mardi 3 mai 2016

Trois nouveaux artistes en résidence de création

Dans le cadre des activités du Centre ’’Arts et cultures’’ de Godomey


Une conférence de presse s’est tenue au Centre ’’Arts et cultures’’ de Godomey. C’était le vendredi 29 avril 2016. Il s’agissait pour Dominique Zinkpè, Directeur de ce complexe culturel, de présenter aux journalistes 3 artistes qui y effectuent une résidence de création depuis une dizaine de jours et dont le vernissage de l’exposition des œuvres est prévu pour la mi-mai.

De gauche à droite, Franck Zannou, Daphné Bitchatch et Aston ....
Franck Zannou, Serge Aurélien Mikpon, artistes plasticiens béninois, et Daphné Bitchatch, française, sont ceux qui seront en exposition dans une quinzaine de jours au Centre ’’Arts et cultures’’ de Godomey. La quintessence des échanges que le 1er responsable de l’espace culturel, Dominique Zinkpè, a initiés entre les journalistes culturels et ces créateurs, le vendredi 29 avril dernier.   
D’abord, Franck Zannou, alias Zanfanhouèdé, 25 ans, précisément sculpteur et peintre, développait, selon les propos de Dominique Zinkpè, un travail qu’il a remarqué par l’énergie qui s’en dégage, ce qui l’a conduit à le convier à cette résidence. L’élu, très reconnaissant de cette confiance, a avoué : « Grâce à lui, j’ai su que j’avais des choses en moi ». Puis, ce fut le moment de décliner sa démarche : « Je sculpte du bois, je travaille avec des clous, pendant que, dans mes peintures, je procède par collage et j’utilise des grains de faume, des filets, des tissus ». Si, en matière de thèmes, il s’inspire des faits de la vie au quotidien, il utilise des adages, des réalités du milieu béninois, notamment, l’habillement d’aujourd’hui, dont il dénonce les travers.

... Dominique Zinkpè, notamment, au cours de la conférence de presse

Ensuite, Serge Aurélien Mikpon, très connu par Aston, son nom d’artiste, 52 ans, est un monument du domaine des arts plastiques, sculpteur, récupérateur et installateur de talent, autant de canaux d’expression qui se fondent sur une stratégie de représentation métonymique des faits dangereux de la vie, tels que l’esclavage, les guerres, les armes de destruction massive. « Je suis un rebelle positif, je dis ce qui ne va pas ; je suis un artiste engagé, je dis aussi ce qui va bien », avoue-t-il, martelant ses habitudes de dénonciation de la situation des enfants-soldats, de la fabrication et de l’achat des armes et des bombes.
Avec, enfin, Daphné Bitchatch, française d’origine russe, 58 ans, c’est un autre esprit artistique qui annonce sa spécificité, pratiquant le ‘’détournement d’objets’’ : « Je suis inspirée de ce que je vois », précise-t-elle, agissant ainsi à partir du prisme de sa culture et affirmant s’adapter à ce qu’elle découvre sur son terrain d’exercice qui, dans le cas d’espèce, est le Bénin, un pays qui lui est bien connu, vu qu’elle le pratique depuis 18 ans. Concernant ses sujets, elle n’en développe pas de particulier montrant qu’à ce niveau, « tout tourne autour des chaînes de vie ».
En réalité, ces artistes, travaillant au Centre ’’Arts et cultures’’, depuis un peu plus d’une dizaine de jours, ont, selon leurs affirmations, évolué différemment, ce qui n’exclut pas des concertations. Ils manifestent, par ailleurs, une bonne entente qui promet des mises en commun d’expériences. Vivement le 14 mai, jour du vernissage de leur exposition collective, pour découvrir le fruit de leur inspiration.    


Marcel Kpogodo

mardi 26 avril 2016

Elon-m Catilina Tossou Amèvi, une démarche artistique qui s'affirme

Dans le cadre de son exposition à la Médiathèque des diasporas


Depuis le samedi 16 avril 2016, l’artiste plasticien béninois, Elon-m Catilina Tossou Amèvi, est en exposition à la Médiathèque des diasporas, à Cotonou. A traves un nombre impressionnant de toiles, il rend compte de sa lecture de la psychologie de la femme de son pays, le Bénin.

Elon-m Catilina Tossou Amèvi expliquant certaines toiles aux journalistes, lors du vernissage de l'exposition
Une bonne trentaine de tableaux sur le thème : « Femme béninoise au quotidien ». C’est ainsi que la galerie d’exposition de la Médiathèque des diasporas, sis Place du souvenir de Cotonou, trouve ses murs et ses allées, ses panneaux embellis des multiples couleurs des tableaux du peintre béninois, Elon-M Catilina Tossou Amèvi, depuis le samedi 16 avril dernier, jour du vernissage de l'exposition. Cette diversité des couleurs s’offre une grande symbiose avec la multiplicité des visages de la femme béninoise, celle-ci dont on en lit les expressions développées sur les peintures.

Aperçu des oeuvres ...
Donc, il s’agit d’une femme béninoise qui, décrite par l’artiste, appartient à tous les univers humains possibles, notamment, ceux de la mise à la vie, des rituels de couvents vaudou, des tâches ménagères quotidiennes, de la réussite culinaire, de la mode qui l’assujettit, des activités lucratives, de la conservation patrimoniale, du mystère amoureux, de la séduction à la traditionnelle, de la beauté, de la matérialisation du mystère amoureux. Et, c’est sous le couvert de l’acrylique et de la peinture à l’huile que ses personnages, majoritairement féminins, se déploient dans une harmonie de l’agencement de couleurs par rapport auxquelles l’artiste semble ne pas manifester particulièrement une préférence.
... en exposition
En outre, la technique de l’équerre déploie ses marques et géométrise tout sur son passage, laissant en héritage du bout des doigts d’Elon-m Catilina Tossou Amèvi des formes profondément stylisées, sans oublier un instrument phare, fabricateur de ces formes, à la base : le couteau. Cet artiste, peintre et aussi sculpteur, excelle désormais dans le maniement de cette stratégie et cet outil, donnant de la richesse et de l’envergure à une pratique artistique défiant la médiocrité, jusque dans ses derniers retranchements. Dans sa modestie de verbe et de psychologie, Elon-m Catilina Tossou Amèvi se laisse envahir par les effluves d’une maturité artistique fondée sur un travail personnel, caché, acharné et régulier. Le résultat en est cet ensemble de 30 toiles qu’il serait une perte pour l’amateur ou non d’arts plastiques de ne pas être pas allé visiter, au plus tard le 29 avril, date de clôture de l’exposition.


Marcel Kpogodo