Dans le cadre de son exposition ’’Corpulence humaine’’ de la ’’Maison rouge’’ à Cotonou
(Cette exposition se
termine en catastrophe, les œuvres de l’artiste ont été retirées de la galerie juste
cinq jours après le vernissage)
Le début de soirée du
vendredi 14 novembre 2014 a permis de participer au vernissage de l’exposition
’’Corpulence humaine’’ de l’artiste plasticien béninois, Stéphane Coffi
Vlavonou. C’était à la galerie de la ’’Maison rouge’’, sis quartier des villas
Cen-sad, à Cotonou. Un fait plus que surprenant : moins d’une semaine
après le lancement de l’exposition, il a été ordonné à l’artiste de vider la
galerie de ses œuvres.
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Psycoffi |
Aux murs de la galerie
de la ’’Maison rouge’’, une vingtaine de grands tableaux accrochés aux murs, de
même que huit de plus petite taille et, enfin, cinq, présentés, simplement, sous
forme de panneaux horizontaux. Et, sur les différents tableaux, des personnages
à l’aspect monstrueux.
Voilà le contenu de
l’exposition intitulée ’’Corpulence humaine’’, qui a été lancée, le vendredi 14
novembre dernier, à la galerie de la ’’Maison rouge’’, située aux résidences
Cen-sad, du côté du Boulevard de la Marina. L’artiste plasticien ainsi mis en
lumière n’était personne d’autre que Stéphane Coffi Vlavonou, alias Psycoffi.
Selon ses explications,
sa démarche de travail se fonde sur l’exploration de l’anatomie humaine couplée
à l’expression de ses ressentiments, au niveau personnel. Cela donne, sur ses
peintures, un personnage qui change de facette, au fur et à mesure qu’on passe
d’un tableau à l’autre ; cette métamorphose lui donne un visage tragique, fantastique,
avec des yeux laidement globuleux, appuyés d’une dentition catastrophique des anthropophages,
des ’’Zombis’’, dignes des films d’horreur.
En outre, le
personnage, difforme, plus hideux que jamais, voit, toujours, d’un tableau à
l’autre, son visage se décomposer, exister par une ampleur d’excroissances
insoutenables au regard, il s’amincit démesurément et, ailleurs, il grossit
complètement, se constituant, sous la force de l’inspiration de l’artiste, de
toutes sortes de composantes, prenant la forme d’animaux dont la réputation de
laideur n’est plus à faire, tels que la grenouille, le hibou, notamment, sans oublier
que d’autres parties humaines du corps, comme les membres supérieurs et
inférieurs, le ventre, subissent les mêmes types de métamorphoses, faisant
acquérir, ainsi, à l’ensemble de l’exposition, une allure lugubre et, par
ricochets, cela crée une atmosphère peu propice à la joie, à la sérénité.
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Un aperçu des oeuvres de Psycoffi |
Le résultat de tout
ceci : le choc, l’effroi, l’horreur, quelques jours seulement après le
lancement de l’exposition qui était prévue pour durer jusqu’au 30 novembre
2014. Mais, coup de théâtre, juste le 19 dernier, Psycoffi, par le biais de son
coach, Dominique Zinkpè, est sommé par les dirigeants de l’espace hôtelier de
la ’’Maison rouge’’, abritant la galerie, de plier bagages. Et, pour cause,
selon des sources proches de l’artiste, plusieurs clients de l’hôtel, des
Américains, plus précisément, auraient été réellement repoussés par les
tableaux et auraient demandé l’annulation de la présentation artistique. Ainsi,
le client étant roi, on ne s’est pas embarrassé d’écourter l’exposition
’’Corpulence humaine’’.
Malgré tout, selon
Psycoffi, dans d’autres pays tels que la France où il avait exposé au ’’Café de
la brute’’, un bar non loin du Centre Pompidou, à Paris, des enfants,
accompagnés de leurs parents, ont beaucoup apprécié le même type d’exposition.
Pour cet artiste franco-béninois qui frappe par une originalité que d’aucuns
trouvent traumatisante, il faut un grand un grand ressort de patience pour
retrouver le type de public qui lui convient.
Marcel Kpogodo