Dans le cadre de la tenue de la manifestation à Bruxelles en Belgique
(Patrice Talon,
Aurélien Agbénonci et Ange N’Koué interpellés)
Les samedi 22 et
dimanche 23 octobre 2016 a eu lieu la 1ère édition du Festival des
arts vodoun, à Bruxelles, en Belgique. C’était à l’initiative de la Section
belge du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (Hcbe), dirigée par Kinoss
Dossou qui est, en même temps, le porteur du Projet. Pour un événement que
beaucoup d’observateurs ont reconnu comme ayant été une réussite, il n’a pas
manqué de fabriquer des malheureux et des laissés pour compte. Ceci ne
devraient pas laisser indifférentes les autorités au plus haut niveau de notre
pays.
Kinoss Dossou |
Un milieu d’après-midi.
Des artistes. A quelques petites heures de leur départ pour la Belgique. Un
coup de téléphone. La nouvelle n’est pas seulement grave mais purement
dramatique, tragique, comme si des gens, des proches venaient de perdre la vie,
quelque part, dans le monde. D’un appel à l’autre, elle fait le tour. Tout le groupe en est
urgemment imprégné. La consternation la plus profonde, la cassure d’un rêve
converti en de simples lubies, en cet après-midi du 18 octobre 2016. Le voyage
pour Bruxelles, dans le cadre d’une certaine participation à la 1ère
édition du Festival des arts du vodoun, a été annulé pour eux. Oui, annulé.
Précision : ce n’est pas la manifestation qui a été annulée, mais le
voyage, le leur, celui qui devait leur permettre d’aller représenter le Bénin
et son art en Belgique.
Le sort inimaginable et
infamant ayant été réservé à plusieurs artistes béninois sélectionnés, de par
l’originalité d’une certaine pratique artistique liée au vodoun, pour
participer à l’événement que constituait pour eux ce Festival concrétisé par la
section belge du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (Hcbe). Il devait
leur permettre d’exporter un savoir-faire déjà reconnu au niveau national. Ils
s’attendaient à s’honorer de la participation à une manifestation
internationale validée par le Gouvernement du Président Talon et que des
indiscrétions permettent d’informer qu’il a été financé par l’Exécutif béninois
à hauteur d’une centaine de millions de Francs Cfa, en cette période déclarée
de soudure et où la sobriété dans les dépenses publiques devait être de mise.
Nos artistes avaient
pourtant accepté le principe de s’envoler. Ceci les a amenés à entrer
inexorablement dans le cycle de certaines dépenses, pour ne pas faire piètre
figure, là-bas : renouveler tout le matériel de présentation du spectacle,
faire valoir des accoutrements dignes du spectacle international annoncé,
s’acheter des vêtements appropriés au climat de la capitale belge, financer la
tenue de répétitions où il fallait compter avec la restauration des comédiens
au cours de la période du travail préparatoire, avec leurs déplacements,
notamment. Une certaine somme d’argent a été mobilisée par le chef d’équipe, à
l’effet de ces dépenses.
Et, puis,
patatra ! Cet après-midi noir du mardi 18 octobre est passé par là …
Pour anéantir un rêve dont beaucoup ont entendu parler, ce qui faisait de ces
auditeurs des envieux, des saliveurs mis en situation de rêver aussi à un tour
providentiel pour eux. Et, de ces artistes ’’voyageurs’’, des privilégiés. Des
privilégiés devenus des jouisseurs de papier, par la faute d’un certain Kinoss
Dossou, Délégué général du Festival des arts du vodoun ; il leur a fait
miroiter un espoir, ce rêve qui a fondu comme neige au soleil.
Mais, le pire n’a pas
été dit de ce drame qui arrive très souvent dans un joli pays comme le
Bénin : les mêmes indiscrétions ayant aidé à révéler le coût du Festival
pour le contribuable béninois, ont fait comprendre que ces artistes expulsés,
juste avant d’entrevoir l’avion qui allait les transporter, ont été remplacés
par des diplomates, des administratifs, des cadres, des fonctionnaires des
institutions impliquées dans la tenue de l’événement, au nez à la barbe de
Kinoss Dossou ! Une honte, semble-t-il, à la décharge de ce compatriote
vivant en Belgique, recouvrant, par cette information, une petite dignité.
Cela voudrait dire,
alors, qu’il n’y a pas encore rupture et nouveau départ dans ces pratiques
récurrentes chez nous, et qui voudraient que les artistes soient spoliés de
leur place d’avion et de festivals internationaux, au profit des bureaucrates,
mauvais profiteurs. Ce comportement délétère qui rompt avec les belles
pratiques d’un âge longtemps oublié, celui de nos grands-parents des années
1960. Ainsi, par exemple, en 1962, le Ballet national ayant participé à une
compétition en France, au ’’Théâtre des nations’’, a arraché le titre de
Champion, avec une délégation dahoméenne comportant 100 artistes contre
seulement 5 fonctionnaires de l’administration ! Il faut que cela devienne
une pratique d’école sous les cieux d’aujourd’hui. Par conséquent, du Président
Patrice Talon au Ministre Ange N’Koué, du Tourisme et de la culture, en passant
par Aurélien Agbénonci, chargé des Affaires étrangères et de la coopération,
l’anticonformisme dans des lieux communs préjudiciables doit être privilégié.
Marcel Kpogodo