Zinvié, à une bonne distance de Cotonou, dans la Commune d'Abomey-Calavi, loin de la salle de conférence de ''Bénincultures'' où se déroule un atelier d'écriture depuis le mardi 13 octobre 2015. Quelques minutes avant d'aborder sa participation à une séance de diction de contes, Magali Brieussel, animatrice de cet atelier, a livré à notre Rédaction ses impressions concernant ses échanges avec la douzaine de stagiaires.
Magali Brieussel |
« Animer un
atelier d’écriture n’est pas chose aisée. Il faut trouver le juste milieu entre
les consignes qui guident les participants et celles qui les laissent libres de
s’exprimer. Après avoir entendu chaque texte produit, il faut tenter de
formuler, à chaud, des remarques qui les aideront mais aussi des compliments
qui leur donneront confiance. A l’instar d’un chef d’orchestre jazz, on donne
le ’’la’’ pour ensuite se mettre en retrait et se laisser surprendre par les
improvisations de chaque interprète. Mais, bien souvent, l’animateur ou l’animatrice
est perçu (e) comme l’unique détenteur (trice) d’un savoir prescripteur, difficile
à porter. Or, qui peut prétendre détenir une vérité unique, en matière d’écriture ?
Ainsi, l’atelier que j’anime
depuis le 13 octobre à Cotonou constitue une expérience exceptionnelle pour moi.
Non seulement les participants – le jargon les appellerait ’’écrivants’’, mais
il s’agit bien ici, sans exception, d’écrivains à part entière, avec leur voix,
leur style, leur univers – se montrent réceptifs aux consignes et aux
remarques, mais ils savent en outre réagir, avec une pertinence bienveillante
et généreuse qui ne cesse de m’émerveiller, aux textes que chacun présente. La
parole circule, les propositions émergent, les rires fusent. Nous sommes treize
autour de la table, mais il n’y a aucun trouble-fête. Je n’aurais jamais vécu
une telle osmose avec un groupe.
Un groupe d’extraordinaire
qualité, composé d’étudiants, de comédiens, de journalistes, de dramaturges, de
conteurs, d’artistes. En cinq séances, trois consignes par séance et douze
textes par consigne, ils auront produit pas moins de 180 textes, écrits dans le
vif ! Et je ne me suis jamais ennuyée. Les participants seront
immanquablement parvenus à me surprendre, m’amuser, m’émouvoir, m’instruire.
Alors, je voudrais adresser mes sincères remerciements, d’une part, aux
organisateurs de cet atelier – Patrice Toton, de l’Association ’’Katoulati’’,
qui a lancé l’appel à participations, et Koffi Attédé, de ’’Bénincultures’’,
qui a accepté d’accueillir l’atelier dans ses locaux - , mais aussi, d’autre
part, à ces douze personnes formidables ; merci, Gandhi, Yves, Claude,
Jérôme, Marcel, Dine, Jordy, Gérard, Paterne, Souléman, Francisca et Natacha
(dans l’ordre d’un tour de table devenu habituel), merci pour votre énergie,
vos idées, votre enthousiasme, votre talent. Jamais je n’aurais été autant et
aussi bien nourrie ! »
Propos recueillis par Marcel Kpogodo
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