samedi 9 novembre 2013

Sanvi Panou, réalisateur béninois, en conférence de presse à Cotonou


Un grand projet de réorganisation de l’univers cinématographique du Bénin


La matinée du jeudi 7 novembre 2013 a donné lieu à une conférence de presse à l’auditorium de l’Institut français du Bénin. Elle a été animée par le réalisateur béninois vivant en France, Sanvi Panou. Les échanges de celui-ci avec les journalistes lui ont permis d’exposer sa vision rénovatrice du monde du cinéma béninois, sous le couvert de la mise en place d’un festival de film dans une ville de notre pays.


Agoué est la ville choisie par Sanvi Panou, réalisateur béninois, pour abriter le tout prochain festival de films, créé par lui et dénommé « Les Ecrans de résistance ». C’est la substance de la conférence de presse qu’il a tenue à l’auditorium de l’Institut français du Bénin, dans la matinée du jeudi 7 novembre 2013. Il fonde ce Festival sur l’objectif de restaurer la vie culturelle au Bénin et de familiariser à nouveau la population béninoise avec le 7ème art qu’est le cinéma. 
Dans un constat amer, l’orateur a fait ressortir que, dans un premier temps, le Bénin, comme beaucoup de pays d’Afrique, ne dispose plus de salles de cinéma, ce qui représente une « catastrophe culturelle » que des plaintes, des lamentations, selon lui, ne permettront pas de résorber. Ainsi, il a décidé de mettre en place «Les Ecrans de résistance » pour travailler à projeter des films sur des espaces publics, ce qui permettra de faire vivre aux Béninois une ambiance longtemps disparue, celle de la découverte d’un film dans l’intimité d’une salle fermée. Ceci implique, selon lui, une stratégie de récupération des salles de cinéma existantes dans le pays et réservées à des activités pour lesquelles elles ne sont prévues. 
Aussi, dans un second temps, Sanvi Panou a déploré que le Bénin ne dispose pas d’un contenu cinématographique représentatif à proposer au reste du monde par la présence des chaînes béninoises de télévision sur satellite. Voilà une situation qu’il compte aussi contribuer à réparer, ce qui l’amène à la mise en place de plusieurs initiatives dont l’une des plus remarquables est la tenue, ce samedi 9 novembre 2013, au Siège du Fitheb, à partir de 18 heures, des Etats généraux du cinéma et de l’audiovisuel, ce qui aidera à «réfléchir sur le contenu des programmations filmographiques sur les télévisions béninoises » ; il s’agit d’un creuset qui réunira des professionnels du cinéma et, notamment, des personnalités intéressées par le débat, pour un étalement de toutes les difficultés qui se présentent au Bénin à faire des films. Le résultat de cette initiative : mettre en place une structure représentative pour être, partout où besoin sera, l’interlocuteur des hommes béninois du cinéma. Ce plan de travail, initié par Sanvi Panou, devrait susciter l’adhésion désintéressée de toutes les parties interpelées par la léthargie du cinéma béninois.


Marcel Kpogodo

vendredi 8 novembre 2013

Journée internationale de l’Ecrivain africain


L'écrivain béninois, Innocent Sossavi, dévoile le « sens et l’essence » de la « poésie sossavienne »


La commémoration, le jeudi 7 novembre 2013, de la Journée internationale de l’écrivain africain, a donné lieu, au Bénin, à la tenue de plusieurs manifestations. Particulièrement, l’écrivain béninois, Innocent Sossavi, a animé, au restaurant Gold wing du Stade de l’Amitié de Cotonou, un déjeuner de presse au cours duquel il a présenté aux journalistes son premier ouvrage et a décliné les lignes fortes de sa poésie, ce qu’il a dénommé la « poésie sossavienne ».


’’Les soleils ne sont pas morts’’ est le titre du premier ouvrage de l’écrivain béninois, Innocent Sossavi, publié en février 2012, à Paris, aux éditions Mon petit éditeur, et présenté aux journalistes culturels, ce jeudi 7 novembre 2013, au restaurant Gold wing du Stade de l’Amitié, sous le couvert d’un déjeuner de presse auquel il les a conviés, dans la cadre de la Journée internationale de l’écrivain africain. Il s’agit d’un recueil de 43 poèmes répartis en quatre cahiers : ’’Corridas’’, ’’Fanaisons’’, ’’Ces mamelles où je dors’’, ’’Les soleils ne sont pas morts’’. Préfacé par Jérôme Carlos, sous le titre, « Couleur et odeur d’éternité pour une résurrection … », ce livre, à en croire son auteur, relève d’une toute nouvelle tendance littéraire qu’il baptise la « poésie sossavienne ». Il s’agit donc de la définir comme la poésie de la victoire, celle de la victoire d’un type ordinaire d’homme, un homme profondément souffrant, un homme tenu en laisse par « l’angoisse », « le désespoir », ce que l’orateur Sossavi a appelé un « homme malheureux » ; ce type d’homme, en effet, se libère de ses maux, se « désangoisse », se « nourrit d’espoir » et se soulage, sous l’effet de la « poésie sossavienne ». S’il s’opère en lui ce miracle, c’est grâce à l’effet de catharsis, à cette capacité qui existe en l’être humain de se purger de ses peines, de ses passions de tous ordres par l’œuvre littéraire. Et, Innocent Sossavi, dans ses explications aux journalistes, pendant le déjeuner de presse, l’a expliqué : en savourant les poèmes du recueil présenté, l’émotion s’y manifestant à « flots » et dans une grande « démesure », le lecteur versera des larmes qui le libéreront de ses angoisses, de ses peurs, ce qui fera renaître en lui la sérénité, la joie et, surtout, l’espoir, un thème qu’il veut cardinal dans sa poésie, de même que la liberté, dans la « poésie sossavienne » dont il n’a pas tardé à présenter, dans son propos liminaire aux professionnels des médias, les repères : « la fluidité du délire », « le refus de la fixité que signale le refus de la rime et des contraintes métriques », « la pluralité contre l’unité », « la variabilité tous azimuts ». Voilà autant de facteurs sur lesquels l’auteur donnera plus de précisions dans un ouvrage épistolaire en cours de publication : « Lettre à Kéleth Kalézie ».


Un ouvrage de clarification

La « Lettre à Kéleth Kalézie », selon Innocent Sossavi, paraîtra bientôt. Il s’agit, à l’en croire, d’une correspondance qu’il adresse à Kéleth Kalézie, une amie rencontrée en Suisse, plusieurs années plus tôt et responsable d’une maison d’édition en France. En effet, il s’agit pour lui de protester vigoureusement contre la vision de celle-ci selon laquelle la poésie, aujourd’hui, n’aurait plus grande valeur. Un facteur supplémentaire d’intérêt pour cet ouvrage à venir reste que le poète béninois en profite pour donner plus d’amples précisions sur le contenu de la « poésie sossavienne ». Vivement donc sur le marché ce manifeste qui, sans doute, ne manquera pas de truculence !


Marcel Kpogodo