009

Festivals Balafons


Grands concerts à Cotonou
De grands noms de la musique africaine se produisent samedi et dimanche prochains
Dans le cadre de la tenue, à Cotonou, depuis le lundi 16 novembre 2009, de la 2ème Edition de Balafons, un festival réunissant les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), et prenant en compte les domaines de la mode, de la musique, du théâtre et du cinéma, des spectacles géants, baptisés Concerts de l'intégration, auront lieu le samedi 21 et le dimanche 22 novembre à Cotonou. Ils vont permettre à des noms très prestigieux de la musique africiane de se produire.
Ce sont, notamment, les Béninois Sagbohan Danialou, Nel Oliver, Zeynab, John arcadius, H2O Assouka, les Camerounais Manu Dibango, Queen Eteme et Krotal, un groupe de Hip-hop, l'ivoirienne Monique Seka, la Malienne Ami Koita et le Sénégalais Ismaël Lô, qui sont attendus à ces deux concerts de Cotonou, sous le couvert des Concerts de l'intégration. Celui du samedi 21 novembre est VIP et se tient dès 20h30 au Centre culturel français de Cotonou et, le deuxième, aura lieu, quant à lui, le dimanche 22 à partir de 16h au Palais des congrès. Pour l'une et l'autre des productions sur scène, les prix sont respectivement de 10.000 F, d'une part, et de 10.000 F, 5.000 F et 2.000 F, d'autre part. Retenons que ces grandes prestations scéniques vont permettre le lancement des Festivals Balafons.

Marcel Kpogodo

samedi 14 novembre 2009

Fias de Cotonou

Marius Fadji Missihoun, Président-Directeur du Fias


Fias 2009



Un cocktail de manifestations qui s’achèvent ce jour, samedi




Mardi 10 novembre dernier, à la faveur d’une conférence de presse donnée à l’Espace Tchif de Cotonou, Marius Fadji Missihoun, Président - Directeur du Festival international des arts et des spectacles (Fias), a entretenu les journalistes sur les grandes lignes de l’édition 2009 du Festival. A en croire le programme porté à la connaissance des professionnels des médias, l’événement s’achève aujourd’hui.



Si le samedi 14 novembre voit la fin de la version 2009 du Festival international des arts et des spectacles (Fias), cela aurait été l’aboutissement d’un programme riche en six grands axes : une exposition, des concerts, des arts de la rue, du théâtre, des débats et des stages.
En ce qui concerne l’exposition, elle s’est tenue du 30 octobre au 14 novembre 2009 à l’Espace Kpobly du Centre culturel français de Cotonou et a vu présenter des œuvres par la Béninoise Edwige Akplogan et la Française Cécile Borne, la première se faisant particulariser par des tableaux dont les thèmes se trouvent à la charnière du visible et de l’invisible et, la seconde qui, moulée dans plusieurs genres artistiques différents, s’aidant de tissus pour faire vivre dans ses tableaux la vie dans sa réalité, que l’artiste se bat pour rendre palpable, à vue d’œil.
Pour ce qui est des concerts, trois sites ont été retenus pour leur tenue : la Galerie Tchif, le Centre culturel français et l’Esplanade de la Mairie de Bohicon. Ainsi, le musicien sénégalais, Yoro Ndiaye, le trio malien, Foune Diarra, et la Béninoise très connue, Nyla, ont été prévus pour ouvrir le bal le jeudi 12 octobre à la Galerie Tchif, à 20h30. Au Centre culturel français, en revanche, le groupe féminin béninois, Tériba, et celui franco-malien, N’Diale, ont honoré la programmation du Fias, à 20h30, hier, vendredi 13 novembre. Cependant, ce samedi, l’Esplanade de la Mairie de Bohicon va s’octroyer la part du lion d’artistes, à partir de 18h et, en plus, gratuitement ! contrairement aux autres lieux de spectacles, avec 8 groupes et chanteurs : les très connus et adulés des mélomanes béninois, H2O Assouka, Zeynab Abib, Ignace Don Metok, les Frères de sang et, aussi, Riss Cool de Bohicon, N’Diale, les Franco-Maliens, le groupe Boyassi du Togo, et le chanteur burkinabè, Solo Dja Kabako.




Les autres manifestations





Avec, ’’Les arts de la rue’’, c’est le groupe folklorique belge ’’Les Bu de Bodeux’’, qui aura voix au chapitre. Il était prévu pour se produire gratuitement les 12 et 13 novembre, à travers la ville de Cotonou et, devant commencer ce jour, 14 novembre à Bohicon, il achèvera sa prestation demain dans la même ville. Quant à la programmation théâtrale, le Centre culturel français de Cotonou a déjà accueilli, le jeudi 12 novembre, à 20h30, la pièce ’’Ifèdé’’, narrant les réalités de l’amour spontanée, mise en scène par Alougbine Dine et jouée par la troupe de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB), ce qui sera encore le cas, ce samedi, à la même heure.
Le Fias 2009, c’est aussi une partie intellectuelle, avec deux débats tenus au Centre culturel français jeudi et vendredi derniers, à 18h, concernant respectivement « Les relations Sud-Nord : coopération décentralisée et développement culturel » et « Développement et professionnalisation du secteur culturel : Mise en réseau, relations Sud-Sud ».
Enfin, le Fias a aussi donné lieu à des stages qui ont été prévus pour se dérouler, premièrement, à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB), du 2 au 4 novembre, sur la « pratique du jeu masqué », avec la chorégraphe et plasticienne Cécile Borne, deuxièmement, au Studio Musigerme de Cotonou, du 2 au 14 novembre, concernant la « technique du son », animé par Michel Caous, Ingénieur de son et, troisièmement, du 4 au 8 novembre, à la Mairie de Bohicon, sur le thème : « Conception et mise en œuvre d’un projet culturel », et animé par Aurélie Lecomte.
Le Fias : une riche initiative conduite par les très talentueux chanteurs béninois du groupe H2O Assouka ; de la musique à l’organisation d’un grand événement de promotion culturelle, ce sont des jeunes qui prouvent, au jour le jour, une polyvalence et une capacité d’adaptation sans pareilles. Et, leur force de frappe se manifeste, par ailleurs, par la mobilisation d’un nombre important de partenaires : le Ministère de la culture et Fonds d'aide à la culture du Bénin, la Région Bretagne avec Ton all produksion & Azliz Dañs, l’Organisation internationale de la Francophonie, CulturesFrance, la Ville de Bohicon, le Centre Culturel Français de Cotonou, Mondomix et Radio Nova. Vivement le Fias 2010, avec de nouvelles innovations de poids et de maturité d’une initiative culturelle forte !



Marcel Kpogodo

lundi 9 novembre 2009

Exposition de caricatures à la Fondation Zinsou de Cotonou


En marge du vernissage


Hodall Beo, Premier Prix du concours de caricatures, se prononce



Le vernissage du lundi 09 novembre à la Fondation Zinsou de Cotonou a permis de lancer l'expostion intitulée: "La chute du Mur de Berlin vue par les caricaturistes béninois". Ainsi, le Premier Prix du concours ayant abouti à cet événement, Hodall Beo, de son vrai nom, Hervé Alladayé, a bien voulu partager avec nous ses impressions de lauréat, très applaudi ce soir par le public présent.



Le Mutateur : Hodall Beo, quelles sont tes impressions après la proclamation des résultats du concours de caricatures sur le Mur de Berlin, concours pour lequel tu es arrivé en tête ?


Hodall Beo : Vraiment, je suis très content. Ce concours, en fait, c’est beaucoup plus pour consolider le groupe des artistes qu’on est, parce que, lorsque l’idée est venue au niveau de l’Ambassade d’Allemagne de faire une telle chose, elle a tout de suite contacté tous les caricaturistes et puis, on s’est retrouvés dans notre cercle d’amis et d’associés, dans l’Association ’’Bénin Dessin’’, qui est un creuset qui nous permet d’aller de l’avant et de nous serrer les coudes, pour pouvoir construire un métier plus intéressant et plus crédible vis-à-vis du public. Donc, quelque part, c’est une victoire de groupe, que d’avoir aujourd’hui à notre actif cette exposition-là que nous aurons à visiter à partir de ce jour.
Je suis animé par un sentiment de joie ; c’est une consécration parce que, après un certain temps de travail, on voit que toutes ces heures de travail à briguer des marchés ou bien à faire des travaux toujours plus difficiles les uns que les autres, ont fini par amener la personne à avoir un certain savoir-faire dans son métier. Donc, c’est déjà une consécration ; elle me permet tout simplement d’avoir un repère qui me permet d’aller plus loin et d’élargir mes potentialités.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Exposition de caricatures à la Fondation Zinsou de Cotonou


En marge du vernissage



Joseph Akligo, 2ème Prix du Concours, donne son opinion



Sélectionné 2ème sur les 15 caricaturistes ayant participé au concours lancé par l'Ambassade d'Allemagne près le Bénin, dans le cadre du 20ème Anniversaire de la chute du Mur de Berlin, Joseph Akligo, très ému, a accepté de se prêter à nos questions.



Le Mutateur : M. Akligo, vous avez été retenu deuxième, suite au concours organisé par l’Ambassade d'Allemagne près le Bénin. Quelles sont vos impressions ?



Joseph Akligo : Mes impressions, c’est la joie de partager avec le peuple allemand ce grand symbole qu’est la chute du Mur de Berlin. Si j’ai décidé de participer à ce concours, c’est parce que, jeune étudiant que j’étais à l'époque, j’étais en première année d’université lorsqu’est survenu l’événement. Donc, j’avais assisté, en quelque sorte, à l’événement, et on avait aimé que le monde change dans ce sens-là. C’est cela qui a fait que j’ai voulu participer, quand l’Ambassade d’Allemagne a demandé à lancer un concours de caricature.



En tant que caricaturiste, qu’est-ce que vous pensez des 20 ans de démocratie en Afrique et en Europe de l’Est ?



D’abord, en tant qu’Africain, je pense que c’est un bilan qui, globalement, n’est pas négatif ; la démocratie est une bonne chose. C’est vrai : les Béninois sont très responsables, ils ont aimé la démocratie et elle donne des preuves sur le terrain. Malheureusement, d’autres pays africains qui ont voulu faire comme le Bénin n’ont pas eu cette chance ; je veux donner l’exemple du Togo, du Congo, notamment, qui ont fait la Conférence nationale mais qui n’a pas abouti.
Mes impressions, c’est que, malgré ça, vous allez voir que dans ces pays, au moins, il y a une prise de conscience des peuples que le pouvoir appartient au peuple et non aux dirigeants. Cette réalité est commune à toute la jeunesse, dans tous les pays. Même en Guinée, la dernière fois, vous avez vu ? C’est la jeunesse qui a été massacrée par les militaires. Donc, il y a une prise de conscience générale : la démocratie a son avenir devant elle. Mais, je souhaite vivement que le Bénin puisse, quelles que soient les difficultés, garder l’équilibre, garder la tête froide et continuer dans ce sens, parce que c’est cela qui est l’avenir de l’Afrique. Même si cela ne va pas ailleurs, au moins, au Bénin, il faut que cela aille.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Caricature gagnante de Hodall Beo



En ce début de soirée du lundi 09 novembre 2009, à la Fondation Zinsou de Cotonou, a été lancée l'Exposition, qui va durer du 09 au 23 novembre, intitulée: "La Chute du Mur de Berlin et les caricaturistes béninois'', sous le double signe du 20ème Anniversaire de la chute du Mur et du 60ème Anniversaire de la République Fédérale d'Allemegne.
A cette occasion ont été dévoilées au public les 24 caricatures sélectionneés, suite au concours lancé par l'Ambassade d'Allemagne près le Bénin et, notamment, la caricature gagnate de Hodall Beo, à votre appréciation, ci-dessus.
Marcel Kpogodo

jeudi 5 novembre 2009

Bande dessinée au Bénin




Concours de caricature


Hodall Beo remporte le 1er Prix


Dans le cadre de la commémoration au Bénin du 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, l'Ambassade d'Allemagne près notre pays a organisé un concours de caricature auquel ont participé quinze caricaturistes béninois. Face aux résultats qui viennent de tomber, Hervé Alladayè, alias Hodall Beo, arrive en tête du classement.


Au total, une somme de 160.000 F revient à Hodall Beo comme récompense pour la première place qu'il a conquise, à l'issue de la délibération du Jury, constitué par Delphine Bousquet, Présidente, Romuald Hazoumè et Francis Tchiakpè, alias Tchif, Membres.
Ce sont 24 planches qui ont été sélectionnées sur 117 présentées à la compétition; tous les candidats, appelés à en mettre cinq en jeu, se sont vus évaluer et retenir un certain nombre d'entre elles considérées comme les meilleures. Au niveau des compétiteurs, trois caricatures ont été pris en compte au maximum, et une, au minimum, pour une exposition, du 09 au 23 novembre 2009, à la Fondation Zinsou.
Le vernissage de celle-ci est donc prévu pour le lundi 09 novembre 2009 au même lieu à 18h30, en présence de l'Ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne, Ludwig Linden. Quant aux Prix, les lauréats pourront les retirer à la Fondation Zinsou à partir du mardi 10 novembre.
Ce résultat constitue une certaine consécration pour Hodall Beo dont l'évolution dans la caricature béninoise se matérialise, entre autres, par des interventions, plusieurs années auparavant, dans quelques journaux de la place, et à travers de courageuses initiatives d'édition à son propre compte de bandes dessinées: Les zémidjans protestent, Les Zémidjans persistent, Assoclé et Bonou - 12 Gags salés et Faoussah la petite vidomègon. En route pour d'autres victoires ...

Marcel Kpogodo



Tableau des résultats


Lauréats

Nombre de planches
Prix uniformes
Prix spéciaux
Total
01
Hervé ALLADAYE
03
60.000
100.000
160.000

02
Joseph AKLIGO
03
60.000
50.000
110.000

03
Claude ADJAKA
02
40.000
25.000
65.000

04
Raymond GEMI
02
40.000
Néant
40.000
05
Paul KPITIME
02
40.000
Néant
40.000

06
Constant ADADJA
02
40.000
Néant
40.000
07
Will. BOKO
02
40.000
Néant
40.000

08
J. HOUSSOUNOU
01
20.000
Néant
20.000
09
Michel AÏSSE
01
20.000
Néant
20.000
10
Alexandre KOSSOKO
01
20.000
Néant
20.000
11
Cédric QUENUM
01
20.000
Néant
20.000

12
A. TIDJANI SERPOS
01
20.000
Néant
20.000
13
C. ZINSOU
01
20.000
Néant
20.000
14
Hector SONON
01
20.000
Néant
20.000

15
Ev. AMOUZOUVI
01
20.000
Néant
20.000