samedi 1 juin 2013

Rencontre d'échange du Ministre Jean-Michel Abimbola avec les représentants des journalistes culturels

 Le Fitheb, un événement qu'il faut rebâtir

La salle de conférence du Ministère de la Culture a été le témoin, le jeudi 30 mai 2013, de la rencontre que le Ministre de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat), Jean-Michel Abimbola, a tenue avec trois responsables d'associations des professionnels des médias spécialisés dans le domaine de la culture. Il s'agissait pour cette personnalité de réagir concernant les éléments d'information circulant ces derniers jours dans les médias, laissant croire à une immixtion de l'autorité dans le déroulement du processus devant conduire à l'élection d'un nouveau Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Précisant ses réelles intentions, le Ministre n'a pas caché sa volonté de "redimensionner" cet événement culturel bisannuel d'envergure internationale. 

Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture
Fortuné Sossa, Président de l'Association des journalistes culturels du Bénin (Ajcb), Happy Goudou, Président du Réseau des Journalistes et animateurs culturels (Réjac) et Marcel Kpogodo, Président de l'Association de journalistes culturels et de critiques d'art pour le développement, "Le Noyau critique", étaient les hôtes du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, en cet après-midi du jeudi 30 mai 2013, à la Salle de conférence de l'institution. Le contexte de son intervention était le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) qui faisait l'objet de propos de certains de ses acteurs, visant à faire croire que la première autorité de la Culture manifestait une certaine implication dans le processus de désignation de son prochain Directeur, ce que Jean-Michel Abimbola a énergiquement rejeté : "Il n'y a pas de crise ni de remous ni de conflit avec qui que ce soit, nous avons juste un processus freiné de désignation du premier responsable du Fitheb, le temps de tenir des journées de réflexion ". Entouré de plusieurs de ses collaborateurs dont son Directeur de Cabinet, le Secrétaire général du Ministère et le Directeur du Patrimoine artistique et culturel (Pac), il a, par conséquent, expliqué sa vision pour le Festival: après avoir suspendu le dépouillement des candidatures au poste de Directeur ; il entend réorienter, repositionner le Fitheb, de manière à ce que chaque édition de cette manifestation devienne une édition particulière. Et, cela doit passer par l'éradication de certains goulots d'étranglement tels que les textes fondamentaux du Festival, les résultats non encore rendus publics de l'audit exécuté par l'Inspection générale du ministère (Igm). Ainsi, selon le Ministre, les 6 et 7 juin prochains verront se réunir à Grand-Popo, non seulement les autorités de son Département mais, aussi, les membres du Conseil d'Administration du Fitheb et les représentants des fédérations et des associations liées au théâtre béninois, donc, en tout, une cinquantaine de personnes. Voilà donc la mise en oeuvre de ce que l'autorité appellera, au cours de cet échange avec les représentants des professionnels des médias spécialisés dans le domaine de la Culture, un "processus inclusif et participatif sur le devenir du Fitheb". S'étant voulu profondément rassurante, elle attend donc beaucoup de ces assises de Grand-Popo qui doivent remettre en selle le Fitheb, pour plus d'excellence et plus de rayonnement positif.

Marcel Kpogodo       



Déclaration de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture du Bénin, sur le Fitheb, le jeudi 30 mai 2013, à la Salle de conférence du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat) 


"Pour son second quinquennat, la Chef de l'Etat a placé son mandat sous le signe de la ''Refondation". Cette ambition de remettre les compteurs à zéro et de repartir sur de nouvelles et solides bases transparaît dans son projet de société à la présidentielle de 2011, baptisé "En route pour un Bénin nouveau : Ensemble plus loin toujours plus loin", où il disait notamment, parlant de la promotion de la Culture : 

"Notre ambition d'émergence du Béin resterait vaine si elle n'est pas portée par notre culture qui réalise la synthèse de l'âme béninoise et caractérise notre communauté nationale ...

Durant le prochain quinquennat, au regard du potentiel touristique et des nombreux objets d'image positive, de notoriété et d'attractivité culturelle du Bénin, je bâtirai le rayonnement culturel de notre cher pays sur :
          -  la construction d'équipements phares et l'édification d'infrastructures spécifiques  (Grand Théâtre du Bénin, salles départementales de spectacles) qui offrent à nos différentes troupes de théâtre, à nos groupes de musiques et au Ballet national, les commodités d'une pleine éclosion de leurs génies ;
           -   une troupe nationale de théâtre et de Ballet national qui opéreront la synthèse du patrimoine théâtral et musical qu'ils diffuseront dans le monde, grâce aux échanges culturels et diplomatiques du Bénin avec les autres nations ;
          -   la réhabilitation de nos centres historiques, en l'occurrence, les palais royaux, qui seront intégrés dans les circuits touristiques nationaux ;
       -  la valorisation du patrimoine et des collections muséales (musées ethnographiques, musées historiques, musées d'arts et autres), qui constitueront un objectif majeur de ma stratégie ;
             -    les offres événementielles à portée internationale, grâce à l'amélioration de l'appui de l'Etat aux festivals culturels de nos peuples ainsi que l'instauration d'un festival national des arts et cultures des peuples du Bénin, qui se tiendra chaque année et qui donnera à tous les hommes de culture, l'opportunité de se mettre en exergue et de faire parler leurs talents. J'organiserai un audit du Festival International de Théâtre du Bénin, afin d'assurer à ce grand rendez-vous culturel un redimensionnement à la mesure de l'ambition nationale qu'il porte et du rayonnement international que le peuple béninois est en droit d'en attendre. De même, des facilités seront offertes pour appuyer l'organisations de salons culturels de portée internationale au Bénin ..."

Au regard de cette noble ambition de la Haute Autorité de faire de notre culture, un vecteur de développement, je ne peux, en ma qualité de Ministre en charge de la Culture, que saisir au bond cette volonté, en la traduisant par des actes concrets. C'est pourquoi, j'ai voulu, depuis mon arrivée à la tête de ce Département, faire de cette notion de refondation, une réalité, une expression vivante dans toutes mes actions au niveau des quatre secteurs à savoir : la Culture, l'Alphabétisation, l'Artisanat et le Tourisme.

Pour y parvenir, des réformes s'avèrent indispensables, j'allais dire qu'elles apparaissent à mes yeux comme des conditions sine qua non à l'émergence tant prônée par le Chef de l'Etat.

Et comme vous le savez, aucune réforme ne peut prendre corps sans que le cadre juridique ne soit revisité. C'est pourquoi j'ai entrepris la refonte des textes dans d'autres secteurs déjà et, c'est ce qui justifie également la nécessité de nous pencher sur les textes fondamentaux du FITHEB qui comportent en eux-mêmes les germes de la situation que traverse, depuis des années, ce Festival. En effet, une analyse couplée de ces textes (décrets et règlement intérieur) soulève quelques ambiguïtés qu'il va falloir lever."

mercredi 8 mai 2013

Ishola Akpo, avec "Le reflet du ciel", au Password art video international (Pavi)

Retour sur une oeuvre vidéo de poids

Le mercredi 1er mai dernier a permis au public de découvrir la restitution de la résidence de formation en art de la vidéo, tenue à la Place du Souvenir de Cotonou, sous l'initiative de l'Association "Elowa" de Rafiy Okéfolahan, qui, d'ailleurs, a conçu et conduit cet atelier, du 15 au 30 avril 2013. Parmi les neuf vidéos qu'il a été donné aux personnes présentes de visualiser, l'une se détache résolument, celle d'Ishola Akpo : "Le reflet du ciel".

Produite sous le couvert du Password art video international (Pavi), projet initié par l'Association "Elowa", la vidéo intitulée, "Le reflet du ciel", manifeste une particularité patente ; il s'agit d'une performance dans laquelle l'auteur, Ishola Akpo, s'auto-met en scène, de façon à vivre par lui-même les réalités philosophiques liées à l'eau dont son inspiration lui imposait de communiquer la teneur.


Les étapes d'un processus photographique inédit de communion avec le soleil, l'air et l'eau, en synergie spontanée avec l'Homme, le dompteur

C'est un mouvement fulgurant de l'eau qui se déverse sur sa face baignant apparemment dans un soleil qui transforme en or tout ce qu'il trouve sur son passage. Invité à expliquer la teneur de cette lumière de mise en synergie entre la nature, le soleil, l'eau et l'Homme, Ishola se fait précis : " "Le reflet du ciel", c'est le message de l'eau qui est vitale pour l'homme ; elle désaltère, nettoie, transforme, sculpte le paysage, celui des corps et ceux du monde. Elle est uniforme, tout en épousant la forme de ce qui la contient. "

Ishola Akpo, le jeune génie de cette inspiration défiant la routine artistique ambiante
Sur le fondement de cette "foudroyance" en mouvement sur la vidéo, il continue : " Les nuages, la vapeur ou la glace nous inspirent ; l'eau est à la fois une denrée rarissime et très convoitée. Ainsi, "Le reflet du ciel" pose la question de l'utilisation de l'eau, très inégalée dans le monde, selon qu'on soit du Nord ou du Sud". Voilà une nouvelle oeuvre qui capitalise déjà les analyses de tous bords des spécialistes avérés et qui vient enrichir le patrimoine de l'art de la vidéo, toute naissante au Bénin.

Marcel Kpogodo