lundi 14 juin 2010

Projet "Théâtre à l'école"

Une séquence de représentation de la première des deux troupes du Lycée Montaigne ayant joué La nuit de Valognes (Photo de Jessica Vuillaume)




Représentation de La nuit de Valognes au Centre culturel français de Cotonou




Un don juan à la Eric–Emmanuel Schmitt




Jouée les 25 et 26 mai dans le cadre du projet Théâtre à l’école, par les élèves du lycée français Montaigne, la pièce, La nuit de Valognes, présente Don Juan selon l’imagination de l’auteur belge, Eric-Emmanuel Schmit.




Personnage mythique de la littérature française du 17e siècle, Don juan reste un mythe qui a toujours inspiré les écrivains, un personnage qui a d’ailleurs rendu célèbres plusieurs auteurs dont Molière. A l’époque, d’autres auteurs à l’image du belge Eric-Emmanuel Schmit reprennent le personnage, là où Molière l’avait laissé : aux portes de l’enfer. Cela donne la pièce, La nuit de Valognes. Une dramaturgie qui laisse assez de place à l’humour. Dans La nuit de valognes, Don Juan se retrouve face à cinq de ses anciennes victimes, des femmes qu’il avait "abusées" et abandonnées. Des femmes qui, pour se venger, de celui qui les avait trompées toutes, ont décidé de lui intenter un procès. Un procès dans une cour constituée par elles et dont le verdict, comme on peut s’y attendre, est défavorable à Don Juan. Au célèbre papillon qui voyage de femme en femme, 1003 en Espagne, 100 en France, etc., il fut ordonné de ne s’attacher qu’à une seule désignée par la cour et de se résoudre au mariage avec elle, c'st-à-dire la propre nièce de l'initiatrice du procès. Ne pouvant subir un tel emprisonnement, Don Juan se donne la mort.
Dans un décor simple et sur une mise en scène d'Yvon Levagueresse, les élèves de l’option "Théâtre" du Lycée Montaigne ont réussi à faire aimer la pièce au public composé essentiellement de parents d’élèves et de responsables de cet établissement. En témoignent la réaction de quelques-uns d’entre eux pour qui le spectacle aura été très folichon. Cette pièce, jouée mardi 25 et mercredi 26 mai, selon respectivement deux troupes différentes du même Lycée, a été la première d’une série de trois œuvres prévues pour être représentées dans le cadre du Projet "Théâtre à l’école", initié par l’association Arts vagbonds Rézo Afrik Bénin, dirigée par le comédien béninois, Christel Gbaguidi. Les deux autres pièces ont été Certifié Sincère de Florent Couao-Zotti, écrivain béninois et L’Avare de Molière. Elles ont été respectivement interprétées par les collèges Père Aupiais de Cotonou et le Collège d'enseignement général de Godomey.




Alban Codjia

samedi 12 juin 2010

Activités du Centre culturel français de Cotonou

L'affiche de Regard 1.0

Première édition de la biennale d’arts visuels au Bénin




Regard Bénin 1.0 pour commémorer les 50 ans d'indépendance du Bénin



La première édition de la Biennale d'arts visuels du Bénin a été lancée le 08 juin 2010 au Centre culturel français de Cotonou. Elle est le fruit de la collaboration entre le Ministère de la Culture du Bénin, Culturesfrance, et l’Ambassade de France au Bénin. Elle s’inscrit dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’accession à la souveraineté internationale de notre pays.




C’est le Centre culturel français (Ccf) de Cotonou qui abrité le lancement de la première édition de la Biennale des Arts visuels du Bénin, qui s’achèvera le 31 août prochain. Elle concerne, outre Cotonou, les villes de Porto Novo, Ouidah et Abomey. Gratuite et destinée au plus grand nombre de Béninois, elle donnera lieu à des expositions qui seront visibles à Cotonou, entre autres, au Ccf, à l’espace Tchif et à la fondation Zinsou. A Porto Novo, Ouidah, et Abomey, ce seront respectivement le Centre culturel Ouadada, la place Chacha et le palais royal qui abriteront ces expositions. Au programme, une quinzaine d’artistes du Bénin, d’autres pays du continent et du monde. Leurs différents travaux explorent les disciplines des arts plastiques, des photographies, des peintures et des sculptures. C’est ainsi que, pour la circonstance, des ateliers d’artistes seront ouverts. On notera également une exposition sur le football, et la lecture de romans d’auteurs africains. En outre, "Bateau Négrier", de l’artiste béninois Aston a lancé cette Biennale. Produit par le Ccf, les travaux d’Aston explorent le thème du commerce des esclaves dont la « marchandise » humaine avait pour lieu de départ les côtes béninoises.




Quelques propos recueillis en marge du lancement de Regard Bénin 1.0



Aston, artiste exposant :


"J’aimerais vous expliquer ma démarche. Je travaille avec des éléments qui ont un esprit, une couleur, une forme, une vie, tout matériel a une vie. Mais, je vois ces matériaux en train de pourrir, de polluer l’environnement. Quand on les enterre, ça tue les cultures, quand on les jette dans la mer, ça tue les poissons, quand on les brûle, ce n’est pas bon pour la couche d’ozone. Moi je les recycle, je les fais revivre en leur donnant des formes, en créant des histoires autour, des installations, des scènes de vie, des animaux et tout ce que je vois autour de moi."




Rémi Secret, Directeur du Centre culturel français (Ccf) de Cotonou :


"On connaît Aston, on reconnaît Aston, Aston sera toujours là où on ne l’attend pas et nous dit le monde tel qu’il n’aurait pas dû être. Et tel qu’il pourrait ne pas être. Dans le champ de questions et d'énigmes de nos incertitudes fécondes, chaque réponse sous la forme de dénouements artistiques sera la preuve de la vitalité des créateurs du Bénin. Quand les orages se sont calmés, tout devient minuscule et resteront alors les fragments de nos épopées intimes.


On connaît Aston, on reconnaît Aston, condition humaine précaire, résistance à la dispersion, dans les points de départs toujours arbitraires. Seul le singulier existe dans cet inachevé de la vie par intermittence.


On connaît Aston, on reconnaît Aston, on aime Aston, dans cet état de rupture et de sentiments d’étrangetés ; affirmons nos présences dans l’éternel relativité des rapports humains et, ensemble, construisons la mémoire du futur. Regard Bénin 1.O en est un acte majeur, une pierre décisive dans cette admirable construction."




Olivier Poivre D'Arvor, directeur de Cultures France :


"Il y a à peine cinq mois, nous avons eu avec le Ministre Ganiou Soglo cette idée de montrer la richesse des artistes béninois, et de faire que ce cinquantième anniversaire des indépendances africaines, en l’occurrence du Bénin, soit célébré par les artistes eux-mêmes, car il y a un talent magnifique ici au Bénin. J’en ai toujours été convaincu, et j’espère que cette manifestation sera le début de quelque chose qui pourrait se retrouver régulièrement tous les deux ans peut être, comme une biennale. Je voudrais dire à Aston que cette pièce est magnifique, elle est très symbolique de ce projet qui est en de partir, de démarrer pour trois mois. C’est un artiste accompli."




Ganiou Soglo, Ministre de la Culture du Bénin :


"Toute mon équipe et moi, nous ne pensions pas que, quelques mois après nos discussions, on pourrait réaliser ce regard sur mon pays, et surtout sur les artistes. Quand je vois cette pièce d’Aston, elle me rappelle l’arche de Noé, mais une arche de Noé du 21ème siècle avec un regard sur comment recycler tous ces déchets qui polluent l’environnement. Je crois qu’il me donne un autre regard sur comment recycler tous ces déchets."




Réalisation : Bernado Houenoussi