jeudi 5 avril 2018

Sakpata Zogbo pilote désormais le Festival des danses endogènes


Dans le cadre des réformes opérées au niveau de son événement

L’artiste danseur, Sakpata Zogbo, de son identité à l’état civil, Léon Hounyè, a rencontré le desk ’’Culture’’ du Journal ’’Le Mutateur’’, le mardi 3 avril 2018, à Cotonou. Il ressort des échanges effectués que l’événement phare dont il tient l’organisation annuelle depuis cinq ans, le Festival ’’Yaoïtcha’’, va opérer une métamorphose majeure fondée sur le renouvellement de sa dénomination.
Sakpata Zogbo, en pleine démonstration de son art de la danse 
Le ’’Festival des danses endogènes’’. Le nom par lequel il faut remplacer ce que le public connaissait par le Festival ’’Yaoïtcha’’, ce qui ressort des échanges que le danseur professionnel, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, a tenus avec la rédaction culturelle du ’’Mutateur’’, le mardi 3 avril 2018, en fin d’après-midi, au quartier Zogbohouè de Cotonou.
« Nous devons aussi opérer des réformes au niveau de nos initiatives d’ordre culturel ! », s’est exclamé l’hôte du Journal, expliquant que le défunt Festival ’’Yaoïtcha’’ portait le nom de la danse du feu avec l’implication attendue que toutes les activités de la manifestation ne tournait autour que d’elle, ce qu’il a trouvé restrictif. Ainsi, le nouvel événement aura comme innovation de travailler sur plusieurs autres danses à part la ’’Yaoïtcha’’ : ’’Dan’’, ’’Hêviosso’’, ’’Sakpata’’, ’’Zangbéto’’, celle de la chasse, entres autres.


Un programme déjà ficelé

En 2018, à en croire Sakpata Zogbo, le Festival des danses endogènes aura lieu sous le sceau de la sixième édition et, l’événement est prévu pour tenir sur trois jours avec, comme invité de marque, le Roi d’Allada. D’abord, le vendredi 12 octobre, en matinée, à Zogbo, sera animée une communication par celui qu’il a appelé un sage, l’ancien Député, l’Honorable Kakpo ; cette personnalité aura la lourde responsabilité intellectuelle de retracer l’histoire des autochtones de Cotonou devenue la capitale économique du Bénin, de même qu’il établira la nette différence entre les quartiers Zogbo, Zogbohouè, Mènontin et Kindonou, notamment, et évoquera les fondements de la création de Cadjèhoun et d’Abomey-Calavi. 

Sakpata Zogbo
Quant au samedi 13 octobre, il enregistrera le lancement du Festival. Cette ouverture, qu’il annonce grandiose et flamboyante, intense et dense, donnera au public de déguster plusieurs tableaux des danses traditionnelles de chez nous, un spectacle devant durer six heures de temps, à partir de 10 heures, dans la matinée. Et, ce sera à Zogbohouè. Enfin, le dimanche 14 octobre, Kindohou accueillera un autre vaste spectacle de danses, dès 10 heures du matin. Six heures plus tard, le public devra se déplacer vers Zogbo pour vivre les activités de la clôture du Festival.


Un réquisitoire de révolte

L’évolution des discussions a induit un inattendu changement de casquette. 

Sakpata Zogbo
C’est ainsi que le danseur de la musique traditionnelle s’est mué en Secrétaire général du Groupe 113 (G113), ce qui a justifié son indignation face à la léthargie actuelle dans le monde culturel : « Aujourd’hui, notre Ministère de la Culture n’existe plus, le Ministre ne nous connaît pas, il ne croit pas à notre travail, il n’a pas confiance en nous, il nous prend pour des bandits ! », lance-t-il, d’un trait avant, très vite, d’en tirer ses conclusions : « Nous, les artistes, nous ne pouvons plus faire comme avant, c’est-à-dire soutenir un Ministre ; si les gens ne nous considèrent pas, il faudrait que nous prenions notre destin en mains : il ne faudrait plus que les artistes parlent, qu’ils fassent leur travail, celui qui les libère ! », finit-il, avant de rebondir par un appel à ses pairs : « Que chacun de nous accompagne le Gouvernement selon ce qu’il peut apporter », et par une adresse au Chef de l’Etat : « Je remercie le Président Talon pour son travail et, nous pouvons l’accompagner en vulgarisant les idées du Programme d’actions du Gouvernement (Pag) au niveau des populations, à travers les activités de nos festivals ».

Crédit photos : Sakpata Zogbo, alias Léon Hounyè

Marcel Kpogodo

lundi 26 mars 2018

Grand hommage à Cheikh Anta Diop


Dans le cadre de manifestations commémoratives de son œuvre


Le célèbre historien et anthropologue sénégalais, Cheikh Anta Diop, a été l’objet d’un vibrant honneur, en novembre 2017, à Dakar, au Sénégal, à l’occasion d’une impressionnante manifestation artistique.

De gauche à droite, Erick Ahouansou et Ana Vicky Castillo
58 œuvres dont une cinquantaine de photos de pharaons imprimées, et 8 toiles originales parmi lesquelles se trouvent 7 portraits de pharaons et, un autre, de Cheikh Anta Diop. L’arsenal artistique qui a été déployé dans le Hall du Grand théâtre national de Dakar, capitale du Sénégal, pour le compte du vernissage d’une exposition, qui s’est déroulé le 24 novembre 2017, à l’initiative du Professeur Ana Vicky Castillo.
Plusieurs personnalités ont honoré de leur présence l’événement : la marraine de l’exposition, Mariétou Diop, Présidente de la Fondation ’’Cheikh Anta Diop’’, Omar Danfakha, Représentant du Ministre sénégalais de la Culture, Boubacar Barry et Diallo Diop, Professeurs d’Histoire et, surtout, Massamba Diop, Docteur en Médecine et fils de Cheikh Anta Diop, sans oublier une personnalité Vip, l’Ambassadeur des Iles des Comores près le Sénégal.


Les Noirs, une origine prestigieuse

Ana Vicky Castillo, d’origine colombienne, Professeur d’Espagnol et Docteur en Histoire, vivant aux Etats-Unis, est partie des travaux de Cheikh Anta Diop, de ses recherches et de ses révélations sur la culture africaine et ses fondements, pour se rendre compte de la portée inestimable de ses travaux, ce qui l’amena à décider d’en faire la révélation à travers l’exposition indiquée, qui avait un thème bien précis : « L’apport de l’ancienne civilisation africaine ». Ainsi, pour cette universitaire, il s’agissait de diffuser, de vulgariser les idées du très respecté chercheur sénégalais, selon lesquelles l’Egypte antique, ayant rayonné dans plusieurs secteurs tels que les mathématiques, la médecine, la mécanique, les sciences en général, la musique, le calendrier, l’art et la culture, notamment, cette Egypte était composée de la civilisation noire, celle-ci qui est la toute première ayant régné pendant l’âge d’or de la civilisation contemporaine. 

Une exposition qui a drainé du monde ...
Et, à en croire les analyses d’Ana Vicky Castillo, développées au cours de la conférence qu’elle a animée le 25 novembre 2017, des vues inspirées des résultats des recherches de Cheikh Anta Diop, la civilisation noire s’est même retrouvée en Amérique du Sud, à travers les Mayas, les Astèques, entre autres. Par ailleurs, l’égyptologue sénégalais  trouvait que l’histoire de l’Egypte n’était pas séparable de celle des Noirs, et elle a inspiré beaucoup de savants qui étaient allés s’instruire dans ce pays. Ainsi, la validité de l’histoire africaine dépend de sa liaison avec celle de l’Egypte, d’où une déduction simple émanant de Cheikh Anta Diop et relevée par Ana Vicky Castillo : « L’histoire de l’Afrique noire sera écrite dans l’air jusqu’à ce que les historiens africains osent la relier à l’histoire de l’Egypte ». Cette réflexion prouve à quel point les puissances occidentales ont réussi la basse œuvre de démolition de l’image des Noirs par l’anéantissement des preuves de leurs racines avec la resplendissante civilisation de l’Egypte antique.


Des collaborations déterminantes  

L’exposition indiquée, qui a clos ses portes le 30 novembre 2017, est la manifestation phare ayant permis de lancer les activités d’une institution culturelle crée aux Etats-Unis et dont la Fondatrice et Présidente n’est personne d’autre qu’Ana Vicky Castillo : l’ ’’African diaspora museum of Chicago’’ (Admc) ; cette personnalité est aussi à l’origine de la création de l’ ’’Afrolatino historical society’’. Prévue pour être montrée à travers les pays du monde depuis le 7 février 2018, cette exposition, qui n’est que le commencement du processus de révélation par Ana Vicky Castillo des fondements authentiques de l’histoire des Noirs, n’a pu connaître une véritable réussite sans un certain trio d’artistes : le Colombien Julio C. Montano M, l’Américain Gary Taylor et, surtout, le Béninois Erick Koffi Ahouansou dont la partition précise a été, notamment, la réalisation des sept portraits de pharaons et de celui de Cheikh Anta Diop. 


L'affiche de l'événement
En outre, d’autres collaborateurs ont apporté leur pierre à l’édifice de ce succès : Jean-Claude Ahouansou, Ba Dethié, Owen Leroy, M. Sambou et Mme Gassama, tous émanant de la Maison de la Culture ’’Douta Seck’’ dont la seconde est la Présidente.
Les participants à la manifestation culturelle ont visité l’Ile de Gorée et la tombe de Cheikh Anta Diop.

Marcel Kpogodo