jeudi 5 novembre 2009

Bande dessinée au Bénin




Concours de caricature


Hodall Beo remporte le 1er Prix


Dans le cadre de la commémoration au Bénin du 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, l'Ambassade d'Allemagne près notre pays a organisé un concours de caricature auquel ont participé quinze caricaturistes béninois. Face aux résultats qui viennent de tomber, Hervé Alladayè, alias Hodall Beo, arrive en tête du classement.


Au total, une somme de 160.000 F revient à Hodall Beo comme récompense pour la première place qu'il a conquise, à l'issue de la délibération du Jury, constitué par Delphine Bousquet, Présidente, Romuald Hazoumè et Francis Tchiakpè, alias Tchif, Membres.
Ce sont 24 planches qui ont été sélectionnées sur 117 présentées à la compétition; tous les candidats, appelés à en mettre cinq en jeu, se sont vus évaluer et retenir un certain nombre d'entre elles considérées comme les meilleures. Au niveau des compétiteurs, trois caricatures ont été pris en compte au maximum, et une, au minimum, pour une exposition, du 09 au 23 novembre 2009, à la Fondation Zinsou.
Le vernissage de celle-ci est donc prévu pour le lundi 09 novembre 2009 au même lieu à 18h30, en présence de l'Ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne, Ludwig Linden. Quant aux Prix, les lauréats pourront les retirer à la Fondation Zinsou à partir du mardi 10 novembre.
Ce résultat constitue une certaine consécration pour Hodall Beo dont l'évolution dans la caricature béninoise se matérialise, entre autres, par des interventions, plusieurs années auparavant, dans quelques journaux de la place, et à travers de courageuses initiatives d'édition à son propre compte de bandes dessinées: Les zémidjans protestent, Les Zémidjans persistent, Assoclé et Bonou - 12 Gags salés et Faoussah la petite vidomègon. En route pour d'autres victoires ...

Marcel Kpogodo



Tableau des résultats


Lauréats

Nombre de planches
Prix uniformes
Prix spéciaux
Total
01
Hervé ALLADAYE
03
60.000
100.000
160.000

02
Joseph AKLIGO
03
60.000
50.000
110.000

03
Claude ADJAKA
02
40.000
25.000
65.000

04
Raymond GEMI
02
40.000
Néant
40.000
05
Paul KPITIME
02
40.000
Néant
40.000

06
Constant ADADJA
02
40.000
Néant
40.000
07
Will. BOKO
02
40.000
Néant
40.000

08
J. HOUSSOUNOU
01
20.000
Néant
20.000
09
Michel AÏSSE
01
20.000
Néant
20.000
10
Alexandre KOSSOKO
01
20.000
Néant
20.000
11
Cédric QUENUM
01
20.000
Néant
20.000

12
A. TIDJANI SERPOS
01
20.000
Néant
20.000
13
C. ZINSOU
01
20.000
Néant
20.000
14
Hector SONON
01
20.000
Néant
20.000

15
Ev. AMOUZOUVI
01
20.000
Néant
20.000

mardi 15 septembre 2009

exposition au ccf de cotonou


Exposition au Centre Culturel Français de Cotonou



Benjamin Déguénon frappe fort



Depuis le 12 juin 2009, l’Espace Kpobly du Centre Culturel Français de Cotonou abrite l’Exposition ’’Nudowa Yoyo’’. Les férus d’arts plastiques ont jusqu’au 18 septembre pour découvrir l’expression du talent des artistes Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Kajéro, Rafiy Okefolahan et Totché.



Sortent du registre classique des tableaux d’art, Benjamin Déguénon et Totché. Si le second particularise sa touche par une œuvre à découvrir purement par la vidéo, Un voyage dans l’au-delà, en huit stations, le second impressionne par une installation d’une situation tant controversée mais qui appartient inexorablement au vécu des Béninois et d’un nombre non négligeable de ressortissants d’autres nationalités africaines : la vindicte populaire. C’est une fresque de l’auto-justice qui manifeste la difficulté des polices africaines à circonscrire la criminalité dans ses différents degrés.
Benjamin Déguénon a le mérite, à travers cette installation, de restituer l’univers macabre de la brûlure des voleurs de tous acabits, arrêtés par la population assoiffée de vengeance et passés au feu vif, par un pneu qu’on leur enroule autour du corps et à de l’essence qu’on leur verse sur la peau.
Cette installation, intitulée Les 125, fait croire, par le titre, qu’il ne coûte rien de tuer un voleur pris par la population à Cotonou : 100 francs pour le litre d’essence, 25 pour la boîte d’allumettes.
Les propos qu’il livre au public pour expliquer son immersion dans le macabre et l’insoutenable sont simples : « J’ai choisi ces supports pour leur endurance, pour mettre à l’épreuve mon endurance, parce que je lutte avec cette matière, elle me résiste, je me forge à son contact, elle me transforme autant que je la transforme, elle me rend les coups que je lui assène, je sue, je crie, mais je sais qu’elle supportera le soleil, qu’elle ne va pas craindre la pluie, qu’elle transmettra ma joie et ma souffrance, mes dires, qu’elle résistera à l’épreuve du temps. »
Quand Benjamin Déguénon parle de « supports », il s’agit de sachets noirs en plastique brûlés et fondus, articulés et entortillés sur des torsades de fer.
Voilà une matière, en réalité ordinaire à Cotonou, pour immortaliser une réalité qui lui sert à s’exorciser du cynique placé à son degré le plus insoutenable, et à extérioriser ses peines de plasticien confronté à la résistance et à l’efficacité du sachet en plastique, d’une utilisation très populaire à Cotonou.


Marcel Kpogodo