Une première journée consacrée à Pobè
La visite au Roi de Pobè : le clou de la journée du vendredi 23 août |
La huitième édition du Festival
"Itinér'ance" est prévue pour se dérouler, du 23 au 25 août 2013, à
travers une aventure d'exploration des sites touristiques de l'Ouémé et du
Plateau. Pour cette première journée du 23 août qui s'est égrenée, Pobè était au centre des préoccupations.
La Présidente Jouvrance Aimerance Akpaki, dans ses dernières démarches avant le départ. |
Très tôt, en cette matinée du vendredi 23
août 2013, une cinquantaine de touristes béninois, de tous âges, ont pris le
départ au siège de l'Association "Oladé tourisculture du Bénin"
(Otb), sis Quartier Sainte Rita à Cotonou.C'est dans le cadre de la huitième
édition du Festival "Itinér'ance", tenue par cette Organisation. Sous
la direction de sa Présidente, Jouvrance Aimerance Akpaki, et de l'équipe de
pilotage du Projet, le départ fut pris. Dans une brève allocution, à cette
occasion, celle-ci a déclaré, en substance : "L'économie du tourisme et de
la culture est la meilleure économie au monde. Le Festival
"Itinér'ance" au Bénin, comme bien d'autres festivals, s'impose
aujourd'hui comme un interlocuteur fiable de valorisation de nos
richesses". Soudain, prise par une bribe d'amertume, elle conclut :
"Nous n'avons jamais eu le soutien de l'Etat, mais nous existons et nous
existerons encore dans le temps et dans l'espace, tant que vous, Béninois,
assoiffés de connaissances, existez !"
Photo de famille des touristes, à l'arrivée à Pobè. |
C'est ainsi que la Présidente Akpaki donna
le top, pour la départ vers la première destination prévue pour la
randonnée touristique : Pobè, à environ 75 kilomètres de Cotonou, dans le
Département du Plateau. Près de trois heures après, voici les avides de
dépaysement dans la sphère territoriale de Saliou Akadiri, Maire de la Commune.
En ses lieu et place, Olympe Kouagou, Chef du Service du Développement humain
de la Mairie. Par sa bouche, les généralités importantes sur cette Commune de
près de 100 mille habitants, limitée au nord par celle de Kétou, au sud et à
l'ouest par Adja-Ouèrè, à l'est par le Nigeria. Selon lui, des éléments de
richesse remarquables qu'un bon touriste ne saurait s'abstenir de visiter.
Parmi eux, le Palais royal, point de ralliement, quelques minutes plus tard de
tous.
Olympe Kouagou, dans ses explications édifiantes ... |
Pieds déchaussés, les touristes sont
accueillis par le souverain Oba Agbadé Gbajé Wolu Kinni 1er, chaleureux
"yorubaphone" et anglophone, intronisé le 23 novembre 1996 et, le
huitième de sa dynastie. Chaleureux, proche, il relate son parcours
extraordinaire d'homme ayant grandi au Nigeria, dans une famille dont il ne
connaissait pas le caractère aisé, et qui, dans sa première arrivée à Pobè pour
renouer avec ses origines natales, se voit fait Roi !
... aux visiteurs. |
Couvrant ses visiteurs de bonnes bénédictions, ceux-ci se meuvent vers la principale forêt sacrée de la ville au sol argileux, ce qui leur permet de se familiariser avec des points historiques focaux évoqués, quelques minutes auparavant par Olympe Kouagou : d'abord, un arbre centenaire au centre de Pobè qui, par le jeu de quilles qui s'y déroulait, a vu naître justement le nom "Pobè", ensuite, le site, à proximité, qui permet la conservation et le jeu des tam-tams sacrés. Par ailleurs, Pobè, c'est l'ouverture d'esprit et le sens du partage de ses habitants commis aux échanges culturels avec l'extérieur, d'où la satisfaction des visiteurs à la dernière étape : la forêt sacrée.
A l'entrée de la forêt sacrée, les femmes, à gauche, interdites d'accès, les hommes, à droite. |
A l'entrée de la forêt sacrée, obligation de se déchausser aussi et séparation des hommes et des femmes. Les secondes ne doivent pas pénétrer dans l'espace de cette forêt ; seuls les premiers ont le droit aux explications des sages préposés à la gestion des activités sacrées avec ledit espace. Pobè, pour une première journée touristique, c'est la mise en contact des touristes avec des réalités culturelles d'une richesse et d'une spécificité irrécusables.
Marcel Kpogodo