samedi 26 octobre 2013

’’Bénin révélation stars’’ 2013


Carlos Dégbé, 1er, Rosalie Minawadé, 2ème


La première édition de ’’Bénin révélation stars’’ (Brs) a donné son verdict. C’était le mercredi 16 octobre 2013, à l’Espace Mayton promo d’Abomey-Calavi. Des autorités de poids ont fait le déplacement de la manifestation finale ayant permis au jeune Carlos Dégbé de remporter cette compétition de longue haleine.


Par ordre de mérite, Carlos Dégbé, Rosalie Minawadé, Sergio Adogoni et Ménélik Kocou. Voici le palmarès qui a mis un terme à la première édition du ’’Bénin révélation stars’’ (Brs), ce mercredi 16 octobre 2013, à l’Espace Mayton promo de Zogbadjè à Abomey-Calavi. Devant le Maire de la Commune, Patrice Hounsou-Guèdè, appuyé par certains de ses proches collaborateurs, et devant Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac), de même que devant Elise Daubelcour, Conseiller au Ministère de la Culture, les membres du Jury ont proclamé les résultats de cette teneur, comblant, graduellement, chacun des dix participants sur les douze qui s’étaient inscrits, au lancement de la compétition, en août 2013.
D’abord, Carlos Dégbé case, dans son escarcelle, une attestation de participation, un ordinateur portable, un bon de réalisation d’un single et d’un clip vidéo, une formation en musique et la participation au CD des Grandes voix de la musique béninoise, du Studio ’’Azimuts’’, de Marcel Padey. De son côté, Rosalie Minawadé reçoit la naturelle attestation de participation, un poste téléviseur, une formation en musique, renforcée par l’inclusion dans la compilation des Grandes voix de la musique béninoise. En troisième position, Sergio Adogoni termine cette aventure d’interprétation en live et en acoustique des vedettes confirmées de la musique béninoise, avec l’incontournable attestation de participation, un bon d’auto-école, une formation en musique et la participation, aussi, au CD des Grandes voix de la musique béninoise. Quatrièmement, Ménélik Kocou s’en tire aussi avec son attestation de participation, un bon d’auto-école, la formation en musique et la même participation à la compilation des Grandes voix de la musique béninoise.
Enfin, du sixième au dixième participant au Brs 2013, Tony Yambodè, promoteur de cet événement culturel, leur garantit une attestation de participation et un compte de 25.000 F, dans une banque de la place. En bénéficient Fifamey Donhissou, Romaric Soton, Eléonore Fadjégbé, Olivier Kanlissou, Stéphane Fadjégbé, Mireille Anani, ainsi classés par le Jury, par ordre de mérite.
Le 25 janvier 2014, une cérémonie solennelle, organisée au Palais des congrès de Cotonou, donnera lieu, respectivement, à la remise officielle des prix et au lancement de la deuxième édition de ’’Bénin révélation stars’’.


Très éprouvante dernière péripétie

Concernant les quatre premiers lauréats, la sixième et dernière prime de Brs 2013 a permis au public de savourer deux niveaux de compétition. D’abord, Sergio Adogoni et Ménélik Kocou ont croisé le fer de leur voix pour obtenir la troisième place, ce qui les a amenés à interpréter, successivement, un morceau de Sagbohan Danialou et de Nel Oliver. Comme il fallait déterminer un meilleur parmi les deux finalistes sortis de la cinquième prime, Carlos Dégbé a aussi planché sur ces deux baobabs de la musique béninoise, pendant que Rosalie Minawadé s’est battue pour honorer les voix de Vivi l’Internationale et de Nila Djogbé.
Rappelons que, pour en arriver à cet épilogue du mercredi 16 octobre, tous les dix concurrents ont dû affronter plusieurs primes à diffuser ultérieurement sur la télévision nationale, interprétant, en live et en acoustique, selon les niveaux de leur participation à ces séances, des morceaux de chanteurs béninois très nombreux : Zeynab, Ignace Don Métok, Habib Dakpogan, Sèssimè, Oluwa Kèmy, Yvan, Ricco’s Campos, Pélagie la vibreuse, Kiinzah, Fanny Sènan, John Arcadius, Angélique Kidjo, Nel Oliver, Dossi, Sagbohan Danialou, Vivi l’Internationale et Nila Djogbé.


Des partitions déterminantes

La réussite de cette première édition du ’’Bénin révélation stars’’ n’aurait pu être une réalité sans le rôle incontournable que certaines structures constituées se sont imposé de jouer. D’abord, pour évaluer les prestations des aspirants artistes en compétition, un Jury composé du promoteur culturel Eric Gbèha, du musicologue Marcel Padey et du journaliste culturel, Yves-Patrick Loko, notamment, a dû, chaque fois, procéder à la notation des candidats, démarrant les éliminations à partir de la quatrième prime. 
Par ailleurs, sans ’’Les Kasseurs’’, orchestre musical des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), l’accompagnement des candidats n’aurait pu se concrétiser ; les membres de cet orchestre ont déployé leur talent d’interprétation pour répéter, de manière inlassable, les morceaux à exécuter par les concurrents, selon le nombre de ceux qui devaient compétir sur ces titres, pour revenir les jouer sur scène, autant de fois que nécessaire, sans désemparer ni désespérer ni se défiler. Aux points de vue instrumental, musical et vocal, ’’Les Kasseurs’’ constituaient déjà un bel exemple d’excellence d’imitation pour les dix jeunes courageux.
Enfin, les Brs 2013 auraient-ils valu leur pesant d’or sans l’animation d’une qualité exceptionnelle, assurée par les Elliot Dodji des radio et télévision nationales et Honoré Dossou, dit Esprit du micro (Edm), animateur émérite des plateaux Sobébra ? La voix alerte, agile de l’un et chaude, mâle, de l’autre, ont adroitement régulé les nombreuses différentes séquences de chacun des six primes. Très éprouvant pour eux, en toute évidence ! A partir de ces membres de Jury, de cet orchestre et de ces animateurs, Brs 2013 a permis de révéler aussi des talents incontestables dans ces trois domaines, prouvant que l’univers de la musique béninoise, à travers ses différents maillons, n’a plus rien à envier à l’extérieur.


Des exigences d’une vision

Pendant deux mois, Zogbadjè, à Abomey-Calavi, a vibré selon la programmation du Brs 2013. Grâce à Tony Yambodè, le promoteur de cette manifestation musicale, connu déjà pour l’organisation sans failles, depuis une dizaine d’années, du Festival international itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob), les fruits ont tenu la promesse des fleurs, cultivant chez les inconditionnels participants de cet événement une grande soif de vivre à nouveau les instants palpitants et épanouissants des harmonieux et violents coups de batterie des interprétations de tous ordres. Cependant, lorsqu’il en a eu l’occasion, le jeune initiateur n’a eu de cesse de se plaindre de porter, tout seul, à bout de bras, un budget de 70 millions de Francs Cfa, concluant souvent ses propos par un appel aux institutions étatique et communale à l’accompagner, dans les prochaines éditions, selon une subvention conséquente. Une demande forte dans des oreilles de sourds ? Personne ne saurait le conclure. Seulement, Tony Yambodè devrait continuer à compter avec ses partenaires de la première édition et analyser dans quelle mesure les fidéliser et enrichir leur nombre par bien d’autres avec qui il devrait partager les charges, de manière à maintenir l’événement dans le temps et à conditionner un plus grand public béninois à participer à ’’Bénin révélation stars’’, contre monnaie sonnante et trébuchante, pour les éditions à venir. C’est, semble-t-il, un système efficace de rentabilisation financière à mettre en place, qui pourrait faire de chaque prochaine édition des Brs une réalité, surtout que, d’une part, l’événement porte une double noble idée : révéler les jeunes talents de la musique et rendre hommage, de leur vivant, aux artistes confirmés. D’autre part, il ne faudrait pas oublier que d’autres sœurs aînées des Brs ont vu le jour, ont fait éclore des jeunes talents mais n’ont pu survivre à leurs acquis. Avis donc à Tony Yambodè qui, du fond de ses réflexions, trouvera la formule salvatrice qui lui a permis de donner une durabilité au Fithélycob. 

Marcel Kpogodo

mardi 8 octobre 2013

Lancement des manifestations du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin

Les fruits ont dépassé la promesse des fleurs (Sébastien Boko et Youchaou Kiffouly, deux Performeurs fous de ’’Nuit blanche’’)


Dans la soirée du samedi 5 octobre 2013, l’Institut français du Bénin (Ifb) a vécu une effervescence particulière. L’institution tenait la cérémonie de lancement des manifestations artistiques devant marquer la commémoration du cinquantième anniversaire de sa création. Si des officiels béninois et français étaient présents à la cérémonie, la fin de celle-ci a donné lieu à un bon nombre de performances artistiques dans le cadre de la première édition de ’’La Nuit blanche’’, au Bénin. Parmi ces performances, celles animées par Sébastien Boko et Youchaou Kiffouly, entre autres, ont particulièrement frappé les esprits.


Sébastien Boko, constatant la lourdeur de sa charge.
’’Gankpogblégblé’’ est la performance réalisée par le jeune artiste sculpteur sur bois béninois, Sébastien Boko, dans le cadre de la première édition de ’’La Nuit blanche’’, au Bénin. Son œuvre présentait un aspect peu ordinaire : lui-même, complètement peint en drapeau rouge étoilé de la Chine, tirait laborieusement, de manière transpirante, une charrette métallique dans laquelle trônait lourdement aussi une cage enfermant trois jeunes hommes peints respectivement en drapeaux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Egypte. Dans ses explications au public curieux de comprendre son déambulement dans un certain espace avec sa charge qu’il peinait visiblement à tirer, l’artiste déclare que la Chine qu’il incarne, tire les puissances économiques représentées par les drapeaux des personnages emprisonnés ; il les domine désormais après avoir exploité ardemment leurs secrets de développement.
Le personnage de Kiffouly, "dépecé", après son assaisonnement.
Une autre performance frappante fut celle de l’artiste béninois vivant à Porto-Novo, Youchaou Kiffouly, dit ’’Le Peintre africain’’. Sur le thème, ’’La gastronomie, citoyens du monde et instituts’’, il a produit sa performance sur la scène du Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Lui-même, personnage, apparaît, se débarrassant de ses vêtements et épargnant juste le slip. Se faisant arrêter et ligoter par trois autres personnages, il est traîné au sol dans ses liens et posé sur un aménagement plat, constitué de parts de nourriture. Sans vergogne, ses adversaires lui verse sur tout le corps, pendant qu’il est ainsi couché, du jus de tomate et d’autres ingrédients non perceptibles immédiatement. Sur ce, l’un de ses agresseurs qui n’est personne d’autre que l’artiste Bimo, à l’aide d’un petit couteau, se sert de la nourriture recueilli sur le personnage couché et se régale. C’était le sommet de l’absurde et de la démesure artistique !
L'étalage rocambolesque de l'artiste, Prince Toffa.
Bien d’autres performances ont agrémenté la soirée : celle régulée par le caricaturiste, Hector Sonon, dessinant en live des danseuses contemporaines en action, et le fruit de son travail était livré au public par un grand écran, sous la paillote de l’Ifb ; une autre, animée par Marius Dansou, incarnant un ministre très généreux, distribuant à qui le hasard de sa tension le permettait des billets ficitifs. Le Prince Toffa, de son côté, mobilisait le public autour de lui pour la découverte d’un étalage d’un genre particulier ; tout en hauteur triangulaire, il proposait des slips, des strings, des préservatifs usagers, des soutien-gorge, notamment. Le comble de l’ironique !
Pendant que deux autres performances se fixaient, l’une pour matérialiser le Roi Béhanzin et ses épouses, et qu’une autre replongeait l’observateur dans l’univers de l’esclavage, à travers le dessin d’un bateau de transport d’esclaves, Guy-Ernest Kaho, grand conteur et comédien béninois, prenait, en un court instant, la scène du Théâtre de verdure en otage pour déclamer en solo la situation loufoque d’un personnage amusant le public par ses mésaventures. Sans compter Bimo, excellant en tours de magie !
Hector Sonon, vu de dos, caricaturant devant le public ...
Quant à lui, maître de cérémonie, Sergent Marcus, rappeur et slammeur, il annonçait inlassablement les performances et, parfois, se risquait à faire patienter un public conditionné à suivre une performance qui, pour une technique qui se rebellait, se faisait attendre !
’’La Nuit blanche’’, pour sa première édition au Bénin, a plu par les sensations artistiques fortes qu’elle a essaimées, de quoi en faire redemander, l’année prochaine !   
Photo de famille de Mme Kuster-Ménager, avec les Directeurs de l'Institut et les artistes béninois
Cependant, bien avant tout ce déchaînement artistique, l’aspect formaliste du lancement des performances n’a pas été occulté. Du côté béninois, Eric Totah, Secrétaire général du Ministère de la Culture, représentant le Ministre, Jean-Michel Abimbola, avait fait le déplacement de ce lancement du trimestre d’activités artistiques devant servir à célébrer le cinquantenaire de l’institut français du Bénin (Ifb), anciennement, Centre culturel français (Ccf) de Cotonou, en cette soirée du samedi 5 octobre 2013.
Romuald Hazoumè, dans son coup de gueule ...
Du côté français, Aline Kuster-Ménager, Ambassadeur de la France près le Bénin, assistée de Luc Fabre, Directeur de l’Ifb, et de Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, a prononcé une grande allocution. En outre, intervenant au nom des artistes animant l’exposition ’’Hommage’’, en l’honneur de l’institution qui a permis à bon nombre d’entre eux d’y mener des expositions et de s’ouvrir des débouchés à l’Extérieur, Romuald Hazoumè a marqué les esprits par une allocution acerbe appelant l’Etat béninois à prendre ses responsabilités, celle que la France, à travers l’Ifb exerce, à sa place, en faisant se produire des artistes béninois et en articulant leur promotion professionnelle sur les espaces internationaux.

Marcel Kpogodo