Dans le cadre d’une exposition bien togolaise
Le vernissage de l’exposition de l’artiste, Tchès, a
eu lieu, dans la soirée de ce jeudi 12 mars 2015, au ’’Café des arts-Chez
Carine’’. Pour une manifestation culturelle qui a connu le déplacement d’un
nombre important de personnes parmi lesquelles des artistes de tous domaines et
des fidèles de la culture rasta, les explications de l’exposant ont fait
comprendre que la femme, enrichie d’une image beaucoup plus flatteuse, était au
centre de son inspiration.
De gauche à droite, Tchès, et Carine Agbanou, Responsable de l''Espace culturel, ''Café des arts-Chez Carine'' |
Quatre mois de travail au Bénin où il vit depuis
2012 et pas moins de 18 toiles livrées à l’appréciation du public, pour le
compte d’une exposition qui s’étend jusqu’au 26 mars. C’est à l’actif de Sassaka
Tchétre, alias Tchès, artiste peintre de nationalité togolaise. Intitulée « Sectes
et civilisation », cette exposition a été lancée le jeudi 12 mars au ’’Café
des arts-Chez Carine’’, sis quartier Fidjrossè, à Cotonou.
Un aperçu de l'exposition ... |
Ce sont 18 tableaux, d'une teneur spiritualiste, tantôt sobres, tantôt fortes dans leurs couleurs, alignés selon une numérotation
non respectée mais qui retracent une histoire dont la quintessence ne peut être
perçue qu’après avoir rétabli l’ordre des chiffres. Dans ses explications au public
ayant renforcé de sa présence la manifestation, Tchès, la trentaine bien
renforcée et les yeux illuminés d’une conviction du sens de restauration de l’ordre
normal des choses de ce monde, par coïncidence ou non avec la commémoration, le
8 mars dernier, de la Journée internationale de la femme (Jif), a radicalement
réhabilité cet être considéré, dans certaines religions, comme celui par lequel
le péché est arrivé sur la terre ; les couleurs vives de ses peintures
réalisées à l’eau et manifestant une beauté par le jeu du contraste de ces
couleurs, justement, ne manquent pas de faire passer le message de la femme qui
devra revenir au fondement du respect du genre humain, elle qui se constitue
comme la deuxième entité du processus de génération du monde, encadrée par le « mâle
et le fruit », elle sans qui aucun être n’aurait pu connaître l’existence.
Il conclut donc, avec hardiesse : « La procréation est un mystère que
seule détient la femme ».
... dans quelques-uns de ses compartiments |
Selon Tchès, non seulement la femme donne vie au
monde, mais elle l’entretient, lui assure la croissance et l’autonomie. C’est
ainsi que, de ses toiles dont certaines portent la génération directe de ses
propres mains, elles qu’ils considèrent comme les détentrices de la force
suprême, de la positivité productive, de la productivité divine, il déplore le
système intellectuellement et spirituellement limitant des sectes et le
résultat de la désobéissance humaine à Dieu : les guerres, les famines,
les coups bas, le pouvoir de la criminalité, notamment.
Tchès expliquant un aspect de son message ... |
Et, de façon générale,
les toiles, dont certaines comportent des reliefs savamment menés grâce à un
mélange de colle et de faume, ces reliefs identifiant les « ressentiments »
de l’artiste, ces toiles de Tchès ne manquent pas, à travers leurs couleurs chaudes,
joyeuses et poignantes, de même que pénétrantes et interpellantes, vigoureuses,
sombres, claires, éclatantes, mitigées, de raviver la foi en un avenir meilleur
du monde, lui qui ne diffère pas l’attribution à l’homme des fruits de ses
actes sur terre : « Le paradis, c’est maintenant », sans oublier
de valoriser la communauté humaine car, conclue-t-il, « malgré la
méfiance, on est condamné à vivre ensemble ».
... à un public attentif |
Tchès, sous d’autres facettes
Tchès, dans ses envolées ''guitaristiques'' ... |
... et, en un duo lyriquement émouvant avec Djenny Djella |
Tchès a donc fait la révélation de ses capacités musicales de chanteur et de
guitariste, à la soirée du vernissage, aussi bien seul, qu’en duo avec une
certaine compagne de fusion lyrique : Djenny Djella. Le ’’Café des
arts-Chez Carine’’ se constitue en un véritable phénix qui va dicter sa loi
artistique et culturelle à Cotonou, au Bénin, au monde …
Marcel Kpogodo