« Ma
responsabilité est de contribuer à faire de la culture le socle du
développement du Bénin»
La particularité de la
confection des listes pour les élections législatives, dans la 16ème
circonscription électorale, est le positionnement de l’artiste béninois, Euloge
Béo Aguiar, alias Masta Cool, en tête de liste, comme candidat de l’Alliance
pour un Bénin triomphant (Abt). Sans prétention aucune, sans complexe face aux
grosses cylindrées qu’il devra affronter, il livre, dans cet entretien qu’il a
consacré à notre Rédaction, sa vision du combat électoral qui l’attend.
Euloge Béo Aguiar, alias Master Cool |
Le Mutateur :
Bonjour Euloge Béo Aguiar, alias Masta cool. Vous êtes un artiste comédien et
chanteur bien connu au Bénin et, vous voilà candidat aux législatives du 26
avril prochain, en tête de la liste Abt, dans la 16ème
circonscription électorale, c’est-à-dire des 7ème au 13ème
arrondissements de la ville de Cotonou. Savez-vous de quelle ampleur est votre
responsabilité?
Euloge Béo Aguiar :
Je pense que ma responsabilité est de contribuer à faire de la culture le socle
du développement du Bénin, parce qu’il s’agit de marquer une rupture avec une
génération qui a eu le mérite de beaucoup apporter à notre pays ; c’est un
ensemble de personnes qu’il faut remercier, dont il faut saluer l’apport au
développement de notre pays. Avec tout ce respect-là, je voudrais dire que la
rupture que propose l’Alliance Abt, en proposant ma candidature comme tête de
liste à Cotonou vient répondre aussi à la nécessité et à l’urgence d’impliquer
la jeunesse au cœur des activités de développement de notre pays, parce qu’on a
beau entendre que la jeunesse est le fer de lance, que la jeunesse est le
moteur, mais il est absolument impérieux de faire en sorte que notre pays
puisse tenir compte de la majorité de sa classe, aujourd’hui, qui est
constituée essentiellement de la jeunesse.
Vous savez, notre pays
a des problèmes de développement et non des problèmes politiques. C’est pour
cela que des personnes comme moi, qui sont de la société, qui sont au cœur des
problèmes de la société et de la jeunesse, je pense qu’il est préférable de les
mettre au cœur des solutions à proposer. C’est pour cela que je souhaite
vivement qu’à un moment donné de l’histoire de notre pays que l’ensemble de
tous ceux qui le dirigent prennent conscience de ce que les jeunes, sans
insultes, avec tout le respect qu’ils doivent aux aînés, les invitent à prendre
la place, parce qu’ils ont besoin d’être à cet apprentissage-là, pour que notre
pays renouvelle sa classe politique.
Je dirai également
qu’en mesurant l’ampleur de ma candidature, dans la 16ème
circonscription, c’est faire en sorte que le problème de la fierté d’être
Béninois, tout simplement, en consommant prioritairement les produits fabriqués
par nous-mêmes, qui découlent alors de la prise en compte de la culture dans le
développement, ce problème est capital. Moi, je suis un homme des arts et de la
culture, je suis un homme de culture, donc, je sais très bien comment j’évoque
cette dimension, dans mon travail, au quotidien. C’est pour cela que l’Alliance
Abt a plutôt choisi de mettre, sur l’ensemble de sa liste, rien que des jeunes,
parce que nous pensons essentiellement que notre pays a des problèmes qui sont
d’abord liés à sa jeunesse ; vous savez, on ne coiffe pas quelqu’un en son
absence et, un chauve ne coiffe pas quelqu’un qui a des cheveux ; mieux,
on ne coiffe pas quelqu’un la nuit. Donc, les jeunes ont besoin, aujourd’hui,
d’être responsabilisés.
Par votre
positionnement sur la liste Abt, vous êtes directement en confrontation avec
certains poids lourds, notamment, les Honorables Rosine Soglo et Candide
Azannaï, qui sont des habitués de ces élections et du Parlement, le Ministre du
Développement, Marcel de Souza, de l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin
émergent (Fcbe), sans compter Yves-Edgard Monnou du Parti de renouveau
démocratique (Prd). N’avez-vous pas envie de démissionner ?
Pas du tout ! Je
voudrais juste ajouter quelque chose : comme autre poids très très lourd,
par rapport à tout ce que vous avez abordé, c’est le Président Abdoulaye Bio
Tchané qui, forcément, constitue, pour moi, le guide et le soutien
inconditionnel, dans ces élections-là. Et, l’autre poids que j’ai, forcément et
indubitablement, c’est l’ensemble de la jeunesse de la 16ème
circonscription électorale de notre pays ; elle constitue aussi un poids
lourd, parce que vous savez très bien que les jeunes ont besoin de
renouvellement, ils y aspirent. Et puis, comme troisième poids lourd, j’ai
l’ensemble des artistes et l’ensemble des hommes de la culture, de même que
tous ceux qui rêvent de voir notre pays vivre autrement, en redevenant fiers
d’être Béninois. On ne peut pas développer notre pays aujourd’hui en mettant au
second rang ce sur quoi on devrait s’asseoir d’abord : la culture. Donc,
c’est tous ceux-là qui sont derrière moi et, du coup, je me sens très fort,
parce que ceux qui souffrent aujourd’hui ne sont pas les hommes politiques, ce
sont les jeunes, c’est eux qui rêvent du renouvellement.
La candidature de Masta
Cool n’est pas une candidature individuelle, c’est la candidature de l’ensemble
de ceux qui ne savent pas ce qu’ils vont manger avant le soir, elle est celle
de ceux qui ne savent pas, après deux ans de contrat à durée déterminée, ce
qu’ils vont devenir, c’est la candidature de l’ensemble de ces gens-là qui ne
savent pas comment payer leur loyer, qui ne savent pas comment envoyer leurs
enfants à l’école, c’est la candidature de tous ceux qui sont en train de
souffrir quelque part et qui n’ont pas d’argent pour acheter un paracétamol,
c’est la candidature de l’ensemble de ces femmes qui sont marginalisées et
qu’on utilise à tort et à travers, c’est aussi la candidature de tous ces
gens-là, de ces intellectuels, de ces fonctionnaires qui aspirent à un
mieux-être, à un bien-être. Donc, ma candidature n’est pas individuelle.
Serait-il possible que
vous leviez un coin de voile sur ce que vous irez faire à l’Assemblée, dès que
vous serez élu ?
Je pense que le rôle de
l’Assemblée, c’est de proposer et de voter des lois qui engagent surtout le
développement de notre pays. C’est aussi un rôle de contrôle de l’action du
Gouvernement, c’est aussi un autre rôle de présence institutionnelle importante
au niveau de nos 24 circonscriptions électorales. Dans la spécificité qui est
la mienne, forcément, l’ensemble des actions, des lois qui seront proposées
iront d’abord en faveur de la jeunesse. Je pense donc m’intéresser à
l’introduction de la dimension culturelle dans nos matières, à l’emploi des
jeunes en rapport avec les besoins de la nation, au renforcement de l’apport
financier aux femmes et à son ouverture aux hommes aussi, à la lutte contre la
piraterie, à la dépolitisation de notre administration ; je pense aussi
m’intéresser au soutien de l’action du Président Bio Tchané, quand les Béninois
auront décidé de faire de lui le Chef de l’Etat, en 2016. Mais, je vous prie de
garder patience pour avoir plus de détails sur mon programme, au lancement de
la campagne électorale.
Avez-vous un mot de
fin ?
Je voudrais lancer un
appel à tous ceux qui semblent réticents ou qui sont dans des doutes,
notamment ; je voudrais leur dire tout simplement que c’est ensemble qu’on
est forts ; je voudrais qu’on se donne la main pour faire en sorte que,
pour une fois, un artiste béninois aille au sein de cette auguste Assemblée
pour porter haut nos problèmes, afin de trouver des solutions idoines, depuis
le sommet, parce que ce sont les lois qui fabriquent, après, les décisions qui,
à leur tour, fabriquent les décrets, les arrêtés, entre autres, qui nous sont
imposés. Donc, je crois que nul n’a intérêt à ne pas faire réussir cette
entreprise.
Propos recueillis par
Marcel Kpogodo