mardi 15 janvier 2019

Laudamus Sègbo, la quête de la restauration religieuse africaine ou le vodoun bienfaisant

Dans le cadre de la Performance-expo de l’artiste

Laudamus Sègbo, dit, tout simplement, ’’Laudamus’’, est un artiste visuel multidimensionnel qui tient le vernissage d’une exposition devant permettre de faire découvrir au public une toute nouvelle série de toiles dédiées à la présentation d’une réalité méconnue du Vodoun, redouté et fui : l’humanité, la compassion, l’amour, notamment.  



« Les dieux chevauchent les hommes ». La nouvelle exposition de l’artiste peintre, Laudamus Sègbo, dont le vernissage est prévu pour le tout début de soirée du mardi 15 janvier 2019 à la Médiathèque des Diasporas, sis Place du Souvenir, ex-Place des Martyrs, à Cotonou. 18 heures précises. Elle doit être précédée d’une performance et cette exposition ne s’intègre nullement à une certaine mode consistant pour les créateurs d’art à aborder la religion du Vodoun dans leurs travaux pour appartenir à un certain air du temps où, en manque d’une inspiration novatrice ou remarquable, il faut parler de la religion endogène dont le Bénin est le berceau pour faire impression. Non !
Cette exposition au titre frappant est l’aboutissement de plus d’une douzaine d’autres qui l’ont précédée, entre 1999 et 2016, qui l’ont préparée, en dix-sept ans d’écart, elle qui se révèle la jointure, la résultante de deux ou trois sujets abordés séparément par Laudamus Sègbo, antérieurement, dans ses toiles : le Fâ, la femme et le Vodoun.
Voici donc une exposition de la maturité professionnelle et artistique chez celui que la plupart de ses admirateurs préfèrent appeler ’’Laudamus’’. En effet, après avoir, dans les années passées, tenté de circonscrire le Fâ, surtout, en 2012, avec l’exposition intitulée, « Fâ, langage des dieux », l’année suivante, il s’est imposé d’entrer dans un « Rêve flou » d’ « Hommage à la femme », en sous-titre, sans oublier qu’onze ans plus tôt, l’artiste semait l’émoi sur cet être qu’il considère comme fondamental et divin, en associant son inspiration à celle du grand photographe d’art béninois, Erick Ahounou, par la mise en place de l’aventure, « Erotisme du regard », une exposition attachée à une performance de sculptures vivantes, des femmes nues habillées progressivement et, devant tous, de peintures d’un agencement digital harmonieux !


Par conséquent, Laudamus vient de vraiment de très loin, du tréfonds des entrailles de la royauté savaloise, arc-bouté qu’il reste à une connaissance approfondie du Vodoun, de son fonctionnement, des étapes et de l’échelle de ses divinités, de sa relation avec le Fâ et du rôle irremplaçable que la femme y joue depuis la nuit des temps, lui qui reste âprement conscient que ce système religieux endogène est redouté, vomi, du fait de l’exploitation nuisible qu’en font les hommes.
C’est à ce niveau qu’entre en jeu l’exposition, « Les dieux chevauchent les hommes », pour faire sentir que la religion du Vodoun est d’abord le premier tranchant du couteau qui sert à couper de la tomate, des oignons ou, simplement, à tailler une fleur pour la faire percevoir plus belle. Le sens qu’il faut accorder aux innombrables toiles de l’exposition : la chaleur des couleurs, la finesse du trait des prêtresses, la beauté, l’élégance de leurs danses, la force de communication que déploient les fidèles, pris dans la volonté de telle divinité ou de telle autre de faire passer un important message aux hommes, sans compter les reliefs de lignes de tissus ou de faume, harmonieusement colorés pour mettre à la vue les instruments du Vodoun ou du Fâ. Si, ainsi, « les dieux chevauchent les hommes », c’est qu’ils les domptent, les « possèdent », les « gèrent » pour se faire connaître, pour matérialiser leur personnalité, leur force, leur puissance, leur voix, leur utilité, leur complexité, leur dualité, notamment. « Les dieux chevauchent les hommes », une exposition pour faire décrypter l’unité du Vodoun, sa divinité, son amour de l’humanité, son caractère religieux intrinsèque et authentique, son déni des excès humains de sa dévalorisation, la réalité de la valeur du Vodoun pour le Béninois, pour l’Africain, pour l’homme : le défi que se lance Laudamus.

Marcel Kpogodo             

mardi 25 décembre 2018

L’Acubase enrichit des enfants en art de danse traditionnelle

Dans le cadre du Projet ’’Danse dans les corps’

Le samedi 22 décembre 2018, le Village d’enfants ’’Sos’’ d’Abomey-Calavi a abrité une manifestation de restitution d’un atelier de formation en danse traditionnelle, dont les bénéficiaires sont de nombreux enfants « en situation difficile ». Cette initiative de transmission de connaissances a été organisée par l’Association ’’Culture à la base’’ (Acubase).

Photo de famille des enfants stagiaires détenteurs de leur diplôme de participation, avec des encadreurs et des responsables respectifs de leurs structures de provenance
Une bonne trentaine d’enfants recevant un diplôme de participation, quelques minutes après avoir impressionné le public présent par l’exécution de rythmes de danses traditionnelles béninoises. 

Démonstration de danse traditionnelle 
Ce qu’il faut retenir de l’après-midi du samedi 22 décembre 2018, de compte-rendu d’un atelier consacré à former ces jeunes apprenants en techniques d’exécution de plusieurs de ces danses, ces séances de réception de capacités s’étant déroulées dans le contexte de la troisième édition du Projet, ’’Danse dans les corps’’, ayant débuté le 14 du même mois, au Village d’enfants ’’Sos’’ d’Abomey-Calavi, situé dans la Commune du même nom.

Un aperçu ...
Emanant de cette structure d’accueil et d’orphelins mis à disposition par l’Organisation non gouvernementale (Ong) dénommée ’’Assovié’’, ces stagiaires, le moment de démonstration venu, ont exécuté, respectivement, de vigoureux pas de danse, successivement, d’ ’’agbadja’’ et de ’’zinli gbété’’, ce qui a contribué à égayer, à satisfaire et à contaminer un public d’invités constitués par des responsables des deux organisations, des formateurs, des parents et d’autres enfants. Ces élus du jour ont été encadrés par de grands noms de la musique traditionnelle : Aubin Ayi, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, Clément Kakpo, notamment ; ils les ont outillés en techniques de pratiques d’autres danses telles que le ’’houngan’’, l’ ’’akonhoun’’ et l’ ’’adjogbo’’. 

... du public participant
Une manière de ramener ces apprenants à leurs sources culturelles, surtout à l’époque actuelle de l’adoption par tous des danses venues d’autres pays de la sous-région et de l’occident, une attitude contribuant à priver le Bénin d’une identité culturelle à l’extérieur, en matière de danses authentiques de son cru civilisationnel. Il ne reste qu’à espérer un impact réellement durable de ce Projet sur la mentalité de ces enfants, de façon à les pousser, lorsqu’ils auront grandi, à pratiquer et à faire adopter autour d’eux ces danses dont ils ont acquis la technique.

Aimé Tchibozo
Cet après-midi de restitution a débuté par une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle ont été amenés à prendre la parole Aimé Tchibozo, Directeur du Village d’enfants ’’Sos’’ d’Abomey-Calavi et Raymond Sossou, Président de l’Acubase, qui, en substance, a remercié le Fonds des Arts et de la culture (Fac) pour avoir financé la tenue de l’événement.

Raymond Sossou
Marcel Kpogodo