Face aux deux concerts
animés par un jeune musicien accompli
Danny King a tenu
successivement deux concerts, très récemment. C’étaient les 27 janvier et le 11
mars 2017, respectivement, à l’espace culturel, ’’Africa sound city’’ et au
’’Yes papa’’, tous deux situés à Cotonou. Ces deux moments de production publique
de l’artiste ont démontré qu’il détient un réel talent de chant et de jeu
d’instruments musicaux, ce que devrait venir faire éclore une recherche
instrumentale africaine très originale.
Danny King, à l' ''Africa sound city'' de Cotonou |
Une douzaine de
morceaux répartis sur les deux concerts respectifs animés les 27 janvier et 11
mars 2017, à l’espace culturel ’’Africa sound city’’, situé au quartier
Kindonou, et au ’’Yes papa’’, non loin de l’Etoile rouge de Cotonou. C’est
ainsi que l’artiste musicien de nationalité togolaise et vivant au Bénin,
Daniel Klu, alias Danny King, a confirmé au public intime venu le suivre la
validité d’un talent artistique se matérialisant d’abord par une voix mûre qui
sait développer différentes intonations et un lyrisme si fort qu’il fait
frissonner d’émotion. Ensuite, l’artiste excelle dans le jeu du piano,
s’élançant dans une diversité de gammes et donnant de l’allure au jeu
d’ensemble des autres instrumentistes sur la scène : Landry Padonou, à la
clarinette, Christian Satchivi, à la batterie, et Jacob Godsen, à la basse.
C’était dans la profonde soirée du vendredi 27 janvier, avec pas moins de 7
morceaux : ’’Amen’’, ’’Woézon’’, ’’Djédjévinyé’’, ’’Nyématsinénéo’’,
’’Axoé’’, ’’Gbénokpo’’ et ’’Togofolk’’.
Troisièmement, Danny
King, bien qu’étant un jeune artiste, détient, dans son procédé de scène, un
excellent dirigisme de chef d’orchestre, avec une poigne digne de celle d’Eric Boko,
alias Dagbo, sur scène. Pour qui a vu jouer, à plusieurs reprises, à l’Institut
français de Cotonou ou dans d’autres espaces, ce fils spirituel de Fela Kuti
excellant dans l’Afro beat et, pour qui sait que celui-ci ne s’amuse guère
lorsqu’il s’agit de mener son orchestre, on voit que Danny King a, dans ses
germes, ce dirigisme strict face aux membres de son groupe ; il sait les
conduire, du clin d’œil, du geste, des murmures suggestifs et entendus.
Le concert du ’’Yes
papa’’
En dehors des chansons
’’Woézon’’ et ’’Gbénokpo’’, les autres, joués sur scène à l’ ’’Africa soud
city’’, ont enrichi un répertoire élargi à beaucoup d’autres morceaux, au
concert du ’’Yes papa’’ : ’’When the saints’’, ’’Down by the river side’’,
’’Sooneverysoon’’ et ’’Impro-Obélékéjazz’’. Ceux-ci sont d’une obédience
rythmique occidentale du rock’n roll, pour les trois premiers, et du funk. Cependant,
l’agbadja et le kamou se sont fait nettement sentir avec, respectivement,
’’Axoé’’ et ’’Togofolk’’, comme pour appuyer une note africaine à l’inspiration
de l’artiste, qui chantait bien aussi en langue mina, entre autres, dans le
toujours très demandé ’’Nyématsinénéo’’, en mode d’un slow qui s’échauffe,
procurant aux esprits une positivité à tout rompre.
Daany King, entouré des membres de son orchestre, au ''Yes papa'' de Cotonou |
Cette identité purement
africaine, Danny King doit résolument s’y engager, de même qu’il lui faudrait
développer une rythmique typiquement africaine pouvant varier celle occidentale
multidimensionnelle qu’il maîtrise si bien, sans oublier la nécessité pour lui
d’adopter une thématique étroitement ciblée qui puisse lui permettre de se
confectionner un large public qu’il pourra fidéliser et qui n’aura de cesse de
le soutenir, par une présence massive à ses concerts. Danny King est une valeur
sûre de la musique bénino-togolaise, lui qui, sur scène, jouit à l’avance de la
musique qu’il nous construit dans l’esprit, ce qui nous permet de jouir d’elle,
à notre tour, dans sa plus totale essence.
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