mardi 15 mars 2016

Le ''Carrefour de la bouffe'', un restaurant innovant

Selon des prestations défiant toute concurrence


Depuis quelques petites semaines, un nouveau restaurant émerge à Cotonou et s’impose, en tout silence, par un éventail de prestations culinaires de qualité : le ’’Carrefour de la bouffe’’. Plusieurs considérations permettent de comprendre que le client y est Roi !


Tenez-vous bien, le Wifi gratuit ! Et, une palette de mets pour assouvir sa faim, à tout moment de la journée : du ’’attièkè’’ avec du ’’aloko’’, du ’’foutou banane’’, du ’’blocoto’’, du ’’amiwo’’, du riz parfumé et des frites, le tout enrichi d’une gamme d’accompagnements tels que du poisson braisé, de la viande de lapin ou de poulet, sans oublier toute boisson que le client désire, toutes ces offres se fondant sur des prix compétitifs. Voilà ce dont se trouve capable le ’’Carrefour de la bouffe’’, un restaurant qui, naissant avec des dents, tient pion sur rue, depuis peu, à Cotonou, au quartier Joncquet, à 200 mètres de la ’’Pharmacie Joncquet’’, en se rendant à la boîte de nuit, ’’2001’’. 


Il comporte, d’une part, un espace ’’Vip’’ pour les clients soucieux d’une certaine intimité d’échanges avec leurs amis. D’autre part, les acteurs culturels de tous ordres peuvent aussi bénéficier des prestations du ’’Carrefour de la bouffe’’ par la mise à leur disposition d’un espace adéquat pour leurs manifestations de formations, d’ateliers, d’assises de tous genres, … Visiter et pratiquer le ’’Carrefour de la bouffe’’, c’est se rassasier, se cultiver et s’épanouir ! 98491985, le numéro magique qu'il faut appeler pour des réservations, des commandes et pour vos besoins en service traiteur ... 


Marcel Kpogodo

jeudi 10 mars 2016

’’Un peuple calme est inquiétant’’, la révolte interpellante d'Ousmane Alédji

Pour un ouvrage paru en septembre 2015


Depuis le dernier trimestre de l’année 2015 est paru l’ouvrage, ’’Un peuple calme est inquiétant’’, sous l’inspiration du comédien, metteur en scène, dramaturge et ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Ousmane Alédji. Il y déploie la verte indignation d’un esprit visant à réveiller le peuple africain.


95 pages, un avant-propos peu ordinaire, 7 chapitres et un verbe d’une crudité qui ne devrait pas surprendre quiconque a côtoyé la force verbale caractérisant l’homme. Un essai, classé dans la collection ’’Réflexions’’, et paru à ’’Artisttik éditions’’, en septembre 2015, sous la plume d’Ousmane Alédji qui, par cet ouvrage, en est à sa cinquième production.
D’abord, dans son avant-propos, l’auteur révèle le soulagement d’un exutoire personnel dont le nouveau livre publié constitue la manifestation. Ensuite, dans la 1ère partie de l’ouvrage intitulée, ’’Ni indifférent ni dupe’’, Ousmane Alédji plante le décor d’une Afrique que minent des hommes politiques dont l’intérêt particulier guide toute action, ce qui devrait rendre le peuple aussi éveillé que réactif, une réflexion lui imposant une déduction implacable qu’il choisit de répéter aux pages 19 et 22 : « Un peuple calme est inquiétant ». Quant aux 5 parties qui suivent, elles évoquent, respectivement, les conditions d’émergence des ploutocrates, la capacité de ceux-ci à instrumentaliser le peuple, la mainmise délétère du pouvoir sur les médias, le défaitisme des peuples face aux excès des politiques, la place de l’éducation moderne dans la léthargie des peuples. Enfin, le dernier chapitre, intitulé ’’Oser. Résister. Avancer’’, se projette aux tréfonds de la conscience du Béninois, de l’Africain subsaharien, pour l’amener, très rudement, très poétiquement, à se culpabiliser de se maintenir léthargique, lorsque des situations politiques exigent son ardente révolte, son remuement efficace. C’est un idéal dont il sent le prochain reproche, ce qui le pousse à fulminer en douceur : « Il nous faut des utopies nouvelles » (p. 85).  

Ousmane Alédji

Une réelle conviction de la parole forte, au cactus césairien, porte ce livre dans des sphères d’une incommensurable portée, ce qui montre l’impitoyable exigence de l’auteur envers lui-même, lui qui, par là, garde intacte sa réputation de provocateur du verbe. Mais, en plus des coquilles pêle-mêle fragilisant, fourmilleuses, surtout, les pages du dernier chapitre, des 83 à 93, les échauffourées du 7 décembre 1989, au Bénin, ayant conduit au renouveau démocratique et, notamment, les marches de 2015, à Cotonou et à Porto-Novo,  contre le vote d’une loi censée enlever le droit de grève aux magistrats, les échauffourées d’octobre 2014 ayant renversé le mammouth burkinabè, constituent des risques d’exemples révélant une Afrique subsaharienne qui veille quand même, qui ne bouge pas à tout. Une question de culture, peut-être …


Marcel Kpogodo