Vicissitudes de la musique au Bénin
Une sirène traquée appelle au secours !
Il aura bientôt 42 ans. Qui peut croire que, dans un pays comme le Bénin, reconnu pour sa démocratie, il puisse y avoir encore des exilés ? Il en est un mais, sur le plan musical. La particularité de sa situation est que la persécution dont il se plaint d’être la victime, le pousse à restreindre ses mouvements dans tout le pays et à se recroqueviller à Lokossa. Ce n’est pas un moindre nom qu’il clame dès qu’il faut placer un auteur sur les tracasseries dont il se plaint. C’est à la limite du cauchemar !
Il a sorti son premier album de six (6) morceaux, en 1998, qui porte le titre ’’Zon mi ma wa’’ et qui danse sur plusieurs rythmes musicaux, dont la salsa originale et le « sinhou », issu du « tchinkoumè », ce qu’il se plaît à appeler la musique aquatique. Selon lui, le succès de ses titres sur les radios, au début des années 2000, a suscité la fougue de son persécuteur qui semble lui reprocher de pratiquer le même rythme que lui, et même mieux ! D’où, la chasse de ce baobab de la musique béninoise contre lui ; le nec plus ultra de cette persécution a été l’annonce de la mort de ce musicien qui, en ce moment, était vraiment très jeune. Sur certaines radios donc, sa mort fut annoncée tambour battant, alors qu’il était bel et bien vivant.
Notre artiste va jusqu’à affirmer qu’il a dû aller se cacher à Lokossa, pour se faire oublier. Il vit de prestations musicales ponctuelles qu’il exécute sur les places publiques, dans les marchés et partout où il se sent capable de réunir un petit monde pour l’écouter.
Ce jeune, qui appelle au secours, et qui voudrait bénéficier d’une protection de la part même des plus hautes autorités de l’Etat, s’appelle Don Emiliano, de son vrai nom, Emile Constantin Akodossoudé.
Marcel Kpogodo