mardi 1 septembre 2009

Nominés des Grands Prix Afrique du Théâtre Francophone 2009

Galiou Soglo, Ministre de la Culture du Bénin

Le vendredi 28 Août 2009, le Comité d’organisation des Grands Prix Afrique du Théâtre Francophone, lors d’une grande soirée de proclamation, qui a eu lieu au Théâtre de verdure du Centre Culturel Français de Lomé au Togo, a rendu publique la liste des 77 nominations, faites dans 14 catégories pour 14 Prix à décerner, au soir du Samedi 19 Décembre 2009 à Cotonou, lors d’un Gala spectacle. C’était sous la direction de Florent Couao-Zotti, Président du Jury.

Les catégories sont les suivantes : Meilleur Costume, Meilleur Lumière, Meilleur Metteur en scène, Meilleur Promoteur Culturel, Meilleure Comédienne, Meilleur Comédien, Meilleur Auteur, Meilleur Décor, Meilleure Scénographie, Meilleur Spectacle Elitiste, Meilleur Théâtre de Sensibilisation, Meilleur Média, Meilleur Humoriste et Meilleur Théâtre Populaire.

Il faut préciser que les nominés de l’édition 2009 proviennent de 20 pays africains et de 03 pays de la Diaspora : Algérie, Angleterre, Bénin, Burundi, Burkina Faso, Centrafrique, Cameroun, Comores, Côte d’Ivoire, Etats Unis, France, Sénégal, Madagascar, Gabon, Guinée Conakry, Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville, Djibouti, Niger, Mali, Tchad, Tunisie et Togo.

A titre de rappel, les Grands Prix Afrique du Théâtre Francophone, sont comme les Oscars en France ; elles constituent des distinctions annuelles qui feront la promotion de leurs bénéficiaires, à l’échelle africaine et internationale.


En réalité, il s’agit d’une initiative de l’Association culturelle CBEOA, dirigée par le Béninois Euloge Béo-Aguiar.

Voici la liste des différents nominés :

1° Catégorie : Meilleur Metteur en scène

01
Minoungou Etienne : ‘’A la vie à la mort’’
Burkina Faso

02
Ildevert Méda et Luca Fusi : ‘’Le tigre’’
Burkina Faso

03
N’doye Ibrahima : ‘’L’hospitalité’’
Sénégal

04
Prince Bilau Yaya Georges : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France

05
Mwanbayi Kalengayi Alexandre : ensemble de ses oeuvres
RDC

06
Amoussa Koriko : ensemble de ses oeuvres
USA

07
Koubidina Alanda : ensemble de ses oeuvres
Togo



2° Catégorie : Meilleur Promoteur Culturel



01
Théâtre El Hamra : ensemble de ses oeuvres
Tunisie

02
FITHEGA : ensemble de ses oeuvres
Gabon



3° Catégorie : Meilleure Comédienne



01
Mme Sanogo Diarrah : ‘’Bougouniéré invite à dîner ‘’
Mali
02
Mme Ahogbédji Rachelle : ‘’Côté coeur ‘’
Bénin
03
Mme Wegang Nicaise Magloire : ‘’Qu’il en soit ainsi’’
Cameroun



4°Catégorie : Meilleur Auteur



01
Wegang Nicaise Magloire : ‘’Qu’il en soit ainsi’’
Cameroun
02
Mellal Arezki : ‘’Fada rive droite’’
Algérie
03
Fanou B. Marcel :’’Lorsque l’Afrique traduira l’Europe en justice’’
Bénin
04
N’diaye Alioune Ifra : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali
05
Wilsi Akpéné Samuel :’’Le caleçon du roi’’
Togo
06
Malanda Mandounou Michel : ‘’Calibre 12’’
Congo Brazza



5° Catégorie : Meilleur Décor



01
Cie Falinga : ‘’A la vie à la mort’’
Burkina Faso
02
Cie l’oeil de Cyclone : ‘’Tatu ou la guerre du Che au Congo’’
Burkina Faso
03
CRESAS : Ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire
04
Malanda Mandounou Michel : ‘’Trente contre trois’’
Congo Brazza
05
Cie UNIVERSALISAPO : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France



6° Catégorie : Meilleur Comédien



01
Ernest Guy Kaho : ‘’L’enfer comme station balnéaire’’
Bénin
02
Sangaré Michel : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali
03
Ouédane Wéssé-Kpamon Michel : ensemble de ses oeuvres
Centrafrique
04
Koubidina Alanda : ensemble de ses oeuvres
Togo
05
Dissaké Martin Alvarez : ‘’Le bal des coqesses’’
Cameroun
06
Ndoye Ibrahima : ‘’L’hospitalité’’
Sénégal
07
Prince Bilau Yaya Georges : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France
08
Tobachi Pastor : ‘’A petites pierres’’
Guinée Equatoriale



7° Catégorie : Meilleure Scénographie



01
EAC Les Muses : ensemble de ses oeuvres
Bénin
02
Cie Tam-tam : ensemble de ses oeuvres
RDC
03
CRESAS : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire
04
L’oeil de Cyclone : ‘’Tatu ou la guerre du Ché au Congo’’
Burkina Faso



8° Catégorie : Meilleur Spectacle de recherche, élitiste, classique ou autre



01
L’oeil de Cyclone : ‘’L’oeil de cyclone’’
Burkina Faso
02
Cie Universalisapo : ‘’ ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France
03
Cie Falinga : ‘’A la vie à la mort’’
Burkina Faso
04
Théâtre Evasion : ‘’Le tigre’’
Burkina Faso
05
Blonba Production : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali
06
Association VEC : ‘’L’hospitalité’’
Sénégal
07
Cie Koz’art : ‘’L’ombre de mon propre vampire’’
Cameroun



9° Catégorie : Meilleur Théâtre de sensibilisation



01
Association VEC : ‘’Khakhatar’’
Sénégal

02
EAC Les Muses : ensemble de ses oeuvres
Bénin

03
Evaglo Cie Femmes et Théâtre : ensemble de ses oeuvres
Togo

04
Cie Rubli Africa : ‘’Un monde sans barrière’’
RDC

05
Bousri Ben : ensemble de ses oeuvres
Comores

06
Samafou Diguilou : ensemble de ses oeuvres
Tchad

07
Cie Tam-tam : ensemble de ses oeuvres
RDC

08
Cie Pataclowns : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire



10° Catégorie : Meilleur Média



01
LCF : pour ses programmes culturels
Togo

02
Canal 3 : pour ses programmes culturels
Bénin

03
Nana FM : pour ses programmes culturels
Togo

04
Radio France Internationale : pour ses programmes culturels
France

05
Vox Africa : pour ses programmes culturels
Angleterre



11° Catégorie : Meilleur Humoriste



01
Cie Pataclowns : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire

02
Samafou Diguilou : ensemble de ses oeuvres
Tchad

03
Docteur Mabuze : ‘’Le mal s’expire’’
RDC

04
Cie Sèmanko : ensemble de ses oeuvres
Bénin



12° Catégorie : Meilleur Théâtre Populaire



01
Docteur Mabuze : ‘’Le mal s’expire’’
RDC

02
Cie Rubil Africa : ‘’Un monde sans barrières’’
RDC

03
Blonba Production : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali

04
Cie Sèmanko : ensemble de ses oeuvres
Bénin

05
Bousri Ben : ensemble de ses oeuvres
Comores



13° Catégorie : Meilleur Costume



01
Cie l’oeil de Cyclone : ‘’Le geste des Etalons’’
Burkina Faso

02
Blonba Production : ‘’Sud Nord’’
Mali

03
Malanda Mandounou Michel : ‘’Trente contre trois’’
Congo Brazza

04
EAC Les Muses : ensemble de ses oeuvres
Bénin



14° Catégorie : Meilleure Lumière



01
L’oeil de Cyclone : ‘’Tatu ou la guerre du Che au Congo’’
Burkina Faso

02
Cie Universalisapo : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France

03
Ndoye Ibrahima : ‘’ Khakhatar’’
Sénégal

04
Blonba Production : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali

05
Cie Tam-tam : ensemble de ses oeuvres
RDC

06
Cie Falinga : ‘’ A la vie à la mort’’
Burkina Faso

07
CRESAS : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire


N.B. : Les catégories Meilleur Homme ou Meilleure femme de théâtre de l’année et de la Diaspora restent ouvertes.

jeudi 27 août 2009

68ème anniversaire de cesaria evora


Attention: Sur ce blog, nous avons choisi de ne parler que des artistes béninois. Mais, ce 27 août, nous faisons une petite exception, étant donné qu'un grand nom de la musique africaine fête son 68ème Anniversaire: Cesaria Evora. Hommage à elle!!!! Merci de votre compréhension ...
Spécial 68ème Anniversaire


Cesaria Evora, on peut réussir à tout âge



Aujourd’hui, 27 août 2009, c’est le 68ème anniversaire de celle que le monde entier s’accorde à appeler affectueusement "la diva aux pieds nus" . De nationalité capverdienne, Cesaria Evora est née dans la ville de Mindelo. A cette heureuse occasion, nous vous proposons de revisiter la vie de cette femme, exceptionnelle, en ce sens que c’est à un âge très avancé qu’elle a connu la réussite, la prospérité et la gloire, rompant ainsi avec plusieurs décennies de dénuement.


68 ans est un âge auquel elle peut se permettre de s’acheter tout ce qu’elle désire et de voyager vers n’importe quelle destination du monde, parce qu’elle est mondialement connue aujourd’hui et très fortunée. Pourtant, il n’en est pas ainsi pour beaucoup de personnes de son âge et, il y a près d’une vingtaine d’années, elle ne se prévoyait peut-être pas ce destin : Cesaria Evora, comme la majorité des gens de la planète, a connu la grande pauvreté et l’alcoolisme.


Une épreuve porteuse



Quand elle avait sept ans, son père qui est un musicien violoniste, décède prématurément, par excès d’alcool, avouera-t-elle. Alors, sa mère qui a beaucoup de mal à élever ses sept enfants, confie la petite Cesaria à l’orphelinat de la localité, où elle apprend à chanter dans une chorale ; elle quitte cet endroit à l’âge de treize ans. Cette mère, cuisinière de métier, qui lui a fait effectuer cette expérience de l’orphelinat, lui a donné, sans le savoir, le moyen de se tracer une vocation dans le domaine de la chanson et de vivre de quelque chose.



Une adolescence artistique et libertine



A seize ans, elle fait la connaissance d’un marin, Eduardo, son premier grand amoureux ; il est l’un de ceux qui lui apprennent à interpréter les anciennes chansons de rythmes typiquement capverdiens, à savoir les coladeras et les mornas qui, en l’occurrence, sont très mélancoliques. Durant son adolescence, elle gagne sa vie en se produisant à travers les bars de sa ville natale et, sur l’île de Sao Vicente, elle se fait un minimum d’argent, boit de l’alcool et fume puis, paradoxalement, se perfectionne dans son art musical. La vie d’artiste est vraiment libre et, Cize – pour les intimes – y prend goût ; elle côtoie plusieurs musiciens de son quartier. A cette époque, le Cap-Vert n’était pas encore un Etat indépendant, et tout le pays vibrait au rythme des coladeras et des mornas, toutes deux qui sont un héritage de l’ère de la traite négrière que les ancêtres de Cesaria ont subie jusqu’au XVIIIème siècle. Une coïncidence bizarre est que le plus grand compositeur de mornas au Cap-Vert s’appelle Francisco Da Cruz (1905-1958) et est le cousin direct du père de Cize ; voilà donc le fondement de l’héritage de la diva. La morna est, en fin de compte, le rythme qu’elle pratique le plus, ce qui lui fait véhiculer des thèmes tels que la souffrance, la mélancolie et l’exil.


Le cap très éprouvant de la trentaine-quarantaine



Une période très dure matériellement pour Cesaria. C’est aussi l’époque de l’assassinat du héros du nationalisme africain lusophone, Amilcar Cabral, en 1973. Mais, elle n’est plus une inconnue dans l’Archipel du Cap-Vert ; elle ne cesse de chanter à travers les pianos-bars. Grâce à la radio et à quelques disques de 45 tours qu’elle a sortis, elle devient prophète chez elle. Etant dans un pays pauvre, la misère ne la quitte pas pour autant ; elle vit au quotidien la mélancolie et le désespoir de ses chansons, la pauvreté et l’alcool sont ses parents les plus indéfectibles. Son pays n’est pas mieux loti et, plus de cinq cent mille capverdiens s’exilent à l’étranger. Au niveau de Cize, les difficultés sont si tenaces qu’elle décide d’en finir avec la vie très dure d’artiste ; raccrochant pendant dix ans, elle a traversé le désert, même sur le plan amoureux, accumulant déception sur déception. Son chagrin profond et récurrent, elle le confie à l’alcool ; elle s’y réfugie.


La sortie de crise



A 44 ans, le destin frappe banalement à sa porte : grâce au soutien de Bana, le parrain des musiques capverdiennes, exilé au Portugal, une association de femmes invite, en 1985, Cesaria à Lisbonne pour donner une série de concerts, et pour enregistrer un premier album, confidentiellement, dictature capverdienne oblige. Dans cette ville, elle rencontre Jose Da Silva, un jeune Français d’origine capverdienne, qui lui propose d’enregistrer cet album à Paris ; elle lui répond ’’oui’’ et cela lui ouvre la porte vers la consécration et la gloire mondiales.
En effet, Da Silva, qui devient ainsi son producteur, sort l’album ’’La Diva aux pieds nus’’, de sensibilité ’’coladera-zouk’’, qui remporte un succès immédiat. C’était en 1988. Cet opus est immédiatement suivi d’un concert qu’elle donne au New Morning, dans la capitale française ; elle en devient la révélation. Un autre album suit : ’’Destino Di Belita’’ en 1990. Les deux disques tranchent véritablement par l’arrangement original dû à la spécificité des rythmes typiquement capverdiens dont ils sont les porteurs. En bref, Cesaria rompt du jour au lendemain avec la vie âpre qui était la sienne et, tout le monde veut l’avoir à soi. Ainsi, elle parcourt, pour des prestations scéniques chaque fois redemandées, la France, l’Europe, la Scandinavie, l’Asie, l’Amérique latine, les Etats-Unis, le Canada, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord. Au cours de ces concerts, elle fait salle comble ; elle garde les pieds nus, en hommage aux pauvres de son amour de Cap-Vert.


Les albums et les thèmes



Entre 1988 et 2003, une dizaine de disques voient le jour, aussi savoureux les uns que les autres, avec, en moyenne, un tous les deux ans. Elle a été nominée six fois et a remporté un Grammy Award ; la France l’a faite Officier des Arts et des Lettres. Du côté de son pays, une telle consécration internationale ne pouvait rester non marquée. Ainsi, elle hérita, de la part du Gouvernement, d’un passeport diplomatique. Du côté des organismes humanitaires, elle a été consacrée Ambassadrice contre la Faim pour le PAM ; c’est la première fois pour une vedette africaine.
Quant aux sujets qu’elle aborde, c’est la rupture avec les thèmes du registre triste qu’on lui connaissait. Désormais, elle chante ses racines capverdiennes et développe un grand optimisme, en ce qui concerne l’avenir de sa patrie dans laquelle elle s’est construit une colossale maison où elle reçoit parents, petits-enfants, amis, voisins, et ne manque pas de partager convivialement avec eux du bon ’’catchupa’’, le plat traditionnel du pays, et de distribuer de l’argent.
Un signe supplémentaire de la réussite de Cesaria est la participation de grands musiciens instrumentistes à l’accompagnement musical de ses chansons. A près de soixante-dix ans, elle reste infatigable, accumulant tournées sur tournées.
Cesaria Evora est la preuve vivante qu’on peut réussir sa vie à tout âge. Feu Gnonnas Pedro n’avait-il pas chanté qu’ « il n’est jamais trop tard » ?


Marcel Kpogodo