vendredi 19 avril 2019

Les ’’3L Ifèdé’’ d’Eric Orphée Gnikpo aux Usa pour la promotion du patrimoine du Bénin

Annonce faite dans le cadre d’un point de presse

Les ’’3L Ifèdé’’ est une troupe de théâtre et de danses traditionnelles, qui se rendra sous peu aux Etats-Unis pour participer à un important festival commémorant son cinquantenaire d’existence. Le contenu du point de presse qu’a animé le responsable de ce groupe le vendredi 19 avril 2019 au siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat) sis quartier de Ménontin à Cotonou.


De gauche à droite, Léon Hounyè, Eric Orphée Gnikpo et Oscar Allossè
« Comment faire pour graver l’image du Bénin dans le cœur de ces centaines de milliers de spectateurs ? ». La préoccupation qu’a gravement manifestée Eric Orphée Gnikpo, Directeur de la troupe de théâtre et de danses traditionnelles, ’’Les 3L Ifèdé’’, au cours du point de presse qu’il a animé concernant la prochaine expédition de son Groupe aux Etats-Unis, à la salle de conférence du siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat) du quartier de Mènontin, à Cotonou, dans la matinée du vendredi 29 avril 2019. Pour la circonstance de la présentation de son projet, le jeune artiste et acteur culturel était entouré de deux de ses pairs, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, et Oscar Allossè.
Selon Eric Orphée Gnikpo, pour des raisons de calendrier, seul le premier de ces deux danseurs traditionnels professionnels béninois appartiendra au groupe des 13 membres des ’’3L Ifèdé’’ qui participeront, du 28 avril au 7 mai 2019, à un événement culturel international d’une envergure monumentale qui est le jumelage de deux manifestations qui se révèlent de poids, au regard de la qualité des artistes invités, de la variété, de la diversité et de l’abondance frappante des spectateurs à chaque édition : le ’’New Orleans jazz’’ and ’’Heritage festival’’. Ceci n’empêche pas, à en croire l’intervenant, Oscar Allossè d’être de cœur avec les partants et avec l’expérience dont ils iront s’enrichir. Un facteur important donne un intérêt particulier à l’édition 2019 de l’événement : il se trouve à son 50ème  anniversaire de déroulement.
Pour le Directeur des ’’3L Ifèdé’’, la donnée liée au demi-siècle d’âge du festival américain exige qu’en matière des artistes et des groupes participants, ce soit la « crème des crèmes » qui puisse y être appelée, d’où le défi qui s’impose à son Groupe de relever. « Nous avons l’obligation de vendre notre culture, de défendre vaillamment le patrimoine immatériel et nous nous donnons les moyens pour réussir cette mission », ce qui met l’ensemble artistique concerné en situation de travailler d’arrache-pied, c’est-à-dire « nuit et jour », a déclaré Eric Orphée Gnikpo.


Une programmation bien arrêtée

Pour le conférencier, ’’Wouétché’’ est le spectacle de danse, la dernière création que les ’’3L Ifèdé’’ produiront sur les scènes américaines de la Nouvelle Orléans et de la Louisiane. Bien rôdé en octobre 2018 à l’occasion de la première édition de la Semaine culturelle du Bénin au Togo, ce spectacle donnera l’occasion de faire découvrir les danses patrimoniales du Bénin, qu’elles manifestent leur origine au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest, de même que les rythmes respectifs qui leur sont attachés. Dans la suite de ses explications, Eric Orphée Gnikpo a montré que le séjour artistique et culturel des ’’3L Ifèdé’’ à la Nouvelle Orléans et en Louisiane donnera l’opportunité à ses membres de prendre part à des rencontres professionnelles avec des artistes et des groupes, à des ’’master class’’ dans des universités, sans oublier de tenir des échanges avec des programmateurs et des acheteurs, puis des signatures de partenariats. 
Si, au moins, une dizaine d’années auparavant, les groupes ’’Ori culture’’, ’’Gangbé brass band’’ et l’homme-orchestre Sagbohan Danialou ont particpé au ’’New Orleans jazz’’ and ’’Heritage festival’’, il appartient aux ’’3L Ifèdé’’ d’y faire rayonner le Bénin, eux qui s’y produiront aux côtés de pays comme la Côte d’Ivoire, le Canada et le Brésil.
Par ailleurs, selon les propos d’Eric Orphée Gnikpo, le Gouvernement béninois joue une partition honorable dans le déplacement de l’Ensemble artistique et culturel indiqué de théâtre et de danses par l’apport financier du Ministère de la Culture dont le Fonds des Arts et de culture (Fac), dirigé par Gilbert Déou Malé, prend en charge tous les frais afférents à cette expérience artistique et culturelle, sans oublier le soutien remarquable de personnalités telles que Gaston Eguédji, en tant qu’acteur culturel béninois.

Marcel Kpogodo

jeudi 18 avril 2019

Quand Oswald Homéky assène un violent coup de massue aux acteurs culturels

Dans le cadre de l’Assemblée générale organisée par leur Plateforme représentative

La salle de conférence du Centre de Promotion de l’artisanat de Cotonou (Cpa) a abrité une Assemblée générale initiée par la Plateforme des artistes et des acteurs culturels du Bénin. L’événement s’est produit le 29 mars 2019. Etait à l’ordre du jour la situation qui prévaut dans le secteur culturel et les solutions à apporter aux problèmes posés. Les artistes et les acteurs culturels se sont montrés particulièrement remontés contre les choix budgétaires liés au domaine des arts et de la culture, et opérés, contre toute attente, par le Ministre de la Culture, pour le compte de l’année 2019.

De gauche à droite, Gaston Eguédji, Souleymane, Pascal Wanou et Koffi Adolphe Alladé, au cours de l'Assemblée générale
500 millions pour le Fonds de Bonification, 650 millions pour le financement par le Fonds des Arts et de la culture (Fac) des projets institutionnels, d’une part, et de ceux individuels et associatifs des artistes et des acteurs culturels, d'autre part, 400 millions pour le fonctionnement du Fac, soit 1 milliard 550 millions de Francs, pour 2019, sur une dotation globale de 7 milliards, octroyée par le Ministère des Finances. Les chiffres ayant provoqué l’indignation des artistes et des acteurs culturels qui participaient massivement à l’Assemblée générale à laquelle les a appelés la Plateforme des artistes et des acteurs culturels, et qui s’est tenue dans la matinée du vendredi 29 mars 2019 au Centre de Promotion de l’artisanat de Cotonou.
Le thème qui a servi de fondement aux échanges parfois houleux et surchauffés, d’une durée de quatre heures d’horloge, avait été annoncé à l’avance : « Etat des lieux du secteur de la culture : avancées, difficultés actuelles et perspectives ». Pour conduire les débats, quatre personnalités se trouvaient au podium : Gaston Eguédji et Souleymane Salaou, tous deux Administrateurs du Fac, Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme et, enfin, Koffi Adolphe Alladé, Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed).
L’Assemblée générale, dans son déroulement, connaissait une évolution normale et apaisée jusqu’au moment où deux situations se sont produites et qui ont eu pour conséquence de faire tourner les humeurs au vinaigre : l’annonce du passage du montant consacré à la subvention directe par le Fac des manifestations initiées par les artistes et les acteurs culturels d’1 milliard 750 millions, en 2018, à 650 millions, en 2019 ! Deuxième situation : l’impression que les animateurs ont donné d’être les porte-parole du Ministre de la Culture, Oswald Homéky.
En réalité, l’assistance n’avait pas compris que le ton conciliant que Pascal Wanou et les siens du podium adoptaient pour expliquer la situation dramatique était dû au caractère irréversible et définitif du cadrage des fonds destinés aux subventions des activités des artistes pour le compte de l’année en cours. Conséquence : on ne pouvait plus rien changer de ces chiffres de 2019, ce qui n’a pas empêché bon nombre d’intervenants, au cours de la phase des débats, de proposer que la dotation du Fonds de Bonification soit purement et simplement reversée à la cagnotte du Fac. Un vrai médecin après la mort !
A plusieurs reprises, Pascal Wanou et les deux Administrateurs du Fac ont dû clamer leur bonne foi et leur acquisition sans failles à la cause des artistes et des acteurs culturels. Le courroux de ceux-ci était, en effet, difficile à contrôler et à dissiper ; il ne restait plus que leur colère pour déplorer les orientations budgétaires du Ministre de la Culture qui fut, à l’occasion, fortement décrié. Le fait accompli devant lequel se sont retrouvés les dirigeants de la Plateforme au cours de leur rencontre avec Oswald Homéky les interpelle sur la nécessité pour eux de développer un sens élevé d’anticipation afin de commencer à temps, dès juin 2019, au moins, le lobbying et le plaidoyer auprès des autorités concernées pour un budget 2020 favorable aux artistes et aux acteurs culturels.



Oswald Homéky : un cahier des charges à peine démarré !


Les échanges entre les membres du podium de l’Assemblée générale et les artistes puis les acteurs culturels ont débouché sur un état des lieux à la limite du désastre, comme si le Ministère de la Culture n’avait pas eu un titulaire depuis plusieurs années.
D’abord, il s’est précisé que trois directions techniques du Département ministériel concerné manquaient d’un Conseil d’Administration : le Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), la Direction de l’Ensemble artistique national (Dean) et le Centre national du Cinéma et de l’image animé (Cncia). En outre, une réalité tout autant déplorable liée au fonctionnement des directions techniques restent qu’elles ne disposent pas d’un budget autonome pouvant leur permettre de mener des activités en faveur des acteurs culturels. « Il faudrait doter les directions techniques d’un budget de fonctionnement, ce qui amènerait à désengorger le Fonds des Arts et de la culture », avait lancé Gaston Eguédji.
Ensuite, d’autres situations calamiteuses furent présentées : entre autres, les dettes non encore réglées de l’ex-Fonds d’Aide à la culture selon l’exercice 2016, une question pour laquelle le Ministre de la Culture menace de demander un audit, l’absence de la carte d’artiste, le délaissement par le Ministère de secteurs comme les arts plastiques et la littérature, la difficulté dans la distribution des œuvres artistiques.
Enfin, même si plusieurs artistes et acteurs culturels ont développé, au cours de l’Assemblée générale, l’esprit d’un rejet des 650 millions accordés au Fac, quitte à ce que soit ajoutée à ce montant, la dotation de 500 millions du Fonds de Bonification, le Coordonnateur de leur Plateforme représentative, Pascal Wanou, a partagé avec l’assistance une condition supplémentaire pour se donner les chances de décrocher un financement au Fac, même si aucun appel à candidatures ne sera lancé officiellement, comme par le passé : appartenir à une association culturelle.

Marcel Kpogodo