lundi 6 juin 2016

8 énormes griefs de la Cbaac contre Ange N’Koué, Ministre béninois de la Culture

Dans le cadre d’un point de presse tenu par cette institution faîtière des acteurs culturels béninois
(Entre autres, Patrice Talon a été vivement interpellé)


La Médiathèque des diasporas de Cotonou, sis Place du Souvenir, a abrité un très retentissant point de presse, organisé par la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac). C’était dans la matinée du dimanche 5 juin 2016. Cette sortie médiatique a permis aux responsables de cette institution de faire ressortir 8 colossaux éléments de colère contre Ange N’Koué, Ministre béninois de la Culture, sur un fond de 3 appels pressants.

De gauche à droite, Philippe Abayi et Pascal Wanou, au cours du point de presse
Avoir contribué à bloquer complètement les échanges entre les acteurs culturels et, lui, Ange N’Koué, Ministre béninois de la Culture, avoir coupé toute communication entre son Département et ces types d’acteurs, avoir manqué d’installer la Commission chargée de l’élaboration des nouvelles réformes au Ministère du Tourisme et de la culture, avoir mis en place « une atmosphère de confusion, de dédain et de mépris » vis-à-vis des « organisations faîtières (des artistes, Ndlr) légalement constituées et de leurs responsables », avoir instauré un « système de caporalisation de la gestion des ressources du Fonds d’aide à la culture (Fac), avoir brisé le « partenariat acteurs culturels-administration ministérielle », au vu de la « mise à l’écart totale des acteurs culturels dans la définition des réformes par le Ministère », avoir choisi de faire régner de l’opacité dans « la gestion de la crise en n’associant pas les acteurs culturels à sa résolution » et, enfin, avoir fait le choix du « pourrissement de la situation » en assistant passivement à l’achèvement du mandat des administrateurs du Fonds d’aide à la culture, laissant ainsi aboutir à un « vide juridique favorable à un fait accompli savamment préparé à l’avance », ce qui fait conclure par la Cbaac à la décision d’Ange N’Koué de créer un ’’Comité de gestion’’ pour remplacer le Fac, afin de disposer à sa guide de la « cagnotte » de 5 milliards, gérée annuellement par ce Fonds. La liste des 8 fondements de la profonde indignation des acteurs culturels béninois, exposés, hier, dimanche 5 juin 2016, à la Médiathèque des diasporas, par les responsables de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac), au cours d’un point de presse auxquels ont participé beaucoup d’artistes et de responsables d’associations et de fédérations d’artistes, parmi lesquels Alèkpéhanhou, Gaston Eguédji, Jac’Oho, Dimitri Fadonougbo, le Professeur Codo, Richard Adossou, Léon Hounyè et bon nombre de ses collègues du G113, Setge Yéou, Simplice Béhanzin, Bienvenu Abaï, sans oublier la plupart des responsables de la Cbaac tels que son Président, Philippe Abayi, Pascal Wanou, et le 1er Vice-président de cette institution faîtière des fédérations des artistes de tous les secteurs.
Dans un ton acerbe, Pascal Wanou qui, justement, portait la parole des acteurs culturels béninois, a martelé, au comble de la colère : « Nous ne sommes pas des badauds, nous ne sommes pas des idiots, nous ne sommes pas des mendiants … ». Avant cette lancée, celui que l’on reconnaît comme un ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a montré que des actions musclées seraient mises en œuvre, quelques heures seulement après le point de presse, concluant d’une manière très ferme : « Nous n’allons pas nous laisser faire ! ».
Par ailleurs, à en croire Pascal Wanou, les acteurs culturels, en dépit de l’affront qui leur est fait par Ange N’Koué, restent « ouverts au dialogue », ce qui les amène à adresser 3 types d’appel.



Les appels des acteurs culturels

En premier lieu, les acteurs culturels interpellent le Chef de l’Etat, le Président Patrice Guillaume Athanase Talon, afin que, selon les termes de Pascal Wanou, « il se préoccupe personnellement du développement culturel du Bénin et de l’épanouissement réel des acteurs culturels ». Puis, le porte-parole l’a appelé à la nomination d’un Ministre de la Culture, qui soit issu du rang des artistes, ce qui, selon lui, serait la matérialisation de la vraie ’’Rupture’’.
En direction d’Ange N’Koué, les acteurs culturels proposent, en substance, la prolongation du mandat des Administrateurs du Fonds d’aide à la culture jusqu’au 31 décembre 2016, une action salutaire qui devrait amener à la « préparation et à la mise en œuvre des réformes, en étroite collaboration avec les acteurs culturels ». Selon ceux-ci, ce résultat ne pourrait être atteint sans la concrétisation par le Ministre de quelques qualités essentielles auxquelles ils l’appellent : « l’esprit de discernement, d’ouverture et de dialogue, le respect des textes et l’arrêt de toute ingérence dans la gestion quotidienne du Fac ».
Enfin, closant son propos, Pascal Wanou a suscité chez les siens, acteurs culturels, « l’union dans la diversité et l’unité d’action », le sens de la « discussion, du travail » et « l’arrêt de toutes sortes de stigmatisation, de dénigrement », avant de leur demander deux choses : l’apaisement et la mobilisation totale pour, bientôt, « livrer bataille », au cas où l’autorité les y contraindrait.   
Le régime de la Rupture et du Nouveau départ étant désormais à l’épreuve de la gestion des affaires publiques, il faudrait que les divers niveaux de prise de décisions, indexés par les acteurs culturels puissent ne pas faire la sourde oreille face à l’exaspération et à la colère, visibles chez ceux-ci, à ce point de presse du dimanche dernier, un entêtement, délétère, qui se révélerait nuisible à la corporation des arts et de la culture, en particulier, et au Bénin, en général.

Marcel Kpogodo

mardi 24 mai 2016

« Elles répètent, toutes les semaines, leurs chorégraphies et scénographies … », dixit Esther Vilate

A propos des concurrentes de ’’Miss Bénin Fance Europe’’ 


Quelques petits jours et, le Concours ’’Miss Bénin France Europe’’ sera une réalité. Le 5 juin prochain, il se déroulera à Paris, engageant 8 jeunes filles dans une compétition déterminante pour désigner la plus d’entre elles. A bien voulu en discuter avec nous, Esther Vilate, membre du Comité d’organisation, chargée des relations avec la presse. Une belle fête en perspective, sur fond de la reconduction de l'initiative de lutte contre l'ulcère de Buruli, au Bénin ...

Esther Vilate

Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Esther Vilate. Vous êtes la Responsable chargée de la presse du Concours ''Miss Bénin France Europe''. Combien de jeunes filles sont prévues pour compétir, dans le cadre de ce Concours, le 5 juin prochain ?


Esther Vilate : Bonjour. En effet, je suis Esther Vilate, Responsable Pôle Presse de la 2è édition du concours de beauté ’’MISS BENIN France Europe’’™. Je vous remercie de votre intérêt pour notre événement. Cette année, 8 jeunes, intelligentes et belles filles béninoises, vont concourir au titre de MISS à la grande soirée béninoise prévue le dimanche 5 juin à l’hôtel de ville de Rosny-sous-Bois. Elles étaient 9 au départ mais nous avons dû en disqualifier une pour des motifs de retard et d’absences aux répétions. ’’MISS BENIN France Europe’’™ est un concours de beauté de prestige, ce qui nous impose beaucoup de rigueur et de l’intransigeance sur tous les points, encore plus, sur le sérieux des jeunes filles.



Quels sont les pays d'Europe dont ces Béninoises sont originaires ?

Nous avons reçu quelques candidatures venant d’Europe mais, malheureusement, aucune d’entre elles n’a été assez satisfaisante pour la suite du concours. Nous comptons, néanmoins, parmi nos finalistes, plusieurs jeunes béninoises qui représentent, respectivement, les communautés lyonnaise, toulonnaise, dijonnaise et châteauroussine. Elles posent leurs valises sur Paris, tous les week-ends, pour assister aux répétitions, et s’investissent tout autant que celles résidant en région parisienne.

Vue sur les 8 candidates, de part et d'autre, encadrant leurs entraîneurs
Où en sont les préparatifs pour la réussite de l'événement ?

Les filles s’apprêtent durant tout ce temps. Elles répètent, toutes les semaines, leurs chorégraphies et scénographies, pour le bon déroulé de la soirée finale, avec des professionnels qui mettent tout leur talent et leur disponibilité au service de cet événement. J’en profite d’ailleurs, au nom de toute l’équipe, pour leur dire un immense merci. Nous aurons également la présence de plusieurs artistes de renom qui viendront honorer la soirée. L’artiste Régis Kole a déjà été annoncé sur notre page Facebook, les autres seront dévoilés, dans les prochains jours. Plusieurs médias et organes de presse seront de la partie également, pour retransmettre cette soirée qui promet d’être belle et riche en émotions.



Quels sont les points de différence avec la 1ère édition qui s'est déroulée en 2015 ?

J’ai suivi à distance la 1ère édition et j’ai aimé ce que j’ai vu. Etre au cœur de la 2è édition est une belle expérience. L’équipe d’organisation est renforcée avec la création de plusieurs pôles de compétence. C’est un choix de Monsieur Codjovi Tossou lui-même. Ensuite, nous avons moins de finalistes, comparativement à la 1ère édition. Elles ont entre 18 et 25 ans, sont toutes différentes les unes des autres et chacune d’entre elles représente, avec fierté, le Bénin. De plus, une variété de nouveaux artistes béninois et d’ailleurs sera également présente. Enfin, il y a un renforcement de la communication sur l’événement avec des vidéos professionnelles à toutes les répétitions, ce qui donne encore plus de visibilité à l’événement mais, aussi, aux partenaires. Je vous recommande cette soirée de la deuxième édition. Ce sera à l’hôtel de ville de Rosny-sous-bois (20, rue Claude Pernès 93110) à 18h très précises, comme je l’ai précisé plus haut.

L'affiche officielle de l'événement
Cette 1ère édition s'était donné comme mission la lutte contre l'ulcère de Buruli, au Bénin, ce qui, apparemment, a connu des difficultés, vu l'absence de résultats visibles. Si vous confirmez cette information, de quels problèmes s'agit-il ?

Vous n’avez pas totalement tort mais, ce n’est pas exactement cela. La ’’MISS BENIN France Europe’’ 2015 et le Staff sont allés au Bénin pour une première prise de contact avec les malades, les autorités et les institutions en charge du traitement de la maladie. En réalité, les deux véritables problèmes sont le manque de réactivité et la lenteur administrative manifeste au sein des structures avec lesquelles nous sommes censés travailler. Mais, aux dernières nouvelles, les choses avancent bien et, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons reconduit la même cause, afin d’aller au bout de nos engagements. La nouvelle MISS, qui sera élue le 5 juin, poursuivra et accélérera les actions liées à cette cause.



Quelles dispositions les organisateurs du Concours pensent déjà prendre pour le décollage de cette noble initiative?

Vous savez, nous sommes déjà entrés en contact avec les autorités du nouveau régime en place. Nous comptons sur les nouvelles valeurs prônées par ce régime pour faire aller les choses plus loin. Nous remplirons notre part d’engagement, en ce qui concerne nos actions de lutte contre l’Ulcère de Buruli et, ceci, dans la limite de nos possibilités et du degré d’accompagnement des autorités en charge de la santé et du social au Bénin.

''MISS BENIN France Europe'' a-t-il réussi à fédérer la diaspora béninoise en France et en Europe, d'une part, et à établir un lien entre celle-ci et les Béninois vivant au Bénin, d'autre part ?

’’MISS BENIN France Europe’’ est un événement et non une mission diplomatique. Il est vrai qu’un des objectifs de l’événement est de fédérer la communauté béninoise d’Europe en la réunissant, au moins une fois par an, lors d’une grande soirée béninoise à Paris. Sur ce plan, nous pouvons nous féliciter du travail de mobilisation qui s’est fait l’année dernière et qui se fait encore cette année. Le 6 juin 2015, il y avait eu plus de 600 Béninois et amis du Bénin venus de plusieurs pays de l’Europe, des USA et de l’Afrique, tous réunis à Paris pour l’événement. Pour ce qui concerne le lien entre les membres de la diaspora et les nationaux, il faut dire que ce genre de lien existe déjà forcément et ce serait prétentieux de le mettre à l’actif de ’’MISS BENIN France Europe’’. Cependant, pour les jeunes filles béninoises qui participent au Concours, c’est un lieu de rapprochement avec leur origine, un espace de découverte et d’expression d’une appartenance identitaire.



Quelles sont les chances de survie d'une telle manifestation culturelle, à moyen et à long terme ?

Quand j’observe la rigueur, la volonté, le patriotisme et la détermination qui entourent l’organisation de l’événement, je peux vous garantir que c’est une chance pour notre pays d’avoir des jeunes capables de s’investir autant bénévolement et, sans grand soutien, dans un pays où la vie n’est pas simple et aisée. Je pense qu’il ne s’agit pas d’une question de moyens financiers mais il est question, là, d’une vraie leçon de patriotisme. Sachez que ’’MISS BENIN France Europe’’ est entièrement organisé sur fonds propres du Fondateur, bien sûr, avec le soutien de quelques bonnes volontés, comme Monsieur Romain Da COSTA, ancien Président de la Section ’’France’’ du Haut Conseil des Béninois de l’Extérieur et Directeur de communication de la Ville de Rosny-sous-Bois. Un Monsieur de bon cœur avec de multiples compétences. Maintenant, l’essoufflement peut vite arriver, bien évidemment, si les autorités locales ou diplomatiques ne soutiennent pas l’événement en lui allouant assez rapidement un budget pour la réussite des prochaines éditions.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo