mercredi 16 juillet 2014

Blaise Tchétchao, un bilan consistant

Après 15 mois à la tête du Fonds d’Aide à la Culture

Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’Aide à la Culture, vient de passer 15 mois à la tête de cette institution. Ayant accepté de partager avec nous ses analyses sur le bilan de ses actions, il se révèle qu’il a largement dépassé les objectifs qu’il s’était fixé … Lisez plutôt …



Blaise Tchétchao, un pragmatisme 

Stars du Bénin : Bonjour M. Tchétchao. En tant que Directeur du Fonds d’Aide à la Culture du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme du Bénin, vous venez d’effectuer un peu plus d’une année à ce poste, y ayant été officiellement installé le 12 mars 2013. Pouvez-vous risquer un bilan de vos actions ?

Blaise Tchétchao : Merci, M. le journaliste. C’est vrai, cela fait un peu plus d’un an, exactement 15 mois, que je suis à la tête de la Direction du Fonds d’Aide à la Culture. Dès mon arrivée à ce poste, nous avons effectué une évaluation, une évaluation des 5 ans du Milliard culturel ; elle nous a permis de comprendre que, dès que le Milliard culturel a été mis en place, il y a eu l’éclosion des talents, les demandes se sont accentuées, ce qui, naturellement,  a amené au saupoudrage de la répartition de la subvention à un moment donné : dès le début, des gens prenaient de gros montants mais, quatre à cinq années après, pratiquement, la demande s’est accrue et on est passé à de petits montants.
Après cette évaluation, nous avons fait un tour dans le pays, nous avons effectué une tournée de prise de contact avec les acteurs culturels. Au cours de celle-ci, beaucoup de choses nous ont été dites, on en a tenu compte pour pouvoir intégrer cela dans les réformes que nous avons entreprises sous l’impulsion du Ministre de la Culture, M. Jean-Michel Abimbola.
Alors, nous avons compris que nos acteurs culturels se déplaçaient de leur lieu d’origine, pratiquement, vers Cotonou, avant toute information et pour le dépôt de leurs dossiers. Nous avons donc décidé d’intégrer les Directions départementales de la Culture dans le processus de la gestion du Fonds d’Aide ; deux agents ont été désignés par chaque Direction départementale et ces agents ont été formés, pour renseigner les acteurs culturels de leur département et pour recevoir leurs dossiers. Nous avons aussi décidé de mettre des panneaux d’affichage dans toutes les Directions départementales, pour que les informations que nous affichons au niveau du Fonds d’Aide à la Culture, ici, à Cotonou, y soient immédiatement relayées.
Après cela, nous avons commencé à afficher les résultats des sessions, ce qui est très important. A un moment donné, on ne connaissait pas le nombre d’acteurs culturels ayant été financés, ni la nature de ces acteurs-là. Nous avons commencé à afficher pour que les artistes voient, en leur sein, qui sont ceux qui bénéficient de la subvention du Fonds d’Aide à la Culture.

Par rapport à ces rencontres avec les artistes à travers les Départements du Bénin, y a-t-il d’autres éléments relatifs aux attentes des artistes ?
Je vous ai dit, tantôt, que les problèmes qu’ils ont posés sont ceux d’éloignement, d’information, plus précisément. Il y en a beaucoup qui n’étaient pas informés, par exemple, qu’il fallait se mettre en association pour bénéficier de la subvention des gros projets du Fonds d’Aide à la Culture ; certains pensaient que le Fonds devrait les détecter et leur donner des subventions, un peu, dans le Bénin profond, comme le diraient les autres.

Précisément, à votre prise de fonction, vous affirmiez : « Je place ma nomination sous le signe de la transparence, de l’impartialité, de la justice, de l’excellence et de l’espoir … ». Qu’en est-il, à ce jour ?
Nous avons démarré, nous avons commencé à travailler par rapport à cette vision, si je peux m’exprimer ainsi. Vous avez constaté, je l’ai dit tantôt, que nous avons commencé à afficher les résultats ; nous sommes beaucoup plus en contact avec les acteurs culturels : quand ils viennent ici, nos portes leur sont ouvertes. Cela ne nous empêche pas d’être rigoureux.

En prenant service, vous avez promis le toilettage des textes de l’institution que vous dirigez, plus précisément, « la relecture et la mise en exécution effective du manuel de procédures », ensuite, « le renforcement de la visibilité du Fonds d’Aide à la Culture », « le raffermissement des relations entre le Fonds d’Aide à la Culture et ses usagers ». Quel état des lieux faites-vous par rapport à ce cahier de charges que vous vous étiez donné ?
Tout cela a été réalisé, pratiquement à 100% : le manuel de procédures est relu, je l’ai devant moi, vous pouvez le constater ; depuis mars 2014, ce document a été relu. Comme vous le savez, le manuel de procédures est un outil de gestion, un outil qui contribue à la transparence de la gestion, un outil qui contribue à l’efficacité. Ce manuel de procédures a été réalisé.
Pour ce qui est du renforcement de la visibilité du Fonds d’Aide à la Culture, nous communiquons beaucoup. Naturellement, nous sommes en train de mettre en place le site Internet du Fonds d’Aide à la Culture, www.dfac.bj, qui sera définitivement mis en ligne, je pense, à la fin du mois de juillet. Vous voyez bien que c’est un très bon outil de communication ! Et, c’est en même temps un outil qui va servir aux artistes, qui va leur faciliter encore plus la tâche ; ils n’auront plus à se déplacer pour venir chercher des dossiers avant de postuler, ceux qui savent se connecter à Internet pourront directement y télécharger des formulaires, ils pourront facilement nous poser des questions, nous envoyer des mails, ils n’auront plus besoin de se déplacer nécessairement. A part ce qui a été réalisé dans les Départements, voilà encore un élément complémentaire pour faciliter la tâche aux artistes.
Concernant le raffermissement des relations entre le Fonds d’Aide à la Culture et ses usagers, nous sommes régulièrement en contact avec les acteurs culturels, nos portes leur sont très ouvertes ; quand ils viennent ici, même si ce n’est pas sur rendez-vous, je les reçois quand je peux et, je pense que c’est le plus important. Nous les écoutons aussi et nous tenons compte de leurs points de vue, si ceux-ci sont objectifs par rapport aux différentes réformes que nous menons.

A votre prise de service, le 12 mars 2013, vous disiez aussi : « Il est temps que l’artiste vive de son art ». Pensez-vous qu’on est, actuellement, au Bénin, en voie vers cela ?
C’est difficile … Après avoir fait l’état des lieux, malheureusement, c’est difficile de dire que l’artiste peut vivre, à moyen terme, de son art si les artistes doivent s’auto-produire, parce qu’ils pensent qu’ils n’ont plus de producteurs. Je dis bien qu’ils pensent qu’ils n’ont plus de producteur. Quand nous fouillons et que nous constatons qu’il y en a qui sont des producteurs mais, aujourd’hui, qui démissionnent, à cause de la piraterie, c’est difficile de dire que l’artiste va vivre de son art. Mais, nous nous battons, avec les différentes réformes qui sont menées au niveau du Ministère de la Culture, pour corriger progressivement cet état de choses.

Pouvez-vous donner quelques précisions sur ces réformes qui seront salutaires pour les artistes ?
Je vous remercie. Le statut de l’artiste est déjà  une réalité. Nous avons, aujourd’hui, au niveau des associations, une certaine organisation : elles doivent avoir, au-delà du Récépissé de la Préfecture et du Journal officiel, la reconnaissance du Ministère de la Culture ; elles doivent s’adresser à la Direction de la Promotion artistique et culturelle pour avoir un agrément.
Au niveau des artistes, ils prenaient jadis l’attestation d’artiste, valable pour 6 mois. Aujourd’hui, c’est la carte professionnelle d’artiste, valable pour 2        ans. Donc, cela soulage les artistes.
Au niveau des promoteurs culturels aussi, les réformes sont en cours pour que ceux-ci soient beaucoup plus professionnels, toujours avec la Direction de la Promotion artistique et culturelle.

Mais, il y a aussi des éléments de plainte venant des artistes, surtout quand ils ont l’occasion de parler aux journalistes ; ils disent ne bénéficier du Fonds d’Aide à la Culture que d’un financement largement en-deçà du minimum dont ils ont besoin pour réaliser leur projet. Qu’en est-il, depuis votre gestion ?
Je vous ai dit tout à l’heure que nous avons fait une évaluation et que le nombre de demandes de financement s’est régulièrement accru. Il faut constater qu’ici, on ne finance pas à 100% les projets des artistes ; on a parlé d’un fonds d’aide, c’est un fonds qui vient appuyer. Donc, ce Fonds ne peut pas prendre à 100% en compte les demandes de financement. Il faudrait que les artistes, que les acteurs culturels puissent se pencher vers d’autres sources de financement pour pouvoir réaliser leur projet à 100% ; ici, c’est seulement un appui qui est donné.

Nous avons ouï dire que vous vous battez pour faire passer le milliard culturel à 3. Est-ce vrai ? Où en est le projet ? Aurons-nous bientôt une issue favorable ?
Nous aurons une issue favorable, si tout va bien, si la gestion est toujours transparente. Alors, l’année dernière, nous étions à 1 milliard ; cette année, nous sommes déjà à 1,3milliard. Nous passerons bientôt à 1,5 milliard et à 3milliards. C’est le lieu de remercier le Chef de l’Etat, qui aime les artistes ; il aime si bien les artistes, le Docteur Thomas Boni Yayi, qu’il a décidé, entre l’année dernière et ce jour, de faire augmenter la subvention du Fonds d’Aide à la Culture. C’est une très bonne chose.

Des informations nous parviennent selon lesquelles une bonne partie du Fonds d’Aide à la Culture serait affectée à la gestion des administrateurs du Fonds, ce qui prendrait un fort pourcentage dans ce Milliard culturel. Qu’avez-vous à répondre à cela ?
Les administrateurs du Fonds d’Aide à la Culture n’ont pas de fonds à prendre, ils ne prennent pas de salaire, ils prennent des jetons de présence qui ne représentent même pas 1% du Milliard culturel ; les textes sont clairs là-dessus, cela n’a pas été inventé par les administrateurs, c’est prévu par les textes et, c’est par échelle que ces fonds sont répartis. Donc, que les gens n’intoxiquent pas ! La gestion est claire et les gens peuvent venir réellement se renseigner sur les chiffres ; les administrateurs ne prennent pas grand-chose ici.

Nous avons aussi appris que vous vous attelez à réfectionner les salles de cinéma du Bénin ? Qu’en est-il ? De quelle manière cela se passe-t-il et dans quel but ?
Après avoir constaté qu’il manque des salles de diffusion des œuvres de nos artistes, nous avons initié, sous l’impulsion du Ministre Jean-Michel Abimbola, la réfection de nos salles de cinéma.
Les travaux de réfection de la salle du cinéma ’’Concorde’’ sont à la phase d’achèvement ; nous allons bientôt lancer ceux de la salle du cinéma ’’Le Bénin’’, au cours de cette année. Les études sont actuellement en cours de réalisation pour ’’La maison de la Culture’’ de Ouidah, les salles de cinéma, ’’Le Borgou’’ de Parakou et ’’Sabari’’ de Djougou.

Se rapportant aux artistes victimes de maladie, cela fait souvent polémique au Fonds d’Aide à la Culture. Qu’est-ce qui est prévu pour régler ce problème au niveau de votre institution ?
Pour les cas de maladie et de décès, qui appartiennent à une même rubrique, des ressources sont prévues par le Conseil d’Administration pour faire face à ces charges : 20 millions de Francs pour chaque année. Depuis que le Milliard Culturel a été mis en place, ce montant n’a pas varié. Nous, au niveau du Fonds d’Aide à la Culture, nous sommes autorisés seulement à sortir, au maximum, 200 mille. Si nous nous amusons à faire de petits calculs, si nous donnons ce montant aux artistes et que nous supposons qu’il n’y a pas eu de mort, cela veut dire qu’on ne peut servir que 100 artistes. Chaque fois qu’un artiste souffre même du paludisme, il écrit au Fonds d’Aide à la Culture. L’essentiel est que, quand ils fournissent les papiers, on leur donne ce à quoi ils ont droit. L’année dernière, en 2013, en septembre déjà, les artistes ont fini la cagnotte qui a été mise à leur disposition ; tous ceux qui ont écrit d’octobre à décembre ont vu leur dossier renvoyé pour 2014. Donc, vous voyez qu’il n’y a rien de caché.
Cette allocation ne peut donc pas servir à faire des évacuations sanitaires pour les artistes malades.
Je voudrais ici remercier, une fois encore, le Chef de l’Etat qui a pensé au Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), solution crédible pour toute la population béninoise, en général, et pour les artistes, en particulier.

Quelle marque de votre personnalité pensez-vous être en train d’appliquer au Fonds d’Aide à la Culture ?
C’est la rigueur et la transparence dans la gestion comme le Ministre Jean-Michel Abimbola a l’habitude de nous l’imprimer.


Votre poste actuel vous passionne-t-il ou donneriez-vous tout pour en conquérir un autre ?
Oui, il me passionne ; je suis avec les artistes et, avec eux, rien n’est prédit d’avance. Avec eux, tout peut changer, tout peut être bon comme tout peut être mauvais. Cela me passionne bien, c’est très formateur.

Avez-vous un mot de fin pour clore cette interview ?
Je pense que vous faites une très bonne chose, au niveau du site du Portail Culturel du Bénin, vous vous déplacez pour vous informer ; c’est une très bonne chose. Cela contribue naturellement à la promotion de notre culture. Je voudrais juste demander aux acteurs culturels de continuer à nous faire confiance. Bientôt, entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre, nous allons lancer les gros projets pour l’exercice 2015.
A cet effet, je tiens à préciser que les textes stipulent que sont concernés par ce prochain appel les associations d’artistes et les promoteurs culturels. Les premiers doivent détenir le Récépissé de la Préfecture et le Journal officiel, et se mettre à jour avec la Direction de la Promotion artistique et culturelle. Les promoteurs culturels, quant à eux, doivent avoir leur carte de promoteur culturel et être à jour avec les impôts et la Caisse nationale de sécurité sociale. Ces deux catégories peuvent postuler pour les gros projets. En plus de cela, au niveau de l’administration, les directions qui s’occupent de la promotion de la culture du Bénin peuvent aussi postuler pour les gros projets. Voilà ce que les textes ont prévu.
J’invite donc les acteurs culturels  à se mette à jour par rapport aux réformes qui sont en cours et que des projets fédérateurs soient conçus pour, qu’enfin, une plus-value soit apportée à l’économie de notre pays. Merci beaucoup.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 11 juillet 2014

Darlène Abissi a réussi son défilé de mode

Selon les analyses du Professeur Abel Dako

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Cette citation du Cid de Pierre Corneille convient parfaitement à la jeune Darlène Abissi, dans sa seizième année. Le vendredi 13 juin 2014, elle a tenu un défilé de mode, à la Paillotte de l’Institut français de Cotonou, pour présenter des modèles d’habits de femmes, conçus par elle-même, de la collection « Femmes, soyez mystérieuses », portant la marque ''Funmilayo'', de l’un de ses prénoms. Abel Dako, Professeur de Français dans le collège où elle est apprenante, a accepté, ayant assisté au défilé de mode, de nous faire connaître ses impressions, à l’issue de la manifestation. Elles sont très élogieuses.

Darlène Abissi, à gauche, posant avec un mannequin du défilé

Stars du Bénin : M. Abel Dako, vous êtes Professeur de Français au Collège Houéyiho de Cotonou, un établissement scolaire dont Funmilayo Darlène Abissi est élève, elle qui a initié un défilé de mode que vous venez de vivre, en cette soirée du vendredi 13 juin 2014, à la Paillotte de l’Institut français de Cotonou. Pouvez-vous partager avec nous vos impressions par rapport à ce que vous avez vu ?


Abel Dako
Abel Dako : C’est pour moi une grande joie, une grande joie doublée de fierté d’avoir assisté à cet événement qui vient de se terminer. Je n’en reviens pas, je ne pouvais pas savoir, je ne pouvais pas imaginer qu’une âme, du haut de ses 15 ans, pouvait être aussi créative, parlant, bien sûr, du style de la création de modèles. Franchement, mademoiselle Funmilayo Darlène Abissi, je l’ai toujours côtoyée au collège … Il est vrai, j’ai lu des revues, des reportages sur elle, sur ses modèles, mais, je ne pouvais pas m’imaginer ce que j’ai vu ce soir ; c’était tout simplement beau, je manque même de mots pour qualifier, pour décrire véritablement ce que j’ai vu, elle n’a rien à envier à de grands stylistes, comme l’a dit le présentateur de la soirée.



Pouvez-vous nous décrire les étapes de ce défilé de mode ?
Comme le dit le nom de la collection, « Femmes, soyez mystérieuses », je trouve tout simplement que tout a été organisé de façon minutieuse et, il y a eu, comme on le voit à la présentation de collections de grands stylistes, il y a eu des parades individuelles, 6 au total. Après, nous avons assisté à une autre parade de tous les mannequins qui étaient passés ; ces jeunes filles sont revenues, cette fois-ci, encore, dans une tenue, de façon individuelle. De long en large, elles ont présenté le modèle qu’elles portaient, ce qui leur permettait de vanter un peu plus la marque ’’Funmilayo’’.
Je ne m’y connais pas trop en matière de tenues par rapport au nom qu’il faut leur donner, mais, entre autres, je peux citer ce que j’ai vu : des culottes, de petits corsages de femmes, de très belles robes, comme celle que Funmilayo elle-même portait d’ailleurs et dans laquelle on l’a vue, dans le défilé final, accompagnée de ses mannequins. Egalement, on a pu voir d’autres tenues telles que des sans-manches, des pantalons de femmes, … ; c’étaient de très beaux modèles.


Darlène Abissi et ses robes de marque "Funmilayo"
Pas de tenues traditionnelles ?
Non, rien que des tenues modernes, mais, des tenues modernes de dernière génération, qui répondent véritablement aux aspirations de nos jeunes filles : des tenues de plage, des tenues de soirée, des tenues de vérité. Dans le dernier cas, c’étaient vraiment des tenues de vérité, conçues, pratiquement, de la main de quelqu’un qui s’y connaît, de quelqu’un qui fait son petit bonhomme de chemin et qui était déjà loin. Une fois encore, comme l’a fait remarquer l’animateur du défilé, c’est la cadette des stylistes du monde entier, elle est prête à rivaliser avec qui que ce soit.


Comment avez-vous ressenti le thème du mystère, à travers les tenues qui ont défilé devant vous ?
C’est aussi simple que cela. Comme je l’ai évoqué tout à l’heure, les tenues que nous avons vues au cours de cette soirée sont uniques en ce sens que ce sont des tenues qui sortent du quotidien de tout ce que nous voyons, elles étaient simples. Quant à l’idée du mystère, elle résidait justement dans la simplicité des tenues, partant déjà des pagnes Woodin qu’on a utilisés, ce n’était pas encombrant ; le mystère réside en ceci que les touches étaient particulières sur ces tenues. Vous avez des robes qui paraissaient comme des robes habituelles, mais, lorsque vous vous en approchez, lorsque les jeunes filles mettent ces robes et que vous sortez, elles sont le centre de toute observation, de tout regard. C’est cela qui fait la particularité de Funmilayo : les culottes que nous avons vues cette soirée, les culottes de plage, ce sont des culottes qui portent, de part et d’autre, en bas, un peu comme des galons et, concernant le haut, les corsages sont sans manches, très simples, très souples, pas encombrants. Cela fait de la femme une véritable femme africaine, une femme béninoise, une véritable femme, tout simplement. Comme je l’ai dit, cela ne laisse personne indifférent.

Darlène, confiant ses impressions aux journalistes, après la manifestation
Et, c’est ce mystère qui attire vers ces femmes-là ?
Tout à fait, tout à fait, c’est cela qui fait leur particularité. Je trouve d’ailleurs que ce mystère réside dans l’adresse de celle-là même qui a conçu ces modèles ; quand vous les mettez et qu’on vous dit que c’est la collection de Funmilayo et que vous allez voir la personne qui s’y trouve derrière, c’est véritablement un mystère parce que, elle-même est une enfant de 15 ans, l’âge d’une adolescente. Pour la plupart, celles que nous voyons sont inconscientes, elles passent leur temps à s’amuser, à se dire que la vie est belle et, c’est l’insouciance totale. Déjà, Funmilayo, pour son âge, en classe de 1ère de série économique, trouve du temps pour dessiner, pour concevoir elle-même ces modèles-là, elle trouve également du temps pour ses études ! Nous avons jeté un coup d’œil sur son parcours scolaire, il s’agit d’une fille très brillante, aussi brillante dans ses études que dans ses créations de modèles. Donc, c’est là que réside, à mon sens, le mystère. Lorsque vous sortez avec une demoiselle qui met une de ses tenues, si on vous demande le nom de l’auteur du modèle et que vous dites que c’est Funmilayo, quand vous contactez la personne, vous allez tombez des nues, parce que, certains vont se dire : « C’est une tricherie, c’est un plagiat, ce n’est pas sa collection … ». Mais, véritablement, c’est elle qui l’a fait, parce qu’on nous l’a présentée, puisqu’elle n’est pas à sa première expérience ; c’est une jeune fille, c’est une adolescente qui a connu quand même un chemin avant d’être à ce point-là et, elle envisage de mettre bientôt une autre collection sur le marché. Donc, elle n’a pas fini de nous dévoiler ses mystères.


Un mot de fin à cette interview ?
Je dirai « Bon courage » à Funmilayo et, je lui souhaite une très bonne inspiration. Que les personnes de bonne volonté l’aident ; c’est une fille qui a de l’avenir et, si on l’encourage véritablement, elle est prête à rivaliser avec les grands stylistes de ce monde, parce que, déjà, si, pour son âge, elle nous a présenté ce que nous avons vu ce soir, à mon sens, elle ira très loin.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo