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mardi 16 avril 2019

Le Ministre Oswald Homéky avait manifesté deux préoccupations essentielles

Dans le cadre de la Réunion des Directeurs du Patrimoine culturel de la Cédéao

Le mardi 9 avril 2019 a débuté la Réunion des Directeurs généraux du Patrimoine culturel des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’événement a connu son déroulement à ’’Myosotis hôtel’’ à Cotonou. Ouvrant les travaux qui devaient durer trois jours, le Ministre béninois de la Culture, Oswald Homéky, a fait deux recommandations aux participants.

Ci-contre, Oswald Homéky
Un plan d’actions réaliste et des propositions concrètes puis pertinentes. Ce qu’Oswald Homéky, Ministre du Tourisme, de la culture et des sports, a souhaité des experts  participant à  la Réunion des Responsables du Patrimoine culturel  et des musées des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à l’ouverture de ces assises dans la matinée du mardi 9 avril 2019. 
Ces travaux se sont effectués jusqu’au jeudi 11 avril dans le but d’amener les experts présents émanant des quinze pays de l’espace ouest-africain à mettre au point le Plan d’Action régional 2019-2023 sur le retour des biens culturels africains au niveau de leurs pays d’origine. En effet, le Bénin avait été le tout premier pays à demander à la France la restitution des richesses culturelles qu’elle a emportées dès la colonisation de l’ex-Dahomey, ce que le Ministre de la Culture a évoqué dans sa courte allocution, situant cette demande à l’année 2016. Aussi a-t-il indiqué avoir instruit Alain Godonou, Vice-président du Comité chargé de la Coopération muséale et patrimoniale entre la France et le Bénin, pour communiquer aux séminaristes les éléments relatifs à l’expérience du Bénin concernant l’initiative du retour des biens culturels.


D’autres allocutions

Deux discours ont précédé celle du Ministre de la Culture, Oswald Homéky. D’abord, dans le sien, Komlan Agbo, Représentant résident de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), a montré, en substance, que l’Uémoa et la Cédéao mènent un combat commun lié à l’expansion culturelle des pays membres de deux institutions respectives. 

Komlan Agbo, présentant son discours
En effet, la première en a fait cas dans sa ’’Politique commune de développement culturel’’ qui a débouché sur un programme devant amener à constituer la ’’Liste du Patrimoine régional’’ par un Comité approprié. Puis, après avoir fait ressortir et félicité les qualités de patriotisme, de vision et de courage du Chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, puis reconnu le pragmatisme des ministères des Affaires étrangères, de la Culture et de la Justice, impliqués dans le processus du retour au Bénin de ses biens culturels, il a, entre autres, rappelé aux experts participants la place importante qui est la leur dans le déclenchement par leurs pays respectifs du combat mené par le Bénin.

Le Professeur Léopoldo Amado, au cours de son allocution
Quand au Professeur Léopoldo Amado, Commissaire ’’Education, science et culture’’ de la Commission de la Cédéao, il est intervenu en lieu et place du Président de cette Commission. Ainsi, il a aussi rendu hommage au  Président Talon et remercié le Ministre Homéky d’être venu ouvrir les travaux de l’Atelier. Ensuite, il a rappelé que les travaux démarrant le 9 avril faisaient suite à la Déclaration politique émise par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao, en décembre 2018, concernant le retour des biens culturels aux pays africains, ce qui les a amenés à demander à la Commission de l’ensemble sous-régional de leur produire, à leur prochain sommet, un « Plan d’Action régional sur le retour des biens culturels africains à leurs pays d’origine », ce qui fait de cet Atelier une étape cruciale vers la concrétisation de cette demande. Par ailleurs, notamment, cette personnalité a rappelé les nouvelles échéances après la production du Plan indiqué : mai 2019, pour sa validation par les Ministres de la Culture et juin 2019, sa présentation aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao.
Un fait plaisant de cette cérémonie solennelle d’ouverture de l’Atelier : l’assurance des entre-discours par le Chœur polyphonique de l’Institut national des Métiers d’art et d’archéologie et de la culture de l’Université d’Abomey-Calavi (Inmaac/Uac) ayant magistralement interprété les hymnes nationaux du Bénin et de la Cédéao.

Marcel Kpogodo

jeudi 13 décembre 2018

Cédéao : Ernest Guillaume Sossou a lancé d’importants travaux


Dans le cadre d’une activité du Ministère de la Culture

L’une des salles de conférence du ’’Myosotis Hôtel’’ de Cotonou a abrité le lancement des travaux des experts en questions de culture, des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). C’était le lundi 10 décembre 2018, à l’initiative du Ministre béninois de la Culture, représenté par son Directeur de Cabinet, Ernest Guillaume Sossou. Celui-ci a alors présidé la cérémonie d’ouverture officielle des activités de réflexion sur le Document de Politique culturelle régionale, en présence, notamment, d’autorités importantes de l’ensemble sous-régional.

Ernest Guillaume Sossou, au cours de son propos
Que la proposition de politique culturelle de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, Ndlr) tienne compte des stratégies spécifiques relatives aux pays de l’ensemble régional, ce qui permettra d’aboutir à une région des peuples plutôt qu’à une région des Etats. La réflexion finale qu’a émise Ernest Guillaume Sossou, Directeur de Cabinet du Ministre de la Culture, Oswald Homéky, représentant cette autorité, avant de lancer officiellement, dans la matinée du lundi 10 décembre 2018, dans l’une des salles de conférence du ’’Myosotis Hôtel’’, sis quartier de Ganhi, à Cotonou, les travaux des personnalités émanant respectivement de chacun des 15 Etats de la Cédéao, et qui sont reconnues comme des spécialistes des questions du secteur culturel.
Il s’agissait pour elles, à l’issue des assises qui se sont tenues du 10 au 12 décembre 2018, de rendre disponible le Document devant désormais régir la politique culturelle de l’ensemble régional concerné et qui devrait être soumis à l’approbation des Ministres de la Culture de la Cédéao, au plus tard dans le premier trimestre de l’année 2019.
Avant d’en arriver à la conclusion précédemment évoquée et de lancer officiellement les travaux des experts, Ernest Guillaume Sossou a présenté ses remerciements aux participants pour le fait que le Bénin ait été choisi pour abriter les assises concernées. Ensuite, il a requis de leur part une étude approfondie des documents qui leur ont été soumis.


L’allocution de Léopold Amado

Précédemment au propos succinct d’Ernest Guillaume Sossou, deux autres personnalités sont intervenues : Comlan Agbo, Représentant résident de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) au Bénin et Léopold Amado, Directeur de la Commission ’’Education, science et culture’’ de la Cédéao, représentant le Président de la Commission de l’institution, Jean-Claude Kassi Brou.
Léopold Amado
Dans son allocution, cette seconde personnalité, entre autres, a fait valoir des statistiques prouvant que la culture est capable d’apporter une contribution significative au développement : selon elle, avant 2002, elle enrichissait le Produit national brut mondial de 7%, ce qui a permis la création d’emplois comme dans le secteur agricole dans quelques Etats, sans oublier que des pays de l’Ocde voyaient 3 à 5% de leurs travailleurs exercer dans les industries culturelles et que, pour Léopold Amado, elles constituent un secteur incontournable d’activités aux Etats-Unis et au Canada. En abordant l’Afrique, l’orateur a évoqué le Nigeria qui, par le fait d’être « le 2e ou le 3e producteur de produits cinématographiques au monde après les Etats-Unis et l’Inde », est devenu la « première puissance économique du continent africain », par le fait du « changement du mode de calcul de son Pib, prenant en compte les revenus générés par ses industries du divertissement ».


Belle prestation musicale

Un aperçu du ''Choeur des Etudiants en action
Servant d’intermède entre les allocutions, le Chœur des Etudiants, qui est un Ensemble polyphonique, a chanté l’hymne national du Bénin et celui de la Cédéao, puis d’autres morceaux dont ’’Blèwou’’ de la Togolaise, Feue Bella Bellow. Sous la direction du Chef d’orchestre, Félix Nassi, les différents tons de voix se sont harmonisés pour épanouir les oreilles, pour faire élever les esprits et pour les emporter vers des dimensions intelligibles, pour impressionner et émouvoir, épanouir les personnes.

Marcel Kpogodo

mardi 6 octobre 2015

Selon Blaise Tchétchao, un fonds de garantie pour les promoteurs culturels béninois

Dans le cadre d'une opportunité offerte par l'Uémoa


La nouvelle est tombée. Au cours d’un entretien que Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture, a accepté d’accorder à la Rédaction du Journal ’’Le Mutateur’’, il a certifié la mise en place par son institution d’un fonds de garantie en faveur des entreprises culturelles béninoises, qui, désormais, pourront décrocher des financements pour donner corps à leurs projets …

Blaise Tchétchao
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour à vous, M. Blaise Tchétchao. Vous êtes le Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac). Depuis le 22 septembre dernier, le budget de votre institution est passé à cinq milliards de Francs Cfa, soit deux milliards de plus, au terme de la rencontre du Chef de l’Etat avec les acteurs du monde culturel. Quel impact pensez-vous que cette hausse du fonds aura sur le fonctionnement du Fac, à partir de 2016 ?


Blaise Tchétchao : Je suis heureux que vous me donniez la primeur de m’exprimer par rapport à cette nouvelle. C’est une heureuse nouvelle que le Chef de l’Etat a apportée aux acteurs culturels, le 22 septembre dernier, à la Présidence de la République. J’en suis heureux pour les acteurs culturels qui viennent souvent au guichet du Fonds d’aide à la culture pour recevoir des subventions, dans le cadre de la réalisation de leurs projets. J’en suis heureux, parce que nous sommes dans un pays où le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, que je salue pour son initiative de développement, a compris que, par la culture, on peut se développer et qui, depuis 2008, a dépassé le milliard et, aujourd’hui, en 2015, on est en train de passer, pour le compte de l’exercice de l’année 2016, à cinq milliards. Je dois rappeler que les besoins du Fonds d’aide à la culture, pour les acteurs culturels, sont de 15 milliards de Francs Cfa. Nous en sommes à cinq, ce qui veut dire que nous avons le tiers. Et, avec ce tiers-là, on peut faire beaucoup de bonnes choses, pourvu que les acteurs culturels qui bénéficient de ces ressources, pensent à des projets fédérateurs, innovants, à des projets qui peuvent apporter une plus-value à l’économie  du pays.


Monsieur le Directeur, nous constatons que c’est sous votre exercice que le Fonds d’aide à la culture vient d’être augmenté, une deuxième fois. Concrètement, dans un premier temps, c’était passé d’1 milliard à 3. Maintenant, cela passe de 3 à 5. Peut-on dire que vous êtes un porte-bonheur pour les acteurs du monde culturel béninois?

Beaucoup de choses ont été faites, avant mon arrivée, à la tête du Fonds. Je vous ai dit que, de 2008 à 2012, la cagnotte était à 1 milliard de Francs Cfa. Seulement, depuis ma nomination, des procédures  de réformes ont été enclenchées, pour assainir un peu les choses, au niveau du domaine culturel. Bon, cela a certainement payé. Mais, en toute modestie, je pense que cette augmentation des ressources du Fonds d’aide à la culture est l’œuvre de tout le monde, y compris de vous-mêmes, les journalistes culturels, de toute la population béninoise, qui a commencé à s’intéresser à la chose culturelle.
Quand des acteurs organisent des concerts,  cette population fait le plein du Palais des sports, c’est la  preuve que les Béninois adhèrent à la chose culturelle. Pour  que la population, au niveau de ses loisirs, soit satisfaite, il faut qu’elle passe par des produits culturels. Cette augmentation est à l’actif de toute la population béninoise.


Est-ce qu’une partie de ce fonds servira  à la construction du Théâtre national, dont le Chef de l’Etat a personnellement officialisé la pause de la première pierre ?

Non, les ressources sont séparées. Le Chef de l’Etat, dans son programme de société, a promis de réaliser le Théâtre national. Il est en train de tenir cette promesse. C’est la raison fondamentale pour laquelle il a appelé les acteurs culturels, la dernière fois, à la Présidence de la République. Tout est séparé ! Le Théâtre national sera construit par les ressources dont le Chef de l’Etat leur a parlé. Il y a une différence entre ces ressources et celles qui sont au niveau du Fonds d’aide à la culture. C’est vrai que mon institution, dans son budget annuel, depuis quelques années, consacre 15% de ces ressources à l’aménagement  des infrastructures publiques, dans les Départements. Et, c’est clair qu’avec cette augmentation, ça va se répercuter sur cette rubrique. Aujourd’hui, vous allez constater qu’on a  commencé la réhabilitation des salles de cinéma pour en faire de petites salles de spectacle. Et, après les Départements dans lesquels nous n’avons pas de salles de cinéma, , on va mettre en place des théâtres de verdure, ce qui est quand même positif pour le Fonds d’aide à la culture.


Parlant justement de la réhabilitation des salles de cinéma en salles de spectacle, sous le Ministre précédent, M. Michel Abimbola, il y a eu des chantiers qui ont été ouverts, notamment, la salle du ’’Ciné le Bénin’’, du ’’Ciné concorde’’ et de la Maison de la culture de Ouidah. Où en sont ces chantiers, Monsieur le Directeur ?

La salle du cinéma ’’Concorde’’ est finie. On a déjà reçu livraison de celle-ci, pour ce qui est prévu au budget. Par rapport à la salle de cinéma, ’’Le Bénin’’, il y a l’aménagement de la cour  qui est en cours. Pour la Maison de la culture de Ouidah, je pense qu’à la fin du mois de septembre, ou en début octobre, au maximum, si les entrepreneurs n’ont pas des problèmes, pour recevoir leurs ressources financières, la fin des travaux devrait être une réalité. Et, en cette année 2015, nous allons démarrer la réhabilitation de la salle de cinéma ’’Le Borgou’’ ; c’est déjà  dans notre budget. Nous allons démarrer la réhabilitation des salles de cinéma ’’Sabari’’ et ’’Bopéci’’, l’année prochaine, surtout que les études de faisabilité ont été bouclées. Au fait, pour la réhabilitation de certains musées, c’est toujours avec le Fonds d’aide à la culture que les travaux vont démarrer, d’ici la fin 2015. 


Nous avons appris que vous avez conduit des initiatives vis-à-vis de certaines institutions, notamment, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), pour faciliter le financement des projets des acteurs du monde culturel béninois. Qu’en est-il réellement ?

Il faut dire que nous avons  notre politique culturelle. Et, celle de l’Uémoa s’harmonise avec la nôtre. C’est vrai qu’à son niveau, il est demandé que chaque pays membre prévoit des possibilités de financement des projets, pour des structures marchandes culturelles. Qu’est-ce que je veux dire par-là ? Quand une entreprise culturelle naît  et a besoin de ressources pour se financer, il faut bien que cette entreprise culturelle s’adresse à un guichet donné. Etant donné que c’est pour avoir du profit, qu’est ce qui se passe ? Dans les autres pays, comme au Bénin, c’est difficile pour les banques de financer les projets culturels. Alors, nous avons décidé,  depuis l’année dernière, pour le compte de l’exercice 2015, de mettre  une dotation particulière,  du Fonds d’aide à la culture, pour constituer une garantie, en vue de faciliter l’accès au crédit aux acteurs culturels. On constitue donc une garantie. Désormais, les banques ne vont plus leur demander une parcelle ou quelque chose d’autre, à mettre en gage. C’est le Fonds qui garantit ce genre de projets, pourvu que ces projets puissent être rentables.


Quand vous dites, nous, est-ce vous et les administrateurs du Fonds d’aide ?

Je ne fais rien sans les administrateurs du fonds. La Direction ne fait rien sans leur accord préalable. L’essentiel, c’est que la vision du Chef de l’Etat soit respectée et les administrateurs sont obligés de s’y conformer.
Vous savez, la mise en place d’un Fonds de Garantie par pays  fait partie  des recommandations de l’Uemoa et, le Bénin est le premier pays de l’espace  à s’y conformer.
Donc, c’est le lieu de remercier les administrateurs du Fonds d’aide à la culture, qui valorisent la promotion culturelle de notre pays, en acceptant que les réformes constructives puissent se réaliser.


Par rapport à cette information complètement novatrice,  quel appel avez-vous à lancer aux acteurs culturels pour que ce monde-là puisse bénéficier des avantages de ce fonds de garantie ?

Je leur demande juste de mieux s’organiser. Pour les entreprises culturelles qui sont déjà créées, qu’elles se mettent à jour, qu’elles commencent à penser à des activités rentables, à tenir une comptabilité régulière. En principe, tout doit bien se passer parce que les dossiers seront étudiés  par la banque. Vous savez, ce n’est pas, nous, au niveau du Fonds d’aide à la culture, qui allons prendre les dernières décisions. Au dernier ressort, c’est la banque. Alors, même si vous avez une garantie du Fonds d’aide à la culture, et si la banque trouve que votre projet n’est pas bancable, malheureusement, vous ne serez pas financé.


A quel moment les acteurs pourront-ils postuler ?

Cela va se faire avant la fin de cette année car  des banques ont été consultées et une d’entre elles a déjà été sélectionnée. On est en pourparlers  pour finaliser les derniers documents du contrat. Mais, étant donné que cela est prévu au budget de l’année 2015, ce projet démarrera à partir de cette année 2015.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo