mercredi 22 février 2017

La Fénat forme une dizaine de journalistes culturels aux ficelles du théâtre

Dans le cadre de la saison artistique de l’Organisation


La Salle de conférence du siège de la Fédération nationale de théâtre (Fénat) a abrité une formation, celle des journalistes culturels sur le théâtre. C’était le jeudi 16 février dernier, au quartier Mènontin, à Cotonou.

De gauche à droite, Pascal Wanou et Hermas Gbaguidi
4 grands compartiments intégrant chacun 3 sous-parties magistralement et intensément dispensées par Hermas Gbaguidi, Secrétaire à la formation de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), sur le thème : « Etudier et écrire sur le théâtre ». La substance de la formation tenue par cette organisation, le jeudi 16 février 2017, à la Salle de conférence du siège de la superstructure, situé au quartier Mènontin, à Cotonou, à l’intention d’une dizaine de journalistes culturels en provenance d’organes de presse écrite et en ligne.
Pendant cinq heures de temps, le metteur en scène, Hermas Gbaguidi, a entretenu ses apprenants de circonstance du fonctionnement profond des rouages d’une pièce de théâtre, mise en représentation théâtrale et devant servir de fondement à la production d’un article de critique dramatique, émise par ceux qui, en ce moment, devraient être considérés comme des critiques d’art.
Déblayant le terrain et plantant le décor à des discussions préliminaires, Hermas Gbaguidi a soumis à ses auditeurs une ’’Note introductive’’ censée leur rappeler les généralités sur le théâtre, de même que les défis qui attendent le critique d’art dans son entreprise de l’analyse d’une représentation théâtrale. Ainsi, d’une part, il a fallu conclure que le journaliste culturel voulant réussir la critique de ce genre de spectacle ne devrait pas rester fermé au processus de mise en scène de la pièce de théâtre, pris qu’il devrait être comme l’un des membres de la mise en scène, ce qui n’empêcherait en rien une analyse défavorable ni ne devrait permettre l’enfermement dans une stratégie laudative.
D’autre part, Hermas Gbaguidi a été amené à faire toucher du doigt aux journalistes culturels présents le caractère extrêmement délicat de la critique dramatique, une entreprise rendue telle par la complexité de la composition de la pièce de théâtre.

Un aperçu des stagiaires
Cette étape préliminaire a permis au formateur d’entrer dans le vif du sujet, axant son propos sur les notions très techniques concernant la structure d’une œuvre dramatique, le lieu de l’action, le temps de l’action. Enfin, il a abordé « les propriétés du langage théâtral ». Au-delà de ces différentes évocations dont la présentation a été enrichie par Hermas Gbaguidi d’exemples précis, concrets, celui-ci a communiqué aux stagiaires la très stratégique clé de lecture d’une pièce de théâtre, celle sans laquelle une critique dramatique perd de son essence.
Cette journée de formation a été lancée par Pascal Wanou, Président de la Fénat. Celui-ci a placé cette activité dans un contexte clair : l’exécution du programme de la saison artistique 2017. Il a, en outre, précisé que deux formations ont précédé celle-ci, depuis le début de l’année.


Marcel Kpogodo      

vendredi 3 février 2017

Meschac Gaba, une exposition thérapeutique de la détresse au ’’Centre’’ de Godomey

Dans le cadre d’un vernissage prévu pour ce vendredi 3 février

’’Le Centre’’ de Godomey abritera une double exposition. Ce sera dans la fin d’après-midi du vendredi 3 février 2017. L’un des artistes invités à présenter ses œuvres n’est personne d’autre que le Béninois Meschac Gaba, très connu de par le monde pour ses très atypiques inspirations. Le visiteur qui fera le déplacement peut être alors certain de se faire embarquer dans une atmosphère résolument curative de la détresse.

Meschac Gaba, dans ses explications, entre autres, de l'exposition
Des phares de voitures assemblés, montés en deux séries verticales jointes, allumés, clignotant de la détresse, en blanc, en rouge ou en jaune, d’une part, et un peu moins d’une dizaine de toiles d’un genre assez singulier, d’autre part. Le menu du fruit de la toute nouvelle inspiration de l’artiste peintre, récupérateur, installateur et déambulateur béninois, Meschac Gaba, ce qui sera présenté ce vendredi 3 février 2017, dès 18 heures, au ’’Centre’’, le complexe culturel situé à Atrokpocodji, dans l’Arrondissement de Godomey, à Abomey-Calavi.
Dans la première salle d’exposition, relativement spacieuse, se l’accapare une sorte de géant collier composé de plusieurs tailles et de différentes formes de phares, ceux-ci qui dictent leur émotion des situations d’urgence, celles incarnant la détresse. Avec les deux plus petits phares qui, reliés à l’ensemble par un fil conducteur de courant, terminent chacun des bouts de la série, et qui demeurent détachés, l’ensemble donne l’impression d’un serpent aux mille couleurs au repos, repu. 

Le serpent aux mille couleurs de détresse de Meshac Gaba
Et, ce géant collier aux multiples scintillances clignotantes symbolise la détresse, dans tous ses états, telle qu’elle se manifeste partout, « au niveau de la santé individuelle, de la famille, de la société en général, du monde économique, de celui politique », confie Meschac Gaba, se risquant à décrypter une inspiration inédite. « La variété des couleurs de la détresse montre que ce sentiment touche toutes les races d’hommes de la terre, tout le monde entier, tous les hommes, tous domaines de différences confondus étant concernés par la détresse », conclue l’artiste, sans oublier que, selon lui, les différentes tailles de phare portent aussi une signification précise : l’homme dans toutes ses dimensions physiques.
Et, Meschac Gaba développe davantage en évoquant l’absence de gratuité du choix du thème de la détresse, étant donné qu’inspiré d’un instant éprouvant de maladie, qu’il a traversé, il s’en est sorti et décide d’en produire un impact positif sur la société, d’où l’effet purement catharsistique de cette installation, ce que le public est appelé à venir vivre, à expérimenter.
En outre, l’état de détresse trouve une solution inédite dans le deuxième pan de la présentation artistique du créateur, ce qu’il faut trouver par l’exposition dénommée ’’Mon jardin’’.  A travers des tableaux généreusement imprégnés de la fibre de plantes curatives qui poussent dans son jardin, à domicile,  Meschac Gaba renforce l’état de catharsis et de purgation de la détresse chez le visiteur. Ainsi, des plantes bien connues comme l’isope simple, l’isope aquatique, l’isope blanche, l’hibiscus, entre autres, ont généré une ingénieuse représentation sur des tableaux de couleurs plutôt apaisantes comme différentes teintes de vert, le blanc, le violet, ce qui guérit de la détresse ressentie dans la salle précédente ; l’artiste réussit la stratégie de communication entre l’installation et l’exposition de toiles, opportunément logée dans un espace plus étroit, plus rectangulaire, plus intime, aux fins d’une communication de la sérénité, d’un sentiment de profond apaisement. Cette démarche de conception de toiles  détermine plus que jamais en Meschac Gaba le génie d’imagination et de création que le monde entier s’arrache pour des productions artistiques au caractère inédit perpétuellement renouvelé, pour des enseignements universitaires en Occident, qui s’activent à lire un cerveau d’une productivité aux contours toujours imprévisibles. « C’est un nouveau départ », commente-t-il concernant cette technique de transposition curative des plantes sur des toiles. « Mais, j’ai besoin de le développer », finit-il. Une troisième surprise de Meschac Gaba pour le visiteur de l’exposition de cette fin d’après-midi du vendredi 3 février 2017, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa : la déambulation, dont lui seul a le secret de la réussite, de ses perruques ayant fait le tour du monde ; elle est prévue pour ouvrir la manifestation de vernissage. Mille regrets aux absents !




Marcel Kpogodo