lundi 10 décembre 2018

La Faplag-Bénin honore ses lauréats, la colère noire de Koffi Gahou contre le Gouvernement

Dans le cadre de la ’’Nuit des Plasticiens’’

Organisée par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), dirigée par Philippe Abayi, la ’’Nuit des Plasticiens’’ a eu lieu le vendredi 30 novembre 2018, à Cotonou, et a permis la remise de leurs prix respectifs à des artistes plasticiens dans les catégories ’’Junior’’ et ’’Senior’’. L’événement a, notamment, donné lieu à la prise de parole de certains invités dont Koffi Gahou qui en a profité pour stigmatiser le Gouvernement.

Le Vice-Ambassadeur remettant son Prix à Verckys Ahognimètché
« Quel crime, nous, plasticiens, avons commis contre l’Etat béninois pour qu’on nous empêche de vivre ? ». La question qu’a vociférée, dans une véhémence et une rage rares, l’artiste plasticien béninois, Koffi Gahou, étant intervenu, devant le public, à la ’’Nuit des Plasticiens’’, dans la soirée du vendredi 30 novembre 2018, à l’Espace ’’Antou’’, sis quartier Zongo, à Cotonou.
« Il existe de véritables difficultés pour la diffusion des œuvres des artistes plasticiens et, nos politiciens, depuis les indépendances, ne sont pas sérieux ; actuellement, ils s’illustrent par le non-respect de l’article 28 de la Charte culturelle, qui impose que, dans la construction de toute infrastructure et de tout édifice publics, il soit fait appel aux artistes plasticiens pour leur décoration », avait révélé l’artiste avant d’évoquer l’interrogation précédemment mentionnée. « Si cette disposition était respectée, les artistes plasticiens seraient riches et leur métier susciterait beaucoup de vocations parmi les jeunes », dit-il, avant de conclure : « Luttons pour que cet article 28 soit respecté ».   
Ce développement et cet appel ont été effectués lorsque l’artiste polyvalent, Koffi Gahou, avait demandé à faire une déclaration, après qu’il a été proclamé les résultats de deux concours d’arts plastiques auxquels plusieurs candidats avaient participé. Le premier concernait le dessin et avait eu lieu le 3 décembre 2017 ; il s’agissait, pour des apprenants, artistes amateurs, des catégories respectives de 6 à 11 ans et de 12 à 17 ans, de produire une œuvre en se fondant sur un thème précis : « Mon rêve pour l’Afrique ». Quant à la seconde compétition, lancée en septembre 2018, elle s’adressait aux plasticiens professionnels qui devaient soumettre une œuvre produite sur le thème, « Plasticiens et univers inconnus ».
Dans le but de l’évaluation des créations, un jury différent avait été constitué pour chacune des catégories, celle des enfants ayant été contrôlée par des personnalités au parcours technique avéré, que sont Grégoire Noudéhou, Daniel Arayé, Florent Nagoba, Constantin Adadja et Laetitia Gnélé Faladé, pendant que les professionnels ont vu leurs œuvres examiner par Gratien Zossou, Raïmi Amoussa et, toujours, Laétitia Gnélé Faladé.


Des résultats

Après la délibération du premier Jury, le palmarès enregistré a retenu quatre lauréats par sous-catégorie : dans celle des 6-11 ans, il a fallu compter avec Aris Sènan Morel Houndji, 1er ,  Joélas Bada, 2, Ariella Kafui Tété, 3e et avec Adélaïde Gbogbé, pour une mention d’encouragement. 



Le représentant d'Aris Morel Sènan Houndji, recevant le Prix de celui-ci, ...


... de même que Joélas Bada qui prend le sien, ...,


... Ariella Kafui Tété, ...,


... Adélaïde Gbogbé, pour l'encouragement, ...

Se rapportant à la catégorie des 12-17 ans ont été distingués Mendel Acakpo, 1er ,  Amen Azagba, 2e, Taharath Bio Béri, 3e et, Moïse Djimadjo a reçu la mention d’encouragement.



... et Mendel Akakpo, pour son Prix, ...


... de même qu'Amen Azagba, ...,
... Aharath Bio Béri, ...,



... sans oublier Moïse Djimadjo, qui reçoit une mention d'encouragement


Puis, chacun de ces lauréats, en dehors des titulaires de la mention d’encouragement, qui ont reçu un diplôme approprié, s’est vu remettre, par une personnalité bien connue du secteur des Arts plastiques, son prix constitué d’un diplôme aussi, d’accessoires de travail, selon le cas, et d’une enveloppe financière.
Du côté des plasticiens professionnels, le Jury ayant travaillé dans cette catégorie a consacré Verckys Ahognimètché comme le vainqueur du Concours lancé quelques semaines auparavant et, l’ont suivi, dans le classement, par ordre de mérite, José Bèwa et Pierre Mahoussi Ahodoto. Le premier s’est vu récompensé d’une enveloppe financière de Cinq cent mille Francs (500.000 F) Cfa en billets de banque, neufs, puis d’un diplôme que les deux lauréats le suivant ont aussi reçu. Cet unique prix a été remis au lauréat par Zine El-Abidine Mohamed, Vice-Ambassadeur du Royaume du Maroc près le Bénin. 


Verckys Ahognimètché, au début de la performance ...

En réalité, tout le temps qu'a duré la soirée, ce vainqueur s'est fait maître d'une performance en peignant devant tous une toile.


... et, la toile, à son achèvement
A l’ouverture de cette cérémonie de délibération et de remise de prix s’étant déroulée dans le contexte de la célébration de la cinquième édition 


Philippe Abayi, debout, s'adressant ...

de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap), une cérémonie qui closait une série d’activités qui se sont tenues tout le long du mois de novembre 2018, le Président Philippe Abayi a eu des propos de bienvenue et de remerciements à l’endroit du public, ce qui lui a donné l’occasion de préciser que l’événement a reçu le financement du Fonds des Arts et de la culture (Fac), dont le Directeur général, Gilbert Déou Malé, s’est fait représenter à la manifestation.


... à un public ayant massivement fait le déplacement
Marcel Kpogodo

mardi 4 décembre 2018

Deux jeunes filles dans le trio de tête du palmarès du Concours sur l’esclavage

Dans le cadre d’une délibération effectuée à Ouidah

Les membres du Jury du Concours sur l’esclavage, initié par l’Agence ’’J’aime la culture’’, ont livré le palmarès de la compétition, dans la soirée du dimanche 2 décembre 2018, à l’Espace socio-culturel, ’’Afrique décide’’, situé à Ouidah. Il en ressort que deux jeunes élèves en classe terminale ont pris le contrôle du trio victorieux.

De gauche à droite, Merveille Dossougbété, Fruimond Akoutey et Géraldine Hogbonouto
Merveille Dossougbété, 1ère, et Géraldine Hogbonouto, 3ème, encadrant Fruimond Akoutey, 2ème, sur un total de douze finalistes, ces trois élus étant en provenance, respectivement, du Collège d’Enseignement général II de Ouidah, du Ceg Sainte Rita de Cotonou et du Collège ’’La Référence’’, aussi à Cotonou. Le verdict du Concours dénommé, ’’Cartographie de l’esclavage au Bénin, un patrimoine touristique inexploité’’, qui a été donné par le Jury commis à l’évaluation de la compétition organisée par l’Agence ’’J’aime la culture’’ du journaliste culturel Adjé Henri Morgan, dans la soirée du dimanche 2 décembre 2018, à l’Espace socio-culturel, ’’Afrique décide’’, situé en plein de cœur de la ville de Ouidah. Et, jusqu’au douzième finaliste, le palmarès s’est déroulé comme suit : Emmanuella Hogbonouto, 4ème, Déric R. Sossouhounto, 5ème, Yves Ahouandjinou, 6ème,  Emile Hagblé, 7ème,  Brice Codjia, 8ème,  Prince Aolo, 9ème,  Cybelle Fandy, 10ème,  Prudence Dangbénon, 11ème et, enfin,  Laurent Atchodo, 12ème.


Laurent Atchodo, recevant son prix, ...

... de même que Prudence Dangbénon, ...,
Un tel résultat montre que certaines candidates participantes ne sont pas venues à l’épreuve pour faire de la figuration, ce que prouve aussi ce propos de Denis Avimadjessi, Vice-Président du Jury, le regard brillant d’admiration et de fierté, concernant Merveille Dossougbété : « Elle a été première de très loin, elle a distancé le deuxième d’un nombre important de points ». Hermas Gbaguidi er Pacôme Alomakpé étaient, respectivement, le Président et le Rapporteur de ce Jury.

... Cybelle Fandy, ...,
... Prince Akoto, ..., 
... Brice Codjia, ...
... Emile Hagblé, ...
... Yves Ahouandjinou, ...
... Déric Sossouhounto, ...
... Emmanuella Hogbonouto, ...
Concernant les prix reçus de la part de l’Agence ’’J’aime la culture’’, tous les douze finalistes ont été comblés : à égalité, ils ont été gratifiés de gadgets en un porte-clés et en un sac en coton, au logo de la Jlc, de même que d’un diplôme de participation, l’enveloppe financière établissant la reconnaissance au niveau des rangs ; une somme de dix mille francs est allée à ceux d’entre ceux ayant occupé de la sixième à la douzième place. 

... Géraldine Hogbonouto, ...,
... Fruimond Akoutey et ...
... Merveille Dossougbété, qui a fait l'objet d'une remise collective de son prix
Pour les quatrième et cinquième, elle a été élevée  à quinze mille francs. Quant à eux, les deuxième et troisième ont respectivement reçu trente-cinq mille et vingt-mille francs puis ont vu leur diplôme encadré. Se rapportant à la première, le contenu de son enveloppe a été portée à cinquante mille francs, sans oublier que l’encadrement de son diplôme d’honneur a fait l’objet d’un certain luxe et que Gaston Eguédji, Administrateur du Fonds des Arts et de la culture (Fac), s’est engagé à lui offrir un complément de prix d’un intérêt certain : un ordinateur neuf.


Des allocutions



Sylvestre Edjèkpoto, au cours de sa prise de parole
La phase finale du Concours de valorisation du site touristique de l’esclavage de Ouidah a été une soirée de délibération et, aussi, une occasion pour les participants d’écouter des allocutions. La première est venue de Sylvestre Edjèkpoto, Directeur du Centre ’’Afrique décide’’. Après les salutations d’usage, il s’est satisfait de constater que le patrimoine sur la traite des esclaves faisait l’objet d’une appropriation par la jeunesse. Puis, de manière significative, il a appelé le public au souvenir et au respect de la mémoire des victimes de l’esclavage.


Adjé Henri Morgan
Quant à Adjé Henri Morgan, en tant qu’organisateur de la cérémonie de récompense des lauréats du Concours indiqué, à travers sa structure de direction, ’’J’aime la culture’’, il a rendu hommage au Fac qui a assuré le financement de l’événement. En outre, selon lui, le Projet de promotion du patrimoine touristique de l’esclavage n’est que l’arbre qui cache la forêt d’une initiative ultérieure plus gigantesque.


Des prestations artistiques

La Compagnie ’’Toffodji’’ est l’un des groupes de musique traditionnelle ayant contribué à animer la soirée. Si elle a pu impressionner le public, dans sa grande majorité, c’est par sa présentation d’un extrait de quinze minutes du spectacle de théâtre et de danses, intitulé ’’Les blessures de l’âme’’. Déjà, en prélude à cette prestation, depuis le début des manifestations liées à l’événement, une actrice, opportunément accoutrée, se tenait, immobile, fixe, du côté droit de la scène à laquelle elle faisait face, le corps bardé de chaînes, muselée, comme à genoux, dans une sorte de petit tonneau roulant. La forte noirceur de sa peau semblait avoir été, de façon  circonstancielle, apprêtée pour incarner l’Afrique subsaharienne, ses habitants, des meurtris de tous les temps, notamment, par l’esclavage.  
Une séquence de la pièce, ''Les blessures de l'âme''
La force de la mise en scène réside dans sa capacité à restituer, de manière vivante, par une chorégraphie euphorique et par la mimique suggestive des comédiens, les étapes de l’entrée en Afrique noire des conquérants européens, de leur instauration de l’esclavage, des souffrances qu’il a générées, de la prise de conscience  et des luttes qu’il a suscitées pour un démantèlement qui n’empêche pas, à l’époque contemporaine, le maintien de ce continent à genoux, sur fond de pillage de ses richesses. 


Thystane Dossougoun, dans son très exigent role
C’est cela qu’a réussi à montrer, dans un sens remarquable de maîtrise de soi, la comédienne précédemment évoquée, qui a impressionné par son statisme évocateur de l’inertie, de l’immobilisme et de l’indifférence de l’Afrique face aux souffrances et à l’exploitation qu’elle continue à subir. Thystane Dossougoun a si bien joué ce rôle qu’elle a reçu une mention spéciale du public, par des acclamations nourries. Cette réussite semble annoncer la présence d’une relève de qualité dans le jeune théâtre béninois. 
De gauche à droite, Pacôme Alomakpé, Denis Avimadjessi et Hermas Gbaguidi, les membres du Jury de la compétition

Elle s'est exercée devant un nombre important de personnalités appartenant au secteur culturel, ayant valorisé davantage de leur présence la soirée : M. Binoï, représentant le Directeur général du Fac, Gaston Eguédji, Coffi Adolphe Alladé, Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed), Miss Tourisme, le Professeur Didier Houénoudé, notamment. 

Marcel Kpogodo