mardi 15 novembre 2016

L’Association africaine de jonglerie bientôt constituée

Dans le cadre d'une vie associative initiée par Landry Ezinsè 


Dans quelques mois verra le jour l’Association africaine de jonglerie. L’aboutissement d’un processus qui aura connu plusieurs étapes qu’a réussi à accomplir Landry Ezinsè, une figure remarquable du domaine concerné, au Bénin.

Landry Ezinsè
Du 16 au 24 septembre 2017, il est prévu la tenue au Bénin de la Convention africaine de jonglerie, ce qui donnera lieu à l’élection d’un Bureau représentatif de l’instance regroupant les jongleurs des pays d’Afrique. Ceci ressort des explications de Landry Ezinsè, Directeur artistique du ’’Cirque Tokpa’’, qui s’est mis à l’origine d’un certain nombre d’initiatives permettant de resserrer les rangs au niveau des acteurs du secteur du cirque et de la jonglerie, au Bénin et en Afrique.
C’est ainsi que, du 19 au 29 septembre 2016, il a réussi à organiser, dans son pays natal, un atelier de formation d’une trentaine de jongleurs venus de plusieurs pays : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Togo et Bénin. Selon lui, il s’agit de la première rencontre des jongleurs d’Afrique, visant à « asseoir l’Association des jongleurs d’Afrique ». En attendant, cette séance de renforcement des capacités, qui s’est déroulée au Centre olympique ’’Paraïso’’, situé au quartier Akpakpa, a débouché sur le don aux stagiaires d’un matériel de jonglerie et de supports visuels qui devraient leur permettre d’apprendre à jongler et de transmettre à d’autres apprenants l’art de la jonglerie. Et, les trois formateurs européens qu’a mobilisés Landry Ezinsè, il les a rencontrés en participant à la 33ème édition de la Convention européenne de jonglerie. En outre, ceux-ci en ont profité pour créer, au Bénin, le spectacle ’’1, 2, 3 Soleil’’, qui a été donné à l’Institut français de Cotonou, le 24 septembre dernier. Par ailleurs, la présence de plusieurs jongleurs africains sur le territoire béninois a donné l’occasion de mettre en place un Conseil des jongleurs d’Afrique, constitué de douze membres, à raison d’un titulaire et d’un suppléant, représentant chacun des six pays ayant pris part au stage de Cotonou. La voie est donc tracée pour la naissance prochaine, dans de bonnes conditions, de l’Association des jongleurs d’Afrique.



Ramane Aïsso

Festival des arts vodoun, un succès sur un fond de scandale

Dans le cadre de la tenue de la manifestation à Bruxelles en Belgique
(Patrice Talon, Aurélien Agbénonci et Ange N’Koué interpellés)


Les samedi 22 et dimanche 23 octobre 2016 a eu lieu la 1ère édition du Festival des arts vodoun, à Bruxelles, en Belgique. C’était à l’initiative de la Section belge du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (Hcbe), dirigée par Kinoss Dossou qui est, en même temps, le porteur du Projet. Pour un événement que beaucoup d’observateurs ont reconnu comme ayant été une réussite, il n’a pas manqué de fabriquer des malheureux et des laissés pour compte. Ceci ne devraient pas laisser indifférentes les autorités au plus haut niveau de notre pays.

Kinoss Dossou
Un milieu d’après-midi. Des artistes. A quelques petites heures de leur départ pour la Belgique. Un coup de téléphone. La nouvelle n’est pas seulement grave mais purement dramatique, tragique, comme si des gens, des proches venaient de perdre la vie, quelque part, dans le monde. D’un appel à l’autre,  elle fait le tour. Tout le groupe en est urgemment imprégné. La consternation la plus profonde, la cassure d’un rêve converti en de simples lubies, en cet après-midi du 18 octobre 2016. Le voyage pour Bruxelles, dans le cadre d’une certaine participation à la 1ère édition du Festival des arts du vodoun, a été annulé pour eux. Oui, annulé. Précision : ce n’est pas la manifestation qui a été annulée, mais le voyage, le leur, celui qui devait leur permettre d’aller représenter le Bénin et son art en Belgique.
Le sort inimaginable et infamant ayant été réservé à plusieurs artistes béninois sélectionnés, de par l’originalité d’une certaine pratique artistique liée au vodoun, pour participer à l’événement que constituait pour eux ce Festival concrétisé par la section belge du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (Hcbe). Il devait leur permettre d’exporter un savoir-faire déjà reconnu au niveau national. Ils s’attendaient à s’honorer de la participation à une manifestation internationale validée par le Gouvernement du Président Talon et que des indiscrétions permettent d’informer qu’il a été financé par l’Exécutif béninois à hauteur d’une centaine de millions de Francs Cfa, en cette période déclarée de soudure et où la sobriété dans les dépenses publiques devait être de mise.
Nos artistes avaient pourtant accepté le principe de s’envoler. Ceci les a amenés à entrer inexorablement dans le cycle de certaines dépenses, pour ne pas faire piètre figure, là-bas : renouveler tout le matériel de présentation du spectacle, faire valoir des accoutrements dignes du spectacle international annoncé, s’acheter des vêtements appropriés au climat de la capitale belge, financer la tenue de répétitions où il fallait compter avec la restauration des comédiens au cours de la période du travail préparatoire, avec leurs déplacements, notamment. Une certaine somme d’argent a été mobilisée par le chef d’équipe, à l’effet de ces dépenses.
Et, puis, patatra ! Cet après-midi noir du mardi 18 octobre est passé par là … Pour anéantir un rêve dont beaucoup ont entendu parler, ce qui faisait de ces auditeurs des envieux, des saliveurs mis en situation de rêver aussi à un tour providentiel pour eux. Et, de ces artistes ’’voyageurs’’, des privilégiés. Des privilégiés devenus des jouisseurs de papier, par la faute d’un certain Kinoss Dossou, Délégué général du Festival des arts du vodoun ; il leur a fait miroiter un espoir, ce rêve qui a fondu comme neige au soleil.
Mais, le pire n’a pas été dit de ce drame qui arrive très souvent dans un joli pays comme le Bénin : les mêmes indiscrétions ayant aidé à révéler le coût du Festival pour le contribuable béninois, ont fait comprendre que ces artistes expulsés, juste avant d’entrevoir l’avion qui allait les transporter, ont été remplacés par des diplomates, des administratifs, des cadres, des fonctionnaires des institutions impliquées dans la tenue de l’événement, au nez à la barbe de Kinoss Dossou ! Une honte, semble-t-il, à la décharge de ce compatriote vivant en Belgique, recouvrant, par cette information, une petite dignité.
Cela voudrait dire, alors, qu’il n’y a pas encore rupture et nouveau départ dans ces pratiques récurrentes chez nous, et qui voudraient que les artistes soient spoliés de leur place d’avion et de festivals internationaux, au profit des bureaucrates, mauvais profiteurs. Ce comportement délétère qui rompt avec les belles pratiques d’un âge longtemps oublié, celui de nos grands-parents des années 1960. Ainsi, par exemple, en 1962, le Ballet national ayant participé à une compétition en France, au ’’Théâtre des nations’’, a arraché le titre de Champion, avec une délégation dahoméenne comportant 100 artistes contre seulement 5 fonctionnaires de l’administration ! Il faut que cela devienne une pratique d’école sous les cieux d’aujourd’hui. Par conséquent, du Président Patrice Talon au Ministre Ange N’Koué, du Tourisme et de la culture, en passant par Aurélien Agbénonci, chargé des Affaires étrangères et de la coopération, l’anticonformisme dans des lieux communs préjudiciables doit être privilégié.



Marcel Kpogodo