dimanche 27 novembre 2016

Le monument Stan Tohon en concert au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre des ’’Echos de Lobozounkpa’’


Une conférence de presse s’est tenue dans l’après-midi du jeudi 24 novembre 2016. C’était au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa. Elle a permis au Directeur exécutif de l’institution, Dominique Zinkpè, d’annoncer la tenue prochaine, dans cet espace, d’un ensemble d’activités d’ordre culturel avec, en prime, un concert du monument de la musique béninoise, Stan Tohon.

De gauche à droite, Salinas Hinkati, Stan Tohon et Dominique Zinkpè
« J’ai été sidéré par l’honneur qu’ils m’ont fait en m’invitant à prester ici », a affirmé Stan Tohon, le jeudi 24 novembre dernier, au cours de la conférence de presse organisée par le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, situé à Godomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi. « Je suis fier de prester au Centre culturel béninois ! », a-t-il fini par s’exclamer, pour un concert prévu pour avoir lieu dans la soirée du samedi 3 décembre 2016, à l’espace du Complexe culturel réservé à ce genre de manifestation.
Selon la mégastar béninoise, il s’agira pour elle, au cours de ce qu’elle a appelé un « grand concert », d’intervenir, accompagné par son Groupe, ’’Adjamalékou’’, composé de 7 musiciens parmi lesquels l’on trouve des chanteurs, des danseurs et des percussionnistes. Et, Stan Tohon prévoit de revisiter le vaste répertoire enrichi des nombreux morceaux à succès, qu’on lui connaît, répandus qu’ils sont dans l’ensemble de ses 37 albums, couronnant plus d’une quarantaine d’années de carrière : « Ce sera un répertoire qui permettra à tout le monde d’être à l’aise, d’être dedans, d’être dans le mouv’ », a-t-il commenté. Ainsi, le rythme dont il est le Roi, le ’’tchink system’’ sera au rendez-vous, avec les sonorités originales des gourdes dans l’eau. Justifiant son choix de s’installer confortablement dans ses morceaux connus, il explique : « Je préfère satisfaire le public à travers ce que j’ai fait, parce que beaucoup de jeunes ne connaissent pas ce que j’ai fait ». Mais, il n’a pas manqué d’ouvrir une brèche sur des envolées de l’engagement social qui lui colle à la peau: « Si j’ai de l’inspiration, je peux dire des choses actuelles ».    
En outre, deux éléments de cerise sur le gâteau attendent le public qui devra faire un déplacement massif : en entracte, il fera intervenir l’artiste Gisèle Ash, et une compétition de ’’tchink system’’ devra voir concourir des danseurs qui se seraient portés volontaires, dans le public.


Une préoccupation d’immersion d’abord locale

Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du Centre ’’Arts et cultures’’, est aussi intervenu, au cours de la conférence de presse. Selon lui, le concert de Stan Tohon, prévu pour la soirée du samedi 3 décembre 2016, s’enracine dans un calendrier d’activités culturelles conçues pour durer une bonne semaine et pour laisser s’exprimer des artistes émanant aussi des secteurs du théâtre, de la danse et des arts plastiques. Ainsi, plusieurs heures avant la prestation de Stan Tohon, il est prévu pour le public des performances et le vernissage d’une exposition des productions d’une bonne brochette de peintres et de plasticiens, celle-ci qu’on pourra visiter tout le long de la semaine comptant pour le déroulement des ’’Echos de Lobozounkpa’’.
A en croire cette personnalité, la tenue de cet événement culturel multidimensionnel s’explique par la nécessité de contribuer à entretenir la proximité du public avec le Centre, sans oublier qu’il faut « finir l’année en beauté », ce qui, selon lui, implique de « montrer les activités » de l’espace culturel, le travail des plasticiens et de « réunir la population autour de la bonne musique ». Dominique Zinkpè consacre donc la semaine concernée pour « faire plaisir » au public et pour « parler de l’art contemporain au Bénin ».


Un riche programme

Salinas Hinkati, Directeur administratif du Centre ’’Arts et cultures’’, a aussi apporté sa contribution à la réussite de la conférence de presse. Il a montré que l’événement, ’’Les échos de Lobozounkpa’’ s’ouvre, le vendredi 2 décembre, avec un spectacle déambulatoire qui va parcourir tout le quartier d’appartenance du Complexe culturel, avant de déboucher sur deux activités : l’inauguration officielle des ’’Echos’’ et une conférence-débat qui aura pour thème le Petit musée de la Récade. Par ailleurs, le samedi 3 mettra en faveur du jeune public, pendant toute la journée, des performances artistiques, un vernissage, un divertissement musical avec le Groupe ’’Afro mix’’et, naturellement, dès 20 heures, le concert de Stan Tohon.
Quant au dimanche 4 décembre, un nouveau spectacle déambulatoire est prévu pour 16 heures. 120 minutes plus tard, une représentation théâtrale sera donnée par la Ligue béninoise d’improvisation théâtrale.
Un programme aussi varié n’attend, pour être honoré, que le déplacement d’une grande masse de personnes, toutes générations confondues, avides de loisirs sains et de sensations artistiques originales.


Marcel Kpogodo    

jeudi 17 novembre 2016

La Plateforme exige la démission du Ministre Ange N’Koué

Dans le cadre d’un nouveau point de presse tenu par l’institution faîtière


Le Centre ’’Africa sound city’’, sis quartier Kindonou, à Cotonou, a servi de cadre à la tenue d’un point de presse. Il a été animé par les membres de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. L’événement se tenait dans le milieu de la matinée du mercredi 16 novembre 2016. Il ressort des réflexions partagées que la démission du Ministre de la Culture, Ange N’Koué, est la condition sine qua non pour le retour d’une bonne ambiance dans la corporation artistique et culturelle du Bénin.

De gauche à droite, Eric Thom'son, Pascal Wanou et Pidi Symph
« […] nous réclamons solennellement la démission du Ministre Ange N’Koué », a lancé Pascal Wanou, Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. C’était le mercredi 16 novembre 2016, à l’espace culturel, ’’Africa sound city’’ du quartier Kindonou de Cotonou, au cours d’un point de presse en deux étapes, initié par cette organisation. Cette phrase choc s’est révélé l’aboutissement d’un vrai réquisitoire contre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture.
En effet, selon Pascal Wanou, quatre principaux griefs imposent que ce Ministre quitte son poste. D’abord, la Plateforme reproche à Ange N’Koué d’avoir accusé, à tort, certains artistes et acteurs culturels d’avoir bénéficié de la cagnotte dénommée ’’Instructions directes du Ministre (Idm) ; il s’agirait de lui-même, Pascal Wanou, de Gaston Eguédji, Pidi Symph, Anice Pépé et de Gbessi Zolawadji. « [Ils] n’ont jamais bénéficié d’Idm, ni directement, ni indirectement », réaffirme Pascal Wanou, concluant avec véhémence : « Ce sont donc de fausses et graves accusations que le Ministre a portées contre nous, devant les Députés, pour justifier ses dérives ».

Vue des participants ...
Deuxième point de désaccord entre la Plateforme et le Ministre du Tourisme et de la culture : l’accusation que cette institution fait à l’autorité de se préparer à gérer, d’une manière très personnelle, la somme de 17 milliards 100 millions, contenue dans le budget 2017 du Ministère, sous le couvert de l’exécution de trois activités relevant, en principe, de la responsabilité du Fonds des arts et de la culture (Fac), mais qu’Ange N’Koué voudrait conduire comme des projets. Il s’agit, selon Pascal Wanou, des chapitres suivants : « Préservation et mise en valeur du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel », « Mise en place d’un Fonds de bonification des crédits de projets culturels » et « Promotion des talents et renforcement des capacités dans le secteur de la culture ».     
Troisièmement, la Plateforme constate qu’Ange N’Koué a supprimé du budget 2017 du Ministère de la Culture le Projet relatif à la construction du Théâtre national. Pourtant, à en croire Pascal Wanou, cette initiative avait d’abord été lancée par le Feu Président Mathieu Kérékou, en 1996, avant que l’ancien Chef d’Etat, Boni Yayi, le poursuive jusqu’à ce qu’on en soit arrivé à la pose de la première pierre de l’institution pour laquelle il a même été conçu une maquette.

... au point de presse
En quatrième position, la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels s’indigne qu’Ange N’Koué ne lance pas la Saison artistique de l’année 2017. Et, à ce propos, l’artiste Eric Thom’son, a, dans une première étape, évoqué les quatre avantages d’une saison artistique : « la promotion de l’art et de la culture », « la vente des produits et des services artistiques et culturels », « la formulation de plaidoyers et de requêtes », puis « la synchronisation des activités culturelles, aux plans local, continental et international, en rapport avec les défis économiques à relever ».
Ensuite, il a fait ressortir les quatre répercussions négatives de cette situation d’absence d’une saison artistique, pour l’année 2017 : l’impossibilité pour le Bénin d’ « offrir un agenda riche et visible » sur Internet, la difficulté qu’auront les touristes à « planifier un voyage intéressant sur notre pays », la frustration que ceux-ci éprouveront de ne pas vivre les « festivals professionnels existants grâce auxquels les populations se mirent dans leurs cultures » et la compromission du « rôle de régulateur et d’entretien de la paix » que garantit, notamment, l’art.
Enfin, prenant à nouveau possession de la parole, Pascal Wanou a donné un ultimatum au Ministre Ange N’Koué : « Les jours qui viennent s’annoncent durs et très chauds si la Saison artistique 2017 n’est pas lancée dans les 7 jours qui viennent ».
Rappelons que, dans ses premiers mots, au cours du point de presse, auquel ont pris part plusieurs artistes, le Porte-parole, Pascal Wanou, a présenté les félicitations de la Plateforme au Président de la République, Patrice Talon, pour avoir fait passer le budget du Ministère de la Culture de 6,5 à 35,7 milliards. Et, compte tenu de la crise qui s’annonce, la conclusion ci-après a été adressée au premier des Béninois : « Nous invitions donc le Chef de l’Etat à prendre la mesure de la gravité de la situation et à prendre ses responsabilités afin que vive la culture béninoise ».


Marcel Kpogodo