Dans le cadre du
lancement de son premier single par le duo
Parcours croisé de deux
talents
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Obayomi et Abèkè - Crédit photo : Obayomi Ahamada |
’’Man éyolo’’, en 4
minutes 23 secondes. Une chanson. Un hymne, en langue nationale fon, à l’amour
indéfectible, tenace et dompteur du temps. Deux voix complémentaires mûres,
l’une, masculine et haute, l’autre, féminine et fine. Deux voix qui fusionnent
en une, le temps du refrain, et qui restent spirituellement en symbiose, tout
le long du morceau.
En 2005, ces deux voix,
ces deux personnes étant étrangères l’une à l’autre, ce couple se doutait peu
qu’il serait amené à se constituer par le tremplin d’une activité ordinaire de
l’église catholique : la recollection, au cours d’une journée, entre les
membres de deux chorales cotonoises, celles ’’Saint Antoine de Padoue’’ de
Zogbo et ’’Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus’’ de Pk6. Rencontre, donc, entre
ces deux âmes, contact, établissement de l’affinité, dispersion de leurs
groupes respectifs, sentiment du manque de l’autre, nouveau contact, cette
fois-ci, à titres personnels, retrouvailles une année après, sentiment d’amour
et vie commune.
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Abèkè et Obayomi, un couple et un duo - Crédit photo : Obayomi Ahamada |
Quatorze ans plus tard,
un mariage bien assumé et un foyer enrichi d’une progéniture de quatre enfants.
A la manœuvre d’une telle réalisation, la communion de ces deux âmes. Fortes de
leur insertion dans une profession libérale, elles peuvent déployer les ailes
d’une vocation pour la musique, longtemps tenue en laisse, en haleine, aux fins
de la sécurisation du quotidien.
Naissance, donc, de
’’Man éyolo’’. Un single. Le ton d’un album à venir de douze titres.
L’instrument d’exposition des caractéristiques de ce qui s’annonce comme la
pratique spécifique par ces âmes de la musique, au Bénin : en matière de
rythme, le même ’’toba’’, pimenté de notes de guitare, ou même le rythme ’’adja’’,
en tout cas, de la musique tradi-moderne, aboutissant à de la ’’world music’’,
une tendance fondée sur des sujets bâtis presqu’exclusivement sur l’amour, sur
des conseils édificateurs de la jeunesse. « Nous avons reçu beaucoup d’amour,
donc, nous ne chantons que l’amour », commente la face féminine de cette
médaille de couple.
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Obayomi et Abèkè, deux talents, une complicité artistique - Crédit photo : Obayomi Ahamada |
Elle ne s’en arrête pas
à ce niveau, couvrant de compliments son homme, quand il faut situer les
responsabilités concernant la création des textes qu’ils chantent ensemble : « Cela
vient librement. C’est un compositeur-né ! », s’exclame-t-elle, même si,
humblement, sa moitié met du bémol, expliquant que, même s’il lance souvent ce
que sera une chanson, ils réalisent, de concert, les agencements. « On évolue
toujours ensemble », ce qu’il conclut. Et, il n’y a aucun doute que des goûts
musicaux respectivement personnels ont préparé les artistes musiciens qu’ils
s’apprêtent à laisser découvrir par les Béninois : Céline Dion, surtout, que
l’une aime, qu’elle admire et qu’elle a pratiquée au cours des récitals de
collège, Papa Wemba, Lokua Kanza, Fèla Kuti, en Afrique, Angélique Kidjo,
Sagbohan Danialou et Richard Flash, au Bénin, les inconditionnels de l’autre,
même si une Nigériane de la nouvelle génération musicale soude les deux goûts :
Asha.
Ils ont aussi en commun
un facteur déterminant : la mère.
Chez elle, la génitrice
a lancé ses premiers pas dans la pratique du chant. A cinq ans, déjà, Abèkè
connaissait l’univers des chorales. Ainsi, à dix ans, sa mère a fait d’elle le
lead vocal de la chorale de langue yoruba de la paroisse qu’elle fréquentait,
jusqu’à ce qu’elle y grandisse ; toute petite, elle aimait aussi beaucoup
danser. Ceci se ressent à travers ses élans chorégraphiques.
Chez lui, la mère
chantant abondamment à la maison, cela a contribué à forger l’audition musicale
d’Obayomi, de façon à lui permettre, plus tard, de gérer, avec satisfaction,
les intonations dans sa chorale : « Entrer dans une gamme était intuitif pour
moi », confie-t-il. Ainsi, en 1995, une semaine à peine après avoir intégré ce
groupe, on lui confia le micro pour faire une chanson. En outre, pendant qu’il
s’accroche aux cordes de sa guitare pour leur arracher la cadence
d’accompagnement de leurs morceaux, elle s’occupe de faire résonner
harmonieusement ses percussions.
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Obayomi et Abèkè, une profonde complicité artistique - Crédit photo : Obayomi Ahamada |
En réalité, ce couple
de la musique béninoise, qui aime chanter ensemble, qui lit ’’Les 21 lois du
leadership’’ de John Maxwell, qui préfère la mangue, qui aime le rouge, qui,
comme parfum, hésite entre ’’Ulrich de Varens’’ et ’’Hugo’’, qui adore,
par-dessus tout, ’’Laisse-moi t’aimer’’ de Mike Brant, qui regarde avec passion
le film, ’’War room’’ d’Alex Kendrick, reste, respectivement, à l’état civil,
Obayomi Ahamada et Edith Chantal Abèkè Lahatan, d’où le duo musical, ’’Obayomi
et Abèkè’’.
Marcel Kpogodo