vendredi 15 mars 2019

’’Artisttik Africa’’ à Cotonou : ouverture ce 15 mars du 1er des 12 spectacles de théâtre

Dans le cadre d’une vaste programmation annoncée en conférence de presse

Le mardi 12 mars 2019 s’est tenue une conférence de presse à l’Espace culturel, ’’Artisttik Africa’’. Animée par son fondateur et Directeur, Ousmane Alédji, elle a donné l’opportunité à la personnalité de faire connaître aux journalistes la nouvelle programmation théâtrale devant enrichir le fonctionnement du Centre indiqué pendant les mois de mars et d’avril, à commencer par le vendredi 15 mars 2019.
Ousmane Alédji, au cours de la conférence de presse, de même qu' ... - Crédit photo : ''Artisttik Africa''
’’Négrititudes’’, à 20h30, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, le vendredi 15 mars 2019, pour un ticket d’une valeur de deux mille francs Cfa, par personne. Le spectacle qui ouvre une série de douze représentations théâtrales, ce qu’a annoncé Ousmane Alédji, Fondateur et Directeur de l’Espace concerné, à travers une conférence de presse qu’il y a animée dans le milieu de la matinée du mardi 12 mars 2019.
Selon cette personnalité qui a construit de manière autonome et mis en scène le texte à partir de plusieurs productions d’Aimé Césaire, le comédien béninois Isidore Dokpa se livrera, à travers ’’Négrititudes’’, à un jeu de ’’One man’s show’’ permettant de cerner l’attitude contemporaine vis-à-vis de la négritude, un concept défendu par cet auteur martiniquais. Et, cette pièce de théâtre sera aussi jouée le samedi 16 et le dimanche 17 mars, à la même heure, selon le même tarif par unité de spectacle, sans oublier qu’elle revient sur scène les 5, 6 et 7 avril 2019.

Isidore Dokpa et ... - Crédit photo : ''Artisttik Africa''
A en croire, toujours, Ousmane Alédji, une seconde pièce, elle, au titre parodique, fera aussi son chemin à ’’Artisttik Africa’’, dans la même période : ’’La tragédie du roi Césaire’’, jouée pendant le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans son édition 2018. Par ses explications, il a montré que cet ouvrage est une adaptation d’une pièce de théâtre bien connue du même auteur martiniquais : ’’La tragédie du roi Christophe’’. Ce livre de base reste le noyau d’une œuvre qu’a composée le metteur en scène béninois en exploitant d’autres pièces, des recueils de poèmes et, notamment, des essais césairiens. Il est question d’une « couture entre plusieurs portions de textes », a expliqué Ousmane Alédji.

... Nicolas Houénou de Dravo - Crédit photo : ''Artisttik Africa''
Ainsi, pendant 75 minutes, le public pourra se délecter du jeu d’un duo de comédiens s’illustrant par un parcours professionnel impressionnant : Nicolas Houénou de Dravo et Raphaël Hounto. La pièce, ’’La tragédie du roi Césaire’’, connaîtra six dates de représentation, à ’’Artisttik Africa’’ : les 22, 23 et 24 puis les 29, 30 et 31 mars 2019, selon les mêmes conditions de tarif et d’heure. Aux spectateurs, donc, d’aller massivement expérimenter un effort de programmation soutenue permettant de mettre en valeur une vision de travail acharné, un espace culturel dans ses installations et, entre autres, des comédiens rompus à l’exercice de leur profession.

Marcel Kpogodo

Obayomi et Abèkè, une vocation musicale qui éclot

Dans le cadre du lancement de son premier single par le duo


Parcours croisé de deux talents

Obayomi et Abèkè - Crédit photo : Obayomi Ahamada

’’Man éyolo’’, en 4 minutes 23 secondes. Une chanson. Un hymne, en langue nationale fon, à l’amour indéfectible, tenace et dompteur du temps. Deux voix complémentaires mûres, l’une, masculine et haute, l’autre, féminine et fine. Deux voix qui fusionnent en une, le temps du refrain, et qui restent spirituellement en symbiose, tout le long du morceau.

En 2005, ces deux voix, ces deux personnes étant étrangères l’une à l’autre, ce couple se doutait peu qu’il serait amené à se constituer par le tremplin d’une activité ordinaire de l’église catholique : la recollection, au cours d’une journée, entre les membres de deux chorales cotonoises, celles ’’Saint Antoine de Padoue’’ de Zogbo et ’’Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus’’ de Pk6. Rencontre, donc, entre ces deux âmes, contact, établissement de l’affinité, dispersion de leurs groupes respectifs, sentiment du manque de l’autre, nouveau contact, cette fois-ci, à titres personnels, retrouvailles une année après, sentiment d’amour et vie commune.

Abèkè et Obayomi, un couple et un duo - Crédit photo : Obayomi Ahamada
Quatorze ans plus tard, un mariage bien assumé et un foyer enrichi d’une progéniture de quatre enfants. A la manœuvre d’une telle réalisation, la communion de ces deux âmes. Fortes de leur insertion dans une profession libérale, elles peuvent déployer les ailes d’une vocation pour la musique, longtemps tenue en laisse, en haleine, aux fins de la sécurisation du quotidien.

Naissance, donc, de ’’Man éyolo’’. Un single. Le ton d’un album à venir de douze titres. L’instrument d’exposition des caractéristiques de ce qui s’annonce comme la pratique spécifique par ces âmes de la musique, au Bénin : en matière de rythme, le même ’’toba’’, pimenté de notes de guitare, ou même le rythme ’’adja’’, en tout cas, de la musique tradi-moderne, aboutissant à de la ’’world music’’, une tendance fondée sur des sujets bâtis presqu’exclusivement sur l’amour, sur des conseils édificateurs de la jeunesse. « Nous avons reçu beaucoup d’amour, donc, nous ne chantons que l’amour », commente la face féminine de cette médaille de couple.

Obayomi et Abèkè, deux talents, une complicité artistique - Crédit photo : Obayomi Ahamada
Elle ne s’en arrête pas à ce niveau, couvrant de compliments son homme, quand il faut situer les responsabilités concernant la création des textes qu’ils chantent ensemble : « Cela vient librement. C’est un compositeur-né ! », s’exclame-t-elle, même si, humblement, sa moitié met du bémol, expliquant que, même s’il lance souvent ce que sera une chanson, ils réalisent, de concert, les agencements. « On évolue toujours ensemble », ce qu’il conclut. Et, il n’y a aucun doute que des goûts musicaux respectivement personnels ont préparé les artistes musiciens qu’ils s’apprêtent à laisser découvrir par les Béninois : Céline Dion, surtout, que l’une aime, qu’elle admire et qu’elle a pratiquée au cours des récitals de collège, Papa Wemba, Lokua Kanza, Fèla Kuti, en Afrique, Angélique Kidjo, Sagbohan Danialou et Richard Flash, au Bénin, les inconditionnels de l’autre, même si une Nigériane de la nouvelle génération musicale soude les deux goûts : Asha.

Ils ont aussi en commun un facteur déterminant : la mère.

Chez elle, la génitrice a lancé ses premiers pas dans la pratique du chant. A cinq ans, déjà, Abèkè connaissait l’univers des chorales. Ainsi, à dix ans, sa mère a fait d’elle le lead vocal de la chorale de langue yoruba de la paroisse qu’elle fréquentait, jusqu’à ce qu’elle y grandisse ; toute petite, elle aimait aussi beaucoup danser. Ceci se ressent à travers ses élans chorégraphiques. 

Chez lui, la mère chantant abondamment à la maison, cela a contribué à forger l’audition musicale d’Obayomi, de façon à lui permettre, plus tard, de gérer, avec satisfaction, les intonations dans sa chorale : « Entrer dans une gamme était intuitif pour moi », confie-t-il. Ainsi, en 1995, une semaine à peine après avoir intégré ce groupe, on lui confia le micro pour faire une chanson. En outre, pendant qu’il s’accroche aux cordes de sa guitare pour leur arracher la cadence d’accompagnement de leurs morceaux, elle s’occupe de faire résonner harmonieusement ses percussions.

Obayomi et Abèkè, une profonde complicité artistique - Crédit photo : Obayomi Ahamada
En réalité, ce couple de la musique béninoise, qui aime chanter ensemble, qui lit ’’Les 21 lois du leadership’’ de John Maxwell, qui préfère la mangue, qui aime le rouge, qui, comme parfum, hésite entre ’’Ulrich de Varens’’ et ’’Hugo’’, qui adore, par-dessus tout, ’’Laisse-moi t’aimer’’ de Mike Brant, qui regarde avec passion le film, ’’War room’’ d’Alex Kendrick, reste, respectivement, à l’état civil, Obayomi Ahamada et Edith Chantal Abèkè Lahatan, d’où le duo musical, ’’Obayomi et Abèkè’’.

Marcel Kpogodo