lundi 18 décembre 2017

Haro sur les contre-vérités concernant Djimon Hounsou

Pour la restauration de la personnalité de l'icône fierté de l’Afrique

Deux jours d’activités au Togo de l’acteur américain de cinéma, d’origine béninoise, Djimon Hounsou et, quelques heures plus tard, la toile se déchaîne, au Bénin, massacrant la star hollywoodienne, sur la base d’intentions non fondamentalement établies d’initiatives de promotion du septième art, dans le pays de Faure Gnassingbé. Comme si Djimon Hounsou leur était redevable de quoi que ce soit, ces plumes des réseaux sociaux ont tout dit sur la visite de la star planétaire au Togo, sauf l’essentiel de sa vision pour le cinéma en Afrique.

Djimon Hounsou, reçu en audience par Faure Gnassingbé
« A la fin de la présentation de mon film, j’ai voulu échanger avec le Chef de l’Etat togolais sur mon intention de créer des écoles de cinéma dans les pays, à travers le continent, où on peut former les étudiants cinéastes, tout comme en Europe et aux Etats-Unis. Du fait que, moi, je suis à Hollywood, on peut facilement les envoyer là-bas, pour se perfectionner ». Le propos tenu par Djimon Hounsou, le très célèbre acteur américain d’origine béninoise, à l’issue de l’audience que lui a accordée le Président de la République togolaise, Faure Gnassingbé, le lundi 11 décembre 2017, à Lomé, au Togo. Cet entretien de haut niveau s’est réalisé après la projection, le dimanche 10 décembre, en avant-première, à l’Hôtel loméen du 2 février, de son film documentaire sur le vodoun, intitulé, ’’In search of Voodoo : roots to heaven’’, ’’A la recherche du vaudou, des racines au ciel’’, en français.
Cette déclaration de Djimon Hounsou suffit-elle pour le diaboliser, pour, à la limite, le traiter d’ingrat, d’escroc et, notamment, d’anti-patriote ?
Dans le cas de la première accusation, en quoi est-ce manquer de reconnaissance à ses parents, à ses proches, que d’aller présenter son film sur le territoire togolais ? L’artiste n’est-il donc plus libre de ses initiatives liées à l’exercice de l’art cinématographique ? S’il en est ainsi, ces détracteurs doivent reprocher également à Djimon Hounsou d’être allé tourner, en 2016, ’’La légende de Tarzan’’ au Gabon, sans savoir que la particularité de la végétation de ce pays a déterminer le choix d’y réaliser cette production !
Certaines langues veulent voir en la star hollywoodienne, fierté du Bénin et de l’Afrique, un escroc du fait d’avoir bénéficié d’une subvention de l’Etat béninois pour réaliser le documentaire indiqué sur le vaudou, à concurrence de 150 millions de Francs, sous l’administration Yayi, ce qui, selon eux, aurait dû l’emmener à montrer le film, pour la première fois, dans son pays d’origine. Ces détracteurs ne sont pas des journalistes culturels ni des journalistes tout court, pour savoir qu’il faut laisser l’animal revenir au repaire pour le questionner sur les raisons de cette liberté à laquelle il a droit et qu’il s’est donné. 150 millions ! C’est énorme pour les Béninois dont un bon nombre, sous le régime de la Rupture, se plaignent de ne faire que très difficilement un repas par jour. Mais, pour un documentaire hollywoodien dont plusieurs séquences ont été tournées aussi bien au Bénin qu’au Togo, et qui s’évalue à plus d’un milliard de nos francs, 150 millions, ce n’est malheureusement qu’une goutte d’eau dans la mer ; n’y pourra absolument rien la bassesse de la mentalité de pauvres d’esprit, propre à ces détracteurs ! En dehors de cette considération, il ne faudra que Djimon Hounsou pour clarifier en quoi le Bénin aura largement moins pesé, au point qu’il ait choisi le voisin de l’est pour faire connaître au monde, pour la première fois, le documentaire sur le vaudou. Il n’y a rien que cela pour situer le public, une attente qui fait de tout jugement hâtif, péjoratif, une pure délation.
Troisièmement, qu’y a-t-il d’anti-patriotique que Djimon Hounsou fasse connaître son film au Togo, choisisse ce pays pour dévoiler le projet de mise en place d’écoles de cinéma en Afrique ? Continue d’être alors à l’œuvre la mentalité étriquée propre aux habitants d’un pays comme le nôtre et auquel appartiennent ces détracteurs. Ils ne peuvent savoir ni comprendre que, pour avoir vécu et travaillé pendant 27 ans aux Etats-Unis, les ’’petiteries’’ nationalitaires se sont purgées de l’esprit de Djimon Hounsou, au profit du sens plus valorisant du grand, de l’ensemble, du continental, du planétaire, de l’universel. L’acteur américain et ses détracteurs appartiennent, de chacun des cotés, à deux niveaux disproportionnés de réflexion, ce qui reste pitoyable pour ces mauvaises langues, mais compréhensible, quand même, vu que le Bénin est un pays passé maître dans l’art de la promotion et de la gestion des ’’petiteries’’, des bassesses, des réalités qui n’élèvent pas l’esprit, qui le maintiennent au ventre et au bas-ventre. Ces détracteurs comprendront difficilement qu’en se situant au niveau continentalement africain, Djimon Hounsou travaille à propulser le Bénin plus loin qu’il l’est, aujourd’hui, sur les plans culturel et cultuel, en général, et cinématographique, en particulier.
Ces détracteurs peuvent dépenser leur temps, de manière plus utile, en mettant leur plume acerbe au service de la dénonciation des mœurs administratives délétères et anti-développement, pour assainir les pratiques bureaucratiques, de quoi contribuer à permettre que les talents et les valeurs dictent leur loi de progrès avec, comme élément de satisfaction des fonctionnaires, non un pécule de dessous de table, mais une action d’un traitement impartial et diligent des dossiers, pour, enfin, le décollage de ce pauvre Bénin !
Ultime élément de pratique amateuriste : s’agit-il de Djimon ’’Houssou’’ ou de Djimon Hounsou ? Le premier cas d’orthographie du patronyme du cinéaste américain montre, de la part de ces détracteurs, qu’ils gagneront plus à laisser le traitement des informations culturelles aux journalistes culturels ; eux, tout au moins, ne se laissent jamais à travestir un nom, élément culturel intrinsèque, fondamental !


Marcel Kpogodo

dimanche 17 décembre 2017

« […] la participation de la feuille, dans mes dessins, explique que rien n’est exempt de la feuille », dixit Kaman Esso

Dans une interview qu’il nous accordée sur sa nouvelle démarche artistique

L’artiste dessinateur, peintre et plasticien béninois, Kaman Esso, de son nom à l’état civil, Lucien Dénagan Houessou, se lance, depuis quelques temps, dans une nouvelle tendance artistique, ce qu’il appelle la ’’démarche de la feuille’’. Ainsi, il met un peu moins d’une vingtaine de toiles, réalisées dans ce style, à la découverte du public. Ce serait de ce 15 décembre 2017 au vendredi 16 février 2018 : deux mois donc pour s’approprier le nouveau Kaman Esso …

Kaman Esso
Le Mutateur : Kaman Esso, bonjour à vous. Vous êtes artiste plasticien. Depuis quelques mois, vous avez adopté une nouvelle démarche artistique qui est celle de la feuille. Pouvez-vous décrire un peu de quoi il s'agit ? 

Kaman Esso : Bonjour monsieur le journaliste. Merci beaucoup. Je suis artiste plasticien, dessinateur, en termes clairs. J'étais sur certaines technicités, au départ, comme tout autre dessinateur. Je me suis dit qu'il fallait quand même que je change, parce que j'ai pensé que notre culture est en régression, au jour le jour ; chaque jour que le bon Dieu fait, notre culture régresse parce que nous oublions d'où nous venons et nous aimons toujours copier l'extérieur, pour ne pas jeter la pierre à qui que ce soit !
Nous aimons toujours copier l'extérieur, en ceci que nous avons été colonisés par une puissance et nous croyons toujours que cette puissance est dominatrice sur nous. Cependant, en scrutant un peu les horizons, j'ai compris que les anciens colonisateurs sont des gens qui ne nous assujettissent plus ; s'ils avaient fait ça, c’était au départ.
C'est que, nous-mêmes, les Africains, nous nous sommes un peu oubliés parce que, le rapport de forces étant, nous pensons toujours qu'ils sont au-dessus de nous. Mais, ces colonisateurs ne l'ont jamais exprimé, à part peut-être par les actes, leurs idées, leurs pensées, leur philosophie, par lesquels nous nous laissons toujours influencer, en oubliant que nous avons, nous aussi, Africains, notre philosophie ou nos philosophies, j'allais dire, en comptant sur le fait que nos ancêtres avaient été conduits en esclavage.
Il aurait été temps que nous nous ressaisissons, mais il me semble, à mon humble avis, que nous nous sommes oubliés, ce pourquoi vous entendrez partout les gens dire que l'Afrique est mal partie. En même temps, ils se plaisent à dire que nous avons perdu l'histoire. Il y a beaucoup de gens qui le disent. Je n'apprends rien à quelqu'un. Mais, est-ce que ce n'est pas pour nous ramener à comprendre ce que nous sommes, parce que rien n'est dit par hasard ? Tout ceci était écrit ; nous ne comprenons pas toujours …


C'est ce concept qui vous a conduit à la démarche de la feuille ?

Oui, c'est ce concept qui m'a conduit à la démarche de la feuille.


Est-ce que vous pouvez un peu d'écrire cette démarche ? 

Un jour, j'ai participé à un atelier à ’’La Médiathèque des diasporas’’ avec des collègues artistes. C'est là que l'idée m'en est venue, parce que j'avais perdu le fil de l'actualité. De ma pensée, ce jour-là, je ne savais quoi dessiner ; je me suis demandé : « Faut-il entrer dans le signal de l'abstraction ? », alors que l’abstrait, c'est quelque chose qui me semble un peu rêveur. Ce jour-là, je me suis dit : « Non, je ne vais pas faire l'abstraction parce que c'est quelque chose qui ne me sied pas ». Beaucoup de camarades, beaucoup d'amis m’ont dit : « Il faut faire l'abstraction, là, tu va pouvoir vendre rapidement ».
Moi, le côté qui me plaît toujours, c'est d'être dans le naturel, je préfère plus les choses de chez moi, parce que l'abstraction vient d'ailleurs : c'est des gens qui étaient déjà aisés chez eux, ils sont bien maintenant, ils peuvent rêver mais, nous, en Afrique, est-ce qu'il faut qu'on continue de rêver ? Ce jour-là, j'ai mis au moins 15 minutes avant de commencer à tracer ma toile. Alors, qu'est-ce j'ai peint ? Le dessin j'ai même fait, l'organisateur l'a vu, s'est approché de moi et a dit : « Cela, c'est une bonne idée que tu as flanquée là ! ». Il m'a juste dit ce qu'il fallait ajouter et je l'ai fait.
Or, j'ai dessiné juste quelque chose et j'ai donné deux ailes et, c'est à partir de ces deux ailes-là que je me suis demandé : « Est-ce que la feuille ne vole pas ? ». Et, j'ai réfléchi un instant, j’ai tout rangé. Lorsqu’on a fini l’activité, on a fait le vernissage et, je suis parti. C'est dès ce jour que j'ai commencé à réfléchir. La nuit, je suis parti au lit et, je me suis dit : « Comment ? La feuille, la feuille … ». Alors, l'idée  a commencé  à venir ; quelque chose m’a dit que la feuille est indispensable ; c'est un élément incontournable. Et, qui dit ’’feuille’’ dit ’’alimentation’’ et ’’médicaments’’, ’’soin’’, en quelque sorte. Je me suis alors demandé s’il y avait quelque chose qui était exempt de la feuille. Après y voir réfléchi, je n'ai rien eu, je n'ai rien vu ; rien ne s’est présenté dans ma pensée, comme un élément qu'on peut soustraire de la feuille. Quelque chose m'a dit : « Regarde un peu derrière, à commencer par ce que Dieu a créé … ». C'est alors que je me suis rappelé que Dieu a créé d'abord la verdure parce qu'il a pensé à l'alimentation de l'homme, celui-ci ayant été créé en dernier. Et, une nouvelle question m’est venue : « Est-ce que Dieu n'aurait pas pensé à ce dont l'homme doit se servir pour son existence ? Et, le primordial, c'est quoi ? ». J’'ai commencé à réfléchir, ce qui m’a permis de voir que le primordial, c'est l'alimentation : il faut manger d'abord. Alors, « La nourriture vient d'où ? ». J’ai répondu : « Effectivement, de la plante ! ». Et, qui dit ’’plante’’ dit ’’feuille’’.
Alors, j'ai commencé  à réfléchir ; je l’ai fait longuement et, quand j’ai vu qu’il faisait jour, je me suis levé. Ainsi, après d’autres réflexions et d’autres questions, j'ai pris le crayon et j'ai commencé à tracer ; j'ai comparé la feuille à certaines figures géométriques : la feuille ressemble à la forme de la pyramide, en quelque sorte, si je peux m'exprimer ainsi. Alors, j'ai tracé la pyramide et j'ai mis la feuille dedans ; j'ai compris que c'est à peu près la même chose, il suffit seulement de remodeler le contour et on a juste la pyramide, c'est-à-dire le triangle. J'ai ensuite donné la forme pyramidale au  triangle et, quelque chose m’a dit : « A partir de maintenant, ne fais plus des dessins d’hommes directement ; si tu vas faire des dessins d’hommes, c'est-à-dire d’êtres humains, il faut que tu les accompagnes de dessins de feuilles,  en leur donnant la forme d'un homme, pour pouvoir expliquer les proverbes.


En définitive, que retenons-nous la démarche de la feuille ? 

La démarche de la feuille, c'est comme la peinture ordinaire, c'est la même technique que j'utilise, je n'ai rien inventé, de ce côté. Tout ce que j'ai voulu corriger, à mon niveau, c'est l'expression. Et, je me suis dit que je ne pourrais pas être le seul là-dedans. C'est comme un atelier dans lequel il y a un personnel et où tout le monde travaille ; chacun a sa compétence Est-ce qu'il faut continuer à être polyvalent ? Non, il faut se spécifier.

''Le guide'', une toile de Kaman Esso sur la démarche de la feuille

Nous comprenons que la nécessité de spécification de votre pratique artistique fait que, désormais, sur vos toiles, la feuille verte domine …

Oui, c'est ce que j'ai commencé à faire depuis déjà deux ans, à peu près. Tout dépendra des dessins que je voudrais faire. Admettons que je veuille raconter une histoire biblique, par exemple, je ne peux pas mettre la feuille là-dedans, parce qu’il faut respecter les normes des choses. Mais, pour ce qui vient de moi-même, de ma propre création, étant donné que je suis dans la nature, je peux intégrer la feuille à ma toile.  
Désormais, je suis dans la nature, je peins le naturel et, la participation de la feuille, dans mes dessins, explique que rien n’est exempt de la feuille. Elle possède, non seulement des valeurs nutritionnelles, mais, aussi, elle est, en premier, très active dans la composition des médicaments, pour les soins, parce que la santé est avant toutes les choses ; tout se soumet à sa grande importance. J'ai commencé à peindre la feuille comme le tremplin du résultat escompté dans mes travaux. En effet, « un peuple sans histoire est un peuple qui se meurt », comme le disent les autres. Nous, Africains, nous avons une histoire et, dans notre histoire, nous avons aussi des expressions, des proverbes, j'allais dire, des maximes.


Finalement, avec la démarche de la feuille quels sont les thèmes que vous abordez ? Quel est le message que voulez faire passer ? 

Au moment où j'avais commencé à émettre ces idées-là, le régime actuel (Le Gouvernement Talon, Ndlr) n'était pas encore là. A son arrivée, il a commencé à parler de la culture. Et, qui dit ’’culture’’ ne peut passer outre mesure que par la nature. Si le régime parle de culture, il ne le fait pas pour la forme, c’est sûrement parce que la culture, c'est quelque chose que nous sommes en train de perdre ; c'est par notre culture que nous pouvons évoluer.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo, transcrits par Frumence Djohounmè et corrigés par la Rédaction.  

lundi 11 décembre 2017

Deux jeunes Béninois remportent un prix à ''Toukountchi'', Festival de cinéma du Niger

Dans le cadre de la délibération des différents jurys

Le Festival de cinéma du Niger ’’Toukountchi’’ 2017 a clos ses manifestations, en début de soirée du samedi 9 décembre 2017. Le verdict final, toutes catégories confondues, s’est révélé favorable à deux jeunes cinéastes béninois qui remportent, chacun, un prix, dans leurs catégories respectives, honorant leur pays.

De gauche à droite, Rahmatou Keita, Présidente du Jury ''Documentaire'', Altidor Gildas Dossou et Youssoufa Halidou, Délégué général du Festival

Altidor Gildas Dossou, Prix du Meilleur court et moyen documentaire, et Serge Clément Anatovi, Prix de la Meilleure interprétation masculine ! Un extrait du contenu de la délibération des différents jurys ayant évalué plus d’une trentaine de films, lors de la deuxième édition du Festival de cinéma du Niger ’’Toukountchi’’ 2017, un événement dont l’essentiel des activités s’est déroulé au Centre culturel Oumarou Danga (Ccog), du 6 au 9 décembre.
En réalité, Gildas Dossou a été distingué dans un ensemble de cinq films documentaires qu’ont visionnés les membres d’un Jury de quatre membres. Le film lui ayant permis de remporter le Prix du Meilleur court et moyen documentaire est un vingt-six minutes, intitulé ’’Xwlakô, trésor d’un sol’’ ; il donne au spectateur de faire la découverte du processus très éprouvant, dur, laborieux de l’extraction du sel naturel mélangé au sable du village de Djègbadji, situé dans la Commune de Ouidah. Un film à découvrir absolument, vu sa capacité à restituer un processus artisanal, courageusement mené par les femmes, et que les prochaines années risquent de voir impitoyablement disparaître, de même que le sel qui en ressort, si rien n’est fait, un sel pourvu de vertus nutritives et préventives des maladies liées à la carence en iode.
En bonne possession de son trophée, le visage rayonnant, à cet effet, de ce jeune de 21 ans, poursuivant une formation en Licence de Journalisme et reportage d’images (Jri), dans l’option ’’Réalisation-cinéma tv’’, laisse Altidor Gildas Dossou, cet étudiant de l’Ecole nationale des sciences et techniques de l’information et de la communication (Enstic) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), partager des impressions d’une profonde humilité : « Je suis content après l’obtention de ce Prix. C’est le travail de toute une équipe qui a été récompensé. Néanmoins, ce Prix ne doit pas être une fin en soit. Nous allons continuer de travailler, pour de plus belles victoires ».
Par ailleurs, il n’a pas manqué de faire connaître, généreusement, les conditions l’ayant amené à réaliser le documentaire lauréat : « J’ai découvert le village de Djègbadji en 2013, quand j’étais en seconde, au collège. Nous y étions dans le cadre d’une sortie pédagogique sur l’écosystème et la mangrove. Le travail de ces femmes m’a beaucoup impressionné. Dès que j’ai voulu réaliser mon premier film documentaire, je me suis dit que c’était l’occasion de faire découvrir l’ingéniosité de ces femmes, au monde entier ».


Un habitué de l’environnement des distinctions …

Altidor Gildas Dossou, pour le même film documentaire, a conquis son premier prix, en octobre 2017 : celui du Meilleur montage au ’’Ciné 229 awards’’. En outre, en début décembre, la même œuvre a connu la Sélection officielle au Festival international du film documentaire de Blitta (Fesdob), et au Festival international du cinéma numérique de Cotonou (Ficnc). La distinction nigérienne est la confirmation que le documentaire indiqué déploie une qualité que d’autres instances ne manqueront pas de promouvoir. 


Serge Clément Anatovi, l’autre valeur sûre du cinéma béninois

Serge Clément Anatovi, en possession de son trophée

De son côté, Serge Clément Anatovi est l’autre jeune Béninois ayant été distingué au Festival ’’Toukountchi’’ 2017. Contrairement à son compatriote Altidor Gildas originaire et natif de Lokossa, lui a vu le jour, a grandi et a fait ses études au Niger dont il est aussi possesseur de la nationalité. Ayant remporté le Prix de la Meilleure interprétation masculine, avec ’’Cause perdue’’ dont il est aussi le réalisateur, il constitue, avec le précédent, une pépinière d’une promesse irréfutable, dont le Bénin pourra tirer les fondements de son rayonnement cinématographique, en particulier, et de celui culturel, en général, que ce pays les accompagne ou non, car ces deux étoiles en devenir se battent et réussissent déjà seules.

Marcel Kpogodo


Palmarès du Festival de cinéma du Niger – Toukountchi 2017

Catégorie Documentaire
·         Prix du Meilleur documentaire : Xwlakô, trésor  d’un sol de Gildas Dossou  (Bénin).
·         Mention spéciale du jury : Nos faiseurs de bonheur de Kadri Koda  (Niger)

Catégorie Films des écoles
·         Fiction : Pater-Noster  de Barth Lambert-Oubda   (Burkina Faso/  Institut Imagine) 
·         Documentaire : Une route périlleuse de  Safiatou Hassane (Niger/ IFTIC)

Catégorie  Fiction et séries télévisuelles
·         Prix de la meilleure sitcom court et moyen métrage : Au-delà des mots d’Issa Saga (Burkina Faso)
·         Prix du meilleur film de fiction long métrage : Thom de Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso)
·         Prix de la meilleure série télévisuelle : Chronique d’une famille d’Abdoul Rachil Maïga (Niger) 
·         Prix de la meilleure interprétation féminine : Inaissa Traoré (Mali), dans Mouna né (Pourquoi moi ?) de Dicko Traoré
·         Prix de la meilleure interprétation masculine : Serge Clément Anatovi (Niger), dans Cause perdue de Serge Clément Anatovi
·         Prix du meilleur scénario : Pile à l’heure de Mariam Moumboua (Côte d’Ivoire)

M. K.

samedi 9 décembre 2017

Un lancement sur des chapeaux de roue pour ’’Toukountchi’’ 2017

Dans le cadre du déroulement du Festival de cinéma au Niger

Le Festival de cinéma du Niger, dénommé ’’Toukountchi’’, a débuté depuis le mercredi 6 décembre 2017, à Niamey, au Niger. Le Centre culturel ’’Oumarou Danga’’ a servi de cadre au lancement officiel de l’événement, le jeudi 7 décembre. Le départ d’une effervescence d’activités, dans le cadre de trois jours d’un programme consistant.

Toukountchi 2017 : une séance de projection de films en compétition
Deux projections de film dans un collège, d’une part, une résidence de création de film documentaire et de fiction, une cérémonie de lancement et la première série de projections de films nominés devant être évalués par le jury approprié, d’autre part. Les catégories d’activités ayant meublé les journées des 6 et 7 décembre 2017, dans le cadre de la deuxième édition de ’’Toukountchi’’, Festival de cinéma du Niger, couplé avec le Festival de films d’animation et la semaine de la critique de cinéma nigérien, sur le thème : « Cinéma et culture de la paix ».
Premièrement, la journée du 6 décembre, celle du démarrage concret de la manifestation cinématographique, a été marquée par deux activités sensibles : la projection du film, ’’La colère dans le vent’’, de la réalisatrice Amina Weira. Cela se déroulait dans l’enceinte du Collège ’’Mariama’’, devant un jeune public, à Niamey, au Niger, au sein de l’un des ciné-clubs, mis en place par l’Association nigérienne des ciné-clubs et critiques de cinéma (Anccc). Pour animer les discussions, leur donner de la richesse, quelques invités étaient de la partie : Anaïs Irma Kayaba Albertina Kéré, membre de la Fédération burkinabè des ciné-clubs, des représentants du Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco), de l’Anccc et Amina Weira, elle-même.
A vingt heures, dans la soirée a eu lieu la seconde activité étant la projection de quelques films d’animation, réalisés par le Nigérien Moustapha Alassane, et organisée par le Cinéma numérique ambulant (Cna), ce qui s’est effectué aux quartiers de l’aéroport de Niamey et de ’’Rive droite’’. Cette activité concrétisait la deuxième édition du Festival de film d’animation, ce qui a permis de rendre hommage à Moustapha Alassane, un pionnier dans le domaine.


Le 7 décembre, journée-marathon

La journée du 7 décembre 2017 s’est ouverte avec la cérémonie officielle de lancement du Festival ’’Toukountchi’’, en début de matinée, au Centre culturel ’’Oumarou Danga’’ (Ccog), avec la présence des festivaliers et de plusieurs personnalités dont Souley Limane Korimi, Directeur de l’institution d’accueil, Youssoufa Halidou, Délégué général de la 2ème édition du Festival de cinéma ’’Toukounntchi’’ du Niger, Rahmatou Keita, Marraine de l’événement et lauréate du ’’Prix de la Meilleure image’’ du Fespaco 2017, François Adianaga, représentant du Directeur du Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco) et le représentant du Ministre de la Renaissance culturelle, des arts et de la modernisation sociale.
Cette manifestation a laissé la place à la première séance de projection de films nominés pour prendre part à la compétition des productions cinématographiques. La catégorie des ’’Fictions  et séries’’ est ainsi entrée en lice, avec plusieurs films : ’’Chronique d’une famille’’ d’Abdoul Rachil Maïga, du Niger, ’’La famille c nous’’ de Serge Clément Anatovi, du Niger, pour les séries, ’’L’abus’’ de Sékou Ouédraogo, du Burkina Faso, ’’Une longue marche’’ d’Oumarou Badini et ’’Au-delà des mots’’ d’Issa Saga, tous deux, du Burkina Faso, ’’Mouné né’’ de Dicko Traoré et ’’La laine rouge’’ de Nathalia Foulématou, deux réalisatrices du Mali, ’’Pacte’’ de Joël M’Maka, du Togo, ’’Perception’’ de Fatou Sokhna, du Sénégal et, enfin, ’’Pile à l’heure’’ de Mariam Moumbouya, de  la Côte d’Ivoire.
En outre, le Jury constitué à l’effet de l’évaluation de ces œuvres comporte plusieurs personnalités : Harouna Niandou, Président, Mamane Bakabé, François Adianaga et Aliou Ouro Tchitchiri, membres.


Bonne continuation, le 8 décembre

Quant à la journée du 8 décembre, elle a vu se poursuivre la projection des films en compétition, dans plusieurs catégories. Celle des documentaires a donné lieu à l’affrontement de quelques œuvres : ’’Xwlakô, trésor d’un sol’’ de Gildas Dossou, du Bénin, ’’Thhéophane mon fils’’ de Delphine Yerbanga, du Burkina Faso, ’’Liés à vie’’ de Malika  Kakayé, de la Côte d’Ivoire, ’’Esklavaj Reparasyon’’ de  Jean-Luc Miheaye, du Togo, ’’Nos faiseurs de bonheur’’ de Kadri Koda et ’’L’or … dur’’ d’Anita Afatchao, tous deux, du Niger.
Concernant le Jury d’évaluation, il est composé de Rahmatou Keita, Présidente, Amina Weira, Marcel Kpogodo et Esckil Agbo, membres.
Se rapportant à la catégorie ’’Film des écoles’’, ses travaux se déroulent le 9 décembre.
En réalité, onze Prix seront décernés, à l’issue de la délibération des différents jurys : ceux du Meilleur acteur, de la Meilleure actrice, du Meilleur court et moyen métrage fiction, du Meilleur long métrage fiction, du Meilleur film court et moyen métrage documentaire, de la Meilleure série, du Meilleur film fiction des écoles, du Meilleur film documentaire des écoles, du Meilleur scénario, et une Mention spéciale du Jury du film documentaire. En plus, il est prévu un Prix spécial pour la personnalité ou structure ayant le mieux aidé le Festival, notamment. 

Marcel Kpogodo