Un ouvrage lancé le
vendredi 5 juin 2015
Le vendredi 5 juin
dernier a donné lieu, à l’Auditorium de l’Institut français de Cotonou, à la
présentation aux journalistes d’un livre de registre purement politique : ’’L’émergence de
l’Afrique – Le greffage qui s’impose’’. Il a été écrit par Agboessi Noumonvi Cloubou,
un ancien officier de l’armée béninoise, travaillant pour les Nations unies. Il
s’agit d’un ouvrage témoignant d’une véritable explosion verbale qui se fait
effervescente, sous l’influence de la forte préoccupation de l'auteur pour le développement
de l’Afrique.
1 préface du célèbre
chroniqueur béninois, Jérôme Carlos, 228 pages d’un discours ardent sur les
stratégies que doit mettre en œuvre le continent africain pour connaître le
développement et 6 chapitres. Voilà la substance sans concession d’un ouvrage
qui vient d’être publié à ’’Star éditions’’, en cette année 2015, par Agboessi
Noumonvi Cloubou, un officier des Forces armées béninoises (Fab), désormais au
service des Nations unies : ''L'émergence de l'Afrique - Le greffage qui s'impose''. Ce livre a fait l’objet d’une conférence de presse
qu’a tenue l’auteur, le vendredi 5 juin dernier, à l’auditorium de l’Institut
français de Cotonou.
« C’est un livre
de sociologie de développement, un livre de prospective ! ». Voilà les termes en lesquels s’est exprimé le Professeur Jean Marc-Aurèle Affoutou, de la
Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash), de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac),
quand il lui a été donné de se prononcer sur le contenu de l’ouvrage d’Agboessi
Noumonvi Cloubou.
« Un livre de sociologie de développement, un livre de
prospective », oui, donc, un livre politique sur l’Afrique, une grande
profession de foi d’une personnalité apparemment ulcérée par l’absence de
développement d’un continent pourtant pourvu d’atouts de tous ordres et d’un potentiel
de façonnement de ses cadres à l’effet de ce développement.
C’est ainsi qu’à
travers 6 consistants chapitres, l’auteur lance une giboulée d’idées qui, dans
certains compartiments de l’ouvrage, peinent à trouver un ancrage. C’est, d’abord,
le cas du premier d’entre eux, structuré en deux parties. Intitulé ’’Il est
temps …’’, il s’enracine dans l’expérience personnelle de l’auteur de mise en
valeur végétale d’espaces terriens lui appartenant, ce qui lui donne le déclic
pour se vautrer dans une sorte de délire, dans une expression d’idées au
cadrage thématique difficile mais qui portent, néanmoins, une préoccupation :
faire ressortir la nécessité pour l’Afrique de revenir à elle-même pour définir
de nouvelles bases de départ pour le développement, comme pour donner raison à
une certaine sagesse : « Si tu ne sais là où tu vas, retourne à d'où tu viens ». Mais, il responsabilise fortement les cadres africains, d’une
part, dans ce processus de retour aux sources et, d’autre part, dans l’adoption
de stratégies rationnelles, dans leurs méthodes.
Dans le deuxième
chapitre dénommé ’’C’est bien possible’’, Agboessi Noumonvi Cloubou distribue
ses réflexions en trois parties et détermine plus d’une trentaine de qualités
devant animer le cadre africain engagé à contribuer au développement de l’Afrique :
la loyauté, la responsabilité, le désintéressement, la rigueur, la
détermination, la force, le sens des valeurs, l’honnêteté, la compétence, l’enthousiasme,
le sens de la décompression, celui de la curiosité, l’ambition, la générosité,
le doigté, la culture sur soi et sur les autres, l’impartialité, l’auto-discipline,
la persévérance, l’endurance, le courage, la souplesse, la flexibilité, l’esprit
de décision, celui d’initiative, le sens de la justice, celui de la proximité
avec ses collaborateurs, de la responsabilité, de l’exemple, la positivité, la
maîtrise de soi, une grande capacité d’adaptation et, notamment, l’humilité. Cependant, ce type de cadre ne doit pas se faire compagnon de la peur et de la colère.
Quant au troisième
chapitre, du titre, ’’Et si c’était vrai !’’, l’auteur met sous les feux
de la rampe le génie noir, qu’il se soit manifesté en politique, à travers des
inventions et des découvertes ou par la maîtrise des forces magiques, quel que
soit le continent sur lequel ce génie a
laissé ses marques, comme pour donner confiance à l’Africain que le
développement est un miracle accessible.
Avec la quatrième étape
de l’ouvrage, qui s’intitule, de manière exclamative, ’’Mais pourquoi pas !’’,
Agboessi Noumonvi Cloubou n’échappe pas au tic, connu de lui depuis le début de
l’essai, de la profusion d’idées visant à indiquer les principes à suivre,
avant de revenir à un ensemble de dénonciations des faits défavorables qu’on
ne saurait mettre à un même niveau : la dépendance économique et financière de l’Afrique
vis-à-vis de l’extérieur, l’extraversion culturelle des fils de ce continent et
l’absence chez eux de la culture de la prise de notes. Ceci lui sert de
tremplin, par le biais de la première partie du quatrième chapitre, pour évoquer les
comportements exemplaires de gouvernance qui doivent être ceux du cadre africain
et, dans la deuxième, il l’exhorte à exercer ses fonctions dans une totale
symbiose avec les couches de la population, tout en réussissant une grande
capacité d’adaptation.
Par rapport au
cinquième chapitre dénommé ’’Aimer et développer ce qui convient’’, l’auteur
propose des orientations, une sorte de code de bonne conduite du cadre, dans un
contexte de gestion humaine concernant le domaine professionnel et, ceci, pour
une efficacité nationale et une réussite panafricaine.
Enfin, se rapportant au
sixième chapitre, il se subdivise en trois parties, s’intitulant ’’Optimiser le
potentiel endogène’’. A son ouverture, il rejette vigoureusement la lutte armée
au profit du travail qu’il faut exercer pour amorcer un développement
progressif. Mais, tenace, l’auteur revient à son outil de prédilection et de
réflexion qu’est le cadre africain ; il lui propose le sens de la
compassion pour entretenir la proximité avec les citoyens, de façon à
désamorcer toutes les formes de situations d’affrontement, sans oublier qu’il
doit faire valoir les techniques purement africaines d’entretien du dialogue. Et,
en matière de l’être purement africain, Agboessi Noumonvi Cloubou l’appelle de
tous ses vœux, il en fait le fondement de la nouvelle Afrique, celle qui doit
se révéler au monde, dans un état de développement inculturé, à travers ses
valeurs intrinsèques. Les conditions d’une telle réussite : la motivation
des sages africains à laisser immortaliser par l’écrit des « savoirs »
et des « savoir-faire », séculaires, à l’efficacité
multidimensionnelle reconnue, le reconditionnement de la mentalité de l’Africain,
celle-ci devant être amenée à plus de confiance, à plus d’assurance dans sa
capacité à créer et à matérialiser la contribution authentique du continent africain
à la mondialisation. Enfin, dernière condition : le réveil des cadres de
l’Afrique !
Il n’y a rien à y
redire, l’auteur de ’’L’émergence de l’Afrique – Le greffage qui s’impose’’ a
réservé le plus fort synthétique pour la fin, par quatre mots (pp. 227-228) :
« - Puissent les
tam-tams résonner et appeler au renforcement de l’éveil de l’éveil de
conscience et au travail !
-
Puisse le capital humain s’imposer dans
la performance compétitive internationale !
-
Puisse la puissance exercée dans l’anonymat
être quantifiée, valorisée et tournée vers l’avenir et donc vers la recherche
scientifique pour le développement durable !
-
Puisse le greffage tous azimuts
renforcer l’espérance et favoriser l’émergence d’une nouvelle nation africaine ! »
C’est donc ainsi que
tombe la fièvre d’Agboessi Noumonvi Cloubou qui a produit un livre d’appel au
greffage, ce qu’il faut entendre comme leur expression inculturée au monde par
les Africains. Il s’agit d’un ouvrage que tout observateur préoccupé du devenir
de l’Afrique de notre époque de forte modernité, n’a d’autre choix que de lire,
même s’il se fragilise par quelques coquilles (Entre autres, ’’d’entreé’’, au
lieu de ’’d’entrée’’, p. 26, ’’chemmin’’, au lieu de ’’chemin’’, p. 46, ’’fébrille’’,
au lieu de ’’fébrile’’, p. 58, ’’ressor’’, au lieu de ’’ressort’’, p. 67, ’’ssacrifices’’,
au lieu de ’’sacrifices’’, p. 132, ’’imposées’’, au lieu de ’’imposé’’, p. 200,
’’pays Africains’’, au lieu de ’’pays africains’’, aux lignes 8 et 19 de la page 207, une phrase
au sens problématique : « Il faut lui créer un cadre de lui permette
de … », en fin de la même page, ’’interpellés’’, au lieu de ’’interpelés’’,
p. 213, ’’crystallisés’’, au lieu de ’’cristallisés’’, p. 227, …). Elles sont incompréhensibles du fait du professionnalisme reconnu de la maison d’édition, ’’Star éditions’’.
En outre, il aurait été
souhaitable que ce soit sous le prisme unique du très novateur concept du ’’capsocalisme’’,
trop brièvement évoqué à la page 39, notamment, que l’auteur ait fait ressortir
toutes les idées et les propositions émises. Ceci aurait empêché un regrettable
éparpillement, une gratuite dispersion des inspirations entre l’orthodoxie du comportement de tous
ordres du cadre africain et les mesures de sortie par l’Afrique du
sous-développement. Néanmoins, en dépit du fait pour l’auteur d’avoir occulté la
fermeture de l’Africain aux livres, sa difficulté, sa réticence à se cultiver
par les ouvrages écrits, comme une cause fondamentale non négligeable du sous-développement
du continent ayant focalisé tout son intérêt, il a le mérite, très pratique d’ailleurs,
d’avoir annexé à son essai un carnet de prise de notes, dénommé ’’Carnet vie’’,
de quoi amener ses amis africains à acquérir et à développer l’habitude de
mentionner par écrit leurs pensées.
Comme l’a mentionné
Jérôme Carlos, dans sa préface au livre, Agboessi Noumonvi Cloubou est
désormais très attendu sur un autre ouvrage concernant spécifiquement le ’’capsocalisme’’.
Marcel Kpogodo
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