mardi 4 juillet 2023

Recico 2023, les films sélectionnés connus

En prélude à la troisième édition du Festival


La 3ème édition des Rencontres cinématographiques et Numériques de Cotonou (Recico) se tiendra bientôt. Le Délégué général de l'événement, Sètondji Dimitri Fadonougbo, en a tenu une conférence de presse, le vendredi 30 juin 2023. C’était au siège de l'association, "Maison de la Culture", situé au quartier de Fidjrossè, à Cotonou. L’intervenant a, entre autres, présenté la sélection officielle des films en lice pour les différents prix en jeu.


Sètondji Dimitri Fadonougbo, Délégué général des Recico, au cours de la conférence de presse

27. Le nombre des films sélectionnés pour la 3ème édition des Rencontres cinématographiques et Numériques de Cotonou (Recico), selon Sètondji Dimitri Fadonougbo, Délégué général du Festival indiqué, au cours de la conférence de presse, qu’il a animée le vendredi 30 juin 2023, au siège de l’association, ’’Maison de la Culture’’, du quartier de Fidjrossè, à l’ouest de la ville de Cotonou, capitale économique du Bénin.


Ces films ont été triés sur les 113 pour lesquels des réalisateurs ont postulé. A en croire le conférencier, trois critères fondent le processus rigoureux ayant conduit au choix des films retenus. Ce sont le scénario, la pertinence du sujet que traite la production et son ancienneté, de deux ans, au plus.



Des pays participants aux Recico 2023


Pour Sètondji Dimitri Fadonougbo, les œuvres devant entrer en compétition proviennent de neuf pays africains. Ce sont le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, le Mali, le Maroc le Niger, l'Ouganda, et le Togo. L’intervenant a aussi fait remarquer qu’une quinzaine des films retenus ont été produits par des écoles. Au Bénin, il faut compter l'Institut supérieur des Métiers de l'audiovisuel (Isma), l'Institut national des Métiers d'art, d'archéologie et de la culture (Inmaac) et l'École nationale des Sciences et techniques de l'information et de la communication (Enstic). Selon lui, une telle orientation de la sélection donne l’opportunité aux Recico de faire davantage connaître le cinéma béninois et de créer des espaces de dialogue, de communication et d'échange d'expériences entre les cinéastes africains et ceux de la diaspora.


Concernant les films désormais en compétition, le conférencier s’est prononcé sur quelques-uns. Au Bénin, il faut noter "Immortels" du réalisateur, Ulrich Houndji. Il fait partie des sept réalisations de la catégorie du court métrage documentaire. Au Maroc, le jury des Recico évaluera, entre autres, le long métrage de fiction, "Oliver Black", du réalisateur marocain, Baba Tawfik. Au Burkina Faso, il y aura "Garderie nocturne’’, le film documentaire du réalisateur burkinabè, Moumouni Sanou. A l'issue de la compétition, le meilleur film recevra le Grand prix, "Kama d'or", en fonction de sa catégorie.



Innovation majeure aux Recico


Les Recico 2023 mettront en œuvre les ’’Recico-pro’’. Il s’agit d’un projet permettant aux auteurs et aux professionnels de cinéma de soumettre un scénario afin de bénéficier de l'accompagnement de partenaires des Recico, pour sa réalisation.



Déroulement des Recico


Le festival débutera le 5 août 2023 au Palais des Congrès de Cotonou à 16 heures. Le lendemain, il est prévu une cérémonie de libations à la Place des Cinéastes au Carrefour de Fidjrossè Plage. Les 7 et 8 août connaîtront, respectivement, l'ouverture du Marché international du Film (Mif) et celle d’un colloque. Cette manifestation scientifique se déroulera à la Salle ’’Vip’’ du ministère de la Culture, dès neuf heures, selon un thème bien arrêté : "Cinéma : mémoires et prospectives". Des universitaires et des professionnels du cinéma africain y échangeront.


Du 7 au 11 août 2023, il se tiendra plusieurs ateliers de formation. Concernant leur clôture, les Recico prendront fin le 13 août au Palais des Congrès de Cotonou. Les réalisateurs dont les films auront été déclarés lauréats recevront leur prix.



De la logistique des Recico 2023


Les Recico draineront environ 3500 spectateurs et assureront 36 projections de films. Créées en 2017, elles aspirent à devenir une institution remarquable au niveau des États africains, comme l'a fait entendre expliqué Sètondji Dimitri Fadonougbo.

Léandre Houan / Marcel Kpogodo

jeudi 1 juin 2023

Selon Alain Dettinger, « [… les artistes béninois] ne sont pas suffisamment reconnus dans leur propre pays »

Dans une déclaration au cours de l’interview accordée à notre rédaction


’’Miwakonou’’ est le Salon international du Dessin de presse et de l’humour. Il s’est tenu du 3 au 7 mai 2023 à ’’Igbalè’’, la Maison de la Bande dessinée et de l’image. Cet espace se situe au quartier de Womey Sodo, à Cocotomey, dans la commune d’Abomey-Calavi, au Bénin. ’’Miwa konou’’ a donné lieu à une exposition d’œuvres de caricature. Sept caricaturistes béninois en étaient les auteurs. L’association, ’’Bénin-dessin’’, réunit des membres de cette corporation des dessinateurs de presse. Elle était à l’origine de l’événement. Alain Dettinger y était un invité. Il est un grand amateur d'œuvres de dessin et un galeriste français. En marge de sa visite de l’exposition, il a accepté de répondre aux questions du reporter du blog d’informations culturelles, ’’Stars du Bénin’’, affilié au bi-hebdomadaire, ’’Le Mutateur’’. Alain Dettinger y déplore l’intérêt réduit dont sont l’objet les artistes caricaturistes dans leur pays. Avant d’aborder cette préoccupation, le galeriste français laisse découvrir son activité … 


De gauche à droite, Alain Dettinger et Alexandre Kossoko, un caricaturiste ayant participé au ''Miwa konou''


Stars du Bénin : Bonjour Alain Dettinger. Vous êtes le promoteur, dans la ville de Lyon, en France, de la galerie, ''Dettinger-Mayer'', qui s'occupe d'art contemporain et d'art tribal, ce second art qu'il est convenu de désigner par l’art premier. Qu’est-ce que vous y exposez, comme œuvres d'art ?


Alain Dettinger : Bonjour. Je suis ravi de votre accueil, ici, aujourd'hui, au Bénin. Il est vrai que je m'occupe de cette galerie d'art depuis plus d'une trentaine d'années. Du 2 juin au 1er juillet 2023, elle tient l'exposition, ''Lune de miel'', à Lyon, en France. 


L'affiche de l'exposition, ''Lune de miel'', de Lyon, en France

C'est une passion qui m'anime depuis presque mon adolescence. Je programme des expositions, régulièrement, qui sont beaucoup plus axés sur le dessin sur papier. Et, depuis quelques années, je séjourne en Afrique parce que je m'intéresse aussi à pas d'artistes africains dont je fais la promotion.



Pourquoi cet intérêt pour le dessin sur papier, plutôt que pour la peinture ?


Il est vrai que, depuis un bon nombre d'années, je présente les artistes, une sélection d'artistes qui font beaucoup plus le travail sur papier, qui me semble plus pertinent, plus sensible, plus pointu, plus profond que la peinture où il y a des touches qui sont un petit peu plus larges.


Et, c'est vrai que c'est ce qui m'anime depuis bien longtemps. D'ailleurs, la prochaine exposition que je vais montrer, au mois de juin, qui porte le nom de Béatrice Elso, est un travail essentiellement sur papier. Particulièrement, elle pratique un travail plus extraordinaire, c'est-à-dire qu’elle dessine sur papier et qu’elle découpe ces petits personnages dessinés qu'elle assemble dans des boîtes. Donc, c'est quelque chose d'assez étonnant.



Dans votre galerie, on se sent pleinement en contact avec le monde, parce que vous exposez les œuvres qui viennent non seulement des pays de l'Afrique mais, aussi, des pays des autres continents du monde, notamment, de l'Europe, de l'Amérique et de l'Asie. Quel est l'objectif que vous poursuivez à travers cette diversité des œuvres que vous exposez ?


Je me passionne de toutes les cultures du monde depuis plusieurs années. J'ai beaucoup voyagé à travers le monde. Ces voyages m'ont permis de rencontrer des populations du bout du monde, avec des cultures et des créations différentes. C'est ce qui m'a amené, petit-à-petit, à m'intéresser à toutes ces populations du bout du monde et de montrer un peu leurs œuvres, que cela soit des œuvres anciennes ou contemporaines. Entre autres, dans les pays d’Afrique, je m'intéresse, non seulement aux artistes dessinateurs mais, aussi, aux photographes.


 

Comment s’est effectuée votre rencontre avec l’art ? Etait-ce par curiosité ou par passion ?


Cela devrait être, forcément, par passion ; on ne peut pas exercer cette activité si l’on n'en a pas la passion. C'est quelque chose qui m'est arrivé très tôt. Je m'intéressais, déjà, à l'art depuis mon adolescence. Pendant cette période de ma vie, je visitais les galeries de ma ville, Lyon ; j'étais très curieux d'aller voir ce qui se passait.


À l'époque, j'étais encore étudiant et, ma passion, c'était de sortir du lycée et d'aller visiter les galeries, d’aller voir les artistes qui étaient présentés, et tout cela m'a motivé. Aussi, j'ai toujours été un bon élève, en dessin, à l'école, ce qui a fait que j'ai convaincu mes parents, un jour, à aller à l'école des beaux-arts de Lyon où j'ai fait quand même quelques années.


Ces années m'ont permis de connaître l'histoire de l'art et de m'y intéresser, ce qui fait que j'ai été plus motivé pour la suite.

 


Puisque vous venez régulièrement au Bénin et que vous travaillez avec des artistes béninois, avez-vous des projets pour ce pays ?


Il est vrai que je m'intéresse, depuis quelques années, aux artistes béninois. Ce qui me navre, souvent, c'est que ces artistes-là ne sont pas suffisamment reconnus dans leur propre pays et, que, malheureusement, ils sont davantage reconnus à l'étranger que dans leur propre pays. Ce que j'aimerais, c'est que des galeries puissent être aussi beaucoup plus développées au Bénin.



Alain Dettinger, découvrant certaines œuvres en compagnie d'Hector Sonon, président de ''Bénin-dessin''.


Défendre et promouvoir ces artistes seraient, quand même, une des grandes priorités, aussi. J'espère que ces quelques mots pourront animer d'autres passions.

Propos recueillis par Herman Sonon