lundi 15 avril 2013

Dixième édition du Fithélycob

Les manifestations théâtrales démarrent le 19 avril prochain

La salle de conférences du Ministère de l'Enseignement secondaire a servi de cadre, le lundi 8 avril dernier, à la conférence de presse d'information des journalistes sur la tenue prochaine de la dixième édition du Festival international itinérant du théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob). Tony Yambodè, promoteur de l'événement, entouré des représentants respectifs des Ministres de l'Enseignement secondaire et de la Culture, a évoqué les tenants et les aboutissants de cette manifestation annuelle.

Tony Yambodè
La conférence de presse du lundi 8 avril 2013, animée par Tony Yambodè, organisateur de la dixième édition du Festival international itinérant du théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob), a permis aux journalistes de savoir que l'événement se tiendra du 19 au 27 avril prochains et qu'il engagera la prestation de quatorze établissements scolaires : le Complexe scolaire la Rose/Rosette, le Collège catholique ''Hibiscus'' de Parakou, les Lycées Béhanzin, Toffa 1er, des Jeunes filles de Natitingou et des Jeunes filles du Borgou-Alibori, Tikun Pone - Cercle de la Jeunesse consciente, les Collèges d'enseignement général Davié, Djassin, Gbokou, Les Cocotiers, Koutongbé, Avrankou et de l'Unité.

L'affiche du Fithélycob
Comme on le pressent, chacun d'eux proposera un spectacle théâtral sur un thème libre. Et, quatre villes seront parcourues: Cotonou, Abomey-Calavi, Parakou et Natitingou. 
Dans la première, l'Institut français du Bénin (Ifb) a été sélectionnée pour accueillir le tout premier spectacle, Tofa 1er, l'Espace ''Mayton'', dans la deuxième ville, en verra jouer huit, pendant que Parakou se fait représenter par l'Institut français de la ville, avec deux représentations. Enfin, pour la ville de Natitingou, c'est l'Espace Tv5 qui a été choisie pour héberger aussi deux pièces de théâtre. 
A en croire Tony Yambodé, l'ouverture officielle du Fithélycob aura lieu le samedi 20 avril prochain, à l'Espace ''Mayton'', du côté de la sortie arrière du Campus d'Abomey-Calavi, sous la direction du Ministre de l'Enseignement secondaire, Alassane Soumanou.

Tony Yambodè, entouré, à gauche, de Moussa Diarra Soumanou et, à droite, respectivement, de Victoire Noélie Ibikounlé et de Mathieu Salan
En effet, ce département ministériel soutient l'événement depuis cinq ans, pendant que le Ministère de la Culture en est à sa dixième année de partenariat avec lui. Cette considération justifie la présence de Mathieu Salan, Chef de la Division "Comptabilité" du Fonds d'aide à la culture (Fac), de Victoire Noélie Ibikounlé et de Moussa Diarra Soumanou, tous deux représentant respectivement les Ministres de la Culture et de l'Enseignement secondaire. 

Marcel Kpogodo


La programmation du Fithélycob 2013

- Cotonou (Institut français du Bénin)
Spectacle : ''Tofa 1er" - Vendredi 19 avril 2013 - 20h - Troupe : Le Complexe scolaire La Rose/La Rosette

- Abomey-Calavi (Espace ''Mayton'')
Spectacles : A partir de 17h
1. ''On ne badine pas avec l'amour'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : ...
2. ''L'enfant du péché'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : CEG Djassin
3. ''Immigritude'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : CEG Les Cocotiers
4. ''Iyâ Chadé'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : CEG de l'Unité
5. ''Louise d'Akotomey'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : Lycée Béhanzin

Spectacles : A partir de 17h

6. ''Louise d'Akotomey'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Avrankou
7. ''L'enfant du péché'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Davié
8. ''Iyâ Chadé'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Koutongbé
9. ''Owo Eshu'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Gbokou


- Maison TV5 de Natitingou
Spectacles : A partir de 20h
1. ''Sokamè'' - Samedi 25 avril 2013 - Troupe : ''Tikun Pone'' du Lycée des Jeunes filles de Natitingou
2. ''Et Dieu répondit?'' - Samedi 25 avril 2013 - Troupe : Cercle de la jeunesse consciente


- Institut français de Parakou
Spectacles : A partir de 20h
1. ''Tremblement de corps'' - Samedi 27 avril 2013 - Troupe : Collège catholique ''Hibiscus'' de Parakou
2. "Maïmouna'' - Samedi 27 avril 2013 - Troupe : Lycée des Jeunes filles du Borgou-Alibori


Marcel Kpogodo 

dimanche 7 avril 2013

Art de la sculpture au Bénin

Sébastien Boko, le coup double  de l'excellence

Sous une apparence réservée, sous des dehors de grande discrétion, Sébastion Boko, artiste sculpteur sur bois, béninois, déploie un génie de travail qui n'est pas connu par tous. Justement, son travail, apparemment peu remarquable, est percutant. Et, comme le talent ne peut jamais rester longtemps sous le boisseau, Sébastien Boko vient de démontrer la force de son exercice artistique, à travers deux circonstances différentes de rude sélection, où il dicta la loi du plus compétent, celle de la première place.

"Dahoméennes enceintes"
Sébastien Boko vient d'honorer le Bénin par sa victoire sans appel à deux compétitions organisées au niveau international pour le reconnaissance de sculpteurs de poids. D'abord, du 14 au 16 août 2012, pas moins de trente artistes béninois de ce domaine se sont retrouvés à Ouidah pour s'affronter. Il s'agissait que le meilleur d'entre eux se qualifie pour prendre part à une autre compétition plus serrée. Le thème ayant servi de fondement d'inspiration aux concurrents était ainsi libellé : "Bois, art, culture et joie". Après la prestation de chacun par la production d'une sculpture, Sébastien Boko fut qualifié pour représenter le Bénin en Tanzanie. C'est après avoir présenté l'oeuvre intitulée: "Dahoméennes enceintes". Selon lui, son message était celui de la matérialisation du processus que suivait la femme dahoméenne dès qu'une grossesse était décelée chez elle; elle devait subir une consultation chez un charlatan qui se chargeait de lire de quelle facture morale serait l'enfant qui naîtrait. Dans le cas où le présage n'était pas favorable ou s'annonçait menaçant pour sa réussite dans la vie, des sacrifices étaient faits chez un fétiche pour conjurer le malheur.


L'étape tanzanienne

"Comme du riz"
Armé de sa distinction et de son avis de sélection, le vainqueur, couvert du drapeau béninois, se rend en Tanzanie pour frotter sa pratique artistique à celle de vingt-neuf autres aspirants à la consécration finale, représentant chacun un pays africain. Le contexte de la compétition était le symposium "Wood is good". Il s'est déroulé du 17 au 24 mars 2013 en terre tanzanienne. Six sujets étaient soumis au choix des candidats. Celui dans lequel le Béninois choisit de s'inscrire se formulait explicitement : "Utilisation historique et valeur culturelle du bois". Répondant à cet appel, Sébastien Boko conçoit une nouvelle sculpture en bois : "Comme du riz". Il voulait, par cette formulation, faire allusion à l'existence du bois dans la société africaine, plus particulièrement dans la nourriture. L'oeuvre sculptée laissait voir un tam-tam et l'objet de divination du consultant de l'avenir, le "fatè", en langue fon. Elle avait des dimensions de 1,20 m de hauteur sur 30 cm de largeur, et a pris à l'artiste deux jours de travail. Verdict : il obtient, une fois de plus, le premier prix, semant ses adversaires. 


Impressions

Sébastien Boko
De retour au pays, c'est un Sébastien Boko plus que jamais discret qui se confie aux journalistes. Désormais auréolé d'un prix national et d'un autre, africain, ce sculpteur sur bois de 28 ans capitalisant sa douzième année de carrière, pense que ces compétitions auxquelles il a participé avec succès donnent plus de confiance à son choix artistique ; elles permettent que les gens accordent de l'importance à ce qu'il fait. "Il me reste beaucoup de choses à apprendre et beaucoup de choses à faire ; ce n'est que le début, ce n'est qu'un encouragement à croire plus en ce que je fais et à aller au-delà de moi-même", conclut-il. Quand il s'agit pour lui d'aborder les perspectives qu'il se construit à moyen ou à court terme, il affirme vouloir travailler beaucoup plus encore dans le but d'approfondir son art. Il entrevoit en outre pour plus tard de faire des expositions.
Si, cependant, un hic se fait jour, il concerne l'anonymat total dans lequel ce jeune artiste talentueux fait des preuves professionnelles qui annoncent une génération qui, bien que discrète, n'entend pas marchander sa compétence. Inévitablement, la persévérance dans cette voie aidera à faire remonter jusqu'aux autorités compétentes, la vérité du caractère incontournable de la force de sculpture de Sébastien Boko que n'attendra qu'un succès multidimensionnel bien mérité.

Marcel Kpogodo