vendredi 8 novembre 2013

Journée internationale de l’Ecrivain africain


L'écrivain béninois, Innocent Sossavi, dévoile le « sens et l’essence » de la « poésie sossavienne »


La commémoration, le jeudi 7 novembre 2013, de la Journée internationale de l’écrivain africain, a donné lieu, au Bénin, à la tenue de plusieurs manifestations. Particulièrement, l’écrivain béninois, Innocent Sossavi, a animé, au restaurant Gold wing du Stade de l’Amitié de Cotonou, un déjeuner de presse au cours duquel il a présenté aux journalistes son premier ouvrage et a décliné les lignes fortes de sa poésie, ce qu’il a dénommé la « poésie sossavienne ».


’’Les soleils ne sont pas morts’’ est le titre du premier ouvrage de l’écrivain béninois, Innocent Sossavi, publié en février 2012, à Paris, aux éditions Mon petit éditeur, et présenté aux journalistes culturels, ce jeudi 7 novembre 2013, au restaurant Gold wing du Stade de l’Amitié, sous le couvert d’un déjeuner de presse auquel il les a conviés, dans la cadre de la Journée internationale de l’écrivain africain. Il s’agit d’un recueil de 43 poèmes répartis en quatre cahiers : ’’Corridas’’, ’’Fanaisons’’, ’’Ces mamelles où je dors’’, ’’Les soleils ne sont pas morts’’. Préfacé par Jérôme Carlos, sous le titre, « Couleur et odeur d’éternité pour une résurrection … », ce livre, à en croire son auteur, relève d’une toute nouvelle tendance littéraire qu’il baptise la « poésie sossavienne ». Il s’agit donc de la définir comme la poésie de la victoire, celle de la victoire d’un type ordinaire d’homme, un homme profondément souffrant, un homme tenu en laisse par « l’angoisse », « le désespoir », ce que l’orateur Sossavi a appelé un « homme malheureux » ; ce type d’homme, en effet, se libère de ses maux, se « désangoisse », se « nourrit d’espoir » et se soulage, sous l’effet de la « poésie sossavienne ». S’il s’opère en lui ce miracle, c’est grâce à l’effet de catharsis, à cette capacité qui existe en l’être humain de se purger de ses peines, de ses passions de tous ordres par l’œuvre littéraire. Et, Innocent Sossavi, dans ses explications aux journalistes, pendant le déjeuner de presse, l’a expliqué : en savourant les poèmes du recueil présenté, l’émotion s’y manifestant à « flots » et dans une grande « démesure », le lecteur versera des larmes qui le libéreront de ses angoisses, de ses peurs, ce qui fera renaître en lui la sérénité, la joie et, surtout, l’espoir, un thème qu’il veut cardinal dans sa poésie, de même que la liberté, dans la « poésie sossavienne » dont il n’a pas tardé à présenter, dans son propos liminaire aux professionnels des médias, les repères : « la fluidité du délire », « le refus de la fixité que signale le refus de la rime et des contraintes métriques », « la pluralité contre l’unité », « la variabilité tous azimuts ». Voilà autant de facteurs sur lesquels l’auteur donnera plus de précisions dans un ouvrage épistolaire en cours de publication : « Lettre à Kéleth Kalézie ».


Un ouvrage de clarification

La « Lettre à Kéleth Kalézie », selon Innocent Sossavi, paraîtra bientôt. Il s’agit, à l’en croire, d’une correspondance qu’il adresse à Kéleth Kalézie, une amie rencontrée en Suisse, plusieurs années plus tôt et responsable d’une maison d’édition en France. En effet, il s’agit pour lui de protester vigoureusement contre la vision de celle-ci selon laquelle la poésie, aujourd’hui, n’aurait plus grande valeur. Un facteur supplémentaire d’intérêt pour cet ouvrage à venir reste que le poète béninois en profite pour donner plus d’amples précisions sur le contenu de la « poésie sossavienne ». Vivement donc sur le marché ce manifeste qui, sans doute, ne manquera pas de truculence !


Marcel Kpogodo

Alihossi Gbènohin Alofan à la Galerie d’art Saint Augustin de Cotonou


Une culture de l’espérance en 22 chapitres


La Galerie Saint Augustin de Cotonou, sis Boulevard Saint Michel de Cotonou, a abrité, le jeudi 31 octobre 2013, le vernissage de l’exposition « Nature et couleurs », de l’artiste Alihossi Gbènohin Alofan. Les participants à la manifestation ont eu l’occasion de découvrir 22 tableaux d’une luminosité faisant valoir un talent fondé sur une inspiration dont la force n’a d’égale que la simplicité des thèmes d’inspiration.


Le vernissage concernant l’exposition intitulée « Nature et couleurs » d’Alihossi Gbènohin Alofan, abrité par la Galerie d’art Saint Augustin de la Sœur Henriette Goussikindey, au Boulevard Saint Michel de Cotonou, le jeudi 31 octobre dernier, en début de soirée, s’est déroulé sous l’égide du Ministère de la Culture, par le biais du Fonds d’aide à la Culture (Fac), avec la participation de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag), dirigée par le plasticien Philippe Abayi.
En réalité, il a fallu entrer dans l’intimité intellectuelle et spirituelle d’une femme que la vie est loin d’avoir ménagé. Face aux œuvres, le visiteur se fait captiver par un éclat d’une coloration douillette, diversifiée, qui relate les facettes d’une observation édifiante et même empirique de la vie. Conçus selon les dimensions 1m x 90cm, 1m x 50 cm, 90 cm x 90 cm et 40 cm x 32cm, ces tableaux offrent le résultat remarquable d’une peinture sur toile à l’acrylique, pour certains, et du collage, pour quelques rares autres, notamment, pour le tableau ’’Le repos’’ qui, selon la plasticienne, capitalise la situation qui est la sienne actuellement, celle d’une stabilisation physique et plus ou moins psychologique, lui permettant de produire abondamment et en toute tranquillité.
La symbolique d’un tel tableau est particulièrement forte, surtout lorsqu’on découvre que le collage qu’elle y a réalisé relève, comme matériau fondamental, du sable prélevé, pas n’importe où. Dans le village ouatchi, Tchékpo Dédékpoé, de sa mère, situé vers Tabligbo, au Togo ! Cet arrimage des couleurs et des représentations à sa vie personnelle fait des 22 tableaux exposés, 22 chapitres d’un livre de témoignage sur une vie faite de voyages, d’aventures, de mésaventures, de recherche du bien-être dans un exercice professionnel qui l’a conduite dans plusieurs pays ouest-africains, avant une rupture totale d’avec treize années du métier de frigoriste.
L’endurance sociale d’Alihossi Gbènohin Alofan se matérialise dans des couleurs vives de l’espoir combatif, harmonisées d’une solution éphémère, sombres sans être désespérantes d’une désillusion marquante, avec des dessins d’un crayonné discret et des poses de couleur d’une touche suave, comme pour ne pas agresser la vue ; comme elle le confie si bien, c’est le résultat de la technique chinoise de la gouache, à laquelle elle a été initiée récemment. Ces 22 chapitres qu’elle propose au lecteur d’une vie d’une combativité artistique, qui ne fait que se renouveler, entrent en concordance avec ce que la peinture est devenue pour elle ; ces dessins, ces suggestions, ces montagnes d’un voyage perturbé, ces travaux champêtres salvateurs, ces accolades d’accueil, ces stades de retrouvailles avec soi pour vaincre la stagnation, voilà la richesse de ce qu’Alihossi Gbènohin Alofan livre au public qui devra se faire le temps d’aller découvrir l’espérance d’une femme qui, sans lui, son regard et l’acquisition de ses tableaux, ne peut réaliser ses rêves d’ouverture au monde, de rentabilisation de sa vie d’artiste. Dernier jour de visite : le 9 novembre prochain.


Marcel Kpogodo