vendredi 24 février 2017

’’Fifa’’, 6 titres en développement personnel de Kim Azas

Présentation de son nouvel album par l’artiste à notre Rédaction


Depuis quelques petits jours est disponible ’’Fifa’’, le nouvel album de Kim Azas, artiste béninois vivant en Allemagne. De passage à Cotonou, le reggaeman a accepté de nous présenter les 6 titres d’un disque très orienté développement personnel.    

Kim Azas, avec ''Fifa''
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Kim Azas. Vous venez de faire paraître un nouvel album intitulé ’’Fifa’’. Il est en Cd audio et comporte six titres. Sachant que vous êtes un reggae man, quelle est la particularité avec laquelle vous pratiquez le rythme reggae ?

Kim Azas : Moi, je ne fais pas le reggae direct, sorti de la Jamaïque ; j’essaie d’y mettre les percussions béninoises et de le faire entendre dehors en y ajoutant du hip-hop aussi.



Pouvez-vous décortiquer pour nous les six titres de l’album ?

D’abord, le titre ’’Fifa’’ ; je l’ai eu parce que le Bénin traverse un moment très critique ; on parle de Rupture, on parle de Nouveau départ et, tout le monde n’est pas prêt. Donc, il y a des tensions à gauche et à droite, les gens n’ont pas encore compris, ils ne sont pas encore prêts. Le Béninois, en tant que tel, n’aime pas trop le changement, il préfère rester sous son ancien système et évoluer comme il le faisait. Mais, les choses ont pris une autre tournure et, je me suis dit qu’il fallait faire réunir les Béninois en composant une chanson qu’on appelle ’’Fifa’’ qui veut dire la paix.

Quant au morceau ’’Gbèto’’, il parle de l’homme qui est un animal très compliqué ; c’est l’homme qui te fait du mal, tout de suite et, c’est encore lui qui viendra te sauver, c’est l’homme que tu as haï tout à l’heure et qui deviendra encore ton ami, demain. Donc, l’homme change au jour le jour ; dès que la température change, l’homme change, c’est le même homme que tu aimes qui deviendra ton ennemi, le même homme que tu détestes, c’est celui-là qui viendra te sauver sur la route. Ce titre parle de l’amour et de la complexité de l’homme. Dans le même sens, je parle, dans ce morceau, d’une lumière qui est descendue sur ce Bénin et qui a envie de changer le Bénin, de changer toute l’Afrique pour que demain soit l’Afrique. Donc, ’’Gbèto’’ parle de ça.

Le titre ’’Three baba’’, veut dire : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » ; ce morceau prône le ’’One love’’. L’homme est venu dans ce monde sans savoir pourquoi il est arrivé, sans savoir quand il devait arriver et, s’il y est arrivé, c’est qu’il y a un esprit qui l’y a envoyé et, cet esprit, il faudrait, tous les jours, le remercier. Quand tu te réveilles, tu dis « Merci » à Dieu, quand tu veux dormir, tu en fais de même, et aussi, quand tu veux manger.

Le quatrième titre est ’’Bitchifi’’, ce qui veut dire que tout ce que nous faisons, nous courons pour avoir une belle voiture, nous courons pour avoir un bateau, un avion, nous courons pour avoir une belle maison, mais quand le moment va arriver, le moment que Dieu définit pour nous enlever de cette terre, tout ce que nous avons acquis restera ici. Ce que je voudrais faire comprendre par là, c’est que nous ne devons pas trop nous focaliser sur le matériel, mais privilégions le spirituel, puisque le matériel, on va le laisser ici ; il faudrait qu’on soit humbles.

L’avant-dernier morceau est ’’See clear’’ qui veut dire « Maintenant, je vois clair » ; ce sont les Nigérians qui peuvent bien le comprendre parce qu’avant, quand j’arrivais de l’Europe, déjà, à l’aéroport du Bénin, la peur m’attrape, j’ai l’impression d’arriver dans un pays que je ne maîtrise pas ; tout un chacun de nous sait de quoi je parle, parce que ce petit pays qu’on appelle le Bénin n’est pas très facile à gérer. Donc, avec ma nouvelle conviction spirituelle, je commence à voir clair ; c’est de cela que je parle.

Le dernier morceau est ’’We don’t want trouble’’. Ce morceau me permet de répondre à ’’See clear’’, parce que ce n’est pas en voyant clair que je vais déclarer la guerre aux autres. Pour moi, c’est l’amour. Quelle que soit ta religion, dès que tu as un esprit positif envers moi, ça veut dire que tu es mon ami ; c’est que tu es mon frère. Donc, Dieu nous a créés à son image ; moi, je ne trouve pas que l’autre est d’un autre bord et que je le néglige. Pour moi, les Béninois, nous sommes un et unis, de même que l’Afrique.



Cet album est d’une tendance très spirituelle et appuyé en développement personnel. Confirmez-vous cela ?

Bien sûr ! Moi-même, je suis spirituel ; tant que tu vis sur cette terre, que tu le veuilles ou pas, il y a un monde visible et un monde invisible. Donc, si quelqu’un dit qu’il ne cherche pas à cultiver ce côté spirituel, c’est qu’il n’est pas sur cette terre et, il ne pourra pas vraiment avancer. C’est Dieu Qui a créé le monde et, tant qu’on est sur cette terre, on est sous la tendance de Dieu. Donc, tout ce que je chante s’oriente vers la spiritualité.



Kim Azas vit en Allemagne. Où peut-on se procurer l’album ’’Fifa’’ lorsqu’on est au Bénin ?

L’album est en vente à Ganhi, au niveau de la Boutique ’’Bon berger’’, au Hangar n°21, face à la Société ’’Delmas’’, au numéro 97162794.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 22 février 2017

La Fénat forme une dizaine de journalistes culturels aux ficelles du théâtre

Dans le cadre de la saison artistique de l’Organisation


La Salle de conférence du siège de la Fédération nationale de théâtre (Fénat) a abrité une formation, celle des journalistes culturels sur le théâtre. C’était le jeudi 16 février dernier, au quartier Mènontin, à Cotonou.

De gauche à droite, Pascal Wanou et Hermas Gbaguidi
4 grands compartiments intégrant chacun 3 sous-parties magistralement et intensément dispensées par Hermas Gbaguidi, Secrétaire à la formation de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), sur le thème : « Etudier et écrire sur le théâtre ». La substance de la formation tenue par cette organisation, le jeudi 16 février 2017, à la Salle de conférence du siège de la superstructure, situé au quartier Mènontin, à Cotonou, à l’intention d’une dizaine de journalistes culturels en provenance d’organes de presse écrite et en ligne.
Pendant cinq heures de temps, le metteur en scène, Hermas Gbaguidi, a entretenu ses apprenants de circonstance du fonctionnement profond des rouages d’une pièce de théâtre, mise en représentation théâtrale et devant servir de fondement à la production d’un article de critique dramatique, émise par ceux qui, en ce moment, devraient être considérés comme des critiques d’art.
Déblayant le terrain et plantant le décor à des discussions préliminaires, Hermas Gbaguidi a soumis à ses auditeurs une ’’Note introductive’’ censée leur rappeler les généralités sur le théâtre, de même que les défis qui attendent le critique d’art dans son entreprise de l’analyse d’une représentation théâtrale. Ainsi, d’une part, il a fallu conclure que le journaliste culturel voulant réussir la critique de ce genre de spectacle ne devrait pas rester fermé au processus de mise en scène de la pièce de théâtre, pris qu’il devrait être comme l’un des membres de la mise en scène, ce qui n’empêcherait en rien une analyse défavorable ni ne devrait permettre l’enfermement dans une stratégie laudative.
D’autre part, Hermas Gbaguidi a été amené à faire toucher du doigt aux journalistes culturels présents le caractère extrêmement délicat de la critique dramatique, une entreprise rendue telle par la complexité de la composition de la pièce de théâtre.

Un aperçu des stagiaires
Cette étape préliminaire a permis au formateur d’entrer dans le vif du sujet, axant son propos sur les notions très techniques concernant la structure d’une œuvre dramatique, le lieu de l’action, le temps de l’action. Enfin, il a abordé « les propriétés du langage théâtral ». Au-delà de ces différentes évocations dont la présentation a été enrichie par Hermas Gbaguidi d’exemples précis, concrets, celui-ci a communiqué aux stagiaires la très stratégique clé de lecture d’une pièce de théâtre, celle sans laquelle une critique dramatique perd de son essence.
Cette journée de formation a été lancée par Pascal Wanou, Président de la Fénat. Celui-ci a placé cette activité dans un contexte clair : l’exécution du programme de la saison artistique 2017. Il a, en outre, précisé que deux formations ont précédé celle-ci, depuis le début de l’année.


Marcel Kpogodo