jeudi 30 janvier 2020

Projet "Enakpami" : 12 stagiaires formés en photographie et en vidéo d'art

Dans le cadre d'un financement de l'Union européenne

Le projet relatif à une Expérience nouvelle d'assistance kyrielle aux plasticiens pour leur ascension via le multimédia et l'Internet (Enakpami) a débuté en 2019 et continue son déroulement dans l'année en cours avec la tenue à Akassato, dans la Commune d'Abomey-Calavi, de la formation d'une douzaine de stagiaires en photographie et en vidéo d'art depuis le 6 janvier 2020. Vue sur un très pratique processus pédagogique qui s'achève.

En jaune, Totché, face à ses auditeurs ...

"Techniques de prise de vue en photographie d'art", "Traitement d'image", "Techniques de prise de vue avec une caméra professionnelle", et "Montage de la vidéo d'art". Les quatre modules qui ont meublé les "Ateliers de formation de jeunes artistes plasticiens du Bénin en photographie et en vidéo d'art", pendant 16 jours, à raison de 4 par semaine, par module, du 6 au 30 janvier 2020, de 8h à 15h, dans la Salle multimédia moderne du siège du projet intitulé, "Expérience nouvelle d'assistance kyrielle aux plasticiens pour leur ascension via le multimédia et l'Internet (Enakpami), sis Akassato, à Abomey-Calavi. Il est financé par le programme dénommé, "Renforcement et Participation de la société civile" de l'Union européenne (Ue).


Selon un thème de travail sur le droit des minorités, des professionnels avérés ont été sélectionnés pour assurer ces modules en faveur de 12 stagiaires, des artistes plasticiens de divers horizons : des anciens étudiants de l'Institut national des Métiers d'art, d'archéologie et de la culture (Inmaac), des photographes de formation, des peintres et des graphistes, de même que des autodidactes.

Au milieu, Parfait Zossou, instruisant des stagiaires ...

En matière de "techniques de prise de vue en photographie d'art", Parfait Zossou, photographe d'art, n'a pas ménagé ses efforts et son sens d'abnégation pour réaliser le cahier de charges pour lequel il s'est engagé. En l'occurrence, ayant achevé sa semaine de prestation pédagogique, il a continué à suivre ses auditeurs jusqu'aux derniers jours : "Je les ai trouvés bien, curieux, motivés pour connaître la chose, ce qui m'a permis de revenir travailler avec eux pour les enrichir davantage". A l'en croire, la démarche progressive qu'il a suivie dans son enseignement lui a permis d'aborder successivement le fonctionnement de l'appareil photo, les techniques de prise de vue, celles des photos d'art, la photographie et l'art de la photographie d'art. 


Concernant le traitement d'images, en a été à la charge Hervé Alladayè, alias Hodall Béo, artiste peintre rompu et, entre autres, graphiste. En outre, si l'artiste expérimenté, Martial Lalèyè, s'est occupé des techniques de prise de vue avec une caméra professionnelle, le vidéaste béninois très connu, Totché, a axé son apprentissage sur le montage de la vidéo d'art. Pour lui, le centre multimédia promu par le projet "Enakpami" offre l'opportunité aux stagiaires de venir y travailler, y faire leurs recherches, de même que pour réaliser des créations.

Marcel Kpogodo


Impressions de stagiaires




Hélène Méhinto, artiste plasticienne spécialiste des arts textiles et designer, ancienne étudiante de l'Inmaac : "En si peu de temps, on a pu faire beaucoup de choses : on a commencé d'abord avec la photographie d'art et le professeur nous a appris le b-a-ba de l'appareil photo, comment prendre des photos. Avec un autre professeur, on a ramené ces photos dans "Photoshop" et il nous a montré comment les traiter. Après cela, on a abordé la vidéo et nous en avons pris quelques-unes et nous avons été initiés à les travailler. Pour moi, on a eu peu de temps pour faire sortir beaucoup de choses. Je remercie beaucoup le promoteur pour cette formation-là".



Myckael Kouessi Agbénomba, artiste plasticien autodidacte : "Au cours de cette formation, différents professeurs nous ont donné des cours. D'abord, nous sommes passés de l'appareil photo à la photo et à la photo d'art. Au début, nous pensions qu'il n'y aurait que de la théorie mais, à notre arrivée, ce n'était rien que de la pratique. On a eu accès à l'appareil et l'on a commencé à réaliser par nous-mêmes des photos.

Avec les quatre jours que nous avons fait avec ce professeur, il nous a tout donné, il nous a appris à faire les photos comme si nous étions des professionnels ; en quelques jours, il s'est donné à fond, il s'est vidé, de telle façon qu'on peut exercer à côté de celui qui a fait une école en photographie et en photographie d'art.

Par la suite, nous avons travaillé sur le logiciel "Photoshop". Il y a eu une relation avec les photos que nous avons prises ; nous les avons utilisées pour réaliser nos propres maquettes. Ce professeur nous a appris comment retravailler les photos. Donc, pendant les 4 jours qu'il a fait avec nous, nous avons réalisé des articles, des images et des affiches sur la base des photos que nous avons prises préalablement.

Le troisième professeur s'est occupé de la vidéo. Comme les autres, automatiquement, c'était la pratique en même temps et, nous avons fait des interviews personnelles ; on a été sur-le-champ sur le terrain pour la prise de vidéos. Tout cela nous a amenés à déboucher sur la vidéo d'art.

Dans ce domaine, le professeur nous a appris à utiliser les vidéos prises pour créer une vidéo d'art, de même que les photos captées au début pour faire une oeuvre d'art.

Pour tout récapituler, cette formation nous a appris beaucoup de choses, à savoir comment il faut faire une photo, un montage, une vidéo d'art et une photographie d'art.

Ces connaissances qu'on a reçues nous conduiront à dépasser ce que nous savions faire. Pour moi, cela a été une chance de participer à cette formation. J'ai reçu des connaissances en plus de celles que j'avais".



Odette Houssou, photographe professionnelle : "Avec cette formation, je peux faire beaucoup de choses. Selon ce que j'avais eu en apprentissage, il s'agissait d'aller prendre des photos et de le remettre aux agents du laboratoire, qui se chargeaient de les travailler. Ici, après la présente formation, moi-même je peux sélectionner mes photos, je peux faire du graphisme et de la vidéo, couper des séquences et les remettre ensemble, les déplacer comme bon me semble".



Gilles Atrokpo, photographe d'art : "Après cette formation, j'ai pu comprendre que l'art ne se limite pas à la peinture et au recyclage mais qu'on peut appliquer la photo et la vidéo à l'art. Et, je peux reprendre certaines de mes oeuvres de peinture en travaillant sur "Photoshop" et sur d'autres logiciels adéquats. C'est le plus que j'ai reçu de cette formation".

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

lundi 27 janvier 2020

Moustapha et Zéidiath, les petits héros du film "Adú", en Espagne

Dans le cadre de l'avant-première du film 

Aux premières petites heures du lundi 27 janvier 2020, Moustapha Oumarou et Zéidiath Dissou, les enfants héros sensationnels du film hispano-béninois, "Adú", ont pris le départ de Cotonou pour l'Espagne afin de prendre part à l'avant-première et au lancement officiel du film dans lequel ils ont incarné chacun un rôle exigeant. Aperçu sur deux psychologies conscientes de ce qu'elles vivent, accompagnées par leur mère et conduites par Claude Balogoun.


Vivacité, décomplexion et assurance. L'état d'esprit dans lequel, le lundi 27 janvier 2020, il a été possible de trouver, au niveau du hall d'attente de l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin, à Cotonou, le petit Moustapha Oumarou et la toute fraîche adolescente, Zéidiath Dissou, qui incarne la soeur aînée de celui-ci dans le film, "Adú", tourné au Bénin et en Espagne.


A l'aéroport à 2h30. Moustapha et Zéidiath ne paraissent nullement affectés ni ébranlés par ce voyage très matinal, assuré par la compagnie "Royal air Maroc", qui les conduira en Espagne. D'une euphorie empreinte d'une sérénité étonnante, ils sont confortablement moulés dans leur toute nouvelle personnalité d'acteurs de cinéma, abonnés aux voyages. Seraient-ce l'effet de la présence de leurs mères respectives qui les accompagnent dans cette randonnée espagnole, qui procurerait à ces stars cette assurance ou, juste, Claude Balogoun, membre et Trésorier du Conseil économique et social (Ces), qui dirige la délégation et qui, de loin, surveille tout de près, veillant à la bonne tenue des moindres formalités ?


Réellement décontractés, Moustapha et Zéidiath, bien emmitouflés dans un pardessus pour contrer le froid, n'ont aucune difficulté à se confier à nous, quelques minutes seulement avant d'intégrer la salle d'embarquement. Debout, la seconde est très précise, nous révélant quelques secrets du tournage d' "Adú", notamment, le déclic ayant déclenché de sincères pleurs qu'il tardait au réalisateur d'obtenir chez elle, sur un plateau à Grand-Popo : "J'ai été touchée par les sévères réprimandes de Bella Agossou, ce qui m'a amenée à pleurer de colère et m'a permis de satisfaire le réalisateur", avoue Zéidjath. Quant à lui, du haut de ses sept ans, Moustapha, ayant joué le héros Adú, n'a pas un souvenir particulier de tournage à signaler.



Mamans heureuses

Même si l'épanouissement se manifeste chez elles différemment, Animatou Mamadou et Aniath Kouféridji, mères respectives de Moustapha et de Zéidiath, qui font partie, pour la deuxième fois d'un voyage pour l'Espagne, qui leur donnera de savourer les images du jeu cinématographique de leurs enfants, rayonnent. Pour la première, la sélection de son enfant pour le rôle d'Adú et son jeu du personnage l'auront fait passer d'une marchande d'attièkè à Parakou à une vendeuse de divers produits alimentaires, sans compter qu'elle a voyagé vers l'Europe alors qu'au début, l'annonce de la sélection de son fils après un casting lui donnait l'impression d'une arnaque pour faire disparaître son fils. Même son son de cloche chez Aniath qui, après plusieurs actes rassurants tenus par l'équipe technique et par un facilitateur de circonstance, Claude Balogoun, s'est rendue à l'évidence de la consécration si bénéfique de sa fille. "C'est grâce à elle que j'ai pu connaître l'Espagne et que je voyage beaucoup. Et, les prières de cette autre commerçante au marché Dantokpa se font plus intenses. "Que ma fille aille de l'avant dans sa vie et qu'elle soit sélectionnée pour d'autres films", implore-t-elle le créateur. 


Pour ce qui est de Saïd Dissou, père de Zéidiath, non lion de Claude Balogoun, attendant le lancement des formalités d'embarquement, il en a bien vu d'autres, vivant et travaillant à Paris, vacancier à Cotonou, il entend laisser le destin de celle-ci se dessiner et se développer pour le cinéma. Sans aucun doute, pour le Conseiller économique et social, pour le producteur exécutif du film, "Adú", à travers "Gangan prod", l'entreprise dont il est le Pdg, ce séjour en Espagne d'une semaine de toute cette compagnie de deux acteurs remarquables et deux mamans, prend l'ampleur d'une lourde responsabilité qu'il n'entend que réussir.

Marcel Kpogodo