dimanche 6 février 2022

Cornélia Glèlè annonce les innovations du Fiff-Cotonou 2021

Dans le cadre d’un échange avec les journalistes


Cornélia Laurence Glèlè, présidente du Comité d’Organisation du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) a tenu une conférence de presse le mardi 1er février 2022 au siège du Réseau ouest-africain des Jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf-Bénin), sis quartier d’Agla-Akplomey, dans la commune d’Abomey-Calavi. Il était question pour elle d’aborder les quatre innovations du programme qui aura cours lors du déroulement de la deuxième édition du Fiff-Cotonou, dans la capitale économique du Bénin.

Cornélia Laurence Glèlè, au cours de la conférence de presse

Deux cérémonies, des rencontres professionnelles et une sortie touristique. Ce à quoi se résument les innovations de la deuxième édition du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou), elles qui ont été annoncées à la conférence de presse qu’a tenue Cornélia Glèlè, présidente du Comité d’Organisation de l’événement, le mardi 1er février 2022, au siège du Réseau ouest-africain des Jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf-Bénin), du quartier d’Agla-Akplomey, dans la commune d’Abomey-Calavi.

Par rapport aux deux cérémonies du Fiff-Cotonou, attendu pour avoir lieu du 8 au 12 février 2022, dans la capitale économique du Bénin, l’une sera d’ouverture et, l’autre, de clôture. La première aura lieu, en soirée, le mardi 8 février à ’’Canal Olympia’’, au quartier de Wologuèdè, à Cotonou, de 19 heures 30 à 21 heures. Elle consistera en la tenue de la ’’Soirée des Amazones’’ « pour célébrer les femmes qui font et inspirent le cinéma béninois ». Selon Cornélia Glèlè, cette soirée a été instaurée pour faire découvrir au public béninois, entre autres, le travail qu’accomplissent les femmes réalisatrices afin d'encourager les femmes à aller au cinéma. 

Aperçu des trophées à décerner au cours de la Soirée des Amazones

Quant à la cérémonie de clôture, elle est prévue pour le vendredi 11 février 2022, toujours à ’’Canal Olympia’’, de 18 à 20 heures.

A part la ’’Soirée des Amazones’’, une deuxième innovation du Fiff-Cotonou 2021 est la séance du ’’Meet and Greet’’ avec la vedette du cinéma sénégalais, Fatou Jupiter Touré. Elle aura lieu au ’’Blue zone’’ du quartier de Zongo, à Cotonou, de 10 à 12 heures, le mercredi 9 février.

Comme troisième innovation, il se tiendra une séance dénommée ’’Dating pro’’, le vendredi 11 février, de 10 à 12 heures, aussi, au ’’Blue zone’’. Les festivaliers se retrouveront, alors, face à des personnalités du cinéma, des « invités de marque » tels que Faïssol Gnonlonfin, Fatou Jupiter Touré, Monique Phoba et Charles Tesson. « Le ’’dating pro’’ est l'une des innovations de la première édition que nous avons ramenée pour la deuxième édition », a précisé Cornélia Glèlè aux professionnels des médias. « C'est comparable au fait de draguer ou de chercher l'homme de sa vie ou la femme de sa vie. Mais, cette fois-ci, il s’agit plutôt que les festivaliers discutent de leur projet avec les professionnels présents au festival pour décrocher de nouvelles collaborations, si possible », a-t-elle conclu, sur le sujet. 

Quant à la quatrième innovation, il est question d’une conférence-débat qu’abritera le ’’Blue zone’’, le jeudi 10 février, de 10 à 12 heures, sur le thème : « Le cinéma comme outil pour mettre la lumière sur le pouvoir économique des femmes rurales et proposer une autre histoire ».



D'autres activités du Fiff-Cotonou 2021


Par ailleurs, une activité classique dans les festivals de cinéma est prévue sur le Fiff-Cotonou 2021 : la projection d’œuvres cinématographiques en compétition. Elle se tient au centre artistique et culturel, ’’Artisttik Africa’’, sis quartier d’Agla-Kangloè, non loin du Stade de l’Amitié, à Cotonou, les mercredi 9 et jeudi 10 février, de 10 à 12 heures.

Enfin, la journée du samedi 12 février s’annonce pour être purement touristique, en faveur des festivaliers.

Placé sous le thème, « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale », le Fiff-Cotonou 2021, préalablement arrêté pour se dérouler du 14 au 18 septembre 2021, avait dû être gelé à cause de la suspension des activités culturelles et festives, prononcée par le Comité interministériel de la Gestion de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le 25 août de l’année écoulée. Avec la levée provisoire de cette suspension, le 16 décembre 2021, Cornélia Glèlè et le Comité d’Organisation qu’elle dirige se sont battus pour relancer le Festival dont la tenue aux dates publiées à la conférence de presse du 1er février 2022 s’opérera dans la sobriété en raison de la situation sanitaire inquiétante du moment et dans le strict respect des gestes de barrière, l'entrée aux différentes manifestations étant subordonnée à la présentation d’un pass vaccinal ou d'un test Pcr.

Daniel Hountondji / Léandre Houan / Herman Sonon / Marcel Kpogodo Gangbè

jeudi 27 janvier 2022

« Kan xóxó nù » à découvrir au ’’Centre’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre du vernissage de l'exposition 


Après de long mois de silence liés à la Covid 19, l’espace artistique et culturel,  ’’Le centre’’ de Lobozounkpa, a repris ses activités, le vendredi 21 janvier 2022, à travers le vernissage de l’exposition,  « Kan xóxó nù ». 

Découverte des œuvres par le public après le vernissage

Des œuvres d’une dizaine d’artistes béninois et d'autres nationalités. Ce qu'il faut attendre de « Kan xóxó nù », l’exposition dont le vernissage a fait déplacer le public, dans la soirée du vendredi 21 janvier 2022, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa. Cette expression signifie, littéralement, ’’Au bout de l’ancienne corde …’’, une façon, sûrement, de rappeler un proverbe bien connu des Béninois : « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».

Dans une ambiance de joie, le public s'est laissé conquérir, successivement, par les œuvres d’Uché James Iroha, Catherine de Clippel, Yvon Ngassam, Eric Bottéro, Cortex Asquith S., Nazanin Pouyandeh, Audace Aziakou, Sébastien Boko, Sarah Trouche et par un tableau de l’atelier de la famille Yémadjè.

Uché James Iroha, dans ses photographies, montre des personnages habillés en tenues traditionnelles, dans une boîte de nuit. Malgré le luxe qui les entoure, ils restent fidèles à leur culture. Catherine de Clippel renvoie au culte ''vodun'', avec le noir-blanc des photographies qu'elle présente. Quant à Yvon Ngassam, ce sont des casques de motos qui sont transformés en objets d’art, rappelant les masques ’’Guèlèdè’’ des cultures yoruba et nago du Bénin, du Nigéria et du Togo. S’agissant d’EricBottéro, il fait valoir une pharmacie ’’vaudou’’, composée essentiellement de bouteilles de sérum, utilisées dans la médecine moderne. Dans un style qui lui est particulier,  Nazanin Pouyandeh, de son côté, aborde, le monde contemporain et le monde traditionnel ; elle y demande de se souvenir de ses ancêtres et du culte ’’vaudou’’. Avec Sarah Trouche, il faut se rendre compte du résultat de dix séances de travail avec des enfants : une toile appliquée, en référence à la technique de la tenture pratiquée au Danxomè, depuis le temps du roi Agadja. Tout comme l’œuvre de cette artiste française, une toile appliquée de l’atelier de la famille Yémadjè affirme la force d’une divinité.


Talents béninois de la nouvelle génération

Trois jeunes artistes béninois, invités à joindre leurs œuvres à la collection du ’’Centre’’, ont su captiver le public par leur création.

Cortex Asquith S., artiste visuel, designer et diplômé en relations internationales, donne envie de voir une série de deux œuvres intitulées ’’Infirmières doto gbo azon tché’’, ''Les infirmières m'ont guéri (e)'', en français. Elles mettent en superposition deux mondes : le traditionnel et le moderne. Elles sont réalisées au marqueur sur du papier bristol d’une dimension de 65 X 100 cm ; une infirmière y soigne le corps, une autre, traditionnelle, guérit l’âme et l’esprit à travers la préparation d’infusions en chants et musique.

Photographe professionnel, Audace Aziakou, en ce qui le concerne, a hérité de la photographie de son père et de son grand-père. Ayant à son actif une dizaine d’années d’expérience, avec plusieurs expositions, tant aux plans national qu’international, fait ressortir, dans sa production, le côté moderne des revenants, ’’Egoun-goun’’ et le savoir-faire traditionnel des artisans qui fabriquent leurs costumes.

Avec Sébastien Boko, le regard suit une pièce atypique sculptée grâce au métal tiré de voitures et de motos et en a conçu un habit d’ ’’Egoun-goun’’, dénommé ’’L’habitat des invisibles’’.

’’Le centre’’ de Lobozounkpa gagne ainsi le pari de sa première exposition de la nouvelle année qui s'achève le 20 mars 2022 et laisse place à de nouveaux défis à relever. Il est situé à Atropocodji, dans l’arrondissement de Godomey, principalement, dans la ruelle du collège ’’La plénitude’’.

Pour cette reprise des activités, Marion Hamard, Directrice du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a saisi l’occasion pour présenter au public, non seulement la collection de tableaux du complexe artistique et culturel indiqué mais, aussi, pour montrer de quelle manière les artistes contemporains peuvent associer la tradition africaine à la modernité, dans leur création.

Annick Zondéhinkan


Interview ...

Marion Hamard : « […] on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition […]

En marge du vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù », Marion Hamard, Directrice générale du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a bien voulu nous en livrer, notamment, les motivations …  

Marion Hamard

Stars du Bénin : Marion Hamard, nous sommes au vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù ». Cela fait de longs mois que ’’Le centre’’ a organisé des expositions à cause du Covid-19. Qu’est-ce que cela vous fait de revoir le public, de reprendre contact avec les artistes, de façon générale ?

 

Marion Hamard : C’est des mois qui ont été longs. Sur 2021, on n’a présenté que deux expositions alors qu’habituellement, on en présente entre cinq et sept par an. Evidemment, c’est lié à la pandémie qui a fait qu’on a fortement réduit nos activités, en relation avec les institutions gouvernementales, pour éviter la propagation du virus. Donc, c’est beaucoup de bonheur.

C’est important, aussi, pour nous, quand on travaille, de voir les publics et les artistes qui sont là et qu’on se retrouve tous, parce qu’en effet, cela fait plusieurs mois qu’on ne s’est pas retrouvés. L’équipe est heureuse d’enfin pouvoir recommencer ses activités, et puis, commencer l’année par un vernissage me semble plutôt être en adéquation avec l’identité du ’’Centre’’. Donc, on est comblés, ce soir.

 

Quels sont les objectifs qui sous-tendent cette exposition que vous organisez ?

Lorsque les artistes viennent en résidence de création au ’’Centre’’, ils nous font don d’une œuvre pour qu’on puisse fonder une collection. Cela fait partie du contrat que nous passons ensemble. La réflexion a été menée par l’équipe : finalement, avoir une collection, c’est une chose, et on la montre très peu.

L’autre idée était de commencer l’année par la présentation de ces œuvres qui racontent un fragment de notre histoire et de la mettre en relation avec quelques productions récentes, avec les artistes invités comme Cortex Asquith S., Audace Aziakou et Sébastien Boko. Sinon, toutes les autres œuvres qu’il y a dans cette exposition sont extraites de notre collection ; elles ont été produites en résidence de création au ’’Centre’’, ces cinq dernières années.

 

Sur quelle base avez-vous pu inviter ces trois artistes dont vous venez de parler ?

La base de l’exposition est vraiment partie de la nature de notre collection. On a constaté que la question des traditions se retrouve dans beaucoup de créations de ces artistes qui venaient en résidence, d’un point de vue intellectuel, philosophique ou plastique, comme vous avez pu le constater.

Ces dernières années, on a eu des coups de cœur pour ces trois artistes. Donc, on s’est dit que, faire rencontrer ces artistes et des productions qui nous ont fait écho et qui dialoguent, c’est aussi une bonne chose. On ne doit pas rester dans le passé ; on doit rester dans le présent. C’est aussi la thématique de l’exposition.

Le titre de l’exposition incarne aussi ce choix des œuvres qui ont été créées préalablement, ce qui se passe aujourd’hui et comment les faire dialoguer, parce que chaque artiste ou chaque œuvre que vous voyez a une histoire très singulière et quasiment émotionnelle pour nous. Voilà : il y a la visite officielle des œuvres avec les propos des artistes et on pourrait faire des visites beaucoup plus subjectives avec des rencontres humaines, des générosités, des sensibilités qui ont créées cette exposition.

 

Cette exposition peut-elle être perçue comme une rentrée ?

On peut dire cela : une rentrée post-interdiction liée au Covid et aussi comme l’envie d’un nouveau départ après ces deux dernières années qui ont été éprouvantes pour ’’Le centre’’, pour tous les acteurs du milieu culturel et pour les artistes. C’était un moment difficile et on nous a rappelé quelle était la place de la culture dans le monde entier.

 

Pour ce nouveau départ, ’’Le centre’’ a certainement prévu beaucoup d’autres activités pour 2022 …

Pour 2022 ? Vous serez très prochainement avec nous pour voir cela, non ? Ce qui est important pour nous, c’est de pérenniser les actions qu’on a déjà, donc, tout ce qui est jeune public, accompagnement d’artistes.  Après, on souhaite encore développer d’autres axes. Mais, c’est encore un autre travail en cours. On attend les réponses de nos collaborateurs. Donc, je ne peux pas vous donner de réponse.

En effet, au-delà de pérenniser, on va essayer de s’engager dans de nouveaux axes, de trouver de nouveaux types d’événements et de nouvelles méthodologies de travail, pour se renouveler.

 

Avez-vous un mot de fin ?

J’espère fondamentalement que toutes les entités qui composent la société vont prendre conscience de l’importance de la culture pour toutes les sphères, qu’elles soient économique, artistique, éducative,… Et, on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition, en particulier, et aux événements du ’’Centre’’, en général.

 

Propos recueillis par Annick Zondéhinkan