Le Centre culturel Artisttik Africa est né !
Ce mercredi 20 avril, présentation au grand public, quartier Agla, du côté du Stade de l’Amitié de Cotonou, un immeuble de trois niveaux, verticalement imposant, massif en largeur, qui capitalise l’attention des visiteurs : le Centre culturel Artisttik Africa, promu par l’homme de culture, très connu pour ses prises de position tranchantes, hors sentiers battus, Ousmane Alédji. Pour une structure qui vient de voir le jour, elle s’offre une exposition, captivante, fondée sur un trio d’artistes ayant produit pendant une résidence variant de 3 à 6 mois, selon le cas, apparemment décidés à ne pas produire un effet ordinaire, en ce premier après-midi du nouveau Centre culturel. Ce sont Philippe Zoutangni, Grek et Makef, qui ont réussi à impressionner, le premier, par l’œuvre blanche, synthétiquement parlante, juste à l’entrée du Centre.
L'oeuvre énigmatique de Philippe Zoutangni, à l'entrée du Centre.
Le deuxième, Anagossi Gratien, dit Grek, en impose par une installation qui porte, semble-t-il, tout le programme engagé d’Ousmane Alédji : une Afrique de maux multidimensionnels cruciaux, qu’il faut dénoncer pour la faire se laver d’eux. Enfin, Makef, du patronyme Makoutodé, pose de grande toiles, épinglés aux murs, comme pour prédestiner le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ à une atmosphère artistique professionnellement conviviale, hautement intellectuelle et tout simplement belle. Donc, Ousmane Alédji qui, dans sa prise de parole à cette présentation de son institution, révèle les tenants et les aboutissants d’un tel chef-d’œuvre de structure culturelle, revisite à haute voix son parcours d’homme de théâtre, ami des plasticiens, qui se meut dans le rêve de leur créer un espace, et qui rencontre son partenaire Martin à Bamako, pour finir par l’apprivoiser à Cotonou, depuis au moins deux ans, Ousmane Alédji, en marge du brouhaha sur leur surprise des invités, des visiteurs, accepte de se confier à des journalistes culturels assoiffés d’en connaître et d’en communiquer davantage sur un joyau qui, à peine né, assume son destin de concurrence, de rivalité et de combat de jungle …
Ousmane Alédji, Promoteur et Directeur du Centre cultuel ''Artisttik Africa''
M. Ousmane Alédji, nous sommes à la soirée de présentation du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’. Peut-on avoir un petit descriptif des lieux ?
Ousmane Alédji : D’abord, merci de votre présence, merci pour l’accompagnement ; on peut dire que, depuis quelques temps, je crois, cela vingt ans, pour les plus anciens parmi vous, on chemine ensemble. Ce n’est pas quelque chose qui est né la veille et qui a pris corps aujourd’hui. Donc, merci pour la présence et l’accompagnement.
’’Artisttik Africa’’, c’est un Centre culturel polyvalent. Je parle de polyvalence, en termes d’espace, de lieu d’accueil : nous avons donc une salle de spectacles ; ça peut accueillir du théâtre, de la danse, de la musique, donc des concerts, et ça peut aussi accueillir de la formation. Après, nous avons ’’Espace Galerie’’ qui accueille des plasticiens, pour l’instant, du Bénin et de la sous-région, mais on va ouvrir à l’international Afrique et au-delà.
Grek inaugue de fort magistrale manière l' ''Espace Spectacles'' ...
Voilà qui annonce des expositions d'un style assez imprévisible ...
Et, après, on a l’‘‘Espace Médias’’, c’est-à-dire tous les outils d’information, à savoir la Revue, le site Internet et la WebTv ’’Artisttik Africa’’, qui est totalement en haut, à côté de l’administration de la maison. Voilà ainsi décrit le Centre culturel.
Quels sont vos objectifs à travers cette réalisation ?
En fait, des objectifs, je n’en ai que trois principalement. D’abord, faire un lieu de formation, parce que, sans la formation, rien de durable ne naît, ne se crée. Donc, le lieu est, de fait, un lieu de formation pour ça, mais aussi un lieu d’accueil et de diffusion, parce que, justement, on est là, disposés à accueillir des spectacles d’amis, de professionnels béninois et étrangers. Et puis, en troisième lieu, on espère favoriser une forme de synergie entre créateurs et, aussi, d’émergence, c’est-à-dire, des gens qui sortent d’ici, sont connus à l’international, sont diffusés, sont cachetés pour vivre au mieux de leur travail.
Peut-on avoir une idée de ce qu’a coûté la construction de ce Centre ?
Les chiffres, pour l’instant, sont des chiffres d’artistes. Donc, je ne peux pas les avancer ; si je vous les dis, vous penserez, soit que j’ai exagéré, soit que je n’ai pas tout dit. Donc, dites-vous qu’on a mis ce qu’il fallait mettre pour en arriver là.
Combien de personnes travaillent actuellement au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ ?
Pour l’instant, on est 13.
Quels sont les partenaires qui vous ont accompagné ?
Des partenaires, c’est maintenant qu’ils s’annoncent ; on espère en accueillir davantage. Mais, pour l’instant, j’ai surtout travaillé en partenariat technique, on va dire aussi humain, parce que, cet aspect-là, beaucoup le négligent ou l’oublient.
Mais, j’ai le sentiment que, sans l’homme, sans le principal humain, on n’arrive à rien de concret.
La ressource artistique que constitue Makef, dépucèle l' ''Espace Galerie'' ...
... et donne le ton d'une inspiration exigente pour des personnalités culturelles reniant toute absence d'excellence.
Donc, le principal partenaire, pour l’instant, qui est le partenaire technique, c’est l’Association belge ’’Rencontres des continents’’ dont le Président est avec moi, au bureau, depuis bientôt deux ans et demie, trois ans ; il s’appelle Martin Van Der Belen. Pour l’instant, c’est le seul partenaire technique qu’on a sur ce projet-là. Le reste, en matière investissements, matériel, c’est le Théâtre ’’Agbo’n’koko dont je suis le Président. Donc, j’ai la liberté d’accompagner, de m’accompagner moi-même, de temps en temps, si je trouve que tel projet devient prioritaire. Il y a donc, le Théâtre ’’Agbo’n’koko’’, ’’Rencontres des continents’’ et ’’Artisttik Bénin’’. Voilà donc les trois structures qui forment aujourd’hui ’’Artisttik Africa’’.
A travers cette réalisation d’ordre culturel, on a l’impression qu’il y a une véritable révolution discrète qui s’opère dans le secteur des espaces culturels de diffusion et de manifestations de spectacles culturels …
C’est tant mieux ; le Bénin en avait besoin. Nous avons couru – vous en êtes témoin - après les ’’Maisons du peuple’’ pendant une dizaine d’années, on voulait les récupérer pour en faire des lieux comme ça, avec l’accompagnement de partenaires internationaux ; cela n’a pas été possible mais, nous ne désespérons pas parce que, le Mairie de Cotonou, en tout cas, est de plus en plus attentive à nos sollicitations. Donc, on espère que d’ici là, cela va se faire. Ce lieu n’est que le commencement de ce qui va se faire dans la durée ; j’espère qu’on aura des partenaires pour nous accompagner.
En fait, les journées ’’Portes ouvertes’’ qui commencent juste ce soir vont continuer jusqu’en août. En septembre, donc à la rentrée, il y aura
la programmation officielle, avec l’ouverture officielle du lieu des spectacles et tout ça. J’espère que, d’ici là, nous aurons réussi à monter le gradin, la régie son et lumière, pour que la salle de spectacles devienne aussi opérationnelle.
Propos recueillis par Marcel Kpogodo
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