dimanche 7 avril 2013

Anicet Adanzounon dans le théâtre béninois

Un génie de valeurs personnelles en action

Dans l'univers du théâtre béninois, un jeune homme, d'une convivialité professionnelle, envahit de son énergie  chaque environnement qu'il côtoie. Dans ses yeux, l'empreinte d'une joie de vivre peu partagée chez les personnes de son âge. Par un état d'esprit aussi dégagé, il défie l'absence ambiante de pragmatisme et gravit de nombreux échelons dans sa carrière d'artiste. Anicet Adanzounon, ce feu qui brûle sur son chemin toute situation de stagnation, impressionne par l'audace qu'il développe de ne pas s'en laisser conter par tout ce qui voudrait l'empêcher de poursuivre son évolution.

Dans la première moitié de la trentaine, dreadlocks sur la tête, comédien, humoriste, metteur en scène, il est le stratège créateur de la Compagnie ''Coco théâtre'', qui s'investit particulièrement dans ce qu'il appelle le ''Théâtre de proximité'', c'est-à-dire un théâtre qui entre en communication directe avec les Béninois en s'intéressant à leur quotidien et en faisant intervenir les langues maternelles servant de vecteur à des spectacles qui sont joués près des habitations.
C'est sa manière à lui, Anicet Adanzounon, de montrer à ses parents et à ses proches ce qu'il exerce comme métier, eux qui ne peuvent pas toujours se rendre à l'Institut français du Bénin pour suivre ses spectacles. Il prend aussi ces précautions pour sa famille qui ne comprend pas ce métier de comédien. Pour lui, celle-ci doit voir de quelle manière il travaille pour toucher du doigt le sérieux de son activité professionnelle.
Cette énergie positive active qu'il dégage physiquement et spirituellement vous envahit et vous contamine de la manière qu'il a de concevoir la vie, qui lui ouvre toutes les portes et qui lui permet de gravir facilement les montagnes, d'écraser les obstacles ; son hilarité spontanée et débordante répand autour de lui la joie de vivre et de gagner ses défis.
Anicet Adanzounon, l'hilarité au service de l'efficacité professionnelle  et de la réussite ...
A son âge, il est d'une activité théâtrale intense qui le sort d'emblée de l'atmosphère ambiante quotidienne de chômage des jeunes et de précarité de l'emploi : il est régulièrement en tournée et fait bénéficier au public, qu'il soit nationalement béninois ou sous-régional ouest-africain, de sa force artistique. Celle-ci, il la mérite bien, ayant, d'abord, sur les bancs de l'école, cultivé l'art théâtral, à travers la coopérative scolaire, au cours de la période révolutionnaire, et ayant souvent joué dans des pièces religieuses à l'église, où il imitait Jésus. Ensuite, il s'est beaucoup investi dans le Festival Kalétas, mené pendant plusieurs années par Orden Alladatin, Ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Une autre circonstance qui affermit son talent théâtral s'étant renforcé de capacités de metteur en scène et de scénographe : un an de formation au Cours d'écriture, de scénographie, d'administration et de mise en scène (Césam), une structure pédagogique initiée par un poids lourd très discret du théâtre béninois, Hermas Gbaguidi. D'ailleurs, le spectacle "Atchadido", qu'il a joué, dans le dernier trimestre de l'année 2012, à l'Institut français du Bénin, d'une part, et, avant et après, dans une tournée départementale et sous-régionale ouest-africaine, constitue  son mémoire de fin de formation au Césam.
Anicet Adanzounon a du succès ! Il travaille beaucoup, ces mois-ci, avec son ancien formateur, Hermas Gbaguidi dont, semble-t-il, il est devenu un partenaire et, c'est un engagement du duo dans un grand nombre de projets dramatiques au Burkina Faso, qui ne peuvent que l'épanouir. Il rayonne et, son secret est simple, selon ses propres propos : "Chercher à se connaître et être sincère avec soi-même ; si tu te trompes, tu détruis ton avenir". Toujours à l'endroit des jeunes de sa génération, il montre que les jérémiades sont incompatibles avec un avenir radieux, d'où une certaine thérapie en questionnement : "La jeunesse qui passe le temps à se plaindre ne consacre pas un peu de temps à sa vie : "Qu'est-ce que je suis?", "Qu'est-ce que je peux faire?", "Qu'est-ce que j'apporte?", "Je vais où avec cela?", "Je peux coopérer avec qui pour avoir quoi?", voilà ce qui suscite des réponses qui peuvent sauver la jeunesse en perte de repères". Sûrement, c'est pour être passé par cette étape assez sensible qu'aujourd'hui, Anicet Adanzounon peut s'enorgueillir de vivre de son métier d'homme de théâtre : "Je ne me plains pas parce que je ne suis pas venu au métier par hasard ; je sais ce que je veux, je suis très patient et je travaille beaucoup". Ainsi, avec une dizaine de créations théâtrales à son actif, il fait valoir d'autres supports d'ordre psychologique à son efficacité : le courage, la détermination, la persévérance. Ce père de deux enfants qui, à un moment stratégique de sa vie, a dû, pragmatiquement, laisser de côté la comédie musicale pour s'investir à fond dans le théâtre, rêve de créer un espace culturel à Abomey-Calavi, sa commune d'habitation. Etant donné la qualité de son mental, il n'y a aucun doute qu'il puisse remporter ce nouveau défi. Autant qu'il irradie de sa vision combative de la vie.

Marcel Kpogodo                      

jeudi 21 mars 2013

En tournée à Cotonou

Anna Téko lance bientôt "Mon miracle"

Le samedi 30 mars prochain, au Bénin Marina Hôtel, Anna téko, la jeune étoile confirmée de la musique béninoise gospel, lance son deuxième album. Il est intitulé "Mon miracle". Très riche en titres et en rythmes, il fait déjà son chemin auprès des mélomanes béninois. 

L'album "Mon Miracle"
"Mon miracle", album gospel et, le deuxième de la douce voix à la maturité subtile, Anna Téko, sera lancé le samedi 30 mars prochain, à 20 heures, au Bénin Marina Hôtel de Cotonou, à travers un grand concert live. "Mon miracle" comporte un bon lot de dix-sept titres parmi lesquels quelques-uns que les mélomanes béninois connaissent déjà, à travers leur diffusion sur nos chaînes de télévision et de radio : "Au pied de ta croix", "Il est temps de changer", "Mon miracle", "O Totché", "Tu n'as pas raison", "Mon seul abri". Par ailleurs, plusieurs rythmes se bousculent pour contribuer à donner à cet album tout son éclat : de la salsa, du compa, de la biguine, du boléro, du blues, du troubadour, notamment. Il est fait d'une majorité de compositions réalisées par Anna Téko et son producteur de mari, Gilles Gabelus. Apparemment, plusieurs ethnies de notre pays s'y retrouveront, étant donné que la chanteuse nous y parle en goun, en fon, en mina, en yoruba, sans oublier en français, la langue de travail. Selon l'artiste, ce deuxième bébé est le résultat de deux années de travail et sa promotion a déjà commencé, amenant son mari et elle à en parler déjà sur les radios écoutées à Cotonou et dans le pays. En outre, disponible déjà à Radio Tokpa, à la Librairie spirituelle "La Porte étroite" et dans les feux tricolores, "Mon miracle" n'a pas attendu cette période de promotion pour déjà s'arracher comme de petits pains. Tout renseignement pour l'obtenir peuvent être reçus au numéro 66158037. Rien ne vaut alors le geste de l'achat pour encourager cette jeune vedette, désormais internationale, ambassadrice du Bénin, partout dans le monde et, notamment, en Martinique, son pays d'adoption. Pour une tournée de promotion de cet album, qu'elle a commencée depuis le 22 décembre 2012 par ce pays, elle a abouti au Bénin, après lequel elle se retrouvera au Togo, en Côte d'Ivoire, au Gabon, notamment, et prendra fin, en Guadeloupe, le 21 décembre 2013. 

Un double message

Le fait pour Anna Téko d'aborder des thèmes religieux dans l'album "Mon miracle", n'est pas nouveau. Depuis son entrée dans la musique, plusieurs années auparavant, cette étoile s'est fait identifier comme telle,  d'où son classement dans la catégorie des artistes gospel. Cependant, pour éviter tout malentendu, elle préfère que le public comprenne son caractère spirituellement fédératif : "Ma mission va au-delà des églises ; elle consiste à prêcher l'amour, à ramener des âmes vers Dieu, à apporter du réconfort à ceux qui en ont besoin. C'est l'occasion donc pour elle de lancer un appel aux responsables religieux de tous ordres pour  que ceux-ci lui facilitent la tâche, dans l'accomplissement de la mission dont elle se sent investie envers Dieu. Ensuite, à ses soeurs béninoises et africaines, son propos est sans ambiguïté ; elles doivent renoncer à la dépigmentation et à tous les artifices de beauté qui les dévalorisent et les dénaturent. Selon celle-ci, elles doivent être des vecteurs de l'authenticité de la culture originellement africaine. Il reste que les aspects du message d'Anna Téko soient entendus par qui de besoin.      

Marcel Kpogodo