Dans le cadre du déroulement d’une exposition
’’Le Centre’’ de Lobozounkpa abrite une exposition collective dénommée ’’Ombres des Ancêtres’’. Le vernissage en a eu lieu le vendredi 15 décembre 2023. Deux artistes peintres et plasticiennes l’animent. Il s’agit de Sika da Silveira et d’Elise Tokoudagba. Leurs œuvres abordent la connexion entre les vivants et les morts.
Sika da Silveira et Elise Tokoudagba, au cours du vernissage de l'exposition |
Différentes catégories d’œuvres d’art, de la part de deux artistes visuelles, pour un objectif commun. L’essentiel à retenir d’ ’’Ombres des Ancêtres’’, une exposition dont le vernissage s’est déroulé dans le début de la soirée du vendredi 15 décembre 2023 au ’’Centre’’ de Lobozounkpa, situé au quartier d’Atropocodji, de l’arrondissement de Godomey, dans la commune d’Abomey-Calavi.
Sika da Silveira laisse découvrir par le public des toiles. Elle les a réalisées avec plusieurs matériaux. Ce sont l'acrylique, le fusain et le pastel. Quant aux couleurs, le noir, le blanc et le rouge s’imposent. Elles font référence, respectivement, à l'ombre, à la lumière, à la vie. L’association de ces matériaux et de ces couleurs joue un grand rôle. Ils illustrent la relation étroite entre les mondes des vivants et des morts. L’être humain en est le fil connecteur. Pour l’artiste, il est issu d’une substance infinie : Dieu. Elle en invite au recours aux croyances et aux pratiques culturelles. Elles ont été laissées aux générations actuelles par les ancêtres. Ce recours servira à communiquer avec le monde invisible et l'univers.
Sika da Silveira fait aussi valoir des œuvres photographiques. Elle y présente, notamment, la divinité du ’’vodoun’’, dénommée ’’Abicù’’. Elle est une entité intervenant dans un cas bien précis. Il s’agit de mettre fin aux décès de nouveau-nés dans une famille. Le but en est d’y garantir une vie paisible.
Avec l’œuvre, ’’Zoun mà bù’’, l’artiste attire l’attention sur un facteur actuel. Elle fait ressortir la double valeur écologique et spirituelle des arbres. Dans son propos, elle a expliqué la symbiose des ancêtres avec les forêts. Ceci est dû à leur caractère sacré. Elles constituaient des sites de déroulement de grands cultes et de rituels. Ils étaient dédiés aux ancêtres dans les traditions des pays africains. L’œuvre indiquée fait écho au poème, ’’Souffle’’, de Birago Diop. Elle lui rend hommage et permet une méditation. En sont à la base les vers, « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis ».
Elise Tokoudagba, le culte en avant ...
L’artiste s'inscrit dans la communication entre le visible et l’invisible. Ses œuvres sont des sculptures en argile et en fer. Elles sont enduites de peinture astrale à huile. Elles représentent la divinité, ’’ Gù’’, de la religion du ’’vodoun’’. Selon la créatrice, cette divinité détient les clés de la violence. Elle protège ceux qui l'invoquent contre tout sortilège provenant du fer.
Elise Tokoudagba s’inspire aussi des principes d’un culte particulier. Il se dénomme ’’Egun-Egun’’, en yoruba, et ’’Kùlitć’’ en langue du fon. En français, cela signifie ’’revenant’’. C’est une entité représentant les ancêtres décédés. Ils reviennent sous une autre forme auprès des leurs. Ils ont pour buts de les aider, de les guider et de conserver les totems. Ils veillent à la cohésion au sein de la famille, de génération en génération. L’artiste présente aussi la divinité, ’’Aziza’’. Cette entité apporte une abondance intarissable à son invocateur. De même, Elise Tokoudagba propose un tableau montrant la divinité, ’’Hêviossò Agbòtànklàn’’. Elle incarne le tonnerre, une entité justicière.
L’exposition, ’’Ombres des Ancêtres’’, prend fin le 23 février 2024.
Herman Sonon