samedi 21 mai 2016

’’Abend mit Freunden’’, l’initiative germaniste de Marc Bonou

Pour des relations fructueuses avec la culture allemande


L’après-midi du samedi 7 mai 2016 s’est révélé profondément instructif pour un ensemble d’étudiants germanisants : la première édition du concept, ’’Abend mit Freunden’’, mis en place par Marc Bonou, a tenu ses promesses. C’était au siège de l’Organisation non gouvernementale (Ong), ’’Deutsch bei uns’’ sis quartier Tankpè, dans la Commune d’Abomey-Calavi.

Marc Bonou, après la manifestation, expliquant son Projet aux journalistes
Environ une trentaine d’étudiants en Allemand et de jeunes amoureux de cette langue, concentrés sur le déroulement d’un sketch concernant l’avortement, ce qui a débouché sur des échanges entre le groupe et le comédien et metteur en scène, Fidèle Anato, sur les forces et les faiblesses de la prestation théâtrale, avant que la séance ne se termine par un partage gastronomique. L’essentiel à retenir du projet, ’’Abend mit Freunden’’, en français, ’’Soirée entre amis’’, une rencontre culturelle initiée par Marc Bonou, le samedi 7 mai dernier, à Tankpè, dans la Commune d’Abomey-Calavi, au siège de l’Ong ’’Deutsch bei uns’’, ce qui veut dire, en français, ’’L’Allemand chez nous’’.

Fidèle Anato, en bleu, échangeant avec les adhérents au Centre de documentation
En réalité, cette structure porte une dénomination qui est la même que celle du cadre ayant accueilli cette manifestation, c’est-à-dire un Centre de documentation pour les étudiants germanistes, ouvert tous les jours, et mis à leur disposition pour leurs recherches. Ainsi, selon Marc Bonou, le stratège du Projet ’’Abend mit Freunden’’, et en même temps le Directeur, il est question, concernant ceci, d’une manifestation mensuelle qui se tiendra le premier samedi de chaque mois, de 17h à 20h, selon un programme rigoureusement établi : la projection d’un film, un débat, la présentation d’un sketch suivi d’un autre débat, puis, enfin, un barbecue au cours duquel du pain à la saucisse, le tout arrosé de jus de bissape, sera au rendez-vous, un peu comme cela se fait en Allemagne, dans les cercles de ce genre, seulement que dans cet espace béninois, la bière est proscrite.


De solides fondements

Justifiant la concrétisation de l’initiative, ’’Abend mit Freunden’’, Marc Bonou explique : « Il existe peu d’institutions au Bénin permettant l’amélioration et l’approfondissement de l’amour des étudiants germanistes pour la langue allemande, d’où la création de ce creuset pour des opportunités de traduction, de mise en place de compétitions sur l’Allemand, d’assurance de cours de vacations dans les établissements scolaires, et de dons de matériel à ceux-ci ». Il envisage même la perspective qu’il puisse exister la version germanisante du concours
’’Epelle-moi’’.
Par ailleurs, en dehors du premier acquis du Projet étant la tenue mensuelle du ’’Abend mit Freunden’’, Marc Bonou annonce déjà la mise à disposition du Centre de documentation, ’’Deutsch bei uns’’, de plus de 500 livres par des universités de la ville de Münich et de maisons d’édition allemandes. Ainsi, les adhérents à la structure pourront commencer à jouir des fruits de leur engagement.


Un profil atypique

Avec un tel Projet, Marc Bonou donne l’impression d’avoir fait des études germaniques à l’université. Mais, il n’en est rien. A en croire ses propos, il a plutôt évolué au Département de Philosophie de la Faculté des Lettres de l’Université d’Abomey-Calavi, mais a connu ses premiers contacts avec la langue allemande au cours d’un certain séjour au séminaire. Et, sa complexion naturelle pour les langues étrangères a fait le reste. Jeune mais très relationnel, il a réussi à convaincre Aron Kneer, Professeur, chercheur et numériste allemand de croire à ’’Abend mit Freund’’, en version béninoise, ce qui a permis qu’il mette en place son système d’octroi d’ouvrages en langue allemande, afin d’enrichir le Centre de documentation. Ainsi, la valeur n’attendant pas les années chez les âmes bien nées, Marc Bonou dispose apparemment d’un potentiel énorme pour faire de ’’Deutsch bei uns’’, une structure névralgique et incontournable pour la diffusion de la langue et de la culture allemandes au Bénin.


Marcel Kpogodo

vendredi 20 mai 2016

« Contours et détours sans discours » fait exploser le Centre ’’Arts et cultures’’

Dans le cadre du vernissage de l’exposition lancée le 13 mai


Le vendredi 13 mai 2016 s’est tenu le vernissage de l’exposition intitulée, « Contours et détours sans discours ». L’événement se déroulait au Centre ’’Arts et cultures’’ de Godomey, pour une présentation officielle relevant d’une triple et très productive résidence de création.

Aston, en rouge, devant un de ses personnages, guerrier
Des objets de ferronnerie béninoise utilisée dans le vaudou, puis des tableaux en papier journal, des vêtements de papier japonais enguirlandé, et des installations aériennes fabriquées à base de flamboyant, notamment, pour l’une, des sculptures à tête de clous et à bras et pieds en esprit, de même que des toiles aux couleurs contrastées et combinant filets, tissus et grains de faume, pour le deuxième. Enfin, des sculptures spectaculaires, inattendues et absurdes, conçues à l’aide de tous ordres d’objets de récupération, pour le troisième. Le contenu synoptique de l’exposition, « Contours et détours sans discours », menée par le trio Daphné Bitchatch, Zanfanhouédé et Aston. Le vernissage en a eu lieu le vendredi 13 mai dernier, au Complexe culturel ’’Arts et cultures’’ de Godomey. Le résultat d’une bonne trentaine de jours de résidence de création.
Les tableaux en papier journal de Daphné Bitchatch
Pour ses travaux, Daphné Bitchatch, franco-russe, laisse voir 4 types de production : plusieurs pièces à base d’un métal utilisé dans les couvents fétichistes, et de petits gongs, des robes fabriquées avec du papier japonais émaillé de peinture et d’acrylique, de quoi évoquer les filles pauvres placées dans des familles dites aisées et victimes de maltraitance. Ensuite, des tableaux en papier de journaux béninois ; ici, le papier en une de journal est auréolé de peinture, pour « se moquer des mauvaises nouvelles, pour créer de nouvelles informations », expliquera-t-elle. « Ces toiles me servent à témoigner des événements que j’ai connus dans les pays visités et à rendre hommage aux journalistes », dira-t-elle, en conclusion. 
Dominique Zinkpè, Directeur du Centre ''Arts et cultures'' de Godomey, avait lancé le vernissage de l'exposition
Un certain tableau a un soubassement de papier mais montre des graines de palmier et du pigment comme matériaux de manifestation d’expression, alors qu’un autre, encore, est fait d’une plaque d’acier sur laquelle intervient de la peinture. Enfin, le concept de la main frappe chez Daphné Bitchatch ; celles qu’elle présente sont en résine et, prises dans des chaînes en flamboyant, des chaînes brisées, expression de la réalité de la liberté.

Les sculptures de Zanfanhouédé
Se rapportant à Zanfanhouédé, de son nom à l’état civil, Franck Zannou, sont à son actif près d’une dizaine de sculptures en un bois lissé, de plusieurs tailles différentes, puis des toiles peintes à l’acrylique, sur lesquelles sont réalisés des personnages, notamment, de morceaux de tissus, de filets, élégamment recomposés. 

De gauche à droite, Zanfanhouédé, Daphné Bitchatch et Aston, devant le public, avant le vernissage
De vrais élans de vie rendus vivaces, surtout avec ces sortes de statues qui s’aventurent vers une inspiration maîtresse, celle de Dominique Zinkpè, le modèle à atteindre, mais dont il faut vite se détourner pour éviter de se brûler les jeunes ailes, pour découvrir sa propre voie.
Une vue du public venu échanger avec les artistes, ... 
Du coté d’Aston, récupérateur en chef, tout objet aura servi à monter des personnages débonnaires dans le danger des objets de guerre qu’ils manipulent, que ces objets soient du bois occulte fabricateur de sortilège, ou du fer pour les armes à feu de mains. Exprimant l’endurance et la ténacité de l’artiste, des milliers de mégots sont été mis en combinaison pour donner des objets de forte vie. 

Quand lui-même, en pleine exposition, revient vers les visiteurs, autrement accoutré, dans un tissu de bazin en mode ’’patchwork’’, c’est pour revendiquer un titre qu’on a semblé lui voler, celui du ’’roi’’, du roi de la récupération pour créer une nouvelle vie. 

... peu avant le vernissage
En tant que tel, dans la phase d'échanges pré-vernissage avec les futurs visiteurs, il dévoila la quintessence du thème commun de l’exposition : les ’’contours’’ révèlent le processus intime et intellectuel de création, les ’’détours’’, la phase de transformation des objets sélectionnés pour appartenir aux œuvres, et, enfin, les ’’discours’’ dont eux artistes doivent se passer, afin de laisser le public contempler leur travail et en émettre leurs analyses.

Le roi récupérateur, Aston, métamorphosé
Jusqu’au 13 juillet 2016, ces trois esprits d’artistes que sont Daphné Bitchatch, Zanfanhouédé, Aston, ont de quoi impressionner le public qui devra se donner le plaisir d’aller lire des travaux aussi géniaux.


Marcel Kpogodo