samedi 14 août 2021

Clip intitulé ’’Egayé’’ : Guy Mapoko dans un ’’rockafrica’’ explosif

Dans le cadre de la parution de son nouveau single


Depuis la dernière semaine du mois de juin 2021, Guy Mapoko a fait paraître un nouveau clip : ’’Egayé’’. N’y ayant rien laissé au hasard, l’ancien membre du duo, ’’Les frères Kouda’koll’’, a usé d’ingrédients très simples, rendant, entre autres, les mélomanes béninois addictifs au morceau indiqué, un bijou musical dont les yeux et les oreilles ne peuvent pas se passer pour ces vacances et pour plus longtemps encore !

Guy Mapoko, dans une séquence frappante du clip, ''Egayé''


Paroles en langues béninoises mina et fon, paroles profondément vécues par de grands mouvements expressifs, voix éraillée et forte dictant la vérité universelle et inusable sur l’argent, images zoomées et dé-zoomées dans une rapidité qui déboussole, guitare électrique d’un hard rock absolu et dansant comme à l’africaine. Les quatre éléments de l’intensité d’ ’’Egayé’’, le nouveau clip de Guy Mapoko, rendu public par l’artiste depuis le 25 juin 2021 sur son espace, ’’YouTube’’. Tel qu’il a été composé, ce single de l’ex-membre des ’’Frères Kouda’koll’’ ne peut qu’être adoré par les mélomanes béninois, entre autres.  

Concernant les langues qu’utilise le chanteur dans le morceau, le mina, ayant sa source dans la partie ouest du Bénin, ouvre les explications de l’artiste au public dès la vingtième seconde du clip, laissant la place, dès la cinquante-et-unième, au fon, plus répandu dans le pays, comme pour atteindre un public plus large que jamais, qui s’étend à des personnes de toutes les conditions sociales, qu’elles soient instruites ou non. Ce choix linguistique relève d’une vieille habitude chez l’artiste lorsqu’on se souvient que, cinq à six années en arrière, dans plusieurs des morceaux des ’’Frères Kouda’koll’’, ceux-ci utilisaient les langues indiquées, ce qui leur permettait d’atteindre un public hors des frontières béninoises et de faire de leurs chansons de véritables tubes, à l’instar de ’’Jesu gnon’’, ’’Ayikun gban xo’’, ’’Zoumtombra’’, sans oublier que, dans le morceau ’’Bada’’, le mina virait au pur, versant dans la langue ’’ouatchi’’, parlée plus à l’ouest dans le département du Mono et au Togo. Mapoko se trouve donc en pleine exploitation d’une recette qui marche à chaque emploi : ’’Egayé’’ signifie, en mina, ’’C'est l'argent’’.

Quant à sa voix rauque qui s’est éraillée avec l’exercice professionnel et la pratique musicale, elle s’écoute forte et engagée, emportée montrant comme une psychologie déchaînée contre la banalisation commune de l’argent. Elle fait ressortir la capacité incontournable de l'argent d'apporter à l'être humain la jouissance du respect social, surtout qu’il permet de réaliser un bon nombre de d’objectifs : l'alimentation, le mariage, la construction d’une maison, des investissements, les œuvres religieuses, les études des enfants, de même que leur apprentissage d’un métier. Cette voix s'accorde avec le visage de l'artiste, acteur de circonstance, démontrant de grands gestes et une mine touchante, convaincue du bien-fondé de l'argumentation sur l'argent.


Intégralité du clip, ''Egayé''

En outre, les images du clip acquièrent une puissance suggestive, étant donné qu’elles décrivent d’autres objectifs que l’argent amène à réaliser sans que soit rendu nécessaire l’usage de la voix éraillée de Guy Mapoko : l’aumône, le tourisme, l’épanouissement familial, l’équipement vestimentaire, la joie de vivre provoquée par la possession financière, … ’’Egayé’’, par son clip et par les paroles du morceau, sont une défense et une illustration de l’importance de l’argent dans la société.

Par ailleurs, le film musical présente des images en gros plan ; en intro, une courte séquence fixe de Mapoko, l’acteur principal, qui dansant, de dos, se retourne progressivement et apparaît en un profil majestueux, ce à quoi succède, à partir de la douzième seconde, une autre séquence montrant neuf billets de 20 euros que l’on décompte sur une table. Le ton est donc donné du thème qui va faire l’objet de l’intérêt de l’artiste. Des images fixes et précises qui défilent rapidement entrent en harmonie avec le rythme dynamique de la musique rock, des liasses de billets craquants d’euros ou de dollars, selon le cas, en donnant envie de la possession, en plus des situations symboliques de la vie où l’utilité de l’argent est incontestable, des faits faisant voyager sur la planète de l’opulence et de ses différentes facettes.

Avec, de plus, de manière prédominante, la guitare électrique d’un hard rock absolu et dansant, vient en appui à cet instrument de musique, la tumba, ce tambour qui donne une capacité dansante à l’africaine, d’où la tendance ’’rockafrica’’ du morceau, ’’Egayé’’ qui, en trois minutes quinze secondes, égaie, de par le bonheur communicatif des acteurs du clip sous l’emprise de la puissance financière et le caractère de la chanson qui fait danser le corps, le secoue, remue l’esprit sur la nécessité de ne pas philosopher sur l’argent sans être riche. Mapoko, par le single, ’’Egayé’’, vient de frapper un nouveau grand coup artistique, montrant que sa vie, son travail et sa résidence au Canada n’ont rien entamé d’un talent et d’une compétence musicaux qui continuent à se développer.

Marcel Kpogodo Gangbè  

lundi 9 août 2021

L’affiche officielle du Fiff-Cotonou dévoilée

Dans le cadre des préparatifs de sa 2ème édition

Depuis le jeudi 5 août 2021, l’affiche officielle du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) est connue. La femme, dans plusieurs de ses dimensions fusionnées, y apparaît.

L'affiche officielle du Fiff-Cotonou


Zoom en portrait magistral d’une femme joliment parée aux éléments de beauté symboliques. Ce qui frappe à la découverte de l’affiche officielle du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou), lors de son lancement le jeudi 5 août 2021 à Cotonou, la capitale économique du Bénin. 

A en croire Marina Hounnou, Responsable à la Communication du Fiff-Cotonou, l’affiche concernée « met en évidence une femme africaine, la brave femme cinéaste et la vaillante femme rurale, travailleuse, grâce à qui nos assiettes sont pleines ». La priorité étant donnée à ce troisième type de femme, elle précise qu’à travers les yeux de la femme cinéaste se perçoit la femme rurale dont elle est l’avocate, dont elle défend la cause.

L’affiche montre donc la femme, de grosses boucles aux oreilles, le cou enroulé de quatre colliers de longueur et de perles de taille, variables, les épaules nues, la poitrine nouée d’un pagne aux fondements locaux de fabrication, ce tissu s’harmonisant avec le foulard attaché sur une belle tresse dont les débuts en fin de front apparaissent. Le talc de l’épaule droite, les perles, les boucles d’oreilles, le vêtement et les épis de maïs allongeant le foulard renvoient à la femme rurale nourricière, les yeux clairs et observateurs, perspicaces, surmontés de sourcils harmonieusement maquillés comme une bouche pulpeuse, la trace au bras gauche de la bretelle d’un soutien gorge et les rouleaux de bandes de films indiquent la femme moderne, la femme cinéaste « qui se bat pour émerger dans son secteur », commente Marina Hounnou. De même, la peau couleur café au lait permet de remonter à la femme africaine.  

La beauté que dégagent ces trois femmes en une, ayant chacune, pour Marina Hounnou, « une voix qui compte », constitue le soleil dont les rayons éclairent un ciel bleu dégagé purement cotonois par deux symboles identificatifs d’appartenance : le fameux « Jacob », armé d’une houe et perché au sommet de la place de l’Etoile rouge, puis des combattants armés appuyés d’un drapeau, du monument de la Place du Souvenir, au quartier des Cocotiers, non loin de Cadjèhoun.

L’affiche officielle du Fiff-Cotonou, ainsi composée, dit donc tout sur le festival de cinéma, qui, axé sur le thème, « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale », se tiendra à Cotonou des 14 au 18 septembre 2021, organisé dans sa deuxième édition par l’association, ’’Ecran Bénin’’, pour un peu moins d’une dizaine de partenaires dont les logos respectifs ornent le bas de l’affiche indiquée. Toujours se rapportant à ces femmes que campe l’affiche, Marina Hounnou invite : « Venons les célébrer  à Cotonou » pendant le Festival, soit dit, en passant.

Marcel Kpogodo Gangbè